Actualités de l'Urgence - APM

PSYCHIATRIE: PRÉAVIS DE GRÈVE AUX URGENCES DU CH DU VINATIER
Dans la notification de leur préavis de grève, les deux syndicats signalent qu'il est valable pour l'ensemble des personnels médicaux et non médicaux des unités du service médical d'accueil des urgences psychiatriques (Smaup).
Les services d'urgences du Vinatier avait été réorganisé en 2015 et s'était installée dans les locaux de l'ancienne unité médicale d'accueil (UMA), rappelle-t-on (cf dépêche du 04/11/2015 à 19:17).
Le Smaup comporte trois unités de soins: l'urgence psychiatrique Rhône-Métropole (UPRM), qui accueille les patients en crise psychiatrique tous secteurs confondus pour une période de 24 heures maximum, l'unité d'hospitalisation de très courte durée (UHTCD) pour une poursuite des soins urgents pour 72 heures maximum et l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) pour une courte période d'hospitalisation (6 jours maximum) pour les patients dont une sortie est envisageable dans ce délai. Pour les deux dernières unités, il s'agit uniquement de patients relevant des secteurs du Vinatier.
Dans leur préavis, les syndicats demandent l'embauche de personnels soignants supplémentaires: deux infirmiers et un aide-soignant le jour et deux infirmiers la nuit, la titularisation des tous les contractuels du Smaup et le remplacement immédiat des absences.
Contacté jeudi par APMnews, le syndicat CGT précise qu'à la création du projet, les effectifs prévus étaient supérieurs, mais qu'ils n'ont jamais été pourvus.
Le syndicat FO pointe aussi le problème des "couchettes". "Ce matin, il y avait sept lits dans les couloirs", a rapporté Géraldine Museo, secrétaire générale FO, contactée jeudi par APMnews. Elle rappelle que 40 lits d'aval (en hospitalisation complète) ont été fermés en 2013.
"Cela peut aller jusqu'à 15 lits d'appoints parfois, avec des mineurs qui sont mélangés avec des adultes", a déploré la CGT, qui explique que les sous-effectifs, la suractivité, ainsi que les locaux peu adaptés conduisent à des situations compliquées. En raison des conditions matérielles et du manque de personnel, "on contient des patients, qui n'auraient pas dû l'être dans une situation de fonctionnement normal", a expliqué un membre de l'équipe à APMnews. "Nous sommes révoltés par cette situation", a-t-elle ajouté, expliquant cela entraînait un épuisement de l'équipe et des arrêts de travail, qui n'étaient pas toujours remplacés.
Les syndicats indiquent que les durées de séjour sont largement supérieures à celles prévues initialement. Plusieurs membres de l'équipe ont précisé qu'en moyenne les séjours aux urgences atteignaient trois ou quatre jours alors qu'à l'UHTCD, cela pouvait atteindre une semaine, voire 10 à 12 jours.
S'agissant des médecins, les syndicats demandent l'embauche de personnels médicaux manquants. "Nous avons 4,6 ETP de psychiatres au lieu de 8" a pointé Géraldine Muséo, qui explique que l'équipe est obligée de "jongler" avec des psychiatres différents appelés d'ailleurs, quasiment tous les jours.
Sur la sécurité, ils souhaitent la remise en service des boutons poussoirs d'alerte, l'amélioration des conditions d'accueil et d'hospitalisation des patients et la mise en place d'une procédure en cas de dépôt de plainte.
"Il y a une porte d'entrée qui est cassée, des chaises dans la salle d'attente qui ne sont pas fixées,...", a rapporté la syndicaliste FO.
En cas d'agression d'un soignant par un patient, "l'hôpital refuse de porte plainte en son nom. Les personnels, qui doivent donc porter plainte en leur nom, ont peur des représailles et renoncent à porter plainte", a affirmé la CGT.
