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02/09 2016
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POSE DE STENT: LA TOMOGRAPHIE PAR COHÉRENCE OPTIQUE AMÉLIORE LES RÉSULTATS DE L'INTERVENTION

ROME, 1er septembre 2016 (APM) - L'utilisation de la technique de tomographie par cohérence optique pour visualiser les lésions coronaires au cours d'une pose de stent a permis d'améliorer les résultats de l'intervention, dans une étude randomisée française dont les résultats ont été présentés au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Rome lundi.

La tomographie par cohérence optique, technique d'imagerie basée sur la réflexion d'une lumière proche de l'infrarouge par les tissus, pratiquée en intracoronaire, a l'avantage, par rapport à l'angiographie classique, d'identifier les plaques dont la morphologie est associée à un mauvais pronostic et d'évaluer les résultats après l'implantation d'un stent, ce qui peut modifier la prise de décision, a rappelé Nicolas Meneveau du CHU de Besançon en présentant les résultats de l'étude DOCTORS.

L'essai a inclus 240 patients présentant un syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du segment ST qui subissaient une pose de stent et ont été randomisés entre une intervention guidée seulement par l'angiographie ou par la tomographie par cohérence optique (OCT).

La lésion a été visualisée par OCT en moyenne 3,8 fois pour chaque patient, à la fois avant, durant et après la procédure.

Le critère principal de l'étude était l'impact de la tomographie par cohérence optique sur la mesure de la réserve coronaire (FFR). Un avantage significatif a été observé. La FFR était en moyenne à 0,94 après utilisation de l'OCT, contre 0,92 sans OCT. La proportion de patients dont la FFR était supérieure à 0,90 (résultat optimal) chez 82,5% des patients après OCT contre 64,2% sans OCT.

Parmi les avantages, la OCT a permis de mieux visualiser les caillots (détection du caillot chez 69% des patients, contre 47% dans le groupe angiographie), les calcifications (45,8% contre 9%), et de visualiser les ruptures de plaques, qui sont survenues chez la moitié des patients, alors que cela n'était pas détectable par angiographie.

Elle a aussi permis de révéler plus souvent une expansion insuffisante du stent (chez 42% des patients, alors que cela a été détecté chez seulement 10,8% des patients avec l'angiographie), une couverture insuffisante de la lésion (20% contre 17%) et une dissection aux extrémités du stent (37,5% contre 4%). Un mauvais positionnement du stent a été détecté dans 32% des cas alors que cela n'était pas visible sans OCT.

Cela a conduit à des modifications de l'intervention. La procédure a été optimisée (dilatation post-implantation, nouveau stent) chez 50% des patients, contre 22,5% dans l'autre groupe.

En conséquence, la sténose résiduelle après l'intervention était diminuée.

La détection de thrombi a aussi induit une augmentation de l'utilisation d'anti-agrégants plaquettaires anti-Gp IIb/IIIa.

Le chercheur a reconnu un inconvénient: un allongement de la durée d'intervention avec une augmentation du temps de fluoroscopie et de l'utilisation de produit de contraste, mais sans que cela ait conduit à un surrisque d'infarctus périprocédural ou de dysfonction rénale.

Dans un communiqué du congrès, Nicolas Meneveau a estimé que "l'amélioration du résultat fonctionnel pourrait se traduire par un bénéfice clinique à long terme".

fb/ab/APM

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POSE DE STENT: LA TOMOGRAPHIE PAR COHÉRENCE OPTIQUE AMÉLIORE LES RÉSULTATS DE L'INTERVENTION

ROME, 1er septembre 2016 (APM) - L'utilisation de la technique de tomographie par cohérence optique pour visualiser les lésions coronaires au cours d'une pose de stent a permis d'améliorer les résultats de l'intervention, dans une étude randomisée française dont les résultats ont été présentés au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Rome lundi.

La tomographie par cohérence optique, technique d'imagerie basée sur la réflexion d'une lumière proche de l'infrarouge par les tissus, pratiquée en intracoronaire, a l'avantage, par rapport à l'angiographie classique, d'identifier les plaques dont la morphologie est associée à un mauvais pronostic et d'évaluer les résultats après l'implantation d'un stent, ce qui peut modifier la prise de décision, a rappelé Nicolas Meneveau du CHU de Besançon en présentant les résultats de l'étude DOCTORS.

L'essai a inclus 240 patients présentant un syndrome coronaire aigu sans sus-décalage du segment ST qui subissaient une pose de stent et ont été randomisés entre une intervention guidée seulement par l'angiographie ou par la tomographie par cohérence optique (OCT).

La lésion a été visualisée par OCT en moyenne 3,8 fois pour chaque patient, à la fois avant, durant et après la procédure.

Le critère principal de l'étude était l'impact de la tomographie par cohérence optique sur la mesure de la réserve coronaire (FFR). Un avantage significatif a été observé. La FFR était en moyenne à 0,94 après utilisation de l'OCT, contre 0,92 sans OCT. La proportion de patients dont la FFR était supérieure à 0,90 (résultat optimal) chez 82,5% des patients après OCT contre 64,2% sans OCT.

Parmi les avantages, la OCT a permis de mieux visualiser les caillots (détection du caillot chez 69% des patients, contre 47% dans le groupe angiographie), les calcifications (45,8% contre 9%), et de visualiser les ruptures de plaques, qui sont survenues chez la moitié des patients, alors que cela n'était pas détectable par angiographie.

Elle a aussi permis de révéler plus souvent une expansion insuffisante du stent (chez 42% des patients, alors que cela a été détecté chez seulement 10,8% des patients avec l'angiographie), une couverture insuffisante de la lésion (20% contre 17%) et une dissection aux extrémités du stent (37,5% contre 4%). Un mauvais positionnement du stent a été détecté dans 32% des cas alors que cela n'était pas visible sans OCT.

Cela a conduit à des modifications de l'intervention. La procédure a été optimisée (dilatation post-implantation, nouveau stent) chez 50% des patients, contre 22,5% dans l'autre groupe.

En conséquence, la sténose résiduelle après l'intervention était diminuée.

La détection de thrombi a aussi induit une augmentation de l'utilisation d'anti-agrégants plaquettaires anti-Gp IIb/IIIa.

Le chercheur a reconnu un inconvénient: un allongement de la durée d'intervention avec une augmentation du temps de fluoroscopie et de l'utilisation de produit de contraste, mais sans que cela ait conduit à un surrisque d'infarctus périprocédural ou de dysfonction rénale.

Dans un communiqué du congrès, Nicolas Meneveau a estimé que "l'amélioration du résultat fonctionnel pourrait se traduire par un bénéfice clinique à long terme".

fb/ab/APM