Actualités de l'Urgence - APM

03/06 2021
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OLIVIER VÉRAN PROMET "UN BILAN SANITAIRE EXHAUSTIF" DES PANNES QUI ONT TOUCHÉ LES APPELS AUX NUMÉROS D'URGENCE (ACTUALISATION)

(Avec ajout d'une investigation en Vendée et de la réaction de la FHF)

PARIS, 3 juin 2021 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi qu'un "bilan sanitaire exhaustif de toutes les conséquences humaines" des pannes survenues entre mercredi et jeudi sur les numéros d'appels d'urgence serait conduit, en évoquant "trois à quatre décès enregistrés" en France pendant cette crise, lors d'un point presse à l'issue d'une visite au Samu de l'hôpital Necker (Paris, AP-HP).

Des dysfonctionnements majeurs des réseaux de l'opérateur téléphonique Orange ont affecté les numéros d'appels d'urgence (15, 17, 18, 112) à partir de mercredi en fin après-midi (cf dépêche du 03/06/2021 à 10:32).

Cette panne "liée à l'entretien de lignes téléphoniques […] a provoqué des interruptions parfois majeures sur le territoire national et pour plusieurs heures, parfois jusque tard dans la nuit, de l'ensemble des numéros de téléphone d'urgence, parmi lesquels le 15", a rappelé Olivier Véran à l'issue de son déplacement à Necker.

Dans cet hôpital, le ministre des solidarités a participé à une visio-conférence avec l'ensemble des Samu de France pour faire un état de lieu sur la situation nationale après l'incident.

À l'issue de ce premier retour d'expérience, il a fait état d'une amélioration globale de la situation malgré la persistance de "certaines difficultés ponctuelles, beaucoup moins importantes et encore clairsemées sur le territoire national".

Ces difficultés concerneraient encore "une dizaine de régions", pour "une vingtaine de départements".

Au niveau des Samu d'Ile-de-France, il a indiqué ne pas avoir eu connaissance "d'effets indésirables graves de signalés liés à cette panne de télécommunication", en faisant état d'une "baisse de 5 à 10% de l'ouverture des dossiers du Samu et quasiment le même nombre de sorties de véhicule".

"Nous allons faire un retour d'expérience de tout ce qu'il s'est passé, nous allons exiger des explications de la part de l'opérateur téléphonique qui a en la matière une obligation de résultat", a annoncé Olivier Véran.

"La cellule de crise interministérielle ainsi que la cellule de crise organisée au sein de mon ministère pour la partie sanitaire persistent", a-t-il complété, à la fois pour identifier les causes de la panne, les mécanismes de recours -nous allons maintenir les numéros d'appels détournés du Samu vraisemblablement jusqu'à demain- et ensuite faire un bilan sanitaire exhaustif de toutes les conséquences humaines qui auraient pu faire suite à cette crise".

Dans un communiqué publié jeudi à la mi-journée, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, et le secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique, Cédric O, ont également fait état d'une "situation en voie d'amélioration", en mentionnant également la persistance de "perturbations […] de manière aléatoire".

"Dans ces conditions, la cellule interministérielle de crise a décidé de maintenir les numéros alternatifs jusqu'à demain matin, pour ceux qui éprouveraient encore des difficultés à joindre un service d'urgence sur les numéros classiques", ont ajouté les deux membres du gouvernement.

Olivier Véran évoque "trois à quatre décès"

De son côté, Olivier Véran a évoqué un bilan provisoire de "trois à quatre décès enregistrés sur le territoire national" dans le cadre de cette crise, en soulignant qu'il était "trop tôt pour tirer des conclusions sur cette panne et ces décès".

Dans un communiqué commun diffusé jeudi, la préfecture du Morbihan, l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne et le groupement hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA, Vannes) ont confirmé "le décès d'un patient de 63 ans, hier, soir au service des urgences de l'hôpital de Vannes".

"D'après les premiers éléments communiqués par la famille, cette personne avait été conduite par un proche au centre hospitalier, au vu des difficultés techniques rencontrées pour appeler les services de secours (15, 112)", ont-ils précisé, en ajoutant qu'une enquête administrative avait été sollicitée par l'ARS "afin de poursuivre les investigations sur cet événement".

La préfecture de La Réunion a également rapporté deux décès signalés par le Samu dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un communiqué.

"Des investigations sont en cours pour déterminer si les difficultés à joindre les secours ont eu un effet sur la qualité de la prise en charge de ces deux personnes", a rapporté la préfecture.

Une nouvelle cellule de crise interministérielle se réunira jeudi à 18h pour faire le point sur la situation.

Le décès d'un enfant en Vendée examiné par l'ARS Pays de la Loire

Jeudi "en milieu d'après-midi, nous avons été informés par le Samu 85 (Vendée) d'un décès d'un enfant de 28 mois dont nous sommes en train d'analyser les circonstances, sans en savoir plus à ce stade, suite aux problématiques du Centre 15", a indiqué Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'ARS Pays de la Loire, interrogé jeudi soir par APMnews en marge d'un point presse hebdomadaire sur l'épidémie de Covid-19.

