Actualités de l'Urgence - APM

PACA: LE NOMBRE DE PATIENTS EN SOINS CRITIQUES N'A JAMAIS ÉTÉ AUSSI IMPORTANT (ANTHONY VALDEZ)
MARSEILLE, 26 mars 2021 (APMnews) - Le nombre de patients Covid-19 en soins critiques n'a jamais été aussi important en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et une "cinquantaine" d'évacuations sanitaires ont dû être réalisées, a expliqué jeudi à APMnews Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins de l'agence régionale de santé (ARS).
Jeudi, la région comptait 1.441 patients en hospitalisation conventionnelle (-7 en une semaine), 504 en soins critiques (stable par rapport au jeudi précèdent), et 1.015 patients en soins de suite et de réadaptation (SSR; -25). Il y a 6.513 décès (+194) depuis le début de la crise, d'après les données de l'ARS.
"On oscille entre 500 et 510 patients en soins critiques, cela dépend des jours, l'essentiel étant concentré sur les départements littoraux: les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et le Var", a commenté Anthony Valdez.
Ces derniers jours, une certaine stabilisation est observée dans les Alpes-Maritimes. A l'échelle de Paca, "nous sommes sur un plateau haut, qui est quand même légèrement croissant", a-t-il continué.
Les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse ont été placés jeudi en vigilance renforcée par le gouvernement (cf dépêche du 25/03/2021 à 21:02).
Le pic en soins critiques enregistré en novembre 2020 (525 patients Covid) a été "largement dépassé" si l'on additionne la cinquantaine de patients en réanimation qui ont été évacués vers d'autres régions depuis la fin février (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:58), a-t-il souligné.
Trois évacuations ont été réalisées depuis lundi vers l'Occitanie (1 patient mardi et 2 patients mercredi), après 11 la semaine précédente et 10 la semaine d’encore avant, a-t-il indiqué. Avec cette stratégie "d'évacuations perlées, on a réussi à stabiliser la situation".
La diminution du nombre d'Evasan cette semaine s'explique notamment par une difficulté croissante "à convaincre les familles", a-t-il précisé.
Une marge actuelle de 80 lits de réanimation
Le 5e et dernier palier du plan de gestion de crise a été déclenché, a annoncé mardi l'ARS (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:58). L'objectif est "d'aller chercher 30 à 40 lits supplémentaires" de réanimation "pour se sécuriser". Jeudi, "800 lits étaient d'ores et déjà armés et nous allons encore en ouvrir une dizaine dans les prochains jours", a rapporté Anthony Valdez.
Sur ces 800 lits, 720 étaient occupés par des patients Covid et non Covid. "Nous sommes parfois descendus récemment à seulement une cinquantaine de lits de réanimation de libres, ça a été vraiment très tendu", a-t-il souligné.
Le palier 5 a été activé "car nous sommes sur un plateau tellement haut que l'on devient hypersensibles à la moindre oscillation de la file active de patients. Et en fonction d'une évolution en trois ou quatre jours, il faut être en mesure d'absorber [les variations]", a-t-il expliqué.
"Si jamais ces lits ne sont pas utiles, les établissements pourront les mettre simplement en sommeil" tout en restant armés pour être activables "sous 12 heures", a-t-il précisé.
Il est possible d'en ouvrir davantage si besoin pour atteindre 1.100 lits de réanimation, mais cela nécessiterait notamment de mettre tous les blocs opératoires à l'arrêt.
Actuellement, les établissements de Paca déprogramment en moyenne "autour de 30% à 40%", mais cela dépend des structures avec certaines "un peu en deçà" de ce taux et d'autres "qui nous disent être impactées au-delà de 50%".
L'ARS est vigilante à ce que les taux moyens de déprogrammation ne soient pas dépassés afin de continuer "à éviter toute perte de chances" pour le patient, en ne déprogrammant que le non-urgent, a-t-il continué.
Demande de renforts auprès de la réserve sanitaire
L'ARS Paca a fait remonter au ministère des solidarités et de la santé des "besoins globaux" en personnel de 150 infirmiers et de 41 médecins.
Cela permettrait "certes d'augmenter le capacitaire, mais aussi de mettre un peu en repos les professionnels, avec notamment certains médecins qui commencent à être en état d'épuisement", a-t-il expliqué.
Une partie de ces besoins devraient être pourvue en interne par des "coopérations public-privé" au sein de la région. Pour le reste (probablement 16 médecins et 40 infirmiers), l'ARS espère notamment des renforts de la réserve sanitaire.
Anthony Valdez a salué l'implication du secteur privé dans la prise en charge Covid, avec 23% des patients Covid en soins critiques actuellement hospitalisés dans des cliniques et 10% dans des établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic), soit "des ratios cohérents par rapport à la capacité installée par le privé".
Par ailleurs, il est observé actuellement une "décorrélation notable" entre le nombre d'hospitalisations conventionnelles et les soins critiques, avec un nombre toujours très élevé de réanimations mais des hospitalisations en médecine beaucoup importantes (près de 2.000 patients au moment du pic de la 2e vague contre 1.400 aujourd'hui).
