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09/10 2023
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NUMÉRO UNIQUE D'URGENCE: UNE EXPÉRIMENTATION LANCÉE PROCHAINEMENT EN AUVERGNE-RHÔNE-ALPES (AURÉLIEN ROUSSEAU)

TOULOUSE, 9 octobre 2023 (APMnews) - Auvergne-Rhône-Alpes a été choisie pour l'expérimentation de plateformes communes et d'un numéro unique d'appel d'urgence à la place des 13 numéros actuels, a annoncé samedi le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, lors du Congrès national des sapeurs-pompiers de France qui s'est déroulé à Toulouse.

"Les travaux de l'expérimentation des modèles de plateforme commune ont commencé et la région Auvergne-Rhône-Alpes a été choisie comme cadre de cette expérimentation", a annoncé le ministre. "Deux comités directeurs de pilotage se sont déjà tenus au niveau national."

Une telle expérimentation a été prévue par la loi du 25 novembre 2021 "visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels", dite loi "Matras" du nom du député qui l'a portée (cf dépêche du 17/11/2021 à 09:53 et dépêche du 26/11/2021 à 10:52).

Elle vise à tester trois modèles: le premier réunissant les services de police-gendarmerie, les pompiers et le Samu; le second les pompiers et le Samu; et le troisième les Samu et la permanence des soins.

"Je ne sais pas ce qu'il en ressortira mais je crois que nous sommes engagés loyalement pour la conduire", a constaté Aurélien Rousseau en rappelant la demande faite en janvier par Emmanuel Macron de généraliser le service d'accès aux soins (SAS) d'ici la fin 2023. "C'est une commande claire et nous la mettrons en œuvre", a-t-il affirmé.

Dans un communiqué diffusé samedi, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a qualifié d'"annonce forte", le lancement prochain de l'expérimentation de deux ans prévue par la loi Matras.

La fédération a rappelé l'"attachement" des sapeurs-pompiers "au choix du 112, numéro européen de l'urgence, comme numéro unique d'appel pour les secours urgents, complété du 116.117 pour l'accès aux soins non urgents, et à la gestion de ces appels par des plateformes communes interservices, déjà déployées avec succès dans 21 départements et de nombreux pays européens."

Elle a par ailleurs salué l'annonce de la baisse de 25% depuis juillet 2022 du nombre de carences ambulancières, sous le double effet de la loi Matras et de la réforme des transports sanitaires urgents du 22 avril 2022, ainsi que la "revalorisation significative" de leur tarif national d'indemnisation avec effet au 1er janvier 2023 (cf dépêche du 09/10/2023 à 13:38).

Pérennisation du groupe contact

Lors de son intervention, Aurélien Rousseau s'est dit résolu à construire une collaboration "toujours plus efficace et fluide" avec les sapeurs-pompiers et s'est attaché à les remercier pour leur action pendant la période de l'épidémie du Covid-19.

Il a salué la mise en place, il y a "quelques mois", d'un "groupe contact" comprenant les représentants des médecins urgentistes et des sapeurs-pompiers.

Ce groupe "a déjà validé plusieurs points importants qui serviront de socle à ces réflexions autour notamment de l'optimisation de l'utilisation des RH, et du partage d'informations opérationnelles", a-t-il précisé. "Nous souhaitons que ce groupe de contact soit pérennisé et qu'il continue de formuler des solutions collectives pour nos ministères", a-t-il annoncé. "Il faut se donner les moyens de se coordonner au quotidien et pas seulement en situation de crise", a-t-il ajouté en évoquant la "situation" de la santé mentale et la nécessité de construire des réponses "en commun" pour les Jeux olympiques et paralympiques.

S'agissant du recrutement des pharmaciens à usage intérieur des services d'incendie et de secours (SIS), Aurélien Rousseau a annoncé que le ministère de la santé avait entamé des travaux avec l'ordre des pharmaciens. "Avec Sylvie Retailleau [ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche], nous avons missionné la conférence des doyens de pharmacie et les représentants des étudiants pour proposer des mesures et passerelles pour faciliter l'accès à cette filière", a-t-il dit.

Dans son communiqué diffusé après le discours du ministre, la FNSP a souligné sur ce point "le besoin d'un renforcement rapide de l'attractivité des carrières de l'ensemble des professionnels des services de santé et de secours médical (3SM), promis depuis plusieurs années".

