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08/06 2021
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PANNE DES NUMÉROS D'URGENCE: UN SIXIÈME DÉCÈS SUSPECT EN COURS D'INVESTIGATION EN HAUTE-SAÔNE

PARIS, 8 juin 2021 (APMnews) - Une enquête administrative et judiciaire a été ouverte à la suite du décès d’une personne âgée de 77 ans en Haute-Saône dans le contexte de panne nationale des numéros d’urgence, ont rapporté vendredi la préfecture de Haute-Saône et l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté.

"Il est vraisemblable que le décès d’une personne âgée de 77 ans soit survenu en Haute-Saône dans le contexte de panne nationale des numéros d’urgence", ont indiqué la préfecture et l'ARS après l'incident technique survenu chez l'opérateur téléphonique Orange et ayant engendré de nombreux dysfonctionnements des numéros d'urgence entre mercredi et jeudi.

Le directeur général de l'ARS, Pierre Pribile, et la préfète de la Haute-Saône, Fabienne Balussou, "ont donc décidé d’immédiatement diligenter une enquête administrative", ont rapporté les autorités, en ajoutant qu'une enquête judiciaire avait également été ouverte par le procureur de la République.

Il s'agit du 6e décès investigué dans le contexte de la panne des numéros d'urgence, alors que le ministre des solidarités et de la santé a promis jeudi "un bilan sanitaire exhaustif" de cette crise inédite (cf dépêche du 03/06/2021 à 18:47).

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la préfecture et l'ARS de La Réunion ont fait état des premiers éléments relevés par l'enquête administrative diligentée sur les deux décès suspects survenus dans le département ultramarin.

"S'agissant du premier décès intervenu, l'épouse du défunt n'a pas réussi à joindre le centre 15 après avoir tenté de le faire pendant une vingtaine de minutes", ont rapporté les autorités, "elle a donc fait appel à une amie qui a quant à elle réussi à joindre le centre 15".

Une ambulance a été envoyée sur place par le Samu mais "à son arrivée sur les lieux, l'équipage a constaté que le patient avait fait un arrêt cardio-respiratoire ayant entraîné son décès".

Une perte de chance potentielle dans un des deux décès investigués à La Réunion

"L'absence de contact direct entre l'épouse et le Samu du fait des problèmes de réseau n'aura pas permis de caractériser précisément la situation médicale de la victime avant l’engagement des secours", ont reconnu les autorités.

"S'agissant du second décès intervenu, un appel a été passé au 18 par l'ami d'un homme adulte ayant chuté à son domicile", ont poursuivi l'ARS et la préfecture de La Réunion. "Les pompiers ont été immédiatement engagés dans le cadre d’un départ de réflexe et rien ne permet de dire à cette heure que le proche de la victime aurait eu une difficulté à joindre le 18."

Si le Samu-centre 15 de l'île n'est pas parvenu à joindre l'appelant et ami de la victime pour établir un diagnostic médical, "les pompiers ont constaté que la victime était déjà en arrêt cardio-respiratoire" à leur arrivée sur place.

"Dans cette situation, le décès ne semble donc pas lié à la qualité ou à la rapidité de la prise en charge par les secours", en ont conclu l'ARS et la préfecture.

Un bilan provisoire de cinq décès

Au vu de ces dernières remontées d'information, le bilan provisoire de la panne des numéros d'urgence s'établirait à cinq décès, comme l'a rapporté mardi la secrétaire d'État à la citoyenneté Marlène Schiappa lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale: "Sous réserve de ce que les enquêtes, à la fois administratives et judiciaires, [établiront], cinq décès seraient à déplorer et potentiellement imputables à ce grave dysfonctionnement."

Malgré les "dysfonctionnements graves, inacceptables, inédits" qui ont affecté les appels d'urgence pendant plus de 7 heures de mercredi à jeudi, la secrétaire d'État avait auparavant rapporté que "les numéros d’urgence 15, 17, 18 et 112 [étaient] de nouveau pleinement opérationnels sur l’ensemble du territoire national et ce depuis le 4 juin [vendredi]".

"Nous ferons tout pour que cet incident soit unique et ne se reproduise jamais", a-t-elle assuré, avant de souligner que près de 8 appels sur 10 avaient pu être décrochés grâce aux numéros de contournement mis en place durant la crise.

"Ce qui s’est passé la semaine dernière est grave et a eu vraisemblablement, et sous-réserve des enquêtes y compris judiciaires qui ont été diligentées, des conséquences tout à fait dramatiques", avait reconnu plus tôt le premier ministre, Jean Castex, devant la chambre haute.

"Il nous faut maintenant tirer toutes les conséquences de ce très grave dysfonctionnement", a-t-il promis, en rappelant que deux enquêtes étaient actuellement conduites à cet effet, une première engagée par l'opérateur téléphonique Orange et une seconde conduite par l'Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) épaulée par différents services de l'Etat (cf dépêche du 04/06/2021 à 18:29).

