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29/12 2020
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RÉDUCTION DES RISQUES: UN RÉSEAU NATIONAL D'ANALYSE DE DROGUES LANCÉ À PARTIR DU 1ER JANVIER 2021

PARIS, 29 décembre 2020 (APMnews) - Un "réseau national d'analyse de drogues", comme "outil de la réduction des risques", se mettra en place à partir du 1er janvier 2021, a annoncé la Fédération Addiction dans un communiqué diffusé mi-décembre.

La Fédération rappelle que l'analyse de drogues comme outil de réduction des risques a été inscrite dans la loi de santé de 2016 (cf dépêche du 27/01/2016 à 10:11). Ainsi, l'article 41 de cette loi dispose que la mise en oeuvre de la politique de réduction des risques et des dommages en direction des usagers de drogue "comprend et permet les actions visant à […] participer à l'analyse, à la veille et à l'information, à destination des pouvoirs publics et des usagers, sur la composition, sur les usages en matière de transformation et de consommation et sur la dangerosité des substances consommées".

Avec la publication de cette loi, selon la Fédération Addiction, "Médecins du monde [MDM] a décidé d’accompagner la clôture du programme XBT [xénobiotropie, analyse des drogues, selon MDM] pour le transmettre au réseau d’acteurs de la réduction des risques". Le programme XBT de l'ONG réunit "plus de 70 structures (Csapa - centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie, Caarud - centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues, associations intervenant en milieu festif)".

"Dans ce contexte, depuis un an et demi, un groupe de travail animé par la Fédération Addiction et MDM se réunit afin de structurer la création d'un réseau national d’analyse de drogues, qui prendra la suite du réseau XBT selon des modalités différentes", explique la fédération.

"Ce groupe de travail est composé d'une quinzaine d'associations pratiquant l'analyse de drogues ou souhaitant la mettre en place, membres et non-membres de XBT, adhérentes ou non à la Fédération Addiction, ainsi que de l’OFDT [Observatoire des drogues et des toxicomanies]", détaille-t-elle.

Le réseau national sera mis en place à partir "du 1er janvier 2021, le réseau XBT se clôturant le 28 janvier".

"L’année 2021 sera consacrée à la mise en place du réseau [choix d'un nom au réseau, mise en place de la gouvernance, etc.]", planifie la fédération. "Au premier trimestre, une rencontre avec les pouvoirs publics aura lieu afin de présenter les travaux du groupe et d’envisager les perspectives de soutien", précise-t-elle.

Une charte à adopter

Pour adhérer à ce réseau, les structures doivent adopter une charte, annexée au communiqué. Cette adhésion est également soumise à l'adoption des "modalités de fonctionnement, en cours de validation".

Dans la charte, il est rappelé que "l'analyse de drogues comme outil de réduction des risques consiste à analyser le contenu de drogues apportées par une personne ayant le souhait de les consommer ou les ayant déjà consommées, à sa demande et dans l’objectif de lui transmettre une information sur la composition du produit dans une démarche de réduction des risques, de parcours d’accompagnement des personnes et de promotion de la santé".

"Pour les personnes ayant une volonté de consommer, l’analyse de drogues leur permet d’être mieux informées, de réaliser des choix éclairés et de mettre en place des stratégies individuelles et collectives de réduction des risques associés à la consommation de produits psychoactifs", est-il explicité.

"Pour les intervenants-es en réduction des risques, l’analyse de drogues permet d’améliorer les connaissances sur les pratiques d’usage, la composition des produits en circulation sur un territoire d’intervention et de mieux répondre aux besoins des personnes consommatrices" afin de "les accompagner de manière adaptée dans une optique de parcours de réduction des risques", est-il indiqué. "De plus, cela permet d’entrer en contact avec des publics ne fréquentant pas les dispositifs spécialisés et de participer à la veille sanitaire."

"Pour les pouvoirs publics, l’analyse de drogues comme outil de réduction des risques permet de mettre en oeuvre la politique de santé publique qui vise à réduire les conséquences néfastes associées à l’usage de produits psychoactifs; et à participer au dispositif national et local de veille sanitaire au travers de l’accès à un plus vaste spectre d’échantillons analysés", est-il souligné.

