Actualités de l'Urgence - APM

16/09 2025
Retour

PLUSIEURS CONSEILS POUR SÉCURISER LES PRESCRIPTIONS INFORMATISÉES DE MÉDICAMENTS (HAS)

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 16 septembre 2025 (APMnews) - L'informatisation contribue à sécuriser la prescription de médicaments, mais "introduit également de nouveaux types d'erreurs" qu'il convient d'analyser et de corriger car elles peuvent conduire à des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), souligne la Haute autorité de santé (HAS) dans une analyse des déclarations d'EIGS publiée vendredi.

La HAS a analysé dans ce document quelque 213 déclarations d'EIGS reçues entre mars 2017 et décembre 2024 concernant la prescription médicamenteuse, majoritairement dans le secteur sanitaire (84%).

Dans 70% des cas, l'événement a entraîné une mise en jeu du pronostic vital du patient, dans 21% des cas un décès et dans 9% des cas un "probable déficit fonctionnel permanent".

Les principales "causes immédiates" des EIGS sont une erreur de dose (40%), devant une erreur de médicament (28%). Dans 12 cas (6%), il y a eu "erreur de patient".

La HAS a aussi identifié des "causes profondes" associées aux EIGS, liées aux tâches à accomplir, à l'équipe ou à l'environnement. Les facteurs relatifs à l'environnement, rapportés dans 71% des déclarations, concernaient "principalement des problèmes liés aux systèmes d'information" (76 cas sur 152), "la charge de travail des professionnels" (69 cas) et "les effectifs" (26 cas).

Sur l'informatique, les commentaires libres laissés par les déclarants font état de "problèmes d'ergonomie (comme la présentation de médicaments par ordre de fréquence de prescription et non par ordre alphabétique) ou de structure des logiciels métiers", dont "des défauts de paramétrage, des alertes inadaptées ou l'absence de limites sur les doses maximales".

Un "manque d'interopérabilité entre systèmes d'information", une "utilisation inappropriée du logiciel, par exemple lorsque des fonctionnalités disponibles ne sont pas exploitées", et une "méconnaissance ou une mauvaise maîtrise de l'outil par les utilisateurs" sont aussi pointés.

Deux faces de l'informatisation

La moitié des préconisations formulées par la HAS dans le document afin de sécuriser la prescription de médicaments concernent l'informatisation.

Elles soutiennent que cette dernière "contribue à la standardisation des pratiques tout en s'adaptant, autant que possible, aux spécificités propres à chaque établissement et service", et qu'elle "impose au prescripteur une structuration de sa prescription, assurant ainsi une meilleure lisibilité et traçabilité, tout en le déchargeant des contraintes liées à la rédaction manuscrite de la prescription".

Mais la HAS reconnaît aussi que cette informatisation "introduit de nouveaux types d'erreurs" qui sont "souvent liées à des défaillances spécifiques de l'environnement numérique", et formule de nombreux conseils pour "sécuriser l'informatisation".

Il faut "favoriser l'acquisition de logiciels d'aide à la prescription (LAP) certifiés", "l'acquisition ou le développement de logiciels intégrant des fonctionnalités spécifiques pour les populations à risque", "favoriser et/ou renforcer l'interopérabilité des systèmes informatiques", "permettre l'accès, à tous les professionnels concernés, aux données antérieures à l'hospitalisation", "privilégier l'utilisation d'un support unique intégré dans un même logiciel pour la prescription et l'administration de médicaments".

La HAS incite à "s'appuyer sur des outils d'aide à la prescription intégrant des mises à jour régulières et des alertes contextuelles", en intégrant notamment un module dédié à la conciliation des traitements médicamenteux (CTM).

Adapter l'outil à la pratique

Une autre "condition indispensable pour sécuriser les pratiques" est de "définir et mettre en œuvre une politique de formation à l'utilisation des LAP ainsi que des logiciels métiers associés", avec la mise à disposition d'un "guide d'utilisation clair et accessible" et "un accompagnement pratique au poste, si possible par un référent formé".

La HAS insiste enfin sur "l'implication active des professionnels de santé dans le choix et le déploiement des LAP", qualifié de "levier stratégique pour assurer la qualité, la sécurité et l'efficacité du circuit des médicaments".

Cette participation des prescripteurs doit permettre de s'assurer que "le logiciel respecte les protocoles de soins et les logiques de prescription" et permettre des paramétrages spécifiques, par exemple en gériatrie et en pédiatrie.

L'objectif est également de "prévenir les erreurs liées à l'outil lui-même", "en configurant des aides à la décision réellement utiles à leurs pratiques, par exemple en ayant la possibilité de faire des prescriptions conditionnelles et en intégrant l'enregistrement de l'administration des médicaments prescrits de façon conditionnelle" ou en "anticipant les usages à risque (identifier en amont les situations cliniques ou fonctionnelles dans lesquelles l'utilisation du logiciel pourrait favoriser la survenue d'erreurs ou de dysfonctionnements, comme des listes déroulantes trop longues ou non adaptées)".

