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20/09 2024
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PSYCHIATRIE: BIENTÔT UN APPEL À MANIFESTATION D'INTÉRÊT SUR LES SOINS NON PROGRAMMÉS (ANAP)

(Par Valérie LESPEZ, aux Journées de l'ANPCME)

PARIS, 20 septembre 2024 (APMnews) - Un appel à manifestation d'intérêt pour plancher sur les soins non programmés en psychiatrie va être lancé auprès des établissements de santé par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), a annoncé Karyn Guisard, manager santé mentale à l'agence, jeudi, lors des Journées annuelles de l'Association nationale des psychiatres présidents et vice-présidents des CME des centres hospitaliers (ANPCME).

Lors de son intervention, Karyn Guisard a développé le programme de travail de l'Anap en matière de santé mentale et de psychiatrie.

"Concernant les soins non programmés, qui sont une problématique récurrente en psychiatrie, un appel à manifestation d'intérêt va paraître dans très peu de temps", a-t-elle ainsi annoncé.

"Le but est de mettre en œuvre des ateliers d'innovation collaborative" sur le sujet. Il s'agit de trouver "trois participants par établissement, un représentant de la direction, un représentant médical et représentant paramédical", qui vont "avoir différentes sessions à la fin de l'année 2024 et début 2025, par groupes de six établissements", a-t-elle décrit.

"S'ensuivra une publication en 2025 sur différents exemples et des retours d'expérience sur cette gradation de la prise en charge", a-t-elle précisé. "On ne peut pas capter un modèle [unique], parce qu'il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en jeu", comme "la typologie des lieux, la population, et surtout le nombre de professionnels de structures qui constituent le territoire", a-t-elle justifié.

"On va tenter [d'être] très exhaustif sur les différentes strates qui peuvent constituer une réponse à la demande de soins non programmés", a-t-elle promis.

Karyn Guisard a également annoncé que les travaux de l'Anap sur l'isolement et la contention en psychiatrie allaient aboutir cette année, avec la publication d'un "guide pratique de mise en œuvre d'une politique de réduction des pratiques d'isolement et de contention" en octobre, et l'organisation d'un webinaire à "la fin de l'année".

"Pour rappel, on avait organisé une journée par le biais d'un appel à manifestation d'intérêt à Marseille avec des établissements qui se sont challengés pour savoir quels étaient les différents paramètres pour réussir", a-t-elle précisé.

Elle a aussi rappelé la diffusion de fiches pratiques sur la sécurisation du circuit des produits de santé en psychiatrie (cf dépêche du 04/06/2024 à 11:39).

Evaluation des PTSM, du CN2R et du 3114

L'Anap a également planché ou planche encore sur des évaluations de différents dispositifs.

"Nous travaillons en communauté de pratique depuis plus de deux ans maintenant avec les coordonnateurs de PTSM [projets territoriaux de santé mentale]. On a travaillé avec eux le métier, la gouvernance, le partage d'outils, des thématiques de santé publique, et là, on a fait un gros travail par rapport au bilan annuel et au niveau de la méthode de diagnostic", a rapporté Karyn Guisard.

"Nous venons de terminer un outil d'évaluation à cinq ans des PTSM, que nous sommes allés éprouver au niveau des deux territoires dont les PTSM sont arrivés à échéance que sont l'île de La Réunion et la Vendée. […]. Nous allons le présenter à la DGOS [direction générale de l'offre de soins] et à la délégation ministérielle [à la santé mentale et à la psychiatrie -DMSMP], de façon à pouvoir outiller les ARS [agences régionales de santé], qui ne sont pas toutes au même niveau d'engagement" sur les PTSM, a-t-elle détaillé.

Par ailleurs, l'Anap "vient de terminer, à la demande du ministère, l'évaluation du fonctionnement du centre national de ressources et de résilience, le CN2R", et a entamé celle du 3114, le numéro national de prévention du suicide.

"Pour nous, on ne peut pas évaluer ces dispositifs sans tenir compte de l'écosystème qui gravite autour", a-t-elle commenté, et, pour le 3114, par exemple, "sans tenir compte des interactions avec les SAS [services d'accès aux soins], avec VigilanS [cf dépêche du 11/09/2024 à 16:35], avec les lignes d'écoute".

"On essaie vraiment d'avoir une évaluation fine, exhaustive. Cela nous demande beaucoup de temps, beaucoup d'interviews. Par exemple, pour l'évaluation du Centre national de résilience, nous avons réalisé 100 entretiens", a-t-elle assuré.

