Actualités de l'Urgence - APM

23/11 2023
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PRÉVENTION, SOINS NON PROGRAMMÉS, AUTORISATIONS… VIRGINIE CAYRÉ DÉTAILLE LES ENJEUX DU PRS GRAND EST ACTUALISÉ

(Par Geoffroy LANG)

NANCY, 23 novembre 2023 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) Grand Est actualisé pour 2023-2028 vise à permettre la juste allocation de l'offre sanitaire et médico-sociale afin de répondre aux besoins de la population, a rapporté la directrice générale de l'ARS, Virginie Cayré, lors d'un entretien accordé lundi à APMnews.

Après neuf mois d'échanges et de concertations, l'agence régionale de santé (ARS) a arrêté fin octobre le PRS actualisé, se composant d'un schéma régional de santé (SRS) et d'un programme régional d'accès à la prévention et aux soins des plus démunis (Praps) 2023-2028.

Si le précédent PRS (2018-2022) a été "percuté par la période Covid", celle-ci a aussi constitué "une source d'innovation organisationnelle ou d'inspiration", a contextualisé Virginie Cayré. La pandémie "ne nous a à la fois pas permis de faire ce qu'on avait prévu et en même temps nous a ouvert de nouvelles perspectives".

"Malgré la crise Covid, on a continué à développer les structures d'exercice coordonné. On a 203 centres de santé, 174 maisons de santé pluriprofessionnelles, déjà 70% de la population du Grand Est qui est couverte par une CPTS [communauté professionnelle territoriale de santé] et 78 équipes de soins primaires", a-t-elle égrené. "Là-dessus, le Covid a été plutôt presque moteur après un ralentissement pendant deux ans."

Parmi les actions que l'ARS souhaite poursuivre et approfondir dans son PRS actualisé, Virginie Cayré a notamment cité les dispositifs d'aide à l'installation, financés de façon pérenne et prolongés avec l'appui des trois facultés de la région.

Plusieurs actions pour les soins non programmés

Elle a cependant érigé comme priorités du projet régional la prévention, le grand âge et l'accès aux soins non programmés.

Sur ce dernier sujet, l'ARS a pu s'appuyer sur les conclusions des assises régionales des urgences qu'elle avait organisées en juin: "Le travail qu'on a fait avec des partenaires autour des urgences nous a confirmé que sur le sujet de l'accès aux soins, on avait un enjeu majeur dans le territoire autour des soins non programmés qui dépasse la problématique des urgences."

L'agence veut porter "une approche beaucoup plus intégrative" dans son PRS qui englobe "les soins non programmés, y compris ceux qui sont prévisibles".

"Nous considérons qu'un malade chronique ne doit pas accéder aux soins non programmés comme les autres patients, comme ceux qui ne sont pas encore connus du système de santé", a illustré Virginie Cayré.

Elle a par ailleurs pointé la nécessité "de connaître et de mesurer pour pouvoir piloter correctement" les soins non programmés, en mentionnant le travail du Réseau et observatoire des urgences du Grand Est (Est-Rescue).

"On a une expérimentation dont on est très fiers, Daum [Dispositif d'accompagnement pour les utilisateurs multiples des urgences], à Nancy, sur le comportement de consommation dans les services d'urgence", a-t-elle poursuivi (cf dépêche du 22/11/2022 à 17:33).

Cette expérimentation lancée en novembre 2022 au CHU de Nancy devrait ainsi être étendue à d'autres territoires.

"C'est vraiment un enjeu transversal, qui nous permet de croiser les jeunes, les vieux, les personnes en situation de handicap, les valides, les chroniques mais aussi de croiser la ville, l'hôpital", a développé la directrice générale.

Dans l'attente de la parution des textes relatifs à la réforme du régime d'autorisation des structures d'urgence, la directrice générale a fait état d'un "enjeu majeur sur la gestion des lits, avec des engagements de tous les acteurs du territoire dès cette année sur cette question". "C'est là qu'on est attendus par les professionnels de santé", a-t-elle insisté.

Interrogée sur l'impact de la réforme des régimes d'autorisation, et plus particulièrement sur les inquiétudes suscitées par endroits par la réforme des soins critiques, Virginie Cayré a assuré que son agence allait veiller tout au long de l'année à venir à ce que "la mise en œuvre de la réforme des autorisations en soins critiques ne nous pose pas de problème et qu'il n'y ait pas de trous dans la raquette".

