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04/10 2022
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PREMIER FOYER DOCUMENTÉ EN FRANCE D'ENCÉPHALITES À TIQUES LIÉES À LA CONSOMMATION DE FROMAGE DE CHÈVRE

MAISONS-ALFORT (Val-de-Marne), 4 octobre 2022 (APMnews) - Plusieurs dizaines de cas de contaminations humaines par le virus de l'encéphalite à tiques, en lien avec la consommation de fromage de chèvre au lait cru, ont été recensés dans le département de l'Ain au printemps 2020, constituant la "première infection par voie alimentaire connue en France", a fait savoir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans une note mise en ligne mardi.

Ce virus se transmet généralement par piqûres de tiques, rappelle l'agence sanitaire.

Les cas recensés dans l'Ain au printemps 2020 ont concerné 43 personnes qui "avaient toutes consommé du fromage de chèvre au lait cru" et qui ont "souffert de méningites, de méningo-encéphalites ou de symptômes grippaux".

Les analyses, publiées dans Frontiers in microbiology, ont révélé que "tous les fromages impliqués provenaient d'une même exploitation", explique l'Anses. "Les fromages ont été retirés du marché afin d'éviter d'autres contaminations" tandis qu'en parallèle, "les chèvres ont été confinées à l'intérieur".

Les investigations ont montré qu'"un quart des chèvres présentaient des anticorps contre le virus de l'encéphalite à tiques [TBEV], ce qui indique qu'elles avaient été exposées au virus et que celui-ci était assez fortement présent dans la zone". Le virus a également été détecté dans le lait de trois de ces chèvres.

"Sachant que le TBEV peut être excrété dans le lait jusqu'à 23 jours après l'infection, les chèvres avaient été contaminées récemment", note l'Anses, ajoutant que "des tiques porteuses du virus ont été trouvées dans le sous-bois présent dans la pâture des chèvres".

"L'encéphalite à tiques ne cause pas de symptômes chez les animaux", explique Gaëlle Gonzalez, cheffe de projet virologie à l'Anses, citée dans la note de l'agence. "Chez les humains, seuls 10 à 30% des cas provoquent une méningite ou une encéphalite. Le reste du temps, les symptômes sont de type pseudo-grippal et passent donc inaperçus."

L'Anses note que "ces contaminations ont pour la première fois révélé la présence du virus […] dans l'Ain, alors que sa présence en France était jusque-là surtout connue en Alsace, en Lorraine, en Savoie et en Haute-Savoie".

Depuis, "quelques autres cas de contamination par voie alimentaire ont été signalés en France" et "des études sont actuellement en cours au sein des laboratoires de l'Anses pour identifier les facteurs pouvant influencer ces risques de contamination", l'une d'elle évaluant "l'effet du microbiote sur le risque de transmission".

"Par ailleurs, on sait que la pasteurisation du lait élimine le virus et que celui-ci ne survit pas dans les fromages ayant un temps d'affinage de plusieurs mois", fait savoir l'agence sanitaire.

sb/ab/APMnews

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PREMIER FOYER DOCUMENTÉ EN FRANCE D'ENCÉPHALITES À TIQUES LIÉES À LA CONSOMMATION DE FROMAGE DE CHÈVRE

MAISONS-ALFORT (Val-de-Marne), 4 octobre 2022 (APMnews) - Plusieurs dizaines de cas de contaminations humaines par le virus de l'encéphalite à tiques, en lien avec la consommation de fromage de chèvre au lait cru, ont été recensés dans le département de l'Ain au printemps 2020, constituant la "première infection par voie alimentaire connue en France", a fait savoir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) dans une note mise en ligne mardi.

Ce virus se transmet généralement par piqûres de tiques, rappelle l'agence sanitaire.

Les cas recensés dans l'Ain au printemps 2020 ont concerné 43 personnes qui "avaient toutes consommé du fromage de chèvre au lait cru" et qui ont "souffert de méningites, de méningo-encéphalites ou de symptômes grippaux".

Les analyses, publiées dans Frontiers in microbiology, ont révélé que "tous les fromages impliqués provenaient d'une même exploitation", explique l'Anses. "Les fromages ont été retirés du marché afin d'éviter d'autres contaminations" tandis qu'en parallèle, "les chèvres ont été confinées à l'intérieur".

Les investigations ont montré qu'"un quart des chèvres présentaient des anticorps contre le virus de l'encéphalite à tiques [TBEV], ce qui indique qu'elles avaient été exposées au virus et que celui-ci était assez fortement présent dans la zone". Le virus a également été détecté dans le lait de trois de ces chèvres.

"Sachant que le TBEV peut être excrété dans le lait jusqu'à 23 jours après l'infection, les chèvres avaient été contaminées récemment", note l'Anses, ajoutant que "des tiques porteuses du virus ont été trouvées dans le sous-bois présent dans la pâture des chèvres".

"L'encéphalite à tiques ne cause pas de symptômes chez les animaux", explique Gaëlle Gonzalez, cheffe de projet virologie à l'Anses, citée dans la note de l'agence. "Chez les humains, seuls 10 à 30% des cas provoquent une méningite ou une encéphalite. Le reste du temps, les symptômes sont de type pseudo-grippal et passent donc inaperçus."

L'Anses note que "ces contaminations ont pour la première fois révélé la présence du virus […] dans l'Ain, alors que sa présence en France était jusque-là surtout connue en Alsace, en Lorraine, en Savoie et en Haute-Savoie".

Depuis, "quelques autres cas de contamination par voie alimentaire ont été signalés en France" et "des études sont actuellement en cours au sein des laboratoires de l'Anses pour identifier les facteurs pouvant influencer ces risques de contamination", l'une d'elle évaluant "l'effet du microbiote sur le risque de transmission".

"Par ailleurs, on sait que la pasteurisation du lait élimine le virus et que celui-ci ne survit pas dans les fromages ayant un temps d'affinage de plusieurs mois", fait savoir l'agence sanitaire.

sb/ab/APMnews