Actualités de l'Urgence - APM

PSYCHIATRIE: LE VINATIER INTÉGRERA LE GHT VAL RHÔNE CENTRE LE 1ER JANVIER 2026 (PASCAL MARIOTTI)
LYON, 3 octobre 2025 (APMnews) - Le Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole intégrera le groupement hospitalier de territoire (GHT) Val Rhône Centre le 1er janvier 2026, mettant fin à la situation dérogatoire existant depuis 2016, a annoncé le directeur de l'hôpital spécialisé en psychiatrie, Pascal Mariotti, lors de la troisième journée de la Fédération hospitalière de France (FHF) Auvergne-Rhône-Alpes, mercredi, à Lyon.
Pascal Mariotti a évoqué cette future intégration lors d'une table ronde consacrée à la question "GHT: clé de voûte ou talon d'Achille du territoire?"
Interrogé par la suite par APMnews, il a expliqué que la commission médicale d'établissement (CME) et le conseil de surveillance du Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole avaient voté en faveur de cette évolution début juillet.
Les instances des actuels établissements parties du GHT, dont celles des Hospices civils de Lyon (HCL), établissement support, la votent à leur tour actuellement, a précisé la directrice du pôle stratégie, parcours et territoires aux HCL, Bergamote Dupaigne.
L'intégration du centre hospitalier spécialisé donnera lieu à un avenant à la convention constitutive du GHT Val Rhône Centre, lui-même créé en mars 2023 par fusion de deux précédents GHT (cf dépêche du 03/02/2023 à 09:48).
Alors qu'au moment de la création des GHT, tous les hôpitaux avaient l'obligation d'appartenir à un GHT, des dérogations avaient été accordées à quelques établissements, notamment 13 hôpitaux psychiatriques (cf dépêche du 24/06/2016 à 11:34 et dépêche du 02/10/2017 à 17:52).
Pour Le Vinatier, la dérogation a été renouvelée chaque année par l'ancien directeur général puis l'actuelle DG de l'agence régionale de santé (ARS), "considérant la nature, la spécificité et le rayonnement territorial des missions dévolues au centre hospitalier en matière de soins, d'enseignement et de recherche en psychiatrie", était-il écrit dans l'arrêté renouvelant la dérogation, pris pour 2024.
Lors du dernier renouvellement, la décision a été prise de déboucher sur une intégration dans le GHT à la fin de la période.
Tout un travail de préparation s'est alors mis en place sur les fonctions supports dont certaines doivent être obligatoirement mutualisées.
Sur les achats, "on peaufine les choses", a déclaré Pascal Mariotti. "Une organisation de principe a été mise en place et des ajustements sont toujours discutés." Une mutualisation va aussi être effectuée sur les affaires médicales. "Nous voyons une valeur ajoutée dans ce domaine", a-t-il indiqué.
Concernant le système d'information, Le Vinatier ne dispose pas du même dossier patient informatisé (DPI) que les autres établissements du GHT. Il utilise le logiciel Cortexte* édité par la société Capcir, mais il est entré en relation avec Hopsis pour adopter le DPI Easily*.
"Après toute une phase d'analyse, Le Vinatier sursoit à l'abandon de Cortexte* et à l'adoption d'Easily* en attendant que ce DPI engage une amélioration de ses fonctionnalités relatives au circuit du médicament dans un principe de non-régression", a expliqué Pascal Mariotti. "Il est essentiel qu'Easily* emporte une démarche d'amélioration des fonctionnalités du circuit du médicament, car nous sommes notamment en dispensation nominative", a-t-il souligné.
Plusieurs nouvelles filières en projet
Sur le plan médical, selon la convention de GHT qui va être signée, Le Vinatier deviendra le coordonnateur de la filière psychiatrique du projet médical partagé (PMP) dans le GHT, en lien étroit avec les HCL.
