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23/09 2025
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PSYCHIATRIE: DES OUTILS POUR ACCOMPAGNER LES HÔPITAUX SUR LE CHEMIN DU RÉTABLISSEMENT (ANAP)

(Par Valérie LESPEZ, aux Journées de l'ANPCME)

STRASBOURG, 23 septembre 2025 (APMnews) - Des outils pour accompagner les établissements autorisés en psychiatrie sur le chemin de la réhabilitation psychosociale et du rétablissement seront proposés à "la fin de l'année" par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), qui travaille aussi notamment sur les soins non programmés et la réduction des psychotropes, ont présenté les expertes en psychiatrie et santé mentale de l'Anap, Karyn Guisard et Maud Morardet, lors des Journées de l'Association nationale des psychiatres présidents et vice-présidents des commissions médicales d'établissement des centres hospitaliers (ANPCME), vendredi à Strasbourg.

"Nous allons proposer d'ici à la fin de l'année des organisations inspirantes aux établissements qui souhaitent transformer leur offre sur la base de la réhabilitation psychosociale à visée rétablissement", a ainsi annoncé Karyn Guisard.

Cinq productions sont prévues.

D'abord, le guide datant de 2019 sur la réhabilitation psychosociale (cf dépêche du 19/03/2019 à 15:39) va être remis à jour. Ce guide avait notamment "servi à la rédaction de l'instruction" sur le sujet (cf dépêche du 28/01/2019 à 13:02), a-t-elle rappelé. L'idée est que les établissements aient, "dès l'admission, cette préoccupation, dans une dynamique de territoire".

Ensuite, l'Anap va proposer deux autres guides, l'un sur le parcours en psychiatrie de l'enfant et de l’adolescent, et l'autre sur le parcours en psychiatrie adulte. Le premier décrira "comment structurer un parcours type, depuis le repérage précoce jusqu'au rétablissement, avec les interactions des acteurs du territoire". Le second proposera le même exercice pour la psychiatrie adulte, "en prenant comme maille un bassin de population d'environ 200.000 habitants", a décrit Karyn Guisard.

"Forts de l'expérience que nous avons maintenant de l'évaluation des projets Fiop [Fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie, cf dépêche du 11/07/2025 à 15:06], [nous voyons] qu'entre 50% et 60% de ces projets décrivent des équipes mobiles. Il nous a paru intéressant d'utiliser cette matière pour rédiger un guide décrivant une modélisation de huit équipes mobiles", a-t-elle aussi annoncé.

Appui collectif sur les soins non programmés

L'an dernier, aux précédentes Journées de l'ANPCME, l'Anap avait annoncé travailler sur les soins non programmés en psychiatrie (cf dépêche du 20/09/2024 à 11:15).

Vendredi, Maud Morardet a précisé que l'agence proposait "un appui terrain collectif à l'échelle départementale sur les soins non programmés et son articulation avec la filière psychiatrique du SAS [service d'accès aux soins]".

"L'idée est de modéliser l'articulation des soins non programmés à l'échelle d'un territoire, avec les établissements des secteurs de psychiatrie, la médecine libérale, le 3114 [cf dépêche du 14/04/2025 à 11:00], le dispositif VigilanS [cf dépêche du 16/04/2025 à 11:00]" et donc les SAS psychiatriques (cf dépêche du 15/07/2025 à 11:58, dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 15/04/2025 à 11:00).

"On est en lien avec le 'club' des SAS 'psy' [cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45] pour leurs retours d'expériences et on fait part de notre [propre] retour d'expériences, et on adapte l'organisation à l'échelle territoriale", a-t-elle complété. "L'idée est d'avoir un guide pour pouvoir vous aider à la mise en place" des futures filières psychiatrie du SAS, a-t-elle précisé à l'adresse des membres de l'ANPCME.

Par ailleurs, les travaux sur les soins somatiques en psychiatrie vont être "relancés", a-t-elle annoncé (cf dépêche du 22/09/2025 à 18:28, dépêche du 24/09/2024 à 11:56). Des supports sont prévus pour 2026.