"Nous sommes en lien avec le préfet de Vendée et toute information complémentaire sera donnée", a-t-il assuré.

Le décès de cet enfant est survenu "en début de matinée" à Chavagnes-en-Paillers près de Montaigu, a précisé le DG d'ARS.

La FHF s'insurge contre une "récupération politique" de cette crise par les sapeurs-pompiers

"Suite à l’incident intervenu [mercredi] sur le réseau d’Orange ayant temporairement entravé l’accès aux numéros d’urgence et dont toutes les conséquences sont en cours d’examen, de nombreuses voix profitent de cet événement pour en appeler à la fusion de tous les numéros d’urgence", s'est indignée la Fédération hospitalière de France (FHF), dans un communiqué publié jeudi en fin d'après-midi.

Plus tôt dans la journée, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP) avait diffusé un premier communiqué avançant que la panne de l'opérateur Orange ayant affecté les numéros d'appels d'urgence avait "démontr[é] la nécessité d’une profonde réorganisation de la réception des appels d’urgence […] une semaine après l’adoption à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Matras visant à moderniser notre modèle de sécurité civile".

"Notre résilience passe par une rénovation majeure de notre système d’alerte et de communication que demandent les sapeurs-pompiers de France depuis longtemps, exprimée par le président de la République en 2017, et qui pourrait enfin voir le jour si le Parlement comprend qu’il faut dorénavant éviter de mettre l’urgent comme le non-urgent dans le même tuyau", a argumenté la fédération de sapeurs-pompiers, une semaine après une nouvelle levée de boucliers du monde hospitalier contre la mise ne place d'un numéro d'urgence unique (cf dépêche du 26/05/2021 à 18:56).

"Sans revenir sur le fait que cette récupération choque au regard de son absence de rapport avec les faits intervenus hier", la FHF a tenu à rappeler qu'elle s'opposait "à l’idée d’une fusion de tous les numéros d’appel qui pourrait aggraver la saturation des urgences hospitalières".

"Au regard des circonstances et des tentatives de récupération des drames intervenus hier, la FHF demande la suspension immédiate de l’examen de la proposition de loi Matras", a réclamé Frédéric Valletoux, le président de la FHF, cité dans le communiqué. "Il serait impensable de légiférer dans cette cacophonie."

gl-sl/nc-ab/APMnews

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OLIVIER VÉRAN PROMET "UN BILAN SANITAIRE EXHAUSTIF" DES PANNES QUI ONT TOUCHÉ LES APPELS AUX NUMÉROS D'URGENCE (ACTUALISATION)

(Avec ajout d'une investigation en Vendée et de la réaction de la FHF)

PARIS, 3 juin 2021 (APMnews) - Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi qu'un "bilan sanitaire exhaustif de toutes les conséquences humaines" des pannes survenues entre mercredi et jeudi sur les numéros d'appels d'urgence serait conduit, en évoquant "trois à quatre décès enregistrés" en France pendant cette crise, lors d'un point presse à l'issue d'une visite au Samu de l'hôpital Necker (Paris, AP-HP).

Des dysfonctionnements majeurs des réseaux de l'opérateur téléphonique Orange ont affecté les numéros d'appels d'urgence (15, 17, 18, 112) à partir de mercredi en fin après-midi (cf dépêche du 03/06/2021 à 10:32).

Cette panne "liée à l'entretien de lignes téléphoniques […] a provoqué des interruptions parfois majeures sur le territoire national et pour plusieurs heures, parfois jusque tard dans la nuit, de l'ensemble des numéros de téléphone d'urgence, parmi lesquels le 15", a rappelé Olivier Véran à l'issue de son déplacement à Necker.

Dans cet hôpital, le ministre des solidarités a participé à une visio-conférence avec l'ensemble des Samu de France pour faire un état de lieu sur la situation nationale après l'incident.

À l'issue de ce premier retour d'expérience, il a fait état d'une amélioration globale de la situation malgré la persistance de "certaines difficultés ponctuelles, beaucoup moins importantes et encore clairsemées sur le territoire national".

Ces difficultés concerneraient encore "une dizaine de régions", pour "une vingtaine de départements".

Au niveau des Samu d'Ile-de-France, il a indiqué ne pas avoir eu connaissance "d'effets indésirables graves de signalés liés à cette panne de télécommunication", en faisant état d'une "baisse de 5 à 10% de l'ouverture des dossiers du Samu et quasiment le même nombre de sorties de véhicule".

"Nous allons faire un retour d'expérience de tout ce qu'il s'est passé, nous allons exiger des explications de la part de l'opérateur téléphonique qui a en la matière une obligation de résultat", a annoncé Olivier Véran.

