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08/11 2023
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PRS PACA: LE NOUVEAU SCHÉMA RÉGIONAL AFFICHE SEPT PRIORITÉS ET FAIT LA PART BELLE À LA PROTECTION DE LA SANTÉ

MARSEILLE, 8 novembre 2023 (APMnews) - Le schéma régional de santé (SRS) 2023-2028 de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) priorise la prévention, la réduction des inégalités d'accès aux soins, l'accompagnement du vieillissement de la population et du handicap, la santé mentale, la coopération entre acteurs de la santé et l'amélioration des prises en charge, la protection de la santé occupant une place importante en comparaison avec le SRS 2018-2023.

Le schéma 2023-2028, publié le 2 novembre par l'agence régionale de santé (ARS) Paca, couvre la seconde moitié du PRS 2 de la région, qui court lui-même sur 10 ans (2018-2028).

"Vieillissement de la population, baisse de la démographie médicale, changement climatique: autant de défis à traverser de manière cohérente et adaptée", résume le directeur général de l'ARS, Denis Robin, en introduction au nouveau SRS.

Alors que le précédent schéma était principalement orienté autour de l'accès aux soins, la place de l'usager, les ressources humaines, l'innovation, la coopération, la gouvernance et la structuration de parcours de soins prioritaires, le nouveau SRS ambitionne notamment de tirer les conclusions de la crise sanitaire, qui a "montré l'importance de repositionner encore plus fortement la protection de la santé au cœur de notre système de santé".

"Elle a rappelé la nécessité de considérer la protection de la santé dans une approche globale qui agit sur l'ensemble des déterminants de santé (conditions de vie, travail, éducation…), et qui comprend les préventions primaire, secondaire, tertiaire, la santé environnementale, la veille et la sécurité sanitaire, la préparation à la gestion de crise", estime l'ARS.

"Les enjeux à long terme seront alors d'investir plus largement les champs de la prévention et de la promotion de la santé, afin de les intégrer plus fortement dans le quotidien de la population et tout au long de la vie. Il s'agira de doter la prévention de moyens supplémentaires, mais aussi d'apporter davantage de structuration, de cohérence et de lisibilité de l'offre de prévention dans les territoires, afin de la rendre plus efficace et accessible", ajoute-t-elle.

Le SRS cible par exemple une hausse de 30 points de la couverture du dépistage du cancer de col de l'utérus à 85% de la population cible d'ici 2028, ou encore une hausse de 25 points du dépistage du cancer colorectal, à 55% de la cible en 2028.

De façon plus habituelle, le SRS vise une amélioration de l'accès aux soins et la réduction des inégalités dans ce domaine, ambitionnant de passer de 8% à 5% de la population résidant en zone sous-dotée en médecin généraliste en 2028 (contre 8% aujourd'hui), de passer de 110 à 241 maisons de santé pluriprofessionnelles, ou encore de 462 à 750 professionnels impliqués dans le service d'accès aux soins (SAS).

Pas de modification majeure en soins critiques ou en imagerie

Au titre des personnes âgées, le SRS vise une baisse de 20% des séjours hospitaliers pour chutes des personnes âgées de 65 ans (-4.900 séjours) et des séjours aux urgences pour les plus de 75 ans (-26.000 séjours) ou encore une couverture totale du territoire par des équipes mobiles gériatriques extrahospitalières et des services autonomie à domicile.

En santé mentale, les indicateurs présentés ciblent notamment la formation de 3.000 secouristes de santé mentale, une baisse de 7.100 à 6.500 du nombre de passages aux urgences pour tentative de suicide, l'augmentation des équivalents temps plein (ETP) en pédopsychiatrie hospitalière (de 143 à 160), une réduction à 240.000 du nombre de journées d'hospitalisation sans consentement en 2028 et une couverture de 45% de la population par des contrats locaux de santé mentale.

L'ARS vise par ailleurs pour 2028 une couverture de 100% de la population régionale par une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ayant signé son accord conventionnel interprofessionnel (ACI) (contre 60% aujourd'hui) et par un contrat local de santé (35% aujourd'hui).

En réponse aux difficultés rencontrées par les services d'urgences de certains établissements de la région, le SRS prévoit notamment la création d'un "observatoire régional des urgences" pour collecter et analyser les données et organiser "l'animation territoriale relative aux soins urgents non programmés". L'ARS vise le "maintien de la situation actuelle" des services d'urgence sur l'ensemble de la région.