La nouvelle base de données mise en place "au plus tard au second semestre 2021"

Dans ce nouveau réseau, selon le communiqué de la Fédération Addiction, "les activités seront coordonnées à l’échelle régionale par les associations volontaires, d’après un principe de concertation" et, "à l’échelle nationale, [...] par la Fédération Addiction, selon les orientations définies par un comité de pilotage composé de structures membres du réseau". "Un comité technique sera [également] mis en place, rassemblant les analystes du réseau volontaires."

"Les associations Sida Paroles et Charonne-Oppelia assureront l'analyse des échantillons des structures ne disposant pas encore de laboratoire régional et, sous réserve de financements dédiés, réaliseront des activités d’appui technique aux membres du réseau (veille scientifique, accompagnement à la création de nouveaux laboratoires d’analyses, quelle que soit la technique analytique utilisée, appui à la validation et à l’utilisation de nouvelles méthodes analytiques, appui à la mise en place de la démarche qualité)", détaille la Fédération Addiction.

"Un site internet et une nouvelle base de données seront mis en place au plus tard au second semestre 2021", précise-t-elle. "Dans l’attente de leur développement et ce jusqu’au 30 juin, les structures pourront utiliser l’outil de recueil de données mis en place par Médecins du monde", assure-t-elle.

"Pour toute demande de renseignement sur le réseau, [il est possible de] contacter Marine Gaubert, responsable du pôle 'accompagnement des pratiques professionnelles': m.gaubert@federationaddiction.fr", communique la Fédération.

Pour se "conventionner avec le laboratoire d’appui géré par Sida Paroles et Charonne-Oppelia, [il est possible d']écrire à analysetonprod@gmail.com". Il faut également noter qu'"une convention sera transmise courant janvier aux structures qui avaient un conventionnement avec le laboratoire XBT", conclut la fédération.

af/ab/APMnews

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RÉDUCTION DES RISQUES: UN RÉSEAU NATIONAL D'ANALYSE DE DROGUES LANCÉ À PARTIR DU 1ER JANVIER 2021

PARIS, 29 décembre 2020 (APMnews) - Un "réseau national d'analyse de drogues", comme "outil de la réduction des risques", se mettra en place à partir du 1er janvier 2021, a annoncé la Fédération Addiction dans un communiqué diffusé mi-décembre.

La Fédération rappelle que l'analyse de drogues comme outil de réduction des risques a été inscrite dans la loi de santé de 2016 (cf dépêche du 27/01/2016 à 10:11). Ainsi, l'article 41 de cette loi dispose que la mise en oeuvre de la politique de réduction des risques et des dommages en direction des usagers de drogue "comprend et permet les actions visant à […] participer à l'analyse, à la veille et à l'information, à destination des pouvoirs publics et des usagers, sur la composition, sur les usages en matière de transformation et de consommation et sur la dangerosité des substances consommées".

Avec la publication de cette loi, selon la Fédération Addiction, "Médecins du monde [MDM] a décidé d’accompagner la clôture du programme XBT [xénobiotropie, analyse des drogues, selon MDM] pour le transmettre au réseau d’acteurs de la réduction des risques". Le programme XBT de l'ONG réunit "plus de 70 structures (Csapa - centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie, Caarud - centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues, associations intervenant en milieu festif)".

"Dans ce contexte, depuis un an et demi, un groupe de travail animé par la Fédération Addiction et MDM se réunit afin de structurer la création d'un réseau national d’analyse de drogues, qui prendra la suite du réseau XBT selon des modalités différentes", explique la fédération.

"Ce groupe de travail est composé d'une quinzaine d'associations pratiquant l'analyse de drogues ou souhaitant la mettre en place, membres et non-membres de XBT, adhérentes ou non à la Fédération Addiction, ainsi que de l’OFDT [Observatoire des drogues et des toxicomanies]", détaille-t-elle.