L'équipe médicale sera au complet d'ici octobre, promet la direction
Interrogé jeudi par APMnews, le directeur des soins et coordonnateur général du Vinatier, Vincent Bérichel, a indiqué que la direction avait reçu les syndicats mardi puis une nouvelle fois mercredi avec des membres de l'équipe pendant trois heures.
Il a démenti que les postes prévus initialement dans le projet n'aient pas été pourvus. "Ils ont toujours été couverts", a-t-il affirmé. "Je vais pas dire que c'est parfait, mais nous avons aussi toujours tenté de couvrir les arrêts d'au moins 15 jours", a-t-il expliqué.
Il a en revanche reconnu le problème de sous-effectif médical. Au lieu de 10 ETP de médecins (8 psychiatres et deux médecins généralistes), "on tourne à 5,60 ETP". Il a toutefois indiqué qu'une nouvelle cheffe de pôle allait arriver le 14 mai, qu'en juin un poste de 0,60 ETP de psychiatrie viendrait compléter l'équipe et qu'en septembre et octobre, l'effectif de psychiatres serait au complet.
Il a reconnu les difficultés qu'entraînait pour les soignants le fait d'être confronté à des psychiatres chaque jour différents.
S'agissant du personnel paramédical, il a indiqué que deux CDD de six mois de poste infirmier avaient été proposés aux syndicats lors de ces échanges mardi et mercredi.
Il a souligné que les urgences n'étaient pas encore "tout à fait matures" et le "process" pas "tout à fait au point", mais que la nouvelle cheffe de pôle aurait "carte blanche" pour améliorer la situation.
Sur les lits d'appoint, il a confirmé que la situation pouvait être tendue par moment, notamment pendant les pics de suractivité comme en ce moment, où parfois deux voire trois personnes pouvaient être hospitalisées dans un grand box.
"Nous sommes en discussion avec l'ARS [agence régionale de santé] pour reconstruire les locaux", avec deux options, soit une reconstruction, soit une adaptation des locaux, a-t-il complété.
Il a par ailleurs indiqué que le pôle des urgences, qui fait partie du pôle Mopha (médecine interne, odontologie, SSR, pharmacie) deviendrait un pôle à part entière avec l'arrivée de la nouvelle cheffe de pôle mi-mai et qu'il s'agissait d'un "signal fort". Le pôle aura "ses moyens propres" et sera "maître" de son projet médical.
Sur la sécurité, la direction a rappelé aux syndicats que les boutons poussoirs d'appel n'étaient pas fiables et a proposé un nouveau système d'alerte sur un appareil porté par tous les agents.
Sur le dépôt de plaintes, Vincent Bérichel a indiqué que l'hôpital s'était renseigné auprès de son avocat et du procureur de la République, et que les plaintes ne pouvaient pas être déposées au nom de l'hôpital. En revanche, "nous conseillons au personnel de se faire domicilier à l'hôpital et, dans le cas de dépôt de plainte, nous apportons toute aide possible (avocat de l'hôpital ou prise en charge de l'avocat, accompagnement par un membre de l'équipe)", a-t-il détaillé.
La proposition des deux CDD de six mois n'a pas convaincu les syndicats, qui souhaitent des "postes pérennes" et ont indiqué à APMnews maintenir leur préavis de grève pour vendredi. Un rassemblement est prévu vendredi en début d'après-midi et une assemblée générale mardi, a précisé FO.
Lettre ouverte des personnels de l'UMD de Bron
Les personnels de l'unité pour malades difficiles (UMD) du Vinatier ont par ailleurs diffusé lundi une lettre ouverte au sujet des difficultés liées au poste d'accueil de leur unité. Ils déplorent notamment les effectifs réduits affectés à ce poste, ce qui contraint, en cas d'absence d'un agent, les secrétaires ou aides-soignantes à assurer la permanence.