Le Vinatier a déjà développé des relations avec les HCL, surtout à la suite de la signature, en 2020, d'une convention d'association avec le GHT lyonnais qui a permis de commencer à structurer un projet médical partagé par filières.
Une fédération interhospitalière a été ainsi créée sous l'égide du Pr Emmanuel Poulet, "qui structure toute la filière des urgences et de la suicidologie, avec aussi le déploiement rapide et probant de la filière psychiatrique du SAS Samu 69 à partir de la plateforme Live", rappelle Pascal Mariotti (cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 22/02/2021 à 18:54 et dépêche du 03/11/2021 à 14:19).
En addictologie, une filière sous la forme aussi d'une fédération interhospitalière a été créée, sous la responsabilité du Pr Benjamin Rolland.
"Nous engageons une même démarche pour la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, l'objectif étant d'établir en 2026 un projet médical partagé, notamment pour les urgences, le recours à l'hospitalisation et la périnatalité, devant déboucher sur une nouvelle entité fédérative", a complété Pascal Mariotti.
Une filière sur les troubles du spectre de l'autisme (TSA), les troubles du neurodéveloppement (TND) et le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est en cours de structuration, les HCL et Le Vinatier répondant ensemble à un appel à projets régional pour organiser une réponse commune.
Un travail à mener avec les autres hôpitaux du GHT et les autres CHS
"Qu'est-ce qu'on peut proposer aux autres établissements du GHT qui sont, pour la plupart des établissements, d'orientation gériatrique?", a demandé Pascal Mariotti, lors de la table ronde à la journée de la FHF régionale.
"On voit bien qu'il y a une filière à structurer sur la psychiatrie et la santé mentale des personnes âgées", a-t-il observé. Il existait déjà un partenariat fort dans ce domaine entre Le Vinatier et les Hospices civils de Lyon, porté par le Pr Jean-Michel Dorey.
Demeure pour lui, aussi la question de l'association des autres établissements spécialisés en psychiatrie qui desservent l'agglomération de Lyon ou le département du Rhône et le nord de l'Isère: le centre hospitalier Saint-Jean de Dieu (privé non lucratif) l'hôpital Saint-Cyr au Mont d'Or (Rhône, mais qui fait partie d'un autre GHT), l'établissement de santé mentale des Portes de l'Isère (ESMPI), Espic situé à Bourgoin-Jallieu (Isère).
"Quand une partie de la psychiatrie de service public territorial est confiée à des établissements non publics, comme des Espic, cela ne nous simplifie pas complétement la vie au regard des GHT", a observé Pascal Mariotti lors de la table ronde.
"On s'affronte à un territoire complexe pour la psychiatrie, notamment en raison des territoires d'exclusivité qui sont ceux de chacun des établissements sectorisés, puisqu'on trouve deux établissements privés [Espic], mais qui peuvent être associés au GHT, mais vis-à-vis desquels il n'y a pas vraiment de position d'autorité qui soit possible", a-t-il expliqué, estimant que cette situation renvoyait à "la responsabilité du régulateur".
"Nous sommes plusieurs établissements voisins où le modèle d'offre de soins, l'accès aux soins, la pertinence et la qualité des soins, voire la 'santé' de l'établissement sont extrêmement différenciés, et ou du moins non convergents, parce que leurs trajectoires n'ont pas été les mêmes", a-t-il poursuivi.
"Quand on demande au Vinatier 'aidez les autres', je ne sais pas ce que cela veut dire précisément. Tout au moins, cela passe par certaines conditions, et je pense que personne dans la salle ne sait exactement ce que cela veut dire d'aider un autre établissement, car cela se construit, et nous ne sommes pas le régulateur" de l'offre de soins, a-t-il avancé.