Maud Morardet a aussi signalé que l'Anap serait en mesure, dans quelques jours, de proposer sur son site internet "la cartographie des secteurs de psychiatrie au niveau national". "Cette carte sera à disposition de tous", a-t-elle souligné.

Dépression du post-partum et directives anticipées

Parmi les autres travaux de l'Anap, Karyn Guisard a notamment précisé que l'agence accompagnait l'expérimentation d'un parcours de prise en charge de la dépression du post-partum dans les Hauts-de-France, l'Occitanie, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Centre-Val de Loire, à la Martinique et en Normandie (cf dépêche du 08/08/2025 à 19:05).

Il s'agit "d'armer les régions" qui n'ont pas ce type d'offre, a-t-elle précisé. "La dépression du post-partum est la porte d'entrée et nous allons nous saisir de cette opportunité pour élargir le sujet à la périnatalité", a-t-elle avancé.

Par ailleurs, à la suite des travaux de l'Anap sur l'isolement et la contention en psychiatrie (cf dépêche du 22/10/2024 à 11:55), sont annoncées de possibles journées régionales ou interrégionales en 2026 sur le sujet, organisées avec l'Association des établissements du service public de santé mentale (Adesm) "et éventuellement la participation des ARS [agences régionales de santé]".

Maud Morardet est aussi revenue sur les mesures ou directives anticipées en psychiatrie (MAP/DAP).

"Ce n'est pas qu'un document à remplir et à mettre dans le dossier du patient", a-t-elle observé. "On s'est rendu compte que ces pratiques n'étaient mises en place, parfois, que par une seule équipe dans un établissement." L'Anap constate aussi au niveau institutionnel "la non-compréhension et la non-appropriation" de ces mesures, pas forcément d'ailleurs uniquement par les professionnels de la psychiatrie, mais aussi de la part des "urgentistes", ou des "établissements médico-sociaux".

Après un premier webinaire en juillet, l'Anap organise une webconférence "pédagogique" sur "comment déployer les mesures et directives anticipées en psychiatrie au sein de ma structure" en novembre, avec une présentation des trois principaux outils existants que sont Mon GPS (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:17), le plan de crise conjoint (PCC) et les directives anticipées incitatives en psychiatrie, avec des retours d'établissements. Un guide suivra.

Pour rappel, la généralisation des mesures d'anticipation (directives anticipées, etc.) et leur intégration dans Mon espace santé sont au menu du plan pour la psychiatrie et la santé mentale présenté en juin par le ministre démissionnaire chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, notamment via "le déploiement d'un formulaire national standardisé" (cf dépêche du 11/06/2025 à 20:00).

Optimisation et réduction des psychotropes

Maud Morardet a également mentionné un groupe de travail national coordonné par l'Anap, en lien avec la Haute autorité de santé (HAS) et le site d'information sur la santé mentale Psycom (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:17), piloté par la présidente de l'Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (l'AJPJA), la Dr Maeva Musso, sur "l'optimisation et la réduction des psychotropes".

L'objectif de ce groupe de travail, dont la première réunion a eu lieu ce mois-ci, est de "travailler sur deux supports [un guide pour les professionnels et un guide pour les patients et les proches, NDLR] autour de l'approche multidisciplinaire de la démarche d'optimisation et de réduction médicamenteuse", a-t-elle décrit. "Nous aimerions notamment aller plus loin sur certaines modalités de préparation des psychotropes […], qui sont disponibles pour nos patients en France mais qui sont payantes. Nous souhaitons qu'elles soient prises en charge par l'assurance maladie", a-t-elle développé, précisant que "la Cnam [Caisse nationale de l'assurance maladie] est avec nous dans ce groupe de travail".

