Actualités de l'Urgence - APM
PAYS DE LA LOIRE: LES PASSAGES AUX URGENCES ONT DIMINUÉ DE MOITIÉ PENDANT LE PREMIER CONFINEMENT
A l'échelle nationale, une baisse de 55% des passages aux urgences pour accidents de la vie courante a été observée lors de ce premier confinement dû à l'épidémie de Covid, mis en place du 17 mars au 10 mai, selon une étude publiée en juillet par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2020 à 18:49).
En analysant les données de janvier à août, l’ORU Pays de la Loire restitue, à distance de la première vague, l’impact de celle-ci et du confinement de la population sur le recours global aux services d’urgences de la région, et sur le recours pour certaines pathologies.
Durant le premier confinement, le nombre total de passages aux urgences en Pays de la Loire a diminué de moitié (-48%) par rapport à la même période en 2019. Cette baisse a particulièrement concerné les patients les plus jeunes puisque la baisse a été de 65% chez les moins de 18 ans, rapporte l'ORU.
La chute du recours aux urgences s'est amorcée une semaine avant la mise en place du confinement pour se prolonger jusqu'à fin mars.
En période post-confinement (du 11 mai au 31 août), il a été observé une reprise très progressive des passages aux urgences. C’est seulement à partir de début août que l’activité a atteint un niveau équivalent à celui observé à la même période en 2019. Entre le 11 mai et le 31 août, le nombre total de passages aux urgences est resté inférieur à celui observé en 2019 (-8%).
Le nombre d’hospitalisations faisant suite à un passage aux urgences a également diminué pendant cette période, mais dans une moindre mesure (-26%). Le taux d’hospitalisation en post-urgences a ainsi augmenté de +42% par rapport à la même période en 2019. Le nombre d’hospitalisations a retrouvé un niveau équivalent à celui observé en 2019 à partir de mi-mai, alors même que le nombre total de passages était encore inférieur à 2019 à cette date.
Certaines pathologies graves nécessitant une prise en charge en urgence ont été concernées par une baisse modérée à importante du recours pendant le confinement comme les maladies vasculaires cérébrales hors accidents ischémiques transitoires (-11%) et les cardiopathies ischémiques (-29%), sans effet rebond en post-confinement.
Les passages pour diagnostic principal traumatologique et médicochirurgical ont retrouvé un niveau similaire à 2019 à partir de fin juin (soit un mois et demi après la fin du premier confinement). Les passages pour diagnostic principal psychiatrique et toxicologique ont plus rapidement -fin mai- présenté un retour au niveau d’activité de 2019.
Sur la diminution du recours aux services d'urgence pour des pathologies telles que l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral (AVC) pendant les premières semaines du confinement, les données ne permettent pas de faire la part des choses entre une diminution réelle de leur incidence, une réorientation des patients concernés vers d'autres filières de prise en charge ou encore une renonciation aux soins de la part des patients ayant pu, à l’extrême, entraîner une hausse des décès en préhospitalier, notent les auteurs.
"Pour cette dernière hypothèse, il est en effet envisageable que la crainte d’être contaminé par la Covid-19, de mobiliser outre-mesure le personnel soignant des services d'urgence, ou le strict respect des règles du 'rester chez soi' aient freiné, même en cas de signes d’alerte cardiovasculaires, le recours de la population aux services d'urgences. Cette analyse est donc appelée à être complétée par de futurs travaux menés via d’autres sources de données (registres cardiovasculaires, données d’hospitalisations et de mortalité par cause de décès…) dès lors que celles-ci seront disponibles et suffisamment consolidées", ajoutent-ils.
Ils relèvent une nette amélioration de la qualité du système d’information des résumés de passages aux urgences (RPU), et notamment celle du recueil du diagnostic principal, au printemps dans de nombreux établissements de la région.