"Il faut créer et structurer des filières d'offre de soins." "Derrière, il y a un modèle d'offre, il y a un contenu des soins à faire converger et c'est une difficulté qui reste centrale en psychiatrie", a observé Pascal Mariotti.
san/vl/APMnews
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PSYCHIATRIE: LE VINATIER INTÉGRERA LE GHT VAL RHÔNE CENTRE LE 1ER JANVIER 2026 (PASCAL MARIOTTI)
LYON, 3 octobre 2025 (APMnews) - Le Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole intégrera le groupement hospitalier de territoire (GHT) Val Rhône Centre le 1er janvier 2026, mettant fin à la situation dérogatoire existant depuis 2016, a annoncé le directeur de l'hôpital spécialisé en psychiatrie, Pascal Mariotti, lors de la troisième journée de la Fédération hospitalière de France (FHF) Auvergne-Rhône-Alpes, mercredi, à Lyon.
Pascal Mariotti a évoqué cette future intégration lors d'une table ronde consacrée à la question "GHT: clé de voûte ou talon d'Achille du territoire?"
Interrogé par la suite par APMnews, il a expliqué que la commission médicale d'établissement (CME) et le conseil de surveillance du Vinatier-Psychiatrie universitaire Lyon Métropole avaient voté en faveur de cette évolution début juillet.
Les instances des actuels établissements parties du GHT, dont celles des Hospices civils de Lyon (HCL), établissement support, la votent à leur tour actuellement, a précisé la directrice du pôle stratégie, parcours et territoires aux HCL, Bergamote Dupaigne.
L'intégration du centre hospitalier spécialisé donnera lieu à un avenant à la convention constitutive du GHT Val Rhône Centre, lui-même créé en mars 2023 par fusion de deux précédents GHT (cf dépêche du 03/02/2023 à 09:48).
Alors qu'au moment de la création des GHT, tous les hôpitaux avaient l'obligation d'appartenir à un GHT, des dérogations avaient été accordées à quelques établissements, notamment 13 hôpitaux psychiatriques (cf dépêche du 24/06/2016 à 11:34 et dépêche du 02/10/2017 à 17:52).
Pour Le Vinatier, la dérogation a été renouvelée chaque année par l'ancien directeur général puis l'actuelle DG de l'agence régionale de santé (ARS), "considérant la nature, la spécificité et le rayonnement territorial des missions dévolues au centre hospitalier en matière de soins, d'enseignement et de recherche en psychiatrie", était-il écrit dans l'arrêté renouvelant la dérogation, pris pour 2024.
Lors du dernier renouvellement, la décision a été prise de déboucher sur une intégration dans le GHT à la fin de la période.
Tout un travail de préparation s'est alors mis en place sur les fonctions supports dont certaines doivent être obligatoirement mutualisées.
Sur les achats, "on peaufine les choses", a déclaré Pascal Mariotti. "Une organisation de principe a été mise en place et des ajustements sont toujours discutés." Une mutualisation va aussi être effectuée sur les affaires médicales. "Nous voyons une valeur ajoutée dans ce domaine", a-t-il indiqué.
Concernant le système d'information, Le Vinatier ne dispose pas du même dossier patient informatisé (DPI) que les autres établissements du GHT. Il utilise le logiciel Cortexte* édité par la société Capcir, mais il est entré en relation avec Hopsis pour adopter le DPI Easily*.
"Après toute une phase d'analyse, Le Vinatier sursoit à l'abandon de Cortexte* et à l'adoption d'Easily* en attendant que ce DPI engage une amélioration de ses fonctionnalités relatives au circuit du médicament dans un principe de non-régression", a expliqué Pascal Mariotti. "Il est essentiel qu'Easily* emporte une démarche d'amélioration des fonctionnalités du circuit du médicament, car nous sommes notamment en dispensation nominative", a-t-il souligné.
Plusieurs nouvelles filières en projet
Sur le plan médical, selon la convention de GHT qui va être signée, Le Vinatier deviendra le coordonnateur de la filière psychiatrique du projet médical partagé (PMP) dans le GHT, en lien étroit avec les HCL.