En soins critiques, l'ARS estime qu'"il n'y a pas lieu de créer de plateaux supplémentaires de réanimation, mais d'augmenter les capacités par des ajustements capacitaires sur les unités existantes en conformité avec les exigences nouvelles".

Elle note que "pour garantir une prise en charge adaptée pour les grossesses à risques et pour les enfants prématurés d'âge gestationnel de plus en plus précoce, il sera nécessaire de créer des capacités supplémentaires en soins critiques de néonatologie".

L'ARS souhaite aussi "conforter la place des centres périnataux de proximité (CPP) dans le dispositif de suivi de la mère et de l'enfant". Elle vise le "maintien de la situation actuelle" sur l'ensemble des départements de la région concernant le maillage du territoire en maternités.

En imagerie, l'ARS considère devoir, "dans un contexte de besoin de santé globalement couvert, faciliter l'accès à des populations spécifiques ou éloignées des équipements en matériel lourds en complétant l'offre et en améliorant l'organisation de la téléradiologie".

Elle vise ainsi la création de deux unités de soins radiologiques (USR), dans le Var et dans les Bouches-du-Rhône.

Réduction des émissions carbone des établissements de santé

Le SRS porte notamment un effort de "décarbonation du système de santé".

L'ARS rappelle ainsi que ce dernier représente plus de 8% des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau national, soumises à un objectif de réduction de 5% annuel.

"De très nombreuses structures ne disposent pas de bilan des émissions de GES, et la majorité des professionnels du secteur ne sont pas formés aux enjeux climatiques et énergétiques. Une part significative des bilans carbone réalisés sont incomplets et n'évaluent pas certaines émissions pourtant importantes, comme celles liées aux achats, aux déplacements domicile-travail des professionnels de santé ou aux visites des proches de malades dans des établissements de santé", constate-t-elle.

Elle mentionne l'existence depuis 2022 d'un "réseau des conseillers en transition énergétique et écologique en santé (CTEES)" constitué d'un "coordinateur" et de 12 conseillers au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la région.

Elle estime qu'"il conviendra de mieux évaluer les flux physiques sur lesquels repose le secteur en encourageant les démarches de bilan carbone, et en intégrant à toutes les formations initiales et continues un module présentant les émissions carbonées du secteur de la santé et les bonnes pratiques pour les réduire".

"Les différents établissements et professionnels devront engager une démarche de décarbonation dans différents domaines: la rénovation et la transformation énergétique des bâtiments, le développement de la part des achats durables, notamment concernant les médicaments, les dispositifs médicaux et l'alimentation, l'amélioration de l'utilisation des déchets d'activité de soins et la réduction des déchets, la promotion de schémas de mobilités à faible et très faible émissions et enfin la prise en compte des émissions dues à l'utilisation du numérique", détaille-t-elle.

Les travaux sur la pertinence des soins et des parcours devront ainsi inclure des critères environnementaux. Des "indicateurs spécifiques" devraient être intégrés aux contrats d'amélioration de la qualité et de l'efficience des soins (Caqes).



Avis favorable de la CRSA

Dans son avis favorable du 26 septembre, la commission régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) salue la "large consultation" dont le SRS a fait l'objet. Elle insiste notamment sur la nécessité pour les professionnels et établissements de santé de se conformer au projet régional santé-environnement (PRSE).

"Le PRSE demande à développer les études d'évaluation de l'impact en santé de beaucoup d'actions dans le domaine de l'urbanisme, de la mobilité, de la pollution, etc., actions qui concernent les professionnels de la santé", fait-elle valoir.

Elle invite l'ARS à développer des indicateurs permettant de déterminer si "les mesures conduisant à une meilleure répartition des médecins sur le territoire conduisent réellement à diminuer le nombre de patients sans médecin traitant" et si "le développement de campagnes de dépistage va diminuer la prévalence de telle maladie".

Elle demande que les actions présentées dans le SRS soient priorisées et échéancées, qu'y soient associées des indications sur les moyens dédiés, ou encore que des points d'étape soient prévus régulièrement.