"L'objectif est de garantir que les soins qui sont prodigués aujourd'hui dans les conditions de sécurité et de qualité attendues soient maintenus quelle que soit la modalité réglementaire", a-t-elle rapporté. "On s'adaptera pour ne pas générer de rupture de l'offre sur tout ce qui fonctionne aujourd'hui."

"Il n'y aura pas non plus, tout de suite, une application stricte des textes", a rassuré la directrice générale. Une "période de tolérance" aura lieu le temps de procéder à d'éventuels ajustements au cours d'une "longue transition liée à la réforme des autorisations" qui devrait s'étaler sur deux ans.

Une "tendance un peu conservatrice" concernant les autorisations

Plus généralement, la directrice générale a estimé que le SRS traduisait une "tendance un peu conservatrice" concernant les autorisations d'activité et d'implantation d'équipements: "On a voulu s'assurer que tout ce qui existait aujourd'hui et qui fonctionnait correctement était bien retranscrit dans le nouveau régime."

Concernant les nouvelles autorisations qui seront attribuées, Virginie Cayré a rapporté que l'ARS avait été "très claire" sur les critères qui présideraient à l'analyse des dossiers, "notamment sur les ressources humaines en santé": "Si l'offre doit augmenter sur un territoire donné, ça ne peut pas se faire au détriment de ceux déjà en place, ni sans la garantie qu'il y ait les ressources humaines adéquates."

La directrice générale a par ailleurs estimé que la prévention, qui occupe une place centrale dans le PRS actualisé, aurait également un impact bénéfique sur la démographie des professionnels de la région, au-delà de l'enjeu de santé publique pour sa population: "On va travailler sur la façon dont l'on mobilise des ressources humaines qui ne sont pas des ressources médicales soignantes en première ligne."

"Cela nous permet de jouer sur deux aspects", a-t-elle poursuivi. "Comment est-ce qu'on protège le système de santé et l'accès aux soins primaires et comment on préserve des ressources humaines, notamment médicales et soignantes".

"Parce que la prévention, cela fait appel à d'autres gens", a-t-elle enchaîné en prenant l'exemple de l'activité physique adaptée: "Cela ne vient pas prendre dans notre vivier de soignants et, en revanche, cela permet d'agir en profondeur sur le sujet de la prévention."

Le schéma régional de santé (SRS) et le programme régional d'accès à la prévention et aux soins des plus démunis (Praps) 2023-2028 du Grand Est

gl/nc/APMnews

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(Par Geoffroy LANG)

NANCY, 23 novembre 2023 (APMnews) - Le projet régional de santé (PRS) Grand Est actualisé pour 2023-2028 vise à permettre la juste allocation de l'offre sanitaire et médico-sociale afin de répondre aux besoins de la population, a rapporté la directrice générale de l'ARS, Virginie Cayré, lors d'un entretien accordé lundi à APMnews.

Après neuf mois d'échanges et de concertations, l'agence régionale de santé (ARS) a arrêté fin octobre le PRS actualisé, se composant d'un schéma régional de santé (SRS) et d'un programme régional d'accès à la prévention et aux soins des plus démunis (Praps) 2023-2028.

Si le précédent PRS (2018-2022) a été "percuté par la période Covid", celle-ci a aussi constitué "une source d'innovation organisationnelle ou d'inspiration", a contextualisé Virginie Cayré. La pandémie "ne nous a à la fois pas permis de faire ce qu'on avait prévu et en même temps nous a ouvert de nouvelles perspectives".

"Malgré la crise Covid, on a continué à développer les structures d'exercice coordonné. On a 203 centres de santé, 174 maisons de santé pluriprofessionnelles, déjà 70% de la population du Grand Est qui est couverte par une CPTS [communauté professionnelle territoriale de santé] et 78 équipes de soins primaires", a-t-elle égrené. "Là-dessus, le Covid a été plutôt presque moteur après un ralentissement pendant deux ans."

Parmi les actions que l'ARS souhaite poursuivre et approfondir dans son PRS actualisé, Virginie Cayré a notamment cité les dispositifs d'aide à l'installation, financés de façon pérenne et prolongés avec l'appui des trois facultés de la région.

Plusieurs actions pour les soins non programmés

Elle a cependant érigé comme priorités du projet régional la prévention, le grand âge et l'accès aux soins non programmés.

Sur ce dernier sujet, l'ARS a pu s'appuyer sur les conclusions des assises régionales des urgences qu'elle avait organisées en juin: "Le travail qu'on a fait avec des partenaires autour des urgences nous a confirmé que sur le sujet de l'accès aux soins, on avait un enjeu majeur dans le territoire autour des soins non programmés qui dépasse la problématique des urgences."

