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04/01 2021
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PRÈS DE 180 ASSISTANTS DE RÉGULATION MÉDICALE DIPLÔMÉS DEPUIS LA CRÉATION D'UNE FORMATION

(Par Geoffroy LANG)

PARIS, 4 janvier 2021 (APMnews) - Près de 180 assistants de régulation médicale (ARM) ont été diplômés depuis la mise en place d'une formation spécifique à la rentrée 2019, a-t-on appris fin décembre auprès des centres de formation agréés.

La création d'une formation diplômante pour les assistants de régulation médicale (Cfarm) constitue un des axes majeurs de la politique d'amélioration de la qualité au sein des Samu-centres 15 lancée durant l'été 2018, à la suite de l'affaire "Naomi" (cf dépêche du 20/12/2018 à 17:58).

Cette jeune femme de 22 ans est décédée le 29 décembre 2017 au Nouvel hôpital civil de Strasbourg (HUS) quelques heures après avoir été éconduite par une opératrice des pompiers puis par une assistante de régulation du Samu du Bas-Rhin, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

La formation initiale des ARM proposée depuis la rentrée 2019 se déroule sur un an, avec 1.470 heures d'enseignement réparties à 50% pour la formation théorique et 50% pour la formation pratique. Elle s'accompagne d'une formation continue par module pour certifier l'ensemble des ARM en poste.

Les premières promotions des 10 centres de formation d'assistants de régulation médicale (Cfarm) agréés (cf dépêche du 15/07/2019 à 17:30) ont permis de diplômer 176 ARM sur 212 étudiants, a-t-on appris auprès des différents CFARM fin 2020 (le CHU de Nancy avait communiqué ces informations fin août 2020, note-t-on), répartis comme suit:

Centre de formation d'assistants de régulation médicale (Cfarm)
Nombre d'étudiants en 2019-2020 (formation initiale)
Nombre de diplômés en 2019-2020
Nombre d'étudiants en 2020-2021 (formation initiale)
Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP)
40 étudiants
26 diplômés
51 étudiants
Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM)
28 étudiants
22 diplômés
31 étudiants
Groupement hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA, Vannes)
17 étudiants
16 diplômés
14 étudiants
CHU d'Amiens
14 étudiants
12 diplômés
13 étudiants
CHU d'Angers
25 étudiants (à partir de janvier 2020)
21 diplômés (décembre 2020)
39 étudiants (au 29/09/2020)
CHU de Grenoble
13 étudiants
10 diplômés
37 étudiants
CHU de Nancy
13 étudiants
13 diplômés
25 étudiants
CHU de Nîmes
38 étudiants
33 diplômés
36 étudiants
CHU de Poitiers
17 étudiants
15 diplômés
8 étudiants
CHU de Reims
8 étudiants
8 diplômés
13 étudiants
Total
212 étudiants
176 diplômés
267 étudiants

La progression de plus de 25% du nombre d'étudiants entre les premières et les deuxièmes promotions des Cfarm semble également encourageante, avec 267 étudiants actuellement en formation.

Pour le Dr Pierre Rostini, directeur du Cfarm de l'AP-HM, joint mi-décembre 2020 par APMnews, cette augmentation s'explique aussi par l'amélioration de la visibilité et de l'organisation des admissions au sein des Cfarm: "Le schéma national n’était pas terrible la première année, il n'y avait pas de prise en charge financière, parce que ce n’était pas reconnu comme un métier, et il y avait des difficultés d’information et de recours."

Le Dr Rostini a par exemple pointé que les Cfarm n'étaient pas présents sur la plateforme d'admissions post-bac "Parcoursup" en 2019 : "Il a fallu que chaque Cfarm fasse sa propre publicité."

Le directeur du Cfarm de Marseille, qui a contractualisé sa formation avec les Samu d'Avignon, Digne-les-Bains, Gap et Toulon, a cependant loué la qualité de l'enseignement dispensé: "On a l’ensemble des pratiques des Samu de France, un grand centre urbain qui draine 2 millions d’habitants et une régulation régionale d’hélicoptères avec Marseille, une régulation Samu qui a la spécificité de gérer les appels maritimes sur Toulon, Digne et Gap qui ont la particularité d’avoir un territoire complexe, la montagne, avec des pics saisonniers et en plus le plus gros réseau de médecins correspondants Samu sur Gap, et une plateforme [commune] Samu et pompiers à Avignon."

