Actualités de l'Urgence - APM
PLUSIEURS ORGANISATIONS D'INTERNES RÉCLAMENT UN STATUT PLUS PROTECTEUR
Dans un communiqué commun, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), le Syndicat national des internes en odontologie (Snio) et la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et biologie médicale (FNSIPBM) ont réagi à une décision rendue mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille.
Le tribunal a respectivement condamné une infirmière et un ancien interne des hôpitaux de Marseille à deux ans et 15 mois d'emprisonnement avec sursis du chef d'homicide involontaire, après administration d'une surdose de morphine à un patient hospitalisé à l'Hôpital Nord (AP-HM), a rapporté le quotidien La Provence jeudi.
Alors que l'interne de garde avait prescrit dans un premier temps, par oral, 5 milligrammes de morphine, l'infirmière avait injecté au patient cinq ampoules de 10 milligrammes, avant de tenter de maquiller la prescription régularisée par écrit dans un second temps.
"Si nous appelons à une vigilance particulière quant au respect des normes de prescription, dans l'objectif d'éviter de futurs drames, nos syndicats unis demandent également une réelle application des règles du temps de travail des internes, ainsi qu'une clarification de leur statut juridique permettant des modalités d'exercice protectrices et sécurisantes pour les internes au bénéfice des patients", écrivent les quatre organisations.
"Si les internes ne se sentent pas protégés dans leur exercice du soin quotidien, nous risquons une désertion de notre métier", avertissent-elles.
"Si une prescription médicale ou son renouvellement doit être 'sauf urgence, écrite, qualitative et quantitative, datée et signée', nous rappelons qu'un interne prescrit avant tout et selon l'article R6153-3 du code de la santé publique 'par délégation et sous la responsabilité du praticien dont il relève'", relèvent les quatre syndicats.
Pour eux, le double statut des internes "pourtant protecteur sur le papier, assure en réalité nombre de désavantages. Professionnels de santé à un moment, étudiants à un autre, ce flou permanent promet le cumul du pire", rappelant qu'ils signaient "jusqu'à 70% des prescriptions à l'hôpital".
Ils rappellent ensuite que le temps de travail "est légalement limité à 48 heures par semaine". "Cette limite, pourtant peu ambitieuse, est en pratique largement dépassée. Le système de garde actuel en 24 heures consécutives favorise les risques d'erreurs médicales en lien avec une durée de veille et un stress croissant de l'interne", observent-ils.
"Un temps de travail dépassant allègrement les seuils légaux multiplie, de fait, le risque d'erreurs médicales comme le démontre largement la littérature médicale sur ce sujet. Ce risque est d'autant plus important en cas de défaut de séniorisation", soulignent les quatre syndicats.
Des travaux ont été lancés par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) à l'automne 2023 afin d'actualiser la circulaire interministérielle 26 mai 2016 relative à la mise en œuvre du temps de travail des internes (cf dépêche du 13/11/2023 à 16:57).
vg/ab/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
PLUSIEURS ORGANISATIONS D'INTERNES RÉCLAMENT UN STATUT PLUS PROTECTEUR
Dans un communiqué commun, l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), le Syndicat national des internes en odontologie (Snio) et la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et biologie médicale (FNSIPBM) ont réagi à une décision rendue mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille.
Le tribunal a respectivement condamné une infirmière et un ancien interne des hôpitaux de Marseille à deux ans et 15 mois d'emprisonnement avec sursis du chef d'homicide involontaire, après administration d'une surdose de morphine à un patient hospitalisé à l'Hôpital Nord (AP-HM), a rapporté le quotidien La Provence jeudi.
Alors que l'interne de garde avait prescrit dans un premier temps, par oral, 5 milligrammes de morphine, l'infirmière avait injecté au patient cinq ampoules de 10 milligrammes, avant de tenter de maquiller la prescription régularisée par écrit dans un second temps.
"Si nous appelons à une vigilance particulière quant au respect des normes de prescription, dans l'objectif d'éviter de futurs drames, nos syndicats unis demandent également une réelle application des règles du temps de travail des internes, ainsi qu'une clarification de leur statut juridique permettant des modalités d'exercice protectrices et sécurisantes pour les internes au bénéfice des patients", écrivent les quatre organisations.
"Si les internes ne se sentent pas protégés dans leur exercice du soin quotidien, nous risquons une désertion de notre métier", avertissent-elles.
"Si une prescription médicale ou son renouvellement doit être 'sauf urgence, écrite, qualitative et quantitative, datée et signée', nous rappelons qu'un interne prescrit avant tout et selon l'article R6153-3 du code de la santé publique 'par délégation et sous la responsabilité du praticien dont il relève'", relèvent les quatre syndicats.
Pour eux, le double statut des internes "pourtant protecteur sur le papier, assure en réalité nombre de désavantages. Professionnels de santé à un moment, étudiants à un autre, ce flou permanent promet le cumul du pire", rappelant qu'ils signaient "jusqu'à 70% des prescriptions à l'hôpital".
Ils rappellent ensuite que le temps de travail "est légalement limité à 48 heures par semaine". "Cette limite, pourtant peu ambitieuse, est en pratique largement dépassée. Le système de garde actuel en 24 heures consécutives favorise les risques d'erreurs médicales en lien avec une durée de veille et un stress croissant de l'interne", observent-ils.
"Un temps de travail dépassant allègrement les seuils légaux multiplie, de fait, le risque d'erreurs médicales comme le démontre largement la littérature médicale sur ce sujet. Ce risque est d'autant plus important en cas de défaut de séniorisation", soulignent les quatre syndicats.
Des travaux ont été lancés par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) à l'automne 2023 afin d'actualiser la circulaire interministérielle 26 mai 2016 relative à la mise en œuvre du temps de travail des internes (cf dépêche du 13/11/2023 à 16:57).
vg/ab/APMnews