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08/12 2020
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OCCITANIE: "NOUS ALLONS VACCINER EN PRIORITÉ 100.000 PERSONNES" (PIERRE RICORDEAU)

MONTPELLIER, 8 décembre 2020 (APMnews) - La cible prioritaire de vaccination à partir de janvier 2021 concernera un peu moins de 100.000 personnes en Occitanie, dont une majorité de résidents d'établissements d'Ehpad et d'USLD, a expliqué lundi le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Pierre Ricordeau, lors d'une visioconférence.

Le première partie de la campagne de vaccination sera conduite en janvier et février 2021 "conformément aux directives" du gouvernement et de la Haute autorité de santé (HAS). Au niveau national, la cible de vaccination des personnes prioritaires représente "environ 1 million de personnes" dans le cadre de cette première partie (cf dépêche du 30/11/2020 à 10:48 et dépêche du 03/12/2020 à 22:36), a rappelé Pierre Ricordeau.

En Occitanie, "le périmètre" de cette première campagne sera "défini de manière définitive dans les prochains jours". Il concerna toutefois pour l'essentiel "les résidents en Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et en USLD [unités de soins de longue durée]" et "certains personnels fragiles" dans ces établissements.

Seront également concernées les résidences autonomie, des personnes âgées en établissement pour personnes handicapées, ainsi que des personnes âgées en établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) "qui pourraient avoir une durée de séjour suffisamment longue", a poursuivi le directeur général.

Au total, la cible prioritaire de vaccination est d'un peu moins "de 100.000" personnes, dont "61.000" s'agissant des seuls résidents d'Ehpad et d'USLD, soit la population des "880 établissements" de ce type dans la région, a-t-il détaillé.

Le rôle des établissements supports de GHT

Les établissements supports des groupements hospitaliers de territoire (GHT) "vont accueillir un congélateur de moins 80 degrés" pour la conservation des doses du vaccin Pfizer/BioNTech. Ces équipements sont en cours "de mise en place" afin d'avoir un congélateur de ce type par département dans un établissement support de GHT, a expliqué Pierre Ricordeau.

Les vaccins qui seront stockés dans ces congélateurs serviront à la vaccination des établissements "qui dépendent du GHT dans le département". Les autres établissements "seront alimentés en vaccins via le réseau plus classique des circuits dépositaires des pharmacies, que ce soit celles d'officine ou les PUI [pharmacies à usage intérieur]", a-t-il précisé à APMnews.

Le rôle demandé aux établissements supports est donc "limité à un lieu de stockage" destiné aux établissements qui dépendent du groupement, mais ce ne sont pas "les établissements supports de GHT qui vont organiser la campagne vaccinale".

Celle-ci va être organisée "avec l'ensemble des partenaires et c'est ce sur quoi nous sommes en train de travailler avec les préfectures, les conseils départementaux, les collectivités locales et les professionnels de santé", a-t-il continué.

La campagne de vaccination "va supposer, d'une part, qu'il y ait une consultation prévaccinale, un recueil de consentement auprès de la personne". Il y aura ensuite "toute une organisation à mettre en place puisque le vaccin Pfizer/BioNTech, une fois décongelé, doit être utilisé dans un délai de 5 jours tout en étant conservé à température classique, entre 2 et 8 degrés".

"Donc il faut organiser cette campagne de manière un peu resserrée" et "bien programmer" le circuit qui va de la commande du vaccin à son administration car "la fourchette de temps est réduite", a ajouté le directeur général.

Des indicateurs épidémiologiques toujours inquiétants

Par ailleurs, Pierre Ricordeau a fait le point sur la situation épidémiologique dans la région.

"Nous ne sommes pas au bout de cette deuxième vague" et "nous sommes encore loin du but", a-t-il insisté, car le taux de positivité des tests et le taux d'incidence restent "sur un plateau".

Le taux d'incidence était de 67,6 pour 100.000 habitants du 27 novembre au 3 décembre, contre 70,9/100.000 habitants du 23 au 29 novembre et 77,8 du 20 au 26 novembre, a-t-il rapporté d'après les données de Santé publique France (SPF). Quant au taux de positivité des tests, il ne "baisse plus" et se situe autour 6% à 7% depuis la mi-novembre.

Il y a donc "une inquiétude" ces derniers jours par rapport à ces indicateurs. "L'évolution à la baisse semble s'être interrompue" et "nous devons redoubler de vigilance pour éviter que l'épidémie ne s'invite aux fêtes de fin d'année, ce qui n'est pas exclu au vu de ces éléments", a-t-il prévenu.