Les ARM diplômés sont d'ailleurs en très grande majorité tous en poste dans des Samu après leur formation, selon les éléments recueillis auprès des Cfarm par APMnews.

"Les stages sont très porteurs, les gens reviennent avec des avis très positifs", a abondé Nicolas Tondellier, membre du bureau de l'Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm), contacté mercredi par APMnews.

Un rythme de certification très inégal pour les ARM en poste

Si le responsable de l'Unarm, qui est également formateur à Rennes, a souligné la très bonne intégration des ARM diplômés, il regrette un volume de certification très inégale des ARM en poste entre les différents Cfarm.

Certains centres de formation, comme le Cfarm d'Angers, ont déjà certifié près de 80 ARM quand d'autres Cfarm n'ont distribué que quelques "livrets de positionnement", les documents permettant aux ARM en poste de faire valoir leur expérience avant de déterminer les modules complémentaires de formation continue qu'ils devront valider pour être certifiés.

Cette situation est d'autant plus problématique que le délai fixé pour la certification de l'ensemble des 2.300 ARM en poste a été ramené au 31 décembre 2023 dans un arrêté paru fin octobre 2020 (cf dépêche du 22/10/2020 à 12:55 et dépêche du 29/10/2020 à 11:39), soit 3 ans de moins que la date initialement prévue.

Si la crise sanitaire du Covid-19 explique en partie certains retards dans la certification des ARM, elle ne constitue pas le seul facteur explicatif pour le membre de l'Unarm: "Certains Samu font de la résistance, il y a certains Samu où les livrets n’ont pas été distribués."

Pour l'Unarm, il est pourtant "hors de question de voir cette certification nationale dévaluée parce que certains voudraient qu’on la donne".

"Il faut que les gens qui sont dans l’ancienne formation viennent tout doucement au niveau de ceux de la nouvelle formation, par la certification accompagnée", a indiqué de son côté le Dr Pierre Rostini, en constant un écart de compétences "entre les ARM qui sortent aujourd’hui de formation et les ARM en place non certifiés".

Le responsable du Cfarm de Marseille prône cependant un accompagnement adapté selon le parcours de chaque professionnel: "Ceux qui sont en début de carrière, il faut les mettre au niveau de ceux qui sortent de la formation aujourd’hui, ceux qui sont à un stade intermédiaire, il faut les accompagner et ceux qui sont en fin de carrière il faut les féliciter."

Des effectifs toujours insuffisants dans les Samu

Dans une lettre adressée le 18 décembre au ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, l'Unarm a par ailleurs demandé un renforcement des effectifs en ARM des Samu "pour assurer une qualité de service en adéquation avec les recommandations de nos sociétés savantes, soit selon nos calculs près de 350 postes".

Ces renforts sont d'autant plus nécessaires que les expérimentations du service d'accès aux soins qui doivent débuter à compter de janvier 2021 (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00) s'appuieront en grande partie sur les ARM des Samu souligne Nicolas Tondellier: "Tout se met en place sur l’existant et personne ne sait la volumétrie des appels qui vont sonner là-dessus."

"Ce n’est pas possible d’imaginer une réponse en moins de 60 secondes si on n’a pas une quantité majeure d’individus pour répondre", a souligné de son côté le Dr Rostini.

Dans son courrier, l'Unarm demande également au ministre "que les établissements de santé, à partir du 1er janvier 2024, ne puissent recruter que des ARM certifiés, pour qu’ils bénéficient du statut AMA [assistant médico-administratif]-ARM de catégorie B" de la fonction publique hospitalière FPH.