Plus généralement, souhaitant que la qualité et la sécurité de prise en charge de l'aide médicale urgente (AMU) ne soit pas "la variable d'ajustement de certaines bisbilles qui peuvent encore exister entre nous", Aurélien Rousseau a affirmé sa volonté d'"écrire un nouveau chapitre entre les 'blancs' et les 'rouges'".

"Le modèle d'équipes paramédicales de médecine d'urgence [EPMU] dans le cadre de dérogations temporaires, n'est pas notre cible", a-t-il assuré. "Ce ne sont pas des éléments de substitution de ce qu'est la médecine d'urgence", a-t-il insisté.

Il a précisé que la mission confiée à la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et à Samu-Urgences de France (SUdF) sur la paramédicalisation et l'organisation des services d'urgence (cf dépêche du 28/07/2023 à 19:08) travaillait à établir des standards "précis, clairs et partagés".

Tout en constatant que dans les Smur, la présence du médecin était "incontournable" pour la prise en charge d'un patient en urgence vitale préhospitalière, il a proposé de réfléchir "à des évolutions, par exemple à une intervention paramédicale en avant-coureur lorsque le Smur est implanté à plus de 30 minutes du patient".

"Ces sujets seront travaillés dans le cadre du groupe contact avec vous, notamment pour se coordonner avec les infirmiers sapeurs-pompiers".

Aurélien Rousseau a aussi rappelé que la première ministre, Elisabeth Borne, avait confié une mission au député Pierre Morel-A-L'Huissier (Liot, Lozère) sur les moyens héliportés de secours aux personnes et l'aide médicale urgente (cf dépêche du 13/06/2023 à 18:31). "Nous souhaitons progresser sur le sujet et ne pas dupliquer nos moyens", a-t-il affirmé.

Après avoir rappelé la présence de représentants des sapeurs-pompiers dans des instances régionales sur les urgences, Aurélien Rousseau a annoncé qu'il souhaitait aussi leur "inclusion" dans le Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH).

Les revendications de la fédération des sapeurs-pompiers

Avant l'intervention du ministre au congrès, le président de la FNSPF, Jean-Paul Bosland avait pointé l'impact sur les sapeurs-pompiers de la dégradation de l'offre de soins et demandé la mise en place d'un accueil spécifique et d'une garantie d'accès en 30 minutes à l'hôpital pour les véhicules de secours d'urgence de ses professionnels.

Tout en saluant ironiquement le déploiement d'unités mobiles hospitalières paramédicalisées, qui existent depuis "25 ans" chez les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis), il a déploré que les autres mesures mises en place "tardent à montrer leurs effets." "Nous ne pouvons indéfiniment continuer à servir de variable d'ajustement et subir éternellement une situation qui pèse sur nos équipes, nos engins et nos budgets", a-t-il regretté.

Plaidant pour que la loi Matras soit entièrement appliquée, le président de la FNSPF a appelé à accélérer la formation des sapeurs-pompiers aux secours et soins d'urgence aux personnes (SSUAP) et à renforcer l'attractivité des catégories A et de l'ensemble des professionnels des services de santé et de secours médical (3SM).

Il a également demandé la création, à titre transitoire, d'un diplôme d'études supérieures universitaires dont les travaux préparatoires sont finalisés entre l'Université d'Aix-Marseille et l'Ecole nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers (ENSOSP).

Evoquant les carences ambulancières, il a salué la parution du décret créant la commission paritaire de conciliation (cf dépêche du 09/10/2023 à 13:38), tout en estimant qu'une évaluation nationale de la réforme menée sur ce sujet était nécessaire avant la fin 2023, pour objectiver la situation et examiner l'opportunité d'une revalorisation du tarif national d'indemnisation.

Sur les transports héliportés, Jean-Paul Bosland a estimé que la France n'avait "pas les moyens de laisser subsister, sans coordination, entre les ministères de l'intérieur et de la santé, deux flottes aux missions largement similaires".