"La cellule de crise interministérielle ainsi que la cellule de crise organisée au sein de mon ministère pour la partie sanitaire persistent", a-t-il complété, à la fois pour identifier les causes de la panne, les mécanismes de recours -nous allons maintenir les numéros d'appels détournés du Samu vraisemblablement jusqu'à demain- et ensuite faire un bilan sanitaire exhaustif de toutes les conséquences humaines qui auraient pu faire suite à cette crise".

Dans un communiqué publié jeudi à la mi-journée, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, et le secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique, Cédric O, ont également fait état d'une "situation en voie d'amélioration", en mentionnant également la persistance de "perturbations […] de manière aléatoire".

"Dans ces conditions, la cellule interministérielle de crise a décidé de maintenir les numéros alternatifs jusqu'à demain matin, pour ceux qui éprouveraient encore des difficultés à joindre un service d'urgence sur les numéros classiques", ont ajouté les deux membres du gouvernement.

Olivier Véran évoque "trois à quatre décès"

De son côté, Olivier Véran a évoqué un bilan provisoire de "trois à quatre décès enregistrés sur le territoire national" dans le cadre de cette crise, en soulignant qu'il était "trop tôt pour tirer des conclusions sur cette panne et ces décès".

Dans un communiqué commun diffusé jeudi, la préfecture du Morbihan, l'agence régionale de santé (ARS) Bretagne et le groupement hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA, Vannes) ont confirmé "le décès d'un patient de 63 ans, hier, soir au service des urgences de l'hôpital de Vannes".

"D'après les premiers éléments communiqués par la famille, cette personne avait été conduite par un proche au centre hospitalier, au vu des difficultés techniques rencontrées pour appeler les services de secours (15, 112)", ont-ils précisé, en ajoutant qu'une enquête administrative avait été sollicitée par l'ARS "afin de poursuivre les investigations sur cet événement".

La préfecture de La Réunion a également rapporté deux décès signalés par le Samu dans la nuit de mercredi à jeudi, dans un communiqué.

"Des investigations sont en cours pour déterminer si les difficultés à joindre les secours ont eu un effet sur la qualité de la prise en charge de ces deux personnes", a rapporté la préfecture.

Une nouvelle cellule de crise interministérielle se réunira jeudi à 18h pour faire le point sur la situation.

Le décès d'un enfant en Vendée examiné par l'ARS Pays de la Loire

Jeudi "en milieu d'après-midi, nous avons été informés par le Samu 85 (Vendée) d'un décès d'un enfant de 28 mois dont nous sommes en train d'analyser les circonstances, sans en savoir plus à ce stade, suite aux problématiques du Centre 15", a indiqué Jean-Jacques Coiplet, directeur général de l'ARS Pays de la Loire, interrogé jeudi soir par APMnews en marge d'un point presse hebdomadaire sur l'épidémie de Covid-19.

"Nous sommes en lien avec le préfet de Vendée et toute information complémentaire sera donnée", a-t-il assuré.

Le décès de cet enfant est survenu "en début de matinée" à Chavagnes-en-Paillers près de Montaigu, a précisé le DG d'ARS.

La FHF s'insurge contre une "récupération politique" de cette crise par les sapeurs-pompiers

"Suite à l’incident intervenu [mercredi] sur le réseau d’Orange ayant temporairement entravé l’accès aux numéros d’urgence et dont toutes les conséquences sont en cours d’examen, de nombreuses voix profitent de cet événement pour en appeler à la fusion de tous les numéros d’urgence", s'est indignée la Fédération hospitalière de France (FHF), dans un communiqué publié jeudi en fin d'après-midi.

Plus tôt dans la journée, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSP) avait diffusé un premier communiqué avançant que la panne de l'opérateur Orange ayant affecté les numéros d'appels d'urgence avait "démontr[é] la nécessité d’une profonde réorganisation de la réception des appels d’urgence […] une semaine après l’adoption à l’Assemblée nationale de la proposition de loi Matras visant à moderniser notre modèle de sécurité civile".

"Notre résilience passe par une rénovation majeure de notre système d’alerte et de communication que demandent les sapeurs-pompiers de France depuis longtemps, exprimée par le président de la République en 2017, et qui pourrait enfin voir le jour si le Parlement comprend qu’il faut dorénavant éviter de mettre l’urgent comme le non-urgent dans le même tuyau", a argumenté la fédération de sapeurs-pompiers, une semaine après une nouvelle levée de boucliers du monde hospitalier contre la mise ne place d'un numéro d'urgence unique (cf dépêche du 26/05/2021 à 18:56).

"Sans revenir sur le fait que cette récupération choque au regard de son absence de rapport avec les faits intervenus hier", la FHF a tenu à rappeler qu'elle s'opposait "à l’idée d’une fusion de tous les numéros d’appel qui pourrait aggraver la saturation des urgences hospitalières".

"Au regard des circonstances et des tentatives de récupération des drames intervenus hier, la FHF demande la suspension immédiate de l’examen de la proposition de loi Matras", a réclamé Frédéric Valletoux, le président de la FHF, cité dans le communiqué. "Il serait impensable de légiférer dans cette cacophonie."

gl-sl/nc-ab/APMnews

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