Malgré la mise en place des Cfarm et l'arrivée d'ARM diplômés, Nicolas Tondellier a déploré "que les établissements [soient] trop libres de leurs pratiques" à ce sujet: "On a constaté qu’il y a des établissements qui ne se gênent pas et qui les rémunèrent en [catégorie] C."

gl/nc/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

PARIS, 4 janvier 2021 (APMnews) - Près de 180 assistants de régulation médicale (ARM) ont été diplômés depuis la mise en place d'une formation spécifique à la rentrée 2019, a-t-on appris fin décembre auprès des centres de formation agréés.

La création d'une formation diplômante pour les assistants de régulation médicale (Cfarm) constitue un des axes majeurs de la politique d'amélioration de la qualité au sein des Samu-centres 15 lancée durant l'été 2018, à la suite de l'affaire "Naomi" (cf dépêche du 20/12/2018 à 17:58).

Cette jeune femme de 22 ans est décédée le 29 décembre 2017 au Nouvel hôpital civil de Strasbourg (HUS) quelques heures après avoir été éconduite par une opératrice des pompiers puis par une assistante de régulation du Samu du Bas-Rhin, rappelle-t-on (cf dépêche du 09/05/2018 à 18:16).

La formation initiale des ARM proposée depuis la rentrée 2019 se déroule sur un an, avec 1.470 heures d'enseignement réparties à 50% pour la formation théorique et 50% pour la formation pratique. Elle s'accompagne d'une formation continue par module pour certifier l'ensemble des ARM en poste.

Les premières promotions des 10 centres de formation d'assistants de régulation médicale (Cfarm) agréés (cf dépêche du 15/07/2019 à 17:30) ont permis de diplômer 176 ARM sur 212 étudiants, a-t-on appris auprès des différents CFARM fin 2020 (le CHU de Nancy avait communiqué ces informations fin août 2020, note-t-on), répartis comme suit:

Centre de formation d'assistants de régulation médicale (Cfarm)
Nombre d'étudiants en 2019-2020 (formation initiale)
Nombre de diplômés en 2019-2020
Nombre d'étudiants en 2020-2021 (formation initiale)
Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP)
40 étudiants
26 diplômés
51 étudiants
Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM)
28 étudiants
22 diplômés
31 étudiants
Groupement hospitalier Brocéliande Atlantique (GHBA, Vannes)
17 étudiants
16 diplômés
14 étudiants
CHU d'Amiens
14 étudiants
12 diplômés
13 étudiants
CHU d'Angers
25 étudiants (à partir de janvier 2020)
21 diplômés (décembre 2020)
39 étudiants (au 29/09/2020)
CHU de Grenoble
13 étudiants
10 diplômés
37 étudiants
CHU de Nancy
13 étudiants
13 diplômés
25 étudiants
CHU de Nîmes
38 étudiants
33 diplômés
36 étudiants
CHU de Poitiers
17 étudiants
15 diplômés
8 étudiants
CHU de Reims
8 étudiants
8 diplômés
13 étudiants
Total
212 étudiants
176 diplômés
267 étudiants

La progression de plus de 25% du nombre d'étudiants entre les premières et les deuxièmes promotions des Cfarm semble également encourageante, avec 267 étudiants actuellement en formation.

Pour le Dr Pierre Rostini, directeur du Cfarm de l'AP-HM, joint mi-décembre 2020 par APMnews, cette augmentation s'explique aussi par l'amélioration de la visibilité et de l'organisation des admissions au sein des Cfarm: "Le schéma national n’était pas terrible la première année, il n'y avait pas de prise en charge financière, parce que ce n’était pas reconnu comme un métier, et il y avait des difficultés d’information et de recours."

Le Dr Rostini a par exemple pointé que les Cfarm n'étaient pas présents sur la plateforme d'admissions post-bac "Parcoursup" en 2019 : "Il a fallu que chaque Cfarm fasse sa propre publicité."

Le directeur du Cfarm de Marseille, qui a contractualisé sa formation avec les Samu d'Avignon, Digne-les-Bains, Gap et Toulon, a cependant loué la qualité de l'enseignement dispensé: "On a l’ensemble des pratiques des Samu de France, un grand centre urbain qui draine 2 millions d’habitants et une régulation régionale d’hélicoptères avec Marseille, une régulation Samu qui a la spécificité de gérer les appels maritimes sur Toulon, Digne et Gap qui ont la particularité d’avoir un territoire complexe, la montagne, avec des pics saisonniers et en plus le plus gros réseau de médecins correspondants Samu sur Gap, et une plateforme [commune] Samu et pompiers à Avignon."