Ils font part de leurs inquiétudes "quant à l'installation durable de ces mesures dites 'd'exception', compte-tenu de l'effectif réduit attribué au poste d'accueil de l'UMD" et demandent que "chaque agent soit affecté aux tâches correspondantes à son grade, à ses compétences, et le recrutement d'agents d'accueil en nombre suffisant".
mh/eh/APMnews
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Dans la notification de leur préavis de grève, les deux syndicats signalent qu'il est valable pour l'ensemble des personnels médicaux et non médicaux des unités du service médical d'accueil des urgences psychiatriques (Smaup).
Les services d'urgences du Vinatier avait été réorganisé en 2015 et s'était installée dans les locaux de l'ancienne unité médicale d'accueil (UMA), rappelle-t-on (cf dépêche du 04/11/2015 à 19:17).
Le Smaup comporte trois unités de soins: l'urgence psychiatrique Rhône-Métropole (UPRM), qui accueille les patients en crise psychiatrique tous secteurs confondus pour une période de 24 heures maximum, l'unité d'hospitalisation de très courte durée (UHTCD) pour une poursuite des soins urgents pour 72 heures maximum et l'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) pour une courte période d'hospitalisation (6 jours maximum) pour les patients dont une sortie est envisageable dans ce délai. Pour les deux dernières unités, il s'agit uniquement de patients relevant des secteurs du Vinatier.
Dans leur préavis, les syndicats demandent l'embauche de personnels soignants supplémentaires: deux infirmiers et un aide-soignant le jour et deux infirmiers la nuit, la titularisation des tous les contractuels du Smaup et le remplacement immédiat des absences.
Contacté jeudi par APMnews, le syndicat CGT précise qu'à la création du projet, les effectifs prévus étaient supérieurs, mais qu'ils n'ont jamais été pourvus.
Le syndicat FO pointe aussi le problème des "couchettes". "Ce matin, il y avait sept lits dans les couloirs", a rapporté Géraldine Museo, secrétaire générale FO, contactée jeudi par APMnews. Elle rappelle que 40 lits d'aval (en hospitalisation complète) ont été fermés en 2013.
"Cela peut aller jusqu'à 15 lits d'appoints parfois, avec des mineurs qui sont mélangés avec des adultes", a déploré la CGT, qui explique que les sous-effectifs, la suractivité, ainsi que les locaux peu adaptés conduisent à des situations compliquées. En raison des conditions matérielles et du manque de personnel, "on contient des patients, qui n'auraient pas dû l'être dans une situation de fonctionnement normal", a expliqué un membre de l'équipe à APMnews. "Nous sommes révoltés par cette situation", a-t-elle ajouté, expliquant cela entraînait un épuisement de l'équipe et des arrêts de travail, qui n'étaient pas toujours remplacés.
Les syndicats indiquent que les durées de séjour sont largement supérieures à celles prévues initialement. Plusieurs membres de l'équipe ont précisé qu'en moyenne les séjours aux urgences atteignaient trois ou quatre jours alors qu'à l'UHTCD, cela pouvait atteindre une semaine, voire 10 à 12 jours.
S'agissant des médecins, les syndicats demandent l'embauche de personnels médicaux manquants. "Nous avons 4,6 ETP de psychiatres au lieu de 8" a pointé Géraldine Muséo, qui explique que l'équipe est obligée de "jongler" avec des psychiatres différents appelés d'ailleurs, quasiment tous les jours.
Sur la sécurité, ils souhaitent la remise en service des boutons poussoirs d'alerte, l'amélioration des conditions d'accueil et d'hospitalisation des patients et la mise en place d'une procédure en cas de dépôt de plainte.
"Il y a une porte d'entrée qui est cassée, des chaises dans la salle d'attente qui ne sont pas fixées,...", a rapporté la syndicaliste FO.
En cas d'agression d'un soignant par un patient, "l'hôpital refuse de porte plainte en son nom. Les personnels, qui doivent donc porter plainte en leur nom, ont peur des représailles et renoncent à porter plainte", a affirmé la CGT.
L'équipe médicale sera au complet d'ici octobre, promet la direction
Interrogé jeudi par APMnews, le directeur des soins et coordonnateur général du Vinatier, Vincent Bérichel, a indiqué que la direction avait reçu les syndicats mardi puis une nouvelle fois mercredi avec des membres de l'équipe pendant trois heures.