(HAS, Analyse des déclarations des EIGS survenus lors de la prescription médicamenteuse)

rm/lb/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

16/09 2025
Retour

PLUSIEURS CONSEILS POUR SÉCURISER LES PRESCRIPTIONS INFORMATISÉES DE MÉDICAMENTS (HAS)

SAINT-DENIS (Seine-Saint-Denis), 16 septembre 2025 (APMnews) - L'informatisation contribue à sécuriser la prescription de médicaments, mais "introduit également de nouveaux types d'erreurs" qu'il convient d'analyser et de corriger car elles peuvent conduire à des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS), souligne la Haute autorité de santé (HAS) dans une analyse des déclarations d'EIGS publiée vendredi.

La HAS a analysé dans ce document quelque 213 déclarations d'EIGS reçues entre mars 2017 et décembre 2024 concernant la prescription médicamenteuse, majoritairement dans le secteur sanitaire (84%).

Dans 70% des cas, l'événement a entraîné une mise en jeu du pronostic vital du patient, dans 21% des cas un décès et dans 9% des cas un "probable déficit fonctionnel permanent".

Les principales "causes immédiates" des EIGS sont une erreur de dose (40%), devant une erreur de médicament (28%). Dans 12 cas (6%), il y a eu "erreur de patient".

La HAS a aussi identifié des "causes profondes" associées aux EIGS, liées aux tâches à accomplir, à l'équipe ou à l'environnement. Les facteurs relatifs à l'environnement, rapportés dans 71% des déclarations, concernaient "principalement des problèmes liés aux systèmes d'information" (76 cas sur 152), "la charge de travail des professionnels" (69 cas) et "les effectifs" (26 cas).

Sur l'informatique, les commentaires libres laissés par les déclarants font état de "problèmes d'ergonomie (comme la présentation de médicaments par ordre de fréquence de prescription et non par ordre alphabétique) ou de structure des logiciels métiers", dont "des défauts de paramétrage, des alertes inadaptées ou l'absence de limites sur les doses maximales".

Un "manque d'interopérabilité entre systèmes d'information", une "utilisation inappropriée du logiciel, par exemple lorsque des fonctionnalités disponibles ne sont pas exploitées", et une "méconnaissance ou une mauvaise maîtrise de l'outil par les utilisateurs" sont aussi pointés.

Deux faces de l'informatisation

La moitié des préconisations formulées par la HAS dans le document afin de sécuriser la prescription de médicaments concernent l'informatisation.

Elles soutiennent que cette dernière "contribue à la standardisation des pratiques tout en s'adaptant, autant que possible, aux spécificités propres à chaque établissement et service", et qu'elle "impose au prescripteur une structuration de sa prescription, assurant ainsi une meilleure lisibilité et traçabilité, tout en le déchargeant des contraintes liées à la rédaction manuscrite de la prescription".

Mais la HAS reconnaît aussi que cette informatisation "introduit de nouveaux types d'erreurs" qui sont "souvent liées à des défaillances spécifiques de l'environnement numérique", et formule de nombreux conseils pour "sécuriser l'informatisation".

Il faut "favoriser l'acquisition de logiciels d'aide à la prescription (LAP) certifiés", "l'acquisition ou le développement de logiciels intégrant des fonctionnalités spécifiques pour les populations à risque", "favoriser et/ou renforcer l'interopérabilité des systèmes informatiques", "permettre l'accès, à tous les professionnels concernés, aux données antérieures à l'hospitalisation", "privilégier l'utilisation d'un support unique intégré dans un même logiciel pour la prescription et l'administration de médicaments".

La HAS incite à "s'appuyer sur des outils d'aide à la prescription intégrant des mises à jour régulières et des alertes contextuelles", en intégrant notamment un module dédié à la conciliation des traitements médicamenteux (CTM).

Adapter l'outil à la pratique

Une autre "condition indispensable pour sécuriser les pratiques" est de "définir et mettre en œuvre une politique de formation à l'utilisation des LAP ainsi que des logiciels métiers associés", avec la mise à disposition d'un "guide d'utilisation clair et accessible" et "un accompagnement pratique au poste, si possible par un référent formé".

La HAS insiste enfin sur "l'implication active des professionnels de santé dans le choix et le déploiement des LAP", qualifié de "levier stratégique pour assurer la qualité, la sécurité et l'efficacité du circuit des médicaments".

Cette participation des prescripteurs doit permettre de s'assurer que "le logiciel respecte les protocoles de soins et les logiques de prescription" et permettre des paramétrages spécifiques, par exemple en gériatrie et en pédiatrie.

L'objectif est également de "prévenir les erreurs liées à l'outil lui-même", "en configurant des aides à la décision réellement utiles à leurs pratiques, par exemple en ayant la possibilité de faire des prescriptions conditionnelles et en intégrant l'enregistrement de l'administration des médicaments prescrits de façon conditionnelle" ou en "anticipant les usages à risque (identifier en amont les situations cliniques ou fonctionnelles dans lesquelles l'utilisation du logiciel pourrait favoriser la survenue d'erreurs ou de dysfonctionnements, comme des listes déroulantes trop longues ou non adaptées)".

(HAS, Analyse des déclarations des EIGS survenus lors de la prescription médicamenteuse)

rm/lb/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.