Actualités de l'Urgence - APM

RECRUDESCENCE DE CAS DE COQUELUCHE À LA RÉUNION
Contactée par APMnews, l'agence a fait savoir que "plus de 20 nouveaux cas" de cette infection bactérienne respiratoire très contagieuse lui avaient également été signalés en juillet et août.
La dernière recrudescence des cas de coqueluche à La Réunion remonte à l'année 2013, où 36 passages aux urgences pour un motif de coqueluche avaient été enregistrés, a-t-elle rappelé (cf dépêche du 10/09/2013 à 13:18). "L'année 2024 et le 1er semestre 2025 confirment une circulation active de la coqueluche avec un total cumulé de 61 passages aux urgences."
L'ARS pointe également que 36% des cas recensés au premier semestre de 2025 concernaient des enfants de moins de 5 ans, et que "des formes sévères ont été rapportées, dont le décès récent d'un nourrisson hospitalisé".
Elle rappelle l'importance de la vaccination dans un contexte où "seuls 89,4% des nourrissons" ont reçu les trois doses du vaccin contre la coqueluche (contenu dans le vaccin hexavalent) en 2024 à La Réunion -soit deux points de moins qu'en métropole, où la couverture vaccinale était de 91,8%. Or, "les nourrissons de moins de 6 mois sont les plus exposés à présenter des complications et des formes graves de la maladie et un risque de décès".
La primovaccination est obligatoire pour les nourrissons à partir de l'âge de 2 mois, et des rappels sont recommandés à l'âge adulte, notamment pour les personnes en contact proche avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois, dans le cadre d'une stratégie de "cocooning". Elle est aussi recommandée dès le deuxième trimestre de grossesse, au plus tard un mois avant l'accouchement.
Mais "le rappel vaccinal chez les adultes en contact avec les nourrissons est souvent négligé", déplore l'ARS.
Outre une insuffisance de couverture vaccinale, plusieurs autres hypothèses pourraient expliquer la recrudescence des cas, parmi lesquelles une "dette immunitaire post-Covid" et la fin des gestes barrières, a détaillé l'ARS à APMnews.
"Pendant la pandémie, les mesures sanitaires (confinements, gestes barrières) ont fortement réduit la circulation de nombreux agents pathogènes, dont Bordetella pertussis, la bactérie responsable de la coqueluche", évoque-t-elle. "Cela a entraîné une diminution de l'immunité naturelle dans la population, qui est habituellement renforcée par des expositions régulières, même asymptomatiques."
A cela s'ajoute le non-respect des mesures d'hygiène comme "le mouchage avec un mouchoir à usage unique, la désinfection des mains, le lavage ou l'utilisation d'une solution hydroalcoolique…" ainsi que le non-respect des gestes barrières (distanciation, port du masque).
L'ARS avance également d'autres hypothèses, comme une "modification du profil bactérien" (avec des bactéries plus virulentes ou plus transmissibles, "potentiellement moins bien contrôlées par les vaccins actuels") ou une résistance aux antibiotiques (émergence de souches résistantes aux macrolides, antibiotiques de première intention).
Il se peut également que les cycles épidémiques de la coqueluche, qui surviennent habituellement tous les 3 à 5 ans, aient été "perturbés par la pandémie" de Covid. Le pic attendu en 2022-2023 a ainsi été retardé, et "cela a pu créer une accumulation de personnes sensibles, favorisant une flambée plus intense", pointe l'ARS.
Elle rappelle par ailleurs que si la coqueluche n'est pas une maladie à déclaration obligatoire (DO), les cas sont à lui signaler via la plateforme de veille et d'urgences sanitaires, que ce soit dans le cadre du signalement des infections nosocomiales ou lors de la survenue de cas groupés intrafamiliaux ou en collectivités.
sb/nc/APMnews
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RECRUDESCENCE DE CAS DE COQUELUCHE À LA RÉUNION
Contactée par APMnews, l'agence a fait savoir que "plus de 20 nouveaux cas" de cette infection bactérienne respiratoire très contagieuse lui avaient également été signalés en juillet et août.
La dernière recrudescence des cas de coqueluche à La Réunion remonte à l'année 2013, où 36 passages aux urgences pour un motif de coqueluche avaient été enregistrés, a-t-elle rappelé (cf dépêche du 10/09/2013 à 13:18). "L'année 2024 et le 1er semestre 2025 confirment une circulation active de la coqueluche avec un total cumulé de 61 passages aux urgences."
L'ARS pointe également que 36% des cas recensés au premier semestre de 2025 concernaient des enfants de moins de 5 ans, et que "des formes sévères ont été rapportées, dont le décès récent d'un nourrisson hospitalisé".
Elle rappelle l'importance de la vaccination dans un contexte où "seuls 89,4% des nourrissons" ont reçu les trois doses du vaccin contre la coqueluche (contenu dans le vaccin hexavalent) en 2024 à La Réunion -soit deux points de moins qu'en métropole, où la couverture vaccinale était de 91,8%. Or, "les nourrissons de moins de 6 mois sont les plus exposés à présenter des complications et des formes graves de la maladie et un risque de décès".
La primovaccination est obligatoire pour les nourrissons à partir de l'âge de 2 mois, et des rappels sont recommandés à l'âge adulte, notamment pour les personnes en contact proche avec un nouveau-né ou un nourrisson de moins de 6 mois, dans le cadre d'une stratégie de "cocooning". Elle est aussi recommandée dès le deuxième trimestre de grossesse, au plus tard un mois avant l'accouchement.
Mais "le rappel vaccinal chez les adultes en contact avec les nourrissons est souvent négligé", déplore l'ARS.
Outre une insuffisance de couverture vaccinale, plusieurs autres hypothèses pourraient expliquer la recrudescence des cas, parmi lesquelles une "dette immunitaire post-Covid" et la fin des gestes barrières, a détaillé l'ARS à APMnews.
"Pendant la pandémie, les mesures sanitaires (confinements, gestes barrières) ont fortement réduit la circulation de nombreux agents pathogènes, dont Bordetella pertussis, la bactérie responsable de la coqueluche", évoque-t-elle. "Cela a entraîné une diminution de l'immunité naturelle dans la population, qui est habituellement renforcée par des expositions régulières, même asymptomatiques."
A cela s'ajoute le non-respect des mesures d'hygiène comme "le mouchage avec un mouchoir à usage unique, la désinfection des mains, le lavage ou l'utilisation d'une solution hydroalcoolique…" ainsi que le non-respect des gestes barrières (distanciation, port du masque).
L'ARS avance également d'autres hypothèses, comme une "modification du profil bactérien" (avec des bactéries plus virulentes ou plus transmissibles, "potentiellement moins bien contrôlées par les vaccins actuels") ou une résistance aux antibiotiques (émergence de souches résistantes aux macrolides, antibiotiques de première intention).
Il se peut également que les cycles épidémiques de la coqueluche, qui surviennent habituellement tous les 3 à 5 ans, aient été "perturbés par la pandémie" de Covid. Le pic attendu en 2022-2023 a ainsi été retardé, et "cela a pu créer une accumulation de personnes sensibles, favorisant une flambée plus intense", pointe l'ARS.
Elle rappelle par ailleurs que si la coqueluche n'est pas une maladie à déclaration obligatoire (DO), les cas sont à lui signaler via la plateforme de veille et d'urgences sanitaires, que ce soit dans le cadre du signalement des infections nosocomiales ou lors de la survenue de cas groupés intrafamiliaux ou en collectivités.
sb/nc/APMnews