"Je m’engage à faire toute la transparence sur les conclusions de ces deux enquêtes et à tirer l’ensemble des enseignements opérationnels que cette situation va incontestablement appeler", a promis à nouveau le chef du gouvernement devant l'Assemblée nationale.

gl/ab/APMnews

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PARIS, 8 juin 2021 (APMnews) - Une enquête administrative et judiciaire a été ouverte à la suite du décès d’une personne âgée de 77 ans en Haute-Saône dans le contexte de panne nationale des numéros d’urgence, ont rapporté vendredi la préfecture de Haute-Saône et l'agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté.

"Il est vraisemblable que le décès d’une personne âgée de 77 ans soit survenu en Haute-Saône dans le contexte de panne nationale des numéros d’urgence", ont indiqué la préfecture et l'ARS après l'incident technique survenu chez l'opérateur téléphonique Orange et ayant engendré de nombreux dysfonctionnements des numéros d'urgence entre mercredi et jeudi.

Le directeur général de l'ARS, Pierre Pribile, et la préfète de la Haute-Saône, Fabienne Balussou, "ont donc décidé d’immédiatement diligenter une enquête administrative", ont rapporté les autorités, en ajoutant qu'une enquête judiciaire avait également été ouverte par le procureur de la République.

Il s'agit du 6e décès investigué dans le contexte de la panne des numéros d'urgence, alors que le ministre des solidarités et de la santé a promis jeudi "un bilan sanitaire exhaustif" de cette crise inédite (cf dépêche du 03/06/2021 à 18:47).

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la préfecture et l'ARS de La Réunion ont fait état des premiers éléments relevés par l'enquête administrative diligentée sur les deux décès suspects survenus dans le département ultramarin.

"S'agissant du premier décès intervenu, l'épouse du défunt n'a pas réussi à joindre le centre 15 après avoir tenté de le faire pendant une vingtaine de minutes", ont rapporté les autorités, "elle a donc fait appel à une amie qui a quant à elle réussi à joindre le centre 15".

Une ambulance a été envoyée sur place par le Samu mais "à son arrivée sur les lieux, l'équipage a constaté que le patient avait fait un arrêt cardio-respiratoire ayant entraîné son décès".

Une perte de chance potentielle dans un des deux décès investigués à La Réunion

"L'absence de contact direct entre l'épouse et le Samu du fait des problèmes de réseau n'aura pas permis de caractériser précisément la situation médicale de la victime avant l’engagement des secours", ont reconnu les autorités.

"S'agissant du second décès intervenu, un appel a été passé au 18 par l'ami d'un homme adulte ayant chuté à son domicile", ont poursuivi l'ARS et la préfecture de La Réunion. "Les pompiers ont été immédiatement engagés dans le cadre d’un départ de réflexe et rien ne permet de dire à cette heure que le proche de la victime aurait eu une difficulté à joindre le 18."

Si le Samu-centre 15 de l'île n'est pas parvenu à joindre l'appelant et ami de la victime pour établir un diagnostic médical, "les pompiers ont constaté que la victime était déjà en arrêt cardio-respiratoire" à leur arrivée sur place.

"Dans cette situation, le décès ne semble donc pas lié à la qualité ou à la rapidité de la prise en charge par les secours", en ont conclu l'ARS et la préfecture.

Un bilan provisoire de cinq décès

Au vu de ces dernières remontées d'information, le bilan provisoire de la panne des numéros d'urgence s'établirait à cinq décès, comme l'a rapporté mardi la secrétaire d'État à la citoyenneté Marlène Schiappa lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale: "Sous réserve de ce que les enquêtes, à la fois administratives et judiciaires, [établiront], cinq décès seraient à déplorer et potentiellement imputables à ce grave dysfonctionnement."

Malgré les "dysfonctionnements graves, inacceptables, inédits" qui ont affecté les appels d'urgence pendant plus de 7 heures de mercredi à jeudi, la secrétaire d'État avait auparavant rapporté que "les numéros d’urgence 15, 17, 18 et 112 [étaient] de nouveau pleinement opérationnels sur l’ensemble du territoire national et ce depuis le 4 juin [vendredi]".

"Nous ferons tout pour que cet incident soit unique et ne se reproduise jamais", a-t-elle assuré, avant de souligner que près de 8 appels sur 10 avaient pu être décrochés grâce aux numéros de contournement mis en place durant la crise.

"Ce qui s’est passé la semaine dernière est grave et a eu vraisemblablement, et sous-réserve des enquêtes y compris judiciaires qui ont été diligentées, des conséquences tout à fait dramatiques", avait reconnu plus tôt le premier ministre, Jean Castex, devant la chambre haute.

"Il nous faut maintenant tirer toutes les conséquences de ce très grave dysfonctionnement", a-t-il promis, en rappelant que deux enquêtes étaient actuellement conduites à cet effet, une première engagée par l'opérateur téléphonique Orange et une seconde conduite par l'Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi) épaulée par différents services de l'Etat (cf dépêche du 04/06/2021 à 18:29).

"Je m’engage à faire toute la transparence sur les conclusions de ces deux enquêtes et à tirer l’ensemble des enseignements opérationnels que cette situation va incontestablement appeler", a promis à nouveau le chef du gouvernement devant l'Assemblée nationale.

gl/ab/APMnews

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