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05/04 2024
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PÔLE SANTÉ SARTHE ET LOIR: UNE DIRECTION COMMUNE PAR INTÉRIM AVEC LE CH DU MANS POUR RELANCER L'ACTIVITÉ

LA FLÈCHE (Sarthe), 5 avril 2024 (APMnews) - La direction commune par intérim mise en place au pôle santé Sarthe et Loir (PSSL) avec le centre hospitalier (CH) du Mans vise à favoriser les coopérations afin de relancer l'activité pour répondre aux besoins de la population, ont expliqué ses dirigeants vendredi lors d'une conférence de presse retransmise en ligne.

Comme annoncé en janvier (cf dépêche du 26/01/2024 à 18:34), Guillaume Laurent, directeur du centre hospitalier (CH) du Mans, a pris ses fonctions de directeur par intérim du PSSL le 18 mars et Aldric Evain a été nommé directeur délégué. Cette direction mutualisée doit pouvoir apporter "des avantages en structuration de l'offre de soins, pour le renforcement des compétences et l'attractivité des professionnels", a expliqué Guillaume Laurent.

Pour le directeur délégué, cette gouvernance vise à être plus agile.

En Sud-Sarthe, dans un bassin de population de 80.000 à 100.000 habitants, "le PSSL s'appuie sur des atouts très importants: des locaux récents qui offrent un bon environnement de travail, des compétences larges et variées et l'engagement des équipes", a-t-il souligné. Il emploie 1.200 professionnels et est doté de 213 lits.

C'est le deuxième établissement public de MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) du département après le CH du Mans et le troisième établissement en incluant la psychiatrie (après l'EPSM de la Sarthe).

"Malgré les difficultés (aux urgences et à la maternité), il ne faut pas oublier tout ce qui fonctionne", a-t-il défendu.

L'objectif est d'utiliser le collectif pour relancer des activités de manière à répondre aux besoins de soins de la population, dans un contexte de dette de soins récemment souligné par la Fédération hospitalière de France (FHF) (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14).

Le PSSL souffre, comme le CH du Mans, d'une démographie médicale en tension et il accuse une baisse d'activité ces dernières années due à des services fermés qui a un impact sur la situation financière avec un déficit "assez important" qui avoisine les 4 millions d'euros (M€) sur 60 M€, a décrit Guillaume Laurent.

Entre 2018 et 2023, l'activité est passée de 12.000 séjours à 6.000. Le déficit cumulé était de 28 M€ fin 2021 et il s'est accru de 4 M€ par an depuis (provenant à parts égales de l'Ehpad et du sanitaire), a précisé Aldric Evain.

"Il faut remonter des activités, reconstituer les équipes et réorganiser des services pour avoir une offre de soins comme avant le Covid" et cela devrait contribuer à rétablir une trajectoire financière permettant d'assumer les investissements en équipements nécessaires, a esquissé Guillaume Laurent.

Il a souligné l'importance d'offrir des soins de proximité et souhaite porter un projet "ambitieux et réaliste". Ambitieux pour répondre aux besoins et réaliste en tenant compte des compétences disponibles. Un état des lieux des ressources va être fait dans les semaines qui viennent.

Le PSSL avait signé une feuille de route partagée il y a deux ans qui a déjà permis de faire un état des lieux (cf dépêche du 03/05/2022 à 18:57). "Nous allons le mettre à jour et aller plus loin", a précisé le directeur délégué. Cette analyse sera approfondie service par service, activité par activité pour voir quelles solutions apporter.

Suivre l'exemple des urgences

Le Dr Jérémy Lellouch, président de la commission médicale d'établissement (CME) du PSSL, s'est félicité de ce rapprochement avec le CH du Mans "pour continuer d'assurer certaines activités qu'on ne peut plus assurer seuls".

"On l'a vu pour les urgences, le travail avec le CH du Mans a permis de former une équipe territoriale il y a deux ans. Notre service d'urgence, qui était quasiment fermé un jour sur deux, est maintenant ouvert tous les jours de semaine jusqu'à 23 heures", a-t-il cité.

Des médecins urgentistes se succèdent selon des exercices partagés, appréciant la variété des exercices entre le CH du Mans et des hôpitaux plus petits.