Les ARM diplômés sont d'ailleurs en très grande majorité tous en poste dans des Samu après leur formation, selon les éléments recueillis auprès des Cfarm par APMnews.

"Les stages sont très porteurs, les gens reviennent avec des avis très positifs", a abondé Nicolas Tondellier, membre du bureau de l'Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm), contacté mercredi par APMnews.

Un rythme de certification très inégal pour les ARM en poste

Si le responsable de l'Unarm, qui est également formateur à Rennes, a souligné la très bonne intégration des ARM diplômés, il regrette un volume de certification très inégale des ARM en poste entre les différents Cfarm.

Certains centres de formation, comme le Cfarm d'Angers, ont déjà certifié près de 80 ARM quand d'autres Cfarm n'ont distribué que quelques "livrets de positionnement", les documents permettant aux ARM en poste de faire valoir leur expérience avant de déterminer les modules complémentaires de formation continue qu'ils devront valider pour être certifiés.

Cette situation est d'autant plus problématique que le délai fixé pour la certification de l'ensemble des 2.300 ARM en poste a été ramené au 31 décembre 2023 dans un arrêté paru fin octobre 2020 (cf dépêche du 22/10/2020 à 12:55 et dépêche du 29/10/2020 à 11:39), soit 3 ans de moins que la date initialement prévue.

Si la crise sanitaire du Covid-19 explique en partie certains retards dans la certification des ARM, elle ne constitue pas le seul facteur explicatif pour le membre de l'Unarm: "Certains Samu font de la résistance, il y a certains Samu où les livrets n’ont pas été distribués."

Pour l'Unarm, il est pourtant "hors de question de voir cette certification nationale dévaluée parce que certains voudraient qu’on la donne".

"Il faut que les gens qui sont dans l’ancienne formation viennent tout doucement au niveau de ceux de la nouvelle formation, par la certification accompagnée", a indiqué de son côté le Dr Pierre Rostini, en constant un écart de compétences "entre les ARM qui sortent aujourd’hui de formation et les ARM en place non certifiés".

Le responsable du Cfarm de Marseille prône cependant un accompagnement adapté selon le parcours de chaque professionnel: "Ceux qui sont en début de carrière, il faut les mettre au niveau de ceux qui sortent de la formation aujourd’hui, ceux qui sont à un stade intermédiaire, il faut les accompagner et ceux qui sont en fin de carrière il faut les féliciter."

Des effectifs toujours insuffisants dans les Samu

Dans une lettre adressée le 18 décembre au ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, l'Unarm a par ailleurs demandé un renforcement des effectifs en ARM des Samu "pour assurer une qualité de service en adéquation avec les recommandations de nos sociétés savantes, soit selon nos calculs près de 350 postes".

Ces renforts sont d'autant plus nécessaires que les expérimentations du service d'accès aux soins qui doivent débuter à compter de janvier 2021 (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00) s'appuieront en grande partie sur les ARM des Samu souligne Nicolas Tondellier: "Tout se met en place sur l’existant et personne ne sait la volumétrie des appels qui vont sonner là-dessus."

"Ce n’est pas possible d’imaginer une réponse en moins de 60 secondes si on n’a pas une quantité majeure d’individus pour répondre", a souligné de son côté le Dr Rostini.

Dans son courrier, l'Unarm demande également au ministre "que les établissements de santé, à partir du 1er janvier 2024, ne puissent recruter que des ARM certifiés, pour qu’ils bénéficient du statut AMA [assistant médico-administratif]-ARM de catégorie B" de la fonction publique hospitalière FPH.

Malgré la mise en place des Cfarm et l'arrivée d'ARM diplômés, Nicolas Tondellier a déploré "que les établissements [soient] trop libres de leurs pratiques" à ce sujet: "On a constaté qu’il y a des établissements qui ne se gênent pas et qui les rémunèrent en [catégorie] C."

gl/nc/APMnews

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