Par ailleurs, lors de cette présentation, l'expert "organisations soignantes" à l'Anap, Romain Binias, a rappelé l'existence des trois formes d'accompagnement de l'agence pour les établissements: les appuis terrain individuels (entre cinq et six établissements par an); les accompagnements collectifs sur une même thématique, comme les soins non programmés, donc, ou encore "les soins 'hors les murs'" (entre quatre et dix établissements); et les "appuis 360".

vl/lb/APMnews

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(Par Valérie LESPEZ, aux Journées de l'ANPCME)

STRASBOURG, 23 septembre 2025 (APMnews) - Des outils pour accompagner les établissements autorisés en psychiatrie sur le chemin de la réhabilitation psychosociale et du rétablissement seront proposés à "la fin de l'année" par l'Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap), qui travaille aussi notamment sur les soins non programmés et la réduction des psychotropes, ont présenté les expertes en psychiatrie et santé mentale de l'Anap, Karyn Guisard et Maud Morardet, lors des Journées de l'Association nationale des psychiatres présidents et vice-présidents des commissions médicales d'établissement des centres hospitaliers (ANPCME), vendredi à Strasbourg.

"Nous allons proposer d'ici à la fin de l'année des organisations inspirantes aux établissements qui souhaitent transformer leur offre sur la base de la réhabilitation psychosociale à visée rétablissement", a ainsi annoncé Karyn Guisard.

Cinq productions sont prévues.

D'abord, le guide datant de 2019 sur la réhabilitation psychosociale (cf dépêche du 19/03/2019 à 15:39) va être remis à jour. Ce guide avait notamment "servi à la rédaction de l'instruction" sur le sujet (cf dépêche du 28/01/2019 à 13:02), a-t-elle rappelé. L'idée est que les établissements aient, "dès l'admission, cette préoccupation, dans une dynamique de territoire".

Ensuite, l'Anap va proposer deux autres guides, l'un sur le parcours en psychiatrie de l'enfant et de l’adolescent, et l'autre sur le parcours en psychiatrie adulte. Le premier décrira "comment structurer un parcours type, depuis le repérage précoce jusqu'au rétablissement, avec les interactions des acteurs du territoire". Le second proposera le même exercice pour la psychiatrie adulte, "en prenant comme maille un bassin de population d'environ 200.000 habitants", a décrit Karyn Guisard.

"Forts de l'expérience que nous avons maintenant de l'évaluation des projets Fiop [Fonds d'innovation organisationnelle en psychiatrie, cf dépêche du 11/07/2025 à 15:06], [nous voyons] qu'entre 50% et 60% de ces projets décrivent des équipes mobiles. Il nous a paru intéressant d'utiliser cette matière pour rédiger un guide décrivant une modélisation de huit équipes mobiles", a-t-elle aussi annoncé.

Appui collectif sur les soins non programmés

L'an dernier, aux précédentes Journées de l'ANPCME, l'Anap avait annoncé travailler sur les soins non programmés en psychiatrie (cf dépêche du 20/09/2024 à 11:15).

Vendredi, Maud Morardet a précisé que l'agence proposait "un appui terrain collectif à l'échelle départementale sur les soins non programmés et son articulation avec la filière psychiatrique du SAS [service d'accès aux soins]".

"L'idée est de modéliser l'articulation des soins non programmés à l'échelle d'un territoire, avec les établissements des secteurs de psychiatrie, la médecine libérale, le 3114 [cf dépêche du 14/04/2025 à 11:00], le dispositif VigilanS [cf dépêche du 16/04/2025 à 11:00]" et donc les SAS psychiatriques (cf dépêche du 15/07/2025 à 11:58, dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 15/04/2025 à 11:00).

"On est en lien avec le 'club' des SAS 'psy' [cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45] pour leurs retours d'expériences et on fait part de notre [propre] retour d'expériences, et on adapte l'organisation à l'échelle territoriale", a-t-elle complété. "L'idée est d'avoir un guide pour pouvoir vous aider à la mise en place" des futures filières psychiatrie du SAS, a-t-elle précisé à l'adresse des membres de l'ANPCME.

Par ailleurs, les travaux sur les soins somatiques en psychiatrie vont être "relancés", a-t-elle annoncé (cf dépêche du 22/09/2025 à 18:28, dépêche du 24/09/2024 à 11:56). Des supports sont prévus pour 2026.