Le nombre d'hospitalisations continue toutefois de diminuer depuis le pic atteint il y a "cinq semaines", avec notamment une baisse de 27% des entrées au cours des sept derniers jours en hospitalisation conventionnelle et de -35% en réanimation.

Lundi, 1.493 patients Covid étaient hospitalisés en Occitanie dont 230 en réanimation. Le bilan depuis le début de la crise est de 1.815 décès à l'hôpital et de 8.894 retours à domicile. Au plus fort de la deuxième vague, le 16 novembre, 2.213 hospitalisations Covid étaient comptabilisées dont 388 en réanimation, d'après SPF.

Néanmoins, les patients Covid actuellement en réanimation "sont souvent des malades avec des facteurs de gravité de la maladie plus élevés [qu'auparavant]" et avec des durées de séjour à l'hôpital souvent "plus fortes", a relevé Pierre Ricordeau.

Dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS), l’amélioration est "plus récente et fragile", en particulier dans les Ehpad, et le nombre de décès est "encore élevé".

Du 23 au 29 novembre, 484 cas confirmés de Covid ont été recensés parmi les résidents d'ESMS (dont 92% en Ehpad) et 277 cas l'ont été parmi le personnel (dont 92% en Ehpad). Il y a eu 81 décès parmi les résidents dont 80 en Ehpad, d'après SPF.

L'ARS lâche du lest sur la déprogrammation

Le directeur général de l'ARS a en outre annoncé l'assouplissement du plan de gestion de crise sanitaire à l'hôpital en passant du niveau 4 au niveau 3. "C'est une décision que je prends après de nombreuses concertations avec les acteurs du système de santé publics et privés", a-t-il commenté.

Le niveau 4 correspondait à une déprogrammation "massive" de la part des établissements afin d'armer des lits Covid. "Or aujourd'hui", au vu de "la baisse des flux d'hospitalisation Covid", "il y aurait une surréaction à maintenir ce niveau de mobilisation maximale".

Pour autant, le niveau 3 reste un "niveau élevé de mobilisation hospitalière" qui prévoit toujours d'importantes "déprogrammations d'activité" mais "en desserrant un peu la pression", a-t-il continué.

Maintenir de la déprogrammation est nécessaire à la fois "parce qu'il reste encore beaucoup de malades Covid" et pour donner "un peu de repos au système hospitalier au cas où un rebond épidémique aurait lieu au début de l'année prochaine", a-t-il complété.

syl/nc/APMnews

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OCCITANIE: "NOUS ALLONS VACCINER EN PRIORITÉ 100.000 PERSONNES" (PIERRE RICORDEAU)

MONTPELLIER, 8 décembre 2020 (APMnews) - La cible prioritaire de vaccination à partir de janvier 2021 concernera un peu moins de 100.000 personnes en Occitanie, dont une majorité de résidents d'établissements d'Ehpad et d'USLD, a expliqué lundi le directeur général de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie, Pierre Ricordeau, lors d'une visioconférence.

Le première partie de la campagne de vaccination sera conduite en janvier et février 2021 "conformément aux directives" du gouvernement et de la Haute autorité de santé (HAS). Au niveau national, la cible de vaccination des personnes prioritaires représente "environ 1 million de personnes" dans le cadre de cette première partie (cf dépêche du 30/11/2020 à 10:48 et dépêche du 03/12/2020 à 22:36), a rappelé Pierre Ricordeau.

En Occitanie, "le périmètre" de cette première campagne sera "défini de manière définitive dans les prochains jours". Il concerna toutefois pour l'essentiel "les résidents en Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes] et en USLD [unités de soins de longue durée]" et "certains personnels fragiles" dans ces établissements.

Seront également concernées les résidences autonomie, des personnes âgées en établissement pour personnes handicapées, ainsi que des personnes âgées en établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) "qui pourraient avoir une durée de séjour suffisamment longue", a poursuivi le directeur général.

Au total, la cible prioritaire de vaccination est d'un peu moins "de 100.000" personnes, dont "61.000" s'agissant des seuls résidents d'Ehpad et d'USLD, soit la population des "880 établissements" de ce type dans la région, a-t-il détaillé.

Le rôle des établissements supports de GHT

Les établissements supports des groupements hospitaliers de territoire (GHT) "vont accueillir un congélateur de moins 80 degrés" pour la conservation des doses du vaccin Pfizer/BioNTech. Ces équipements sont en cours "de mise en place" afin d'avoir un congélateur de ce type par département dans un établissement support de GHT, a expliqué Pierre Ricordeau.

Les vaccins qui seront stockés dans ces congélateurs serviront à la vaccination des établissements "qui dépendent du GHT dans le département". Les autres établissements "seront alimentés en vaccins via le réseau plus classique des circuits dépositaires des pharmacies, que ce soit celles d'officine ou les PUI [pharmacies à usage intérieur]", a-t-il précisé à APMnews.