Pour lui, "l'objectif cible doit être la création d'une flotte bleu-blanc-rouge d'hélicoptères de service public, sur le modèle de Dragon 973 mis en place en Guyane". En attendant, "le renouvellement des flottes héliportées devra préserver les moyens indispensables à la conduite des missions de sécurité civile et de sécurité publique, tout en recherchant une convergence des machines".

san/nc/APMnews

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TOULOUSE, 9 octobre 2023 (APMnews) - Auvergne-Rhône-Alpes a été choisie pour l'expérimentation de plateformes communes et d'un numéro unique d'appel d'urgence à la place des 13 numéros actuels, a annoncé samedi le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, lors du Congrès national des sapeurs-pompiers de France qui s'est déroulé à Toulouse.

"Les travaux de l'expérimentation des modèles de plateforme commune ont commencé et la région Auvergne-Rhône-Alpes a été choisie comme cadre de cette expérimentation", a annoncé le ministre. "Deux comités directeurs de pilotage se sont déjà tenus au niveau national."

Une telle expérimentation a été prévue par la loi du 25 novembre 2021 "visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels", dite loi "Matras" du nom du député qui l'a portée (cf dépêche du 17/11/2021 à 09:53 et dépêche du 26/11/2021 à 10:52).

Elle vise à tester trois modèles: le premier réunissant les services de police-gendarmerie, les pompiers et le Samu; le second les pompiers et le Samu; et le troisième les Samu et la permanence des soins.

"Je ne sais pas ce qu'il en ressortira mais je crois que nous sommes engagés loyalement pour la conduire", a constaté Aurélien Rousseau en rappelant la demande faite en janvier par Emmanuel Macron de généraliser le service d'accès aux soins (SAS) d'ici la fin 2023. "C'est une commande claire et nous la mettrons en œuvre", a-t-il affirmé.

Dans un communiqué diffusé samedi, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a qualifié d'"annonce forte", le lancement prochain de l'expérimentation de deux ans prévue par la loi Matras.

La fédération a rappelé l'"attachement" des sapeurs-pompiers "au choix du 112, numéro européen de l'urgence, comme numéro unique d'appel pour les secours urgents, complété du 116.117 pour l'accès aux soins non urgents, et à la gestion de ces appels par des plateformes communes interservices, déjà déployées avec succès dans 21 départements et de nombreux pays européens."

Elle a par ailleurs salué l'annonce de la baisse de 25% depuis juillet 2022 du nombre de carences ambulancières, sous le double effet de la loi Matras et de la réforme des transports sanitaires urgents du 22 avril 2022, ainsi que la "revalorisation significative" de leur tarif national d'indemnisation avec effet au 1er janvier 2023 (cf dépêche du 09/10/2023 à 13:38).

Pérennisation du groupe contact

Lors de son intervention, Aurélien Rousseau s'est dit résolu à construire une collaboration "toujours plus efficace et fluide" avec les sapeurs-pompiers et s'est attaché à les remercier pour leur action pendant la période de l'épidémie du Covid-19.

Il a salué la mise en place, il y a "quelques mois", d'un "groupe contact" comprenant les représentants des médecins urgentistes et des sapeurs-pompiers.

Ce groupe "a déjà validé plusieurs points importants qui serviront de socle à ces réflexions autour notamment de l'optimisation de l'utilisation des RH, et du partage d'informations opérationnelles", a-t-il précisé. "Nous souhaitons que ce groupe de contact soit pérennisé et qu'il continue de formuler des solutions collectives pour nos ministères", a-t-il annoncé. "Il faut se donner les moyens de se coordonner au quotidien et pas seulement en situation de crise", a-t-il ajouté en évoquant la "situation" de la santé mentale et la nécessité de construire des réponses "en commun" pour les Jeux olympiques et paralympiques.

S'agissant du recrutement des pharmaciens à usage intérieur des services d'incendie et de secours (SIS), Aurélien Rousseau a annoncé que le ministère de la santé avait entamé des travaux avec l'ordre des pharmaciens. "Avec Sylvie Retailleau [ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche], nous avons missionné la conférence des doyens de pharmacie et les représentants des étudiants pour proposer des mesures et passerelles pour faciliter l'accès à cette filière", a-t-il dit.

Dans son communiqué diffusé après le discours du ministre, la FNSP a souligné sur ce point "le besoin d'un renforcement rapide de l'attractivité des carrières de l'ensemble des professionnels des services de santé et de secours médical (3SM), promis depuis plusieurs années".