"Nous voulons étendre ce travail à d'autres spécialités et avec les autres établissements du territoire", a-t-il ajouté, se disant "confiant".

Guillaume Laurent a aussi souligné cet exemple. "Il y a deux ans, il n'y avait presque plus de médecins urgentistes au PSSL, seulement des intérimaires." Il espère pouvoir ouvrir les urgences en journée sept jours sur sept, mais les ressources ne sont pas encore suffisantes.

Le PSSL souhaite ouvrir pendant le premier semestre des consultations de médecine générale à l'hôpital pour les patients sans médecin traitant.

Trop peu de ressources pour reprendre prochainement les accouchements

Concernant la maternité, les conditions nécessaires sont encore trop difficiles à atteindre pour rétablir les accouchements car il faut réunir en même temps quatre compétences (sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, anesthésistes et pédiatres), a expliqué Guillaume Laurent. Seules les sages-femmes sont en nombre suffisant.

L'utilité de la maternité du PSSL -une des trois du département- n'est pas remise en cause, a-t-il assuré. Les accouchements sont suspendus depuis juillet 2023 et cette suspension est régulièrement prolongée (cf dépêche du 06/03/2024 à 17:48).

En attendant, "il faut que la population sache qu'on peut organiser le parcours des parturientes en toute sécurité au PSSL, y faire le suivi pré- et post-natal en proximité plutôt que d'aller directement à Angers ou au Mans", a-t-il fait passer comme message. Seul l'accouchement ne se fera pas au PSSL.

Nicolas Leudière, président du conseil de surveillance de l'établissement, et Nadine Grelet-Certenais, vice-présidente, se sont réjouis d'avoir "des perspectives". "On a un objectif commun. On peut espérer rouvrir la maternité. On y travaille ensemble", a déclaré la vice-présidente.

Un bilan de la direction commune par intérim sera fait fin 2024 pour voir si ce partenariat est poursuivi (la direction commune intègre déjà les CH de Saint-Calais, de Château-du-Loir et du Lude) ou si une direction autonome est rétablie.

sl/nc/APMnews

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LA FLÈCHE (Sarthe), 5 avril 2024 (APMnews) - La direction commune par intérim mise en place au pôle santé Sarthe et Loir (PSSL) avec le centre hospitalier (CH) du Mans vise à favoriser les coopérations afin de relancer l'activité pour répondre aux besoins de la population, ont expliqué ses dirigeants vendredi lors d'une conférence de presse retransmise en ligne.

Comme annoncé en janvier (cf dépêche du 26/01/2024 à 18:34), Guillaume Laurent, directeur du centre hospitalier (CH) du Mans, a pris ses fonctions de directeur par intérim du PSSL le 18 mars et Aldric Evain a été nommé directeur délégué. Cette direction mutualisée doit pouvoir apporter "des avantages en structuration de l'offre de soins, pour le renforcement des compétences et l'attractivité des professionnels", a expliqué Guillaume Laurent.

Pour le directeur délégué, cette gouvernance vise à être plus agile.

En Sud-Sarthe, dans un bassin de population de 80.000 à 100.000 habitants, "le PSSL s'appuie sur des atouts très importants: des locaux récents qui offrent un bon environnement de travail, des compétences larges et variées et l'engagement des équipes", a-t-il souligné. Il emploie 1.200 professionnels et est doté de 213 lits.

C'est le deuxième établissement public de MCO (médecine, chirurgie, obstétrique) du département après le CH du Mans et le troisième établissement en incluant la psychiatrie (après l'EPSM de la Sarthe).

"Malgré les difficultés (aux urgences et à la maternité), il ne faut pas oublier tout ce qui fonctionne", a-t-il défendu.

L'objectif est d'utiliser le collectif pour relancer des activités de manière à répondre aux besoins de soins de la population, dans un contexte de dette de soins récemment souligné par la Fédération hospitalière de France (FHF) (cf dépêche du 18/03/2024 à 19:14).

Le PSSL souffre, comme le CH du Mans, d'une démographie médicale en tension et il accuse une baisse d'activité ces dernières années due à des services fermés qui a un impact sur la situation financière avec un déficit "assez important" qui avoisine les 4 millions d'euros (M€) sur 60 M€, a décrit Guillaume Laurent.

