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31/07 2020
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REGAIN DU COVID-19: LES SPÉCIALISTES À LA FOIS RASSURANTS ET INQUIETS DU TÉLESCOPAGE AVEC LA REPRISE DES ACTIVITÉS

PARIS, 31 juillet 2020 (APMnews) - Les représentants des spécialités de médecine d'urgence et de réanimation, auditionnés mardi à l'Assemblée nationale par la mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences de l'épidémie de Covid-19, se sont montrés pragmatiques quant à la remontée des chiffres sur la circulation du Sars-CoV-2 observée ces derniers jours, se voulant à la fois rassurants mais craignant une nouvelle mise en tension du système du fait de la reprise en parallèle des activités programmées.

Jeudi soir, la direction générale de la santé (DGS) a rapporté un taux d’incidence hebdomadaire national du Covid-19 ayant dépassé le seuil de vigilance de 10 cas pour 100.000 habitants au cours de la semaine du 21 au 27 juillet. Ce taux s'établit à 10,2/100.000 habitants, ce qui correspond à une hausse de 78% par rapport à il y a 3 semaines (5,7/100.000), la DGS, pointant une "accélération à la hausse cette semaine" (cf dépêche du 31/07/2020 à 13:31).

Lors de leur audition mardi, les représentants de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar), de la Société de réanimation de langue française (SRLF) et de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) ont été interrogés par le président de la mission, Julien Borowczyk (LaREM, Loire), sur leur appréciation de la remontée des chiffres concernant le Covid-19.

"Il y a un frémissement d'augmentation des appels dans les Samu-Centres 15", a confirmé Agnès Ricard-Hibon, présidente de la SFMU. "On regarde avec beaucoup d'attention 2 indicateurs particuliers: le nombre d'appels, notamment les suspects de Covid, et le nombre de transports de patients suspects Covid. On sait que si ces chiffres-là montent, l'hôpital est impacté dans les 10 jours qui suivent. Ça permet d'anticiper et de s'y préparer."

"Cette situation nous inquiète. [...] On a le sentiment que l'âge est un peu plus faible que lors de la première vague." "Il faut garder une vigilance accrue, et probablement les messages pédagogiques que l'on a passés n'ont pas utilisé les bons canaux pour toucher la jeunesse. Ils se sentent moins concernés car ils font moins de formes graves." "Il faut qu'on travaille cette pédagogie en faveur de la jeunesse", a-t-elle estimé.

"On était sur une décroissance qui nous faisait attendre de fermer les unités de réanimation spécifiques au Covid vers fin juin. En fait elles sont restées ouvertes, avec peu de patients dedans", a fait savoir le Pr Marc Léone, secrétaire général de la Sfar. Il y avait quelques cas d'importation, mais pas d'explosion de nouveaux cas, a-t-il indiqué.

Ces nouveaux cas "semblent un peu moins graves que la première vague qu'on a pu avoir", a-t-il noté. "Toujours est-il qu'on n'a pas pu fermer ces unités car il restait un fond d'activité."

Explosion de la traumatologie

"Ce qui pose problème, c'est qu'à côté, le nombre de cas non Covid explose littéralement cet été, puisqu'on a le rattrapage de toute la chirurgie oncologique, de tous les patients de chirurgie lourde, et on a aussi une reprise de l'activité traumatologique assez inquiétante, on reçoit énormément de traumatisés soit de la voie publique, soit des agressions", a-t-il évoqué.

"Si la situation venait à empirer en termes de Covid, on se retrouverait dans une situation très tendue avec cette double activité Covid/non Covid en explosion", s'est-il inquiété.

"Beaucoup de patients sont des rapatriés", et "on a un peu l'impression que la typologie des patients a changé", a confirmé le Pr Eric Maury, président de la SRLF.

Il a confié être "un peu surpris d'avoir des cas diagnostiqués en ville comme ça, de façon très importante, et assez peu de malades qui viennent en réanimation".

Il a souligné toutefois que personne ne savait comment cela allait évoluer.

Patrick Pelloux, président de l'Amuf, s'est aussi voulu rassurant, sur la base des chiffres qui lui avaient été fournis la veille pour l'Ile-de-France. Il a cité ainsi, dans cette région, qu'il y avait eu 233 appels au Samu de cas suspects Covid, en baisse de 24%, que les transports de patients Covid ou suspects ont stagné à 32 et que le nombre (total) d'appels au Samu a baissé de 5%.