Il a démenti que les postes prévus initialement dans le projet n'aient pas été pourvus. "Ils ont toujours été couverts", a-t-il affirmé. "Je vais pas dire que c'est parfait, mais nous avons aussi toujours tenté de couvrir les arrêts d'au moins 15 jours", a-t-il expliqué.
Il a en revanche reconnu le problème de sous-effectif médical. Au lieu de 10 ETP de médecins (8 psychiatres et deux médecins généralistes), "on tourne à 5,60 ETP". Il a toutefois indiqué qu'une nouvelle cheffe de pôle allait arriver le 14 mai, qu'en juin un poste de 0,60 ETP de psychiatrie viendrait compléter l'équipe et qu'en septembre et octobre, l'effectif de psychiatres serait au complet.
Il a reconnu les difficultés qu'entraînait pour les soignants le fait d'être confronté à des psychiatres chaque jour différents.
S'agissant du personnel paramédical, il a indiqué que deux CDD de six mois de poste infirmier avaient été proposés aux syndicats lors de ces échanges mardi et mercredi.
Il a souligné que les urgences n'étaient pas encore "tout à fait matures" et le "process" pas "tout à fait au point", mais que la nouvelle cheffe de pôle aurait "carte blanche" pour améliorer la situation.
Sur les lits d'appoint, il a confirmé que la situation pouvait être tendue par moment, notamment pendant les pics de suractivité comme en ce moment, où parfois deux voire trois personnes pouvaient être hospitalisées dans un grand box.
"Nous sommes en discussion avec l'ARS [agence régionale de santé] pour reconstruire les locaux", avec deux options, soit une reconstruction, soit une adaptation des locaux, a-t-il complété.
Il a par ailleurs indiqué que le pôle des urgences, qui fait partie du pôle Mopha (médecine interne, odontologie, SSR, pharmacie) deviendrait un pôle à part entière avec l'arrivée de la nouvelle cheffe de pôle mi-mai et qu'il s'agissait d'un "signal fort". Le pôle aura "ses moyens propres" et sera "maître" de son projet médical.
Sur la sécurité, la direction a rappelé aux syndicats que les boutons poussoirs d'appel n'étaient pas fiables et a proposé un nouveau système d'alerte sur un appareil porté par tous les agents.
Sur le dépôt de plaintes, Vincent Bérichel a indiqué que l'hôpital s'était renseigné auprès de son avocat et du procureur de la République, et que les plaintes ne pouvaient pas être déposées au nom de l'hôpital. En revanche, "nous conseillons au personnel de se faire domicilier à l'hôpital et, dans le cas de dépôt de plainte, nous apportons toute aide possible (avocat de l'hôpital ou prise en charge de l'avocat, accompagnement par un membre de l'équipe)", a-t-il détaillé.
La proposition des deux CDD de six mois n'a pas convaincu les syndicats, qui souhaitent des "postes pérennes" et ont indiqué à APMnews maintenir leur préavis de grève pour vendredi. Un rassemblement est prévu vendredi en début d'après-midi et une assemblée générale mardi, a précisé FO.
Lettre ouverte des personnels de l'UMD de Bron
Les personnels de l'unité pour malades difficiles (UMD) du Vinatier ont par ailleurs diffusé lundi une lettre ouverte au sujet des difficultés liées au poste d'accueil de leur unité. Ils déplorent notamment les effectifs réduits affectés à ce poste, ce qui contraint, en cas d'absence d'un agent, les secrétaires ou aides-soignantes à assurer la permanence.
Ils font part de leurs inquiétudes "quant à l'installation durable de ces mesures dites 'd'exception', compte-tenu de l'effectif réduit attribué au poste d'accueil de l'UMD" et demandent que "chaque agent soit affecté aux tâches correspondantes à son grade, à ses compétences, et le recrutement d'agents d'accueil en nombre suffisant".
mh/eh/APMnews