Le Vinatier a déjà développé des relations avec les HCL, surtout à la suite de la signature, en 2020, d'une convention d'association avec le GHT lyonnais qui a permis de commencer à structurer un projet médical partagé par filières.
Une fédération interhospitalière a été ainsi créée sous l'égide du Pr Emmanuel Poulet, "qui structure toute la filière des urgences et de la suicidologie, avec aussi le déploiement rapide et probant de la filière psychiatrique du SAS Samu 69 à partir de la plateforme Live", rappelle Pascal Mariotti (cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 22/02/2021 à 18:54 et dépêche du 03/11/2021 à 14:19).
En addictologie, une filière sous la forme aussi d'une fédération interhospitalière a été créée, sous la responsabilité du Pr Benjamin Rolland.
"Nous engageons une même démarche pour la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, l'objectif étant d'établir en 2026 un projet médical partagé, notamment pour les urgences, le recours à l'hospitalisation et la périnatalité, devant déboucher sur une nouvelle entité fédérative", a complété Pascal Mariotti.
Une filière sur les troubles du spectre de l'autisme (TSA), les troubles du neurodéveloppement (TND) et le trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est en cours de structuration, les HCL et Le Vinatier répondant ensemble à un appel à projets régional pour organiser une réponse commune.
Un travail à mener avec les autres hôpitaux du GHT et les autres CHS
"Qu'est-ce qu'on peut proposer aux autres établissements du GHT qui sont, pour la plupart des établissements, d'orientation gériatrique?", a demandé Pascal Mariotti, lors de la table ronde à la journée de la FHF régionale.
"On voit bien qu'il y a une filière à structurer sur la psychiatrie et la santé mentale des personnes âgées", a-t-il observé. Il existait déjà un partenariat fort dans ce domaine entre Le Vinatier et les Hospices civils de Lyon, porté par le Pr Jean-Michel Dorey.
Demeure pour lui, aussi la question de l'association des autres établissements spécialisés en psychiatrie qui desservent l'agglomération de Lyon ou le département du Rhône et le nord de l'Isère: le centre hospitalier Saint-Jean de Dieu (privé non lucratif) l'hôpital Saint-Cyr au Mont d'Or (Rhône, mais qui fait partie d'un autre GHT), l'établissement de santé mentale des Portes de l'Isère (ESMPI), Espic situé à Bourgoin-Jallieu (Isère).
"Quand une partie de la psychiatrie de service public territorial est confiée à des établissements non publics, comme des Espic, cela ne nous simplifie pas complétement la vie au regard des GHT", a observé Pascal Mariotti lors de la table ronde.
"On s'affronte à un territoire complexe pour la psychiatrie, notamment en raison des territoires d'exclusivité qui sont ceux de chacun des établissements sectorisés, puisqu'on trouve deux établissements privés [Espic], mais qui peuvent être associés au GHT, mais vis-à-vis desquels il n'y a pas vraiment de position d'autorité qui soit possible", a-t-il expliqué, estimant que cette situation renvoyait à "la responsabilité du régulateur".
"Nous sommes plusieurs établissements voisins où le modèle d'offre de soins, l'accès aux soins, la pertinence et la qualité des soins, voire la 'santé' de l'établissement sont extrêmement différenciés, et ou du moins non convergents, parce que leurs trajectoires n'ont pas été les mêmes", a-t-il poursuivi.
"Quand on demande au Vinatier 'aidez les autres', je ne sais pas ce que cela veut dire précisément. Tout au moins, cela passe par certaines conditions, et je pense que personne dans la salle ne sait exactement ce que cela veut dire d'aider un autre établissement, car cela se construit, et nous ne sommes pas le régulateur" de l'offre de soins, a-t-il avancé.
"Il faut créer et structurer des filières d'offre de soins." "Derrière, il y a un modèle d'offre, il y a un contenu des soins à faire converger et c'est une difficulté qui reste centrale en psychiatrie", a observé Pascal Mariotti.
san/vl/APMnews