(ORU Pays de la Loire, Approche thématique, n°2, novembre 2020)
sl/nc/APMnews
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PAYS DE LA LOIRE: LES PASSAGES AUX URGENCES ONT DIMINUÉ DE MOITIÉ PENDANT LE PREMIER CONFINEMENT
A l'échelle nationale, une baisse de 55% des passages aux urgences pour accidents de la vie courante a été observée lors de ce premier confinement dû à l'épidémie de Covid, mis en place du 17 mars au 10 mai, selon une étude publiée en juillet par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2020 à 18:49).
En analysant les données de janvier à août, l’ORU Pays de la Loire restitue, à distance de la première vague, l’impact de celle-ci et du confinement de la population sur le recours global aux services d’urgences de la région, et sur le recours pour certaines pathologies.
Durant le premier confinement, le nombre total de passages aux urgences en Pays de la Loire a diminué de moitié (-48%) par rapport à la même période en 2019. Cette baisse a particulièrement concerné les patients les plus jeunes puisque la baisse a été de 65% chez les moins de 18 ans, rapporte l'ORU.
La chute du recours aux urgences s'est amorcée une semaine avant la mise en place du confinement pour se prolonger jusqu'à fin mars.
En période post-confinement (du 11 mai au 31 août), il a été observé une reprise très progressive des passages aux urgences. C’est seulement à partir de début août que l’activité a atteint un niveau équivalent à celui observé à la même période en 2019. Entre le 11 mai et le 31 août, le nombre total de passages aux urgences est resté inférieur à celui observé en 2019 (-8%).
Le nombre d’hospitalisations faisant suite à un passage aux urgences a également diminué pendant cette période, mais dans une moindre mesure (-26%). Le taux d’hospitalisation en post-urgences a ainsi augmenté de +42% par rapport à la même période en 2019. Le nombre d’hospitalisations a retrouvé un niveau équivalent à celui observé en 2019 à partir de mi-mai, alors même que le nombre total de passages était encore inférieur à 2019 à cette date.
Certaines pathologies graves nécessitant une prise en charge en urgence ont été concernées par une baisse modérée à importante du recours pendant le confinement comme les maladies vasculaires cérébrales hors accidents ischémiques transitoires (-11%) et les cardiopathies ischémiques (-29%), sans effet rebond en post-confinement.
Les passages pour diagnostic principal traumatologique et médicochirurgical ont retrouvé un niveau similaire à 2019 à partir de fin juin (soit un mois et demi après la fin du premier confinement). Les passages pour diagnostic principal psychiatrique et toxicologique ont plus rapidement -fin mai- présenté un retour au niveau d’activité de 2019.
Sur la diminution du recours aux services d'urgence pour des pathologies telles que l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral (AVC) pendant les premières semaines du confinement, les données ne permettent pas de faire la part des choses entre une diminution réelle de leur incidence, une réorientation des patients concernés vers d'autres filières de prise en charge ou encore une renonciation aux soins de la part des patients ayant pu, à l’extrême, entraîner une hausse des décès en préhospitalier, notent les auteurs.
"Pour cette dernière hypothèse, il est en effet envisageable que la crainte d’être contaminé par la Covid-19, de mobiliser outre-mesure le personnel soignant des services d'urgence, ou le strict respect des règles du 'rester chez soi' aient freiné, même en cas de signes d’alerte cardiovasculaires, le recours de la population aux services d'urgences. Cette analyse est donc appelée à être complétée par de futurs travaux menés via d’autres sources de données (registres cardiovasculaires, données d’hospitalisations et de mortalité par cause de décès…) dès lors que celles-ci seront disponibles et suffisamment consolidées", ajoutent-ils.
Ils relèvent une nette amélioration de la qualité du système d’information des résumés de passages aux urgences (RPU), et notamment celle du recueil du diagnostic principal, au printemps dans de nombreux établissements de la région.
(ORU Pays de la Loire, Approche thématique, n°2, novembre 2020)
sl/nc/APMnews