Le réseau national sera mis en place à partir "du 1er janvier 2021, le réseau XBT se clôturant le 28 janvier".

"L’année 2021 sera consacrée à la mise en place du réseau [choix d'un nom au réseau, mise en place de la gouvernance, etc.]", planifie la fédération. "Au premier trimestre, une rencontre avec les pouvoirs publics aura lieu afin de présenter les travaux du groupe et d’envisager les perspectives de soutien", précise-t-elle.

Une charte à adopter

Pour adhérer à ce réseau, les structures doivent adopter une charte, annexée au communiqué. Cette adhésion est également soumise à l'adoption des "modalités de fonctionnement, en cours de validation".

Dans la charte, il est rappelé que "l'analyse de drogues comme outil de réduction des risques consiste à analyser le contenu de drogues apportées par une personne ayant le souhait de les consommer ou les ayant déjà consommées, à sa demande et dans l’objectif de lui transmettre une information sur la composition du produit dans une démarche de réduction des risques, de parcours d’accompagnement des personnes et de promotion de la santé".

"Pour les personnes ayant une volonté de consommer, l’analyse de drogues leur permet d’être mieux informées, de réaliser des choix éclairés et de mettre en place des stratégies individuelles et collectives de réduction des risques associés à la consommation de produits psychoactifs", est-il explicité.

"Pour les intervenants-es en réduction des risques, l’analyse de drogues permet d’améliorer les connaissances sur les pratiques d’usage, la composition des produits en circulation sur un territoire d’intervention et de mieux répondre aux besoins des personnes consommatrices" afin de "les accompagner de manière adaptée dans une optique de parcours de réduction des risques", est-il indiqué. "De plus, cela permet d’entrer en contact avec des publics ne fréquentant pas les dispositifs spécialisés et de participer à la veille sanitaire."

"Pour les pouvoirs publics, l’analyse de drogues comme outil de réduction des risques permet de mettre en oeuvre la politique de santé publique qui vise à réduire les conséquences néfastes associées à l’usage de produits psychoactifs; et à participer au dispositif national et local de veille sanitaire au travers de l’accès à un plus vaste spectre d’échantillons analysés", est-il souligné.

La nouvelle base de données mise en place "au plus tard au second semestre 2021"

Dans ce nouveau réseau, selon le communiqué de la Fédération Addiction, "les activités seront coordonnées à l’échelle régionale par les associations volontaires, d’après un principe de concertation" et, "à l’échelle nationale, [...] par la Fédération Addiction, selon les orientations définies par un comité de pilotage composé de structures membres du réseau". "Un comité technique sera [également] mis en place, rassemblant les analystes du réseau volontaires."

"Les associations Sida Paroles et Charonne-Oppelia assureront l'analyse des échantillons des structures ne disposant pas encore de laboratoire régional et, sous réserve de financements dédiés, réaliseront des activités d’appui technique aux membres du réseau (veille scientifique, accompagnement à la création de nouveaux laboratoires d’analyses, quelle que soit la technique analytique utilisée, appui à la validation et à l’utilisation de nouvelles méthodes analytiques, appui à la mise en place de la démarche qualité)", détaille la Fédération Addiction.

"Un site internet et une nouvelle base de données seront mis en place au plus tard au second semestre 2021", précise-t-elle. "Dans l’attente de leur développement et ce jusqu’au 30 juin, les structures pourront utiliser l’outil de recueil de données mis en place par Médecins du monde", assure-t-elle.

"Pour toute demande de renseignement sur le réseau, [il est possible de] contacter Marine Gaubert, responsable du pôle 'accompagnement des pratiques professionnelles': m.gaubert@federationaddiction.fr", communique la Fédération.

Pour se "conventionner avec le laboratoire d’appui géré par Sida Paroles et Charonne-Oppelia, [il est possible d']écrire à analysetonprod@gmail.com". Il faut également noter qu'"une convention sera transmise courant janvier aux structures qui avaient un conventionnement avec le laboratoire XBT", conclut la fédération.

af/ab/APMnews

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