L'agence veut porter "une approche beaucoup plus intégrative" dans son PRS qui englobe "les soins non programmés, y compris ceux qui sont prévisibles".

"Nous considérons qu'un malade chronique ne doit pas accéder aux soins non programmés comme les autres patients, comme ceux qui ne sont pas encore connus du système de santé", a illustré Virginie Cayré.

Elle a par ailleurs pointé la nécessité "de connaître et de mesurer pour pouvoir piloter correctement" les soins non programmés, en mentionnant le travail du Réseau et observatoire des urgences du Grand Est (Est-Rescue).

"On a une expérimentation dont on est très fiers, Daum [Dispositif d'accompagnement pour les utilisateurs multiples des urgences], à Nancy, sur le comportement de consommation dans les services d'urgence", a-t-elle poursuivi (cf dépêche du 22/11/2022 à 17:33).

Cette expérimentation lancée en novembre 2022 au CHU de Nancy devrait ainsi être étendue à d'autres territoires.

"C'est vraiment un enjeu transversal, qui nous permet de croiser les jeunes, les vieux, les personnes en situation de handicap, les valides, les chroniques mais aussi de croiser la ville, l'hôpital", a développé la directrice générale.

Dans l'attente de la parution des textes relatifs à la réforme du régime d'autorisation des structures d'urgence, la directrice générale a fait état d'un "enjeu majeur sur la gestion des lits, avec des engagements de tous les acteurs du territoire dès cette année sur cette question". "C'est là qu'on est attendus par les professionnels de santé", a-t-elle insisté.

Interrogée sur l'impact de la réforme des régimes d'autorisation, et plus particulièrement sur les inquiétudes suscitées par endroits par la réforme des soins critiques, Virginie Cayré a assuré que son agence allait veiller tout au long de l'année à venir à ce que "la mise en œuvre de la réforme des autorisations en soins critiques ne nous pose pas de problème et qu'il n'y ait pas de trous dans la raquette".

"L'objectif est de garantir que les soins qui sont prodigués aujourd'hui dans les conditions de sécurité et de qualité attendues soient maintenus quelle que soit la modalité réglementaire", a-t-elle rapporté. "On s'adaptera pour ne pas générer de rupture de l'offre sur tout ce qui fonctionne aujourd'hui."

"Il n'y aura pas non plus, tout de suite, une application stricte des textes", a rassuré la directrice générale. Une "période de tolérance" aura lieu le temps de procéder à d'éventuels ajustements au cours d'une "longue transition liée à la réforme des autorisations" qui devrait s'étaler sur deux ans.

Une "tendance un peu conservatrice" concernant les autorisations

Plus généralement, la directrice générale a estimé que le SRS traduisait une "tendance un peu conservatrice" concernant les autorisations d'activité et d'implantation d'équipements: "On a voulu s'assurer que tout ce qui existait aujourd'hui et qui fonctionnait correctement était bien retranscrit dans le nouveau régime."

Concernant les nouvelles autorisations qui seront attribuées, Virginie Cayré a rapporté que l'ARS avait été "très claire" sur les critères qui présideraient à l'analyse des dossiers, "notamment sur les ressources humaines en santé": "Si l'offre doit augmenter sur un territoire donné, ça ne peut pas se faire au détriment de ceux déjà en place, ni sans la garantie qu'il y ait les ressources humaines adéquates."

La directrice générale a par ailleurs estimé que la prévention, qui occupe une place centrale dans le PRS actualisé, aurait également un impact bénéfique sur la démographie des professionnels de la région, au-delà de l'enjeu de santé publique pour sa population: "On va travailler sur la façon dont l'on mobilise des ressources humaines qui ne sont pas des ressources médicales soignantes en première ligne."

"Cela nous permet de jouer sur deux aspects", a-t-elle poursuivi. "Comment est-ce qu'on protège le système de santé et l'accès aux soins primaires et comment on préserve des ressources humaines, notamment médicales et soignantes".

"Parce que la prévention, cela fait appel à d'autres gens", a-t-elle enchaîné en prenant l'exemple de l'activité physique adaptée: "Cela ne vient pas prendre dans notre vivier de soignants et, en revanche, cela permet d'agir en profondeur sur le sujet de la prévention."

Le schéma régional de santé (SRS) et le programme régional d'accès à la prévention et aux soins des plus démunis (Praps) 2023-2028 du Grand Est

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