Le rôle demandé aux établissements supports est donc "limité à un lieu de stockage" destiné aux établissements qui dépendent du groupement, mais ce ne sont pas "les établissements supports de GHT qui vont organiser la campagne vaccinale".

Celle-ci va être organisée "avec l'ensemble des partenaires et c'est ce sur quoi nous sommes en train de travailler avec les préfectures, les conseils départementaux, les collectivités locales et les professionnels de santé", a-t-il continué.

La campagne de vaccination "va supposer, d'une part, qu'il y ait une consultation prévaccinale, un recueil de consentement auprès de la personne". Il y aura ensuite "toute une organisation à mettre en place puisque le vaccin Pfizer/BioNTech, une fois décongelé, doit être utilisé dans un délai de 5 jours tout en étant conservé à température classique, entre 2 et 8 degrés".

"Donc il faut organiser cette campagne de manière un peu resserrée" et "bien programmer" le circuit qui va de la commande du vaccin à son administration car "la fourchette de temps est réduite", a ajouté le directeur général.

Des indicateurs épidémiologiques toujours inquiétants

Par ailleurs, Pierre Ricordeau a fait le point sur la situation épidémiologique dans la région.

"Nous ne sommes pas au bout de cette deuxième vague" et "nous sommes encore loin du but", a-t-il insisté, car le taux de positivité des tests et le taux d'incidence restent "sur un plateau".

Le taux d'incidence était de 67,6 pour 100.000 habitants du 27 novembre au 3 décembre, contre 70,9/100.000 habitants du 23 au 29 novembre et 77,8 du 20 au 26 novembre, a-t-il rapporté d'après les données de Santé publique France (SPF). Quant au taux de positivité des tests, il ne "baisse plus" et se situe autour 6% à 7% depuis la mi-novembre.

Il y a donc "une inquiétude" ces derniers jours par rapport à ces indicateurs. "L'évolution à la baisse semble s'être interrompue" et "nous devons redoubler de vigilance pour éviter que l'épidémie ne s'invite aux fêtes de fin d'année, ce qui n'est pas exclu au vu de ces éléments", a-t-il prévenu.

Le nombre d'hospitalisations continue toutefois de diminuer depuis le pic atteint il y a "cinq semaines", avec notamment une baisse de 27% des entrées au cours des sept derniers jours en hospitalisation conventionnelle et de -35% en réanimation.

Lundi, 1.493 patients Covid étaient hospitalisés en Occitanie dont 230 en réanimation. Le bilan depuis le début de la crise est de 1.815 décès à l'hôpital et de 8.894 retours à domicile. Au plus fort de la deuxième vague, le 16 novembre, 2.213 hospitalisations Covid étaient comptabilisées dont 388 en réanimation, d'après SPF.

Néanmoins, les patients Covid actuellement en réanimation "sont souvent des malades avec des facteurs de gravité de la maladie plus élevés [qu'auparavant]" et avec des durées de séjour à l'hôpital souvent "plus fortes", a relevé Pierre Ricordeau.

Dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS), l’amélioration est "plus récente et fragile", en particulier dans les Ehpad, et le nombre de décès est "encore élevé".

Du 23 au 29 novembre, 484 cas confirmés de Covid ont été recensés parmi les résidents d'ESMS (dont 92% en Ehpad) et 277 cas l'ont été parmi le personnel (dont 92% en Ehpad). Il y a eu 81 décès parmi les résidents dont 80 en Ehpad, d'après SPF.

L'ARS lâche du lest sur la déprogrammation

Le directeur général de l'ARS a en outre annoncé l'assouplissement du plan de gestion de crise sanitaire à l'hôpital en passant du niveau 4 au niveau 3. "C'est une décision que je prends après de nombreuses concertations avec les acteurs du système de santé publics et privés", a-t-il commenté.

Le niveau 4 correspondait à une déprogrammation "massive" de la part des établissements afin d'armer des lits Covid. "Or aujourd'hui", au vu de "la baisse des flux d'hospitalisation Covid", "il y aurait une surréaction à maintenir ce niveau de mobilisation maximale".

Pour autant, le niveau 3 reste un "niveau élevé de mobilisation hospitalière" qui prévoit toujours d'importantes "déprogrammations d'activité" mais "en desserrant un peu la pression", a-t-il continué.

Maintenir de la déprogrammation est nécessaire à la fois "parce qu'il reste encore beaucoup de malades Covid" et pour donner "un peu de repos au système hospitalier au cas où un rebond épidémique aurait lieu au début de l'année prochaine", a-t-il complété.

syl/nc/APMnews

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