L'Anap est également chargée de l'évaluation des projets retenus dans le cadre du fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie (Fiop) (cf dépêche du 19/06/2024 à 10:04). "On a quasi fini l'évaluation des projets 2021. L'année dernière, on a évalué 76 projets."

Dans le cadre de la réforme du financement de la psychiatrie (cf dépêche du 18/09/2024 à 18:55), l'Anap a été saisie "par accompagner les ARS, notamment dans l'harmonisation des pratiques d'allocation de ressources", et propose différents outils (cf dépêche du 04/06/2024 à 11:39), a-t-elle aussi rappelé.

Appuis terrain et appel à experts

Karyn Guisard a insisté sur le fait que l'agence accompagnait les établissements de santé à travers des "appuis terrain individuels".

"Ils revêtent plusieurs formes", a-t-elle décrit: "Soit ces appuis terrain [peuvent être] faits à la demande des ARS qui réfléchissent à structurer leur offre sur un territoire […], soit à la demande d'un établissement."

"Nous ne sommes pas prescripteurs, nous faisons des préconisations organisationnelles", a-t-elle tenu à préciser. "Comme je dis toujours quand je vais en établissement, je ne suis pas une fée Clochette, je n'ai pas de porte-monnaie et je ne suis pas inspecteur. Nous avons une vision bienveillante des situations; et c'est au regard des différentes organisations que nous avons repéré, au niveau du territoire, des réformes et des pratiques qui se font en psychiatrie, que nous suggérons des organisations pour améliorer les prises en charge au niveau d'un territoire", a-t-elle défini. "Et nous suivons la mise en œuvre."

L'Anap réalise également des "appuis 360" que Karyn Guisard a définis comme "des petits Copermo [référence à l'ex-comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers]": "Ce sont les ARS qui nous sollicitent parce qu'un établissement à des difficultés financières et qu'il faut trouver des solutions pour qu'il retrouve un équilibre financier", a-t-elle précisé. "A ce jour, cela concerne des établissements multi-activités qui parfois se retrouvent en difficulté au niveau des pôles de psychiatrie", a-t-elle noté, soulignant que "40% des établissements autorisés en psychiatrie sont multi-activités".

Dans le cadre des appuis terrain individuels, "à ce jour, nous sommes en cours d'instruction de 35 demandes", a-t-elle avancé.

Pour l'accompagner dans ces appuis, l'Anap "recrute, dans [son] réseau d'experts, des psychiatres", a encouragé Karyn Guisard.

vl/nc/APMnews

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(Par Valérie LESPEZ, aux Journées de l'ANPCME)

PARIS, 20 septembre 2024 (APMnews) - Un appel à manifestation d'intérêt pour plancher sur les soins non programmés en psychiatrie va être lancé auprès des établissements de santé par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), a annoncé Karyn Guisard, manager santé mentale à l'agence, jeudi, lors des Journées annuelles de l'Association nationale des psychiatres présidents et vice-présidents des CME des centres hospitaliers (ANPCME).

Lors de son intervention, Karyn Guisard a développé le programme de travail de l'Anap en matière de santé mentale et de psychiatrie.

"Concernant les soins non programmés, qui sont une problématique récurrente en psychiatrie, un appel à manifestation d'intérêt va paraître dans très peu de temps", a-t-elle ainsi annoncé.

"Le but est de mettre en œuvre des ateliers d'innovation collaborative" sur le sujet. Il s'agit de trouver "trois participants par établissement, un représentant de la direction, un représentant médical et représentant paramédical", qui vont "avoir différentes sessions à la fin de l'année 2024 et début 2025, par groupes de six établissements", a-t-elle décrit.

"S'ensuivra une publication en 2025 sur différents exemples et des retours d'expérience sur cette gradation de la prise en charge", a-t-elle précisé. "On ne peut pas capter un modèle [unique], parce qu'il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en jeu", comme "la typologie des lieux, la population, et surtout le nombre de professionnels de structures qui constituent le territoire", a-t-elle justifié.

"On va tenter [d'être] très exhaustif sur les différentes strates qui peuvent constituer une réponse à la demande de soins non programmés", a-t-elle promis.

Karyn Guisard a également annoncé que les travaux de l'Anap sur l'isolement et la contention en psychiatrie allaient aboutir cette année, avec la publication d'un "guide pratique de mise en œuvre d'une politique de réduction des pratiques d'isolement et de contention" en octobre, et l'organisation d'un webinaire à "la fin de l'année".

"Pour rappel, on avait organisé une journée par le biais d'un appel à manifestation d'intérêt à Marseille avec des établissements qui se sont challengés pour savoir quels étaient les différents paramètres pour réussir", a-t-elle précisé.