Maud Morardet a aussi signalé que l'Anap serait en mesure, dans quelques jours, de proposer sur son site internet "la cartographie des secteurs de psychiatrie au niveau national". "Cette carte sera à disposition de tous", a-t-elle souligné.

Dépression du post-partum et directives anticipées

Parmi les autres travaux de l'Anap, Karyn Guisard a notamment précisé que l'agence accompagnait l'expérimentation d'un parcours de prise en charge de la dépression du post-partum dans les Hauts-de-France, l'Occitanie, en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Centre-Val de Loire, à la Martinique et en Normandie (cf dépêche du 08/08/2025 à 19:05).

Il s'agit "d'armer les régions" qui n'ont pas ce type d'offre, a-t-elle précisé. "La dépression du post-partum est la porte d'entrée et nous allons nous saisir de cette opportunité pour élargir le sujet à la périnatalité", a-t-elle avancé.

Par ailleurs, à la suite des travaux de l'Anap sur l'isolement et la contention en psychiatrie (cf dépêche du 22/10/2024 à 11:55), sont annoncées de possibles journées régionales ou interrégionales en 2026 sur le sujet, organisées avec l'Association des établissements du service public de santé mentale (Adesm) "et éventuellement la participation des ARS [agences régionales de santé]".

Maud Morardet est aussi revenue sur les mesures ou directives anticipées en psychiatrie (MAP/DAP).

"Ce n'est pas qu'un document à remplir et à mettre dans le dossier du patient", a-t-elle observé. "On s'est rendu compte que ces pratiques n'étaient mises en place, parfois, que par une seule équipe dans un établissement." L'Anap constate aussi au niveau institutionnel "la non-compréhension et la non-appropriation" de ces mesures, pas forcément d'ailleurs uniquement par les professionnels de la psychiatrie, mais aussi de la part des "urgentistes", ou des "établissements médico-sociaux".

Après un premier webinaire en juillet, l'Anap organise une webconférence "pédagogique" sur "comment déployer les mesures et directives anticipées en psychiatrie au sein de ma structure" en novembre, avec une présentation des trois principaux outils existants que sont Mon GPS (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:17), le plan de crise conjoint (PCC) et les directives anticipées incitatives en psychiatrie, avec des retours d'établissements. Un guide suivra.

Pour rappel, la généralisation des mesures d'anticipation (directives anticipées, etc.) et leur intégration dans Mon espace santé sont au menu du plan pour la psychiatrie et la santé mentale présenté en juin par le ministre démissionnaire chargé de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, notamment via "le déploiement d'un formulaire national standardisé" (cf dépêche du 11/06/2025 à 20:00).

Optimisation et réduction des psychotropes

Maud Morardet a également mentionné un groupe de travail national coordonné par l'Anap, en lien avec la Haute autorité de santé (HAS) et le site d'information sur la santé mentale Psycom (cf dépêche du 15/02/2024 à 18:17), piloté par la présidente de l'Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (l'AJPJA), la Dr Maeva Musso, sur "l'optimisation et la réduction des psychotropes".

L'objectif de ce groupe de travail, dont la première réunion a eu lieu ce mois-ci, est de "travailler sur deux supports [un guide pour les professionnels et un guide pour les patients et les proches, NDLR] autour de l'approche multidisciplinaire de la démarche d'optimisation et de réduction médicamenteuse", a-t-elle décrit. "Nous aimerions notamment aller plus loin sur certaines modalités de préparation des psychotropes […], qui sont disponibles pour nos patients en France mais qui sont payantes. Nous souhaitons qu'elles soient prises en charge par l'assurance maladie", a-t-elle développé, précisant que "la Cnam [Caisse nationale de l'assurance maladie] est avec nous dans ce groupe de travail".

Par ailleurs, lors de cette présentation, l'expert "organisations soignantes" à l'Anap, Romain Binias, a rappelé l'existence des trois formes d'accompagnement de l'agence pour les établissements: les appuis terrain individuels (entre cinq et six établissements par an); les accompagnements collectifs sur une même thématique, comme les soins non programmés, donc, ou encore "les soins 'hors les murs'" (entre quatre et dix établissements); et les "appuis 360".

vl/lb/APMnews

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