Concernant la vaccination, les admissions de patients de plus de 75 ans en hospitalisation conventionnelle "sont en diminution visible" ces dernières semaines, "ce qui veut bien dire que la campagne de vaccination a un effet réel et visible sur la pression hospitalière", a ajouté Anthony Valdez.
syl/ab/APMnews
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PACA: LE NOMBRE DE PATIENTS EN SOINS CRITIQUES N'A JAMAIS ÉTÉ AUSSI IMPORTANT (ANTHONY VALDEZ)
MARSEILLE, 26 mars 2021 (APMnews) - Le nombre de patients Covid-19 en soins critiques n'a jamais été aussi important en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et une "cinquantaine" d'évacuations sanitaires ont dû être réalisées, a expliqué jeudi à APMnews Anthony Valdez, directeur de l'organisation des soins de l'agence régionale de santé (ARS).
Jeudi, la région comptait 1.441 patients en hospitalisation conventionnelle (-7 en une semaine), 504 en soins critiques (stable par rapport au jeudi précèdent), et 1.015 patients en soins de suite et de réadaptation (SSR; -25). Il y a 6.513 décès (+194) depuis le début de la crise, d'après les données de l'ARS.
"On oscille entre 500 et 510 patients en soins critiques, cela dépend des jours, l'essentiel étant concentré sur les départements littoraux: les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et le Var", a commenté Anthony Valdez.
Ces derniers jours, une certaine stabilisation est observée dans les Alpes-Maritimes. A l'échelle de Paca, "nous sommes sur un plateau haut, qui est quand même légèrement croissant", a-t-il continué.
Les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse ont été placés jeudi en vigilance renforcée par le gouvernement (cf dépêche du 25/03/2021 à 21:02).
Le pic en soins critiques enregistré en novembre 2020 (525 patients Covid) a été "largement dépassé" si l'on additionne la cinquantaine de patients en réanimation qui ont été évacués vers d'autres régions depuis la fin février (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:58), a-t-il souligné.
Trois évacuations ont été réalisées depuis lundi vers l'Occitanie (1 patient mardi et 2 patients mercredi), après 11 la semaine précédente et 10 la semaine d’encore avant, a-t-il indiqué. Avec cette stratégie "d'évacuations perlées, on a réussi à stabiliser la situation".
La diminution du nombre d'Evasan cette semaine s'explique notamment par une difficulté croissante "à convaincre les familles", a-t-il précisé.
Une marge actuelle de 80 lits de réanimation
Le 5e et dernier palier du plan de gestion de crise a été déclenché, a annoncé mardi l'ARS (cf dépêche du 23/03/2021 à 17:58). L'objectif est "d'aller chercher 30 à 40 lits supplémentaires" de réanimation "pour se sécuriser". Jeudi, "800 lits étaient d'ores et déjà armés et nous allons encore en ouvrir une dizaine dans les prochains jours", a rapporté Anthony Valdez.
Sur ces 800 lits, 720 étaient occupés par des patients Covid et non Covid. "Nous sommes parfois descendus récemment à seulement une cinquantaine de lits de réanimation de libres, ça a été vraiment très tendu", a-t-il souligné.
Le palier 5 a été activé "car nous sommes sur un plateau tellement haut que l'on devient hypersensibles à la moindre oscillation de la file active de patients. Et en fonction d'une évolution en trois ou quatre jours, il faut être en mesure d'absorber [les variations]", a-t-il expliqué.
"Si jamais ces lits ne sont pas utiles, les établissements pourront les mettre simplement en sommeil" tout en restant armés pour être activables "sous 12 heures", a-t-il précisé.
Il est possible d'en ouvrir davantage si besoin pour atteindre 1.100 lits de réanimation, mais cela nécessiterait notamment de mettre tous les blocs opératoires à l'arrêt.
Actuellement, les établissements de Paca déprogramment en moyenne "autour de 30% à 40%", mais cela dépend des structures avec certaines "un peu en deçà" de ce taux et d'autres "qui nous disent être impactées au-delà de 50%".
L'ARS est vigilante à ce que les taux moyens de déprogrammation ne soient pas dépassés afin de continuer "à éviter toute perte de chances" pour le patient, en ne déprogrammant que le non-urgent, a-t-il continué.
Demande de renforts auprès de la réserve sanitaire
L'ARS Paca a fait remonter au ministère des solidarités et de la santé des "besoins globaux" en personnel de 150 infirmiers et de 41 médecins.
Cela permettrait "certes d'augmenter le capacitaire, mais aussi de mettre un peu en repos les professionnels, avec notamment certains médecins qui commencent à être en état d'épuisement", a-t-il expliqué.
Une partie de ces besoins devraient être pourvue en interne par des "coopérations public-privé" au sein de la région. Pour le reste (probablement 16 médecins et 40 infirmiers), l'ARS espère notamment des renforts de la réserve sanitaire.
Anthony Valdez a salué l'implication du secteur privé dans la prise en charge Covid, avec 23% des patients Covid en soins critiques actuellement hospitalisés dans des cliniques et 10% dans des établissements de santé privés d'intérêt collectif (Espic), soit "des ratios cohérents par rapport à la capacité installée par le privé".
Par ailleurs, il est observé actuellement une "décorrélation notable" entre le nombre d'hospitalisations conventionnelles et les soins critiques, avec un nombre toujours très élevé de réanimations mais des hospitalisations en médecine beaucoup importantes (près de 2.000 patients au moment du pic de la 2e vague contre 1.400 aujourd'hui).
Concernant la vaccination, les admissions de patients de plus de 75 ans en hospitalisation conventionnelle "sont en diminution visible" ces dernières semaines, "ce qui veut bien dire que la campagne de vaccination a un effet réel et visible sur la pression hospitalière", a ajouté Anthony Valdez.
syl/ab/APMnews