Plus généralement, souhaitant que la qualité et la sécurité de prise en charge de l'aide médicale urgente (AMU) ne soit pas "la variable d'ajustement de certaines bisbilles qui peuvent encore exister entre nous", Aurélien Rousseau a affirmé sa volonté d'"écrire un nouveau chapitre entre les 'blancs' et les 'rouges'".

"Le modèle d'équipes paramédicales de médecine d'urgence [EPMU] dans le cadre de dérogations temporaires, n'est pas notre cible", a-t-il assuré. "Ce ne sont pas des éléments de substitution de ce qu'est la médecine d'urgence", a-t-il insisté.

Il a précisé que la mission confiée à la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et à Samu-Urgences de France (SUdF) sur la paramédicalisation et l'organisation des services d'urgence (cf dépêche du 28/07/2023 à 19:08) travaillait à établir des standards "précis, clairs et partagés".

Tout en constatant que dans les Smur, la présence du médecin était "incontournable" pour la prise en charge d'un patient en urgence vitale préhospitalière, il a proposé de réfléchir "à des évolutions, par exemple à une intervention paramédicale en avant-coureur lorsque le Smur est implanté à plus de 30 minutes du patient".

"Ces sujets seront travaillés dans le cadre du groupe contact avec vous, notamment pour se coordonner avec les infirmiers sapeurs-pompiers".

Aurélien Rousseau a aussi rappelé que la première ministre, Elisabeth Borne, avait confié une mission au député Pierre Morel-A-L'Huissier (Liot, Lozère) sur les moyens héliportés de secours aux personnes et l'aide médicale urgente (cf dépêche du 13/06/2023 à 18:31). "Nous souhaitons progresser sur le sujet et ne pas dupliquer nos moyens", a-t-il affirmé.

Après avoir rappelé la présence de représentants des sapeurs-pompiers dans des instances régionales sur les urgences, Aurélien Rousseau a annoncé qu'il souhaitait aussi leur "inclusion" dans le Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH).

Les revendications de la fédération des sapeurs-pompiers

Avant l'intervention du ministre au congrès, le président de la FNSPF, Jean-Paul Bosland avait pointé l'impact sur les sapeurs-pompiers de la dégradation de l'offre de soins et demandé la mise en place d'un accueil spécifique et d'une garantie d'accès en 30 minutes à l'hôpital pour les véhicules de secours d'urgence de ses professionnels.

Tout en saluant ironiquement le déploiement d'unités mobiles hospitalières paramédicalisées, qui existent depuis "25 ans" chez les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis), il a déploré que les autres mesures mises en place "tardent à montrer leurs effets." "Nous ne pouvons indéfiniment continuer à servir de variable d'ajustement et subir éternellement une situation qui pèse sur nos équipes, nos engins et nos budgets", a-t-il regretté.

Plaidant pour que la loi Matras soit entièrement appliquée, le président de la FNSPF a appelé à accélérer la formation des sapeurs-pompiers aux secours et soins d'urgence aux personnes (SSUAP) et à renforcer l'attractivité des catégories A et de l'ensemble des professionnels des services de santé et de secours médical (3SM).

Il a également demandé la création, à titre transitoire, d'un diplôme d'études supérieures universitaires dont les travaux préparatoires sont finalisés entre l'Université d'Aix-Marseille et l'Ecole nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers (ENSOSP).

Evoquant les carences ambulancières, il a salué la parution du décret créant la commission paritaire de conciliation (cf dépêche du 09/10/2023 à 13:38), tout en estimant qu'une évaluation nationale de la réforme menée sur ce sujet était nécessaire avant la fin 2023, pour objectiver la situation et examiner l'opportunité d'une revalorisation du tarif national d'indemnisation.

Sur les transports héliportés, Jean-Paul Bosland a estimé que la France n'avait "pas les moyens de laisser subsister, sans coordination, entre les ministères de l'intérieur et de la santé, deux flottes aux missions largement similaires".

Pour lui, "l'objectif cible doit être la création d'une flotte bleu-blanc-rouge d'hélicoptères de service public, sur le modèle de Dragon 973 mis en place en Guyane". En attendant, "le renouvellement des flottes héliportées devra préserver les moyens indispensables à la conduite des missions de sécurité civile et de sécurité publique, tout en recherchant une convergence des machines".

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