"Il ne faut pas avoir peur", du moins pour l'Ile-de-France, a-t-il estimé.

cd/ab/APMnews

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PARIS, 31 juillet 2020 (APMnews) - Les représentants des spécialités de médecine d'urgence et de réanimation, auditionnés mardi à l'Assemblée nationale par la mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences de l'épidémie de Covid-19, se sont montrés pragmatiques quant à la remontée des chiffres sur la circulation du Sars-CoV-2 observée ces derniers jours, se voulant à la fois rassurants mais craignant une nouvelle mise en tension du système du fait de la reprise en parallèle des activités programmées.

Jeudi soir, la direction générale de la santé (DGS) a rapporté un taux d’incidence hebdomadaire national du Covid-19 ayant dépassé le seuil de vigilance de 10 cas pour 100.000 habitants au cours de la semaine du 21 au 27 juillet. Ce taux s'établit à 10,2/100.000 habitants, ce qui correspond à une hausse de 78% par rapport à il y a 3 semaines (5,7/100.000), la DGS, pointant une "accélération à la hausse cette semaine" (cf dépêche du 31/07/2020 à 13:31).

Lors de leur audition mardi, les représentants de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar), de la Société de réanimation de langue française (SRLF) et de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) ont été interrogés par le président de la mission, Julien Borowczyk (LaREM, Loire), sur leur appréciation de la remontée des chiffres concernant le Covid-19.

"Il y a un frémissement d'augmentation des appels dans les Samu-Centres 15", a confirmé Agnès Ricard-Hibon, présidente de la SFMU. "On regarde avec beaucoup d'attention 2 indicateurs particuliers: le nombre d'appels, notamment les suspects de Covid, et le nombre de transports de patients suspects Covid. On sait que si ces chiffres-là montent, l'hôpital est impacté dans les 10 jours qui suivent. Ça permet d'anticiper et de s'y préparer."

"Cette situation nous inquiète. [...] On a le sentiment que l'âge est un peu plus faible que lors de la première vague." "Il faut garder une vigilance accrue, et probablement les messages pédagogiques que l'on a passés n'ont pas utilisé les bons canaux pour toucher la jeunesse. Ils se sentent moins concernés car ils font moins de formes graves." "Il faut qu'on travaille cette pédagogie en faveur de la jeunesse", a-t-elle estimé.

"On était sur une décroissance qui nous faisait attendre de fermer les unités de réanimation spécifiques au Covid vers fin juin. En fait elles sont restées ouvertes, avec peu de patients dedans", a fait savoir le Pr Marc Léone, secrétaire général de la Sfar. Il y avait quelques cas d'importation, mais pas d'explosion de nouveaux cas, a-t-il indiqué.

Ces nouveaux cas "semblent un peu moins graves que la première vague qu'on a pu avoir", a-t-il noté. "Toujours est-il qu'on n'a pas pu fermer ces unités car il restait un fond d'activité."

Explosion de la traumatologie

"Ce qui pose problème, c'est qu'à côté, le nombre de cas non Covid explose littéralement cet été, puisqu'on a le rattrapage de toute la chirurgie oncologique, de tous les patients de chirurgie lourde, et on a aussi une reprise de l'activité traumatologique assez inquiétante, on reçoit énormément de traumatisés soit de la voie publique, soit des agressions", a-t-il évoqué.

"Si la situation venait à empirer en termes de Covid, on se retrouverait dans une situation très tendue avec cette double activité Covid/non Covid en explosion", s'est-il inquiété.

"Beaucoup de patients sont des rapatriés", et "on a un peu l'impression que la typologie des patients a changé", a confirmé le Pr Eric Maury, président de la SRLF.

Il a confié être "un peu surpris d'avoir des cas diagnostiqués en ville comme ça, de façon très importante, et assez peu de malades qui viennent en réanimation".

Il a souligné toutefois que personne ne savait comment cela allait évoluer.

Patrick Pelloux, président de l'Amuf, s'est aussi voulu rassurant, sur la base des chiffres qui lui avaient été fournis la veille pour l'Ile-de-France. Il a cité ainsi, dans cette région, qu'il y avait eu 233 appels au Samu de cas suspects Covid, en baisse de 24%, que les transports de patients Covid ou suspects ont stagné à 32 et que le nombre (total) d'appels au Samu a baissé de 5%.

"Il ne faut pas avoir peur", du moins pour l'Ile-de-France, a-t-il estimé.

cd/ab/APMnews

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