Elle a aussi rappelé la diffusion de fiches pratiques sur la sécurisation du circuit des produits de santé en psychiatrie (cf dépêche du 04/06/2024 à 11:39).

Evaluation des PTSM, du CN2R et du 3114

L'Anap a également planché ou planche encore sur des évaluations de différents dispositifs.

"Nous travaillons en communauté de pratique depuis plus de deux ans maintenant avec les coordonnateurs de PTSM [projets territoriaux de santé mentale]. On a travaillé avec eux le métier, la gouvernance, le partage d'outils, des thématiques de santé publique, et là, on a fait un gros travail par rapport au bilan annuel et au niveau de la méthode de diagnostic", a rapporté Karyn Guisard.

"Nous venons de terminer un outil d'évaluation à cinq ans des PTSM, que nous sommes allés éprouver au niveau des deux territoires dont les PTSM sont arrivés à échéance que sont l'île de La Réunion et la Vendée. […]. Nous allons le présenter à la DGOS [direction générale de l'offre de soins] et à la délégation ministérielle [à la santé mentale et à la psychiatrie -DMSMP], de façon à pouvoir outiller les ARS [agences régionales de santé], qui ne sont pas toutes au même niveau d'engagement" sur les PTSM, a-t-elle détaillé.

Par ailleurs, l'Anap "vient de terminer, à la demande du ministère, l'évaluation du fonctionnement du centre national de ressources et de résilience, le CN2R", et a entamé celle du 3114, le numéro national de prévention du suicide.

"Pour nous, on ne peut pas évaluer ces dispositifs sans tenir compte de l'écosystème qui gravite autour", a-t-elle commenté, et, pour le 3114, par exemple, "sans tenir compte des interactions avec les SAS [services d'accès aux soins], avec VigilanS [cf dépêche du 11/09/2024 à 16:35], avec les lignes d'écoute".

"On essaie vraiment d'avoir une évaluation fine, exhaustive. Cela nous demande beaucoup de temps, beaucoup d'interviews. Par exemple, pour l'évaluation du Centre national de résilience, nous avons réalisé 100 entretiens", a-t-elle assuré.

L'Anap est également chargée de l'évaluation des projets retenus dans le cadre du fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie (Fiop) (cf dépêche du 19/06/2024 à 10:04). "On a quasi fini l'évaluation des projets 2021. L'année dernière, on a évalué 76 projets."

Dans le cadre de la réforme du financement de la psychiatrie (cf dépêche du 18/09/2024 à 18:55), l'Anap a été saisie "par accompagner les ARS, notamment dans l'harmonisation des pratiques d'allocation de ressources", et propose différents outils (cf dépêche du 04/06/2024 à 11:39), a-t-elle aussi rappelé.

Appuis terrain et appel à experts

Karyn Guisard a insisté sur le fait que l'agence accompagnait les établissements de santé à travers des "appuis terrain individuels".

"Ils revêtent plusieurs formes", a-t-elle décrit: "Soit ces appuis terrain [peuvent être] faits à la demande des ARS qui réfléchissent à structurer leur offre sur un territoire […], soit à la demande d'un établissement."

"Nous ne sommes pas prescripteurs, nous faisons des préconisations organisationnelles", a-t-elle tenu à préciser. "Comme je dis toujours quand je vais en établissement, je ne suis pas une fée Clochette, je n'ai pas de porte-monnaie et je ne suis pas inspecteur. Nous avons une vision bienveillante des situations; et c'est au regard des différentes organisations que nous avons repéré, au niveau du territoire, des réformes et des pratiques qui se font en psychiatrie, que nous suggérons des organisations pour améliorer les prises en charge au niveau d'un territoire", a-t-elle défini. "Et nous suivons la mise en œuvre."

L'Anap réalise également des "appuis 360" que Karyn Guisard a définis comme "des petits Copermo [référence à l'ex-comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers]": "Ce sont les ARS qui nous sollicitent parce qu'un établissement à des difficultés financières et qu'il faut trouver des solutions pour qu'il retrouve un équilibre financier", a-t-elle précisé. "A ce jour, cela concerne des établissements multi-activités qui parfois se retrouvent en difficulté au niveau des pôles de psychiatrie", a-t-elle noté, soulignant que "40% des établissements autorisés en psychiatrie sont multi-activités".

Dans le cadre des appuis terrain individuels, "à ce jour, nous sommes en cours d'instruction de 35 demandes", a-t-elle avancé.

Pour l'accompagner dans ces appuis, l'Anap "recrute, dans [son] réseau d'experts, des psychiatres", a encouragé Karyn Guisard.

vl/nc/APMnews

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