Schéma régional de santé Paca 2023-2028

SRS Paca 2018-2023

bd/nc/APMnews

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PRS PACA: LE NOUVEAU SCHÉMA RÉGIONAL AFFICHE SEPT PRIORITÉS ET FAIT LA PART BELLE À LA PROTECTION DE LA SANTÉ

MARSEILLE, 8 novembre 2023 (APMnews) - Le schéma régional de santé (SRS) 2023-2028 de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) priorise la prévention, la réduction des inégalités d'accès aux soins, l'accompagnement du vieillissement de la population et du handicap, la santé mentale, la coopération entre acteurs de la santé et l'amélioration des prises en charge, la protection de la santé occupant une place importante en comparaison avec le SRS 2018-2023.

Le schéma 2023-2028, publié le 2 novembre par l'agence régionale de santé (ARS) Paca, couvre la seconde moitié du PRS 2 de la région, qui court lui-même sur 10 ans (2018-2028).

"Vieillissement de la population, baisse de la démographie médicale, changement climatique: autant de défis à traverser de manière cohérente et adaptée", résume le directeur général de l'ARS, Denis Robin, en introduction au nouveau SRS.

Alors que le précédent schéma était principalement orienté autour de l'accès aux soins, la place de l'usager, les ressources humaines, l'innovation, la coopération, la gouvernance et la structuration de parcours de soins prioritaires, le nouveau SRS ambitionne notamment de tirer les conclusions de la crise sanitaire, qui a "montré l'importance de repositionner encore plus fortement la protection de la santé au cœur de notre système de santé".

"Elle a rappelé la nécessité de considérer la protection de la santé dans une approche globale qui agit sur l'ensemble des déterminants de santé (conditions de vie, travail, éducation…), et qui comprend les préventions primaire, secondaire, tertiaire, la santé environnementale, la veille et la sécurité sanitaire, la préparation à la gestion de crise", estime l'ARS.

"Les enjeux à long terme seront alors d'investir plus largement les champs de la prévention et de la promotion de la santé, afin de les intégrer plus fortement dans le quotidien de la population et tout au long de la vie. Il s'agira de doter la prévention de moyens supplémentaires, mais aussi d'apporter davantage de structuration, de cohérence et de lisibilité de l'offre de prévention dans les territoires, afin de la rendre plus efficace et accessible", ajoute-t-elle.

Le SRS cible par exemple une hausse de 30 points de la couverture du dépistage du cancer de col de l'utérus à 85% de la population cible d'ici 2028, ou encore une hausse de 25 points du dépistage du cancer colorectal, à 55% de la cible en 2028.

De façon plus habituelle, le SRS vise une amélioration de l'accès aux soins et la réduction des inégalités dans ce domaine, ambitionnant de passer de 8% à 5% de la population résidant en zone sous-dotée en médecin généraliste en 2028 (contre 8% aujourd'hui), de passer de 110 à 241 maisons de santé pluriprofessionnelles, ou encore de 462 à 750 professionnels impliqués dans le service d'accès aux soins (SAS).

Pas de modification majeure en soins critiques ou en imagerie

Au titre des personnes âgées, le SRS vise une baisse de 20% des séjours hospitaliers pour chutes des personnes âgées de 65 ans (-4.900 séjours) et des séjours aux urgences pour les plus de 75 ans (-26.000 séjours) ou encore une couverture totale du territoire par des équipes mobiles gériatriques extrahospitalières et des services autonomie à domicile.

En santé mentale, les indicateurs présentés ciblent notamment la formation de 3.000 secouristes de santé mentale, une baisse de 7.100 à 6.500 du nombre de passages aux urgences pour tentative de suicide, l'augmentation des équivalents temps plein (ETP) en pédopsychiatrie hospitalière (de 143 à 160), une réduction à 240.000 du nombre de journées d'hospitalisation sans consentement en 2028 et une couverture de 45% de la population par des contrats locaux de santé mentale.

L'ARS vise par ailleurs pour 2028 une couverture de 100% de la population régionale par une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) ayant signé son accord conventionnel interprofessionnel (ACI) (contre 60% aujourd'hui) et par un contrat local de santé (35% aujourd'hui).

En réponse aux difficultés rencontrées par les services d'urgences de certains établissements de la région, le SRS prévoit notamment la création d'un "observatoire régional des urgences" pour collecter et analyser les données et organiser "l'animation territoriale relative aux soins urgents non programmés". L'ARS vise le "maintien de la situation actuelle" des services d'urgence sur l'ensemble de la région.