Entre 2018 et 2023, l'activité est passée de 12.000 séjours à 6.000. Le déficit cumulé était de 28 M€ fin 2021 et il s'est accru de 4 M€ par an depuis (provenant à parts égales de l'Ehpad et du sanitaire), a précisé Aldric Evain.

"Il faut remonter des activités, reconstituer les équipes et réorganiser des services pour avoir une offre de soins comme avant le Covid" et cela devrait contribuer à rétablir une trajectoire financière permettant d'assumer les investissements en équipements nécessaires, a esquissé Guillaume Laurent.

Il a souligné l'importance d'offrir des soins de proximité et souhaite porter un projet "ambitieux et réaliste". Ambitieux pour répondre aux besoins et réaliste en tenant compte des compétences disponibles. Un état des lieux des ressources va être fait dans les semaines qui viennent.

Le PSSL avait signé une feuille de route partagée il y a deux ans qui a déjà permis de faire un état des lieux (cf dépêche du 03/05/2022 à 18:57). "Nous allons le mettre à jour et aller plus loin", a précisé le directeur délégué. Cette analyse sera approfondie service par service, activité par activité pour voir quelles solutions apporter.

Suivre l'exemple des urgences

Le Dr Jérémy Lellouch, président de la commission médicale d'établissement (CME) du PSSL, s'est félicité de ce rapprochement avec le CH du Mans "pour continuer d'assurer certaines activités qu'on ne peut plus assurer seuls".

"On l'a vu pour les urgences, le travail avec le CH du Mans a permis de former une équipe territoriale il y a deux ans. Notre service d'urgence, qui était quasiment fermé un jour sur deux, est maintenant ouvert tous les jours de semaine jusqu'à 23 heures", a-t-il cité.

Des médecins urgentistes se succèdent selon des exercices partagés, appréciant la variété des exercices entre le CH du Mans et des hôpitaux plus petits.

"Nous voulons étendre ce travail à d'autres spécialités et avec les autres établissements du territoire", a-t-il ajouté, se disant "confiant".

Guillaume Laurent a aussi souligné cet exemple. "Il y a deux ans, il n'y avait presque plus de médecins urgentistes au PSSL, seulement des intérimaires." Il espère pouvoir ouvrir les urgences en journée sept jours sur sept, mais les ressources ne sont pas encore suffisantes.

Le PSSL souhaite ouvrir pendant le premier semestre des consultations de médecine générale à l'hôpital pour les patients sans médecin traitant.

Trop peu de ressources pour reprendre prochainement les accouchements

Concernant la maternité, les conditions nécessaires sont encore trop difficiles à atteindre pour rétablir les accouchements car il faut réunir en même temps quatre compétences (sages-femmes, gynécologues-obstétriciens, anesthésistes et pédiatres), a expliqué Guillaume Laurent. Seules les sages-femmes sont en nombre suffisant.

L'utilité de la maternité du PSSL -une des trois du département- n'est pas remise en cause, a-t-il assuré. Les accouchements sont suspendus depuis juillet 2023 et cette suspension est régulièrement prolongée (cf dépêche du 06/03/2024 à 17:48).

En attendant, "il faut que la population sache qu'on peut organiser le parcours des parturientes en toute sécurité au PSSL, y faire le suivi pré- et post-natal en proximité plutôt que d'aller directement à Angers ou au Mans", a-t-il fait passer comme message. Seul l'accouchement ne se fera pas au PSSL.

Nicolas Leudière, président du conseil de surveillance de l'établissement, et Nadine Grelet-Certenais, vice-présidente, se sont réjouis d'avoir "des perspectives". "On a un objectif commun. On peut espérer rouvrir la maternité. On y travaille ensemble", a déclaré la vice-présidente.

Un bilan de la direction commune par intérim sera fait fin 2024 pour voir si ce partenariat est poursuivi (la direction commune intègre déjà les CH de Saint-Calais, de Château-du-Loir et du Lude) ou si une direction autonome est rétablie.

sl/nc/APMnews

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