En soins critiques, l'ARS estime qu'"il n'y a pas lieu de créer de plateaux supplémentaires de réanimation, mais d'augmenter les capacités par des ajustements capacitaires sur les unités existantes en conformité avec les exigences nouvelles".

Elle note que "pour garantir une prise en charge adaptée pour les grossesses à risques et pour les enfants prématurés d'âge gestationnel de plus en plus précoce, il sera nécessaire de créer des capacités supplémentaires en soins critiques de néonatologie".

L'ARS souhaite aussi "conforter la place des centres périnataux de proximité (CPP) dans le dispositif de suivi de la mère et de l'enfant". Elle vise le "maintien de la situation actuelle" sur l'ensemble des départements de la région concernant le maillage du territoire en maternités.

En imagerie, l'ARS considère devoir, "dans un contexte de besoin de santé globalement couvert, faciliter l'accès à des populations spécifiques ou éloignées des équipements en matériel lourds en complétant l'offre et en améliorant l'organisation de la téléradiologie".

Elle vise ainsi la création de deux unités de soins radiologiques (USR), dans le Var et dans les Bouches-du-Rhône.

Réduction des émissions carbone des établissements de santé

Le SRS porte notamment un effort de "décarbonation du système de santé".

L'ARS rappelle ainsi que ce dernier représente plus de 8% des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau national, soumises à un objectif de réduction de 5% annuel.

"De très nombreuses structures ne disposent pas de bilan des émissions de GES, et la majorité des professionnels du secteur ne sont pas formés aux enjeux climatiques et énergétiques. Une part significative des bilans carbone réalisés sont incomplets et n'évaluent pas certaines émissions pourtant importantes, comme celles liées aux achats, aux déplacements domicile-travail des professionnels de santé ou aux visites des proches de malades dans des établissements de santé", constate-t-elle.

Elle mentionne l'existence depuis 2022 d'un "réseau des conseillers en transition énergétique et écologique en santé (CTEES)" constitué d'un "coordinateur" et de 12 conseillers au sein des groupements hospitaliers de territoire (GHT) de la région.

Elle estime qu'"il conviendra de mieux évaluer les flux physiques sur lesquels repose le secteur en encourageant les démarches de bilan carbone, et en intégrant à toutes les formations initiales et continues un module présentant les émissions carbonées du secteur de la santé et les bonnes pratiques pour les réduire".

"Les différents établissements et professionnels devront engager une démarche de décarbonation dans différents domaines: la rénovation et la transformation énergétique des bâtiments, le développement de la part des achats durables, notamment concernant les médicaments, les dispositifs médicaux et l'alimentation, l'amélioration de l'utilisation des déchets d'activité de soins et la réduction des déchets, la promotion de schémas de mobilités à faible et très faible émissions et enfin la prise en compte des émissions dues à l'utilisation du numérique", détaille-t-elle.

Les travaux sur la pertinence des soins et des parcours devront ainsi inclure des critères environnementaux. Des "indicateurs spécifiques" devraient être intégrés aux contrats d'amélioration de la qualité et de l'efficience des soins (Caqes).



Avis favorable de la CRSA

Dans son avis favorable du 26 septembre, la commission régionale de la santé et de l'autonomie (CRSA) salue la "large consultation" dont le SRS a fait l'objet. Elle insiste notamment sur la nécessité pour les professionnels et établissements de santé de se conformer au projet régional santé-environnement (PRSE).

"Le PRSE demande à développer les études d'évaluation de l'impact en santé de beaucoup d'actions dans le domaine de l'urbanisme, de la mobilité, de la pollution, etc., actions qui concernent les professionnels de la santé", fait-elle valoir.

Elle invite l'ARS à développer des indicateurs permettant de déterminer si "les mesures conduisant à une meilleure répartition des médecins sur le territoire conduisent réellement à diminuer le nombre de patients sans médecin traitant" et si "le développement de campagnes de dépistage va diminuer la prévalence de telle maladie".

Elle demande que les actions présentées dans le SRS soient priorisées et échéancées, qu'y soient associées des indications sur les moyens dédiés, ou encore que des points d'étape soient prévus régulièrement.

Schéma régional de santé Paca 2023-2028

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