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20/09 2024
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RISQUES LIÉS AUX SOINS: LA CHIRURGIE, PREMIER SECTEUR EXPOSÉ, DEVANT LES URGENCES (RELYENS)

PARIS, 20 septembre 2024 (APMnews) - La chirurgie apparaît comme le premier secteur exposé aux risques liés aux soins, devant la médecine d'urgence, selon l'édition 2024 du panorama réalisé par l'assureur mutualiste Relyens, publié lundi à l'occasion de la journée mondiale de la sécurité des soins.

En 2023, sur 5.267 réclamations en responsabilité civile corporelle enregistrées par le groupe en médecine, chirurgie, obstétrique (soit une augmentation d'environ 5% par rapport à 2022), "la chirurgie reste la première activité à risque en France", souligne Relyens dans un communiqué.

Plus précisément, "58% des sinistres ont été déclarés au bloc opératoire et plus de la moitié d'entre eux ont eu un impact grave sur le patient".

En 2023, les spécialités du "plateau technique lourd" (incluant le bloc opératoire, l'endoscopie, les secteurs interventionnels d'imagerie, de cardiologie et de neurologie) représentent une majorité significative des événements indésirables (EI) et événements indésirables graves (EIG) gérés par Relyens (69%, soit plus de 3.500 EI/EIG, contre 65% en 2022), est-il précisé dans le panorama.

L'assureur souligne qu'une analyse "approfondie avait été réalisée en 2021 sur un échantillon significatif de dossiers clos en chirurgie", montrant que plus de 50% des incidents avaient lieu en phase post-opératoire (20% en pré-opératoire et 30% en peropératoire).

Les causes principales étaient "les défauts de partage des consignes et prescriptions post-opératoires en fin d'intervention (temps 3 de la check-list sécurité des patients au bloc)" et le "manque ou un défaut de définition de la répartition des rôles entre anesthésistes et opérateurs en phase post-opératoire".

En chirurgie, "la spécialité la plus mise en cause et ayant l'impact le plus lourd pour les patients reste la chirurgie orthopédique (43% des événements et 35% du coût total), suivie de la chirurgie viscérale (11% des événements)". La chirurgie du rachis est en seconde position sur le plan de la gravité des événements, alors qu'elle ne représente en nombre que 8% des incidents enregistrés en 2023.

Après la chirurgie, les disciplines les plus concernées sont la médecine d'urgence (14%), les spécialités médicales (12%) puis l'obstétrique (5%) et toutes les autres spécialités.

Toutefois, "sous l'angle de la gravité du dommage pour la victime, l'ordre évolue et positionne l'obstétrique au second rang avec 16% du coût total, soit un impact 4,5 fois plus lourd qu'un sinistre en chirurgie".

Augmentation de la proportion des EIG en un an

"Il en va de même pour la réanimation, la pédiatrie et la neurologie, où, malgré un faible volume de réclamations, on observe des impacts significatifs sur les patients, selon leurs profils et le type de prise en charge", est-il souligné dans le panorama.

S'agissant de la répartition par cause principale, toutes spécialités confondues, plus de la moitié des sinistres (52%) ont trait aux "soins et prises en charge", 17% à une infection, 10% à "l'indication des soins".

Le document pointe une augmentation de la gravité des événements sources de réclamation: la proportion d'EIG est passée de 47% en 2022 à 53% en 2023.

Parmi les EIG, certains, "tels que les erreurs de coté au bloc opératoire ou l'oubli de matériel après une opération, sont totalement évitables et leur fréquence pourrait considérablement se réduire par des actions simples de sécurisation", estime l'assureur, qui a l'an dernier "enregistré et traité 151 never events, dont 55 ont eu lieu en 2023, soit au moins un never event tous les 7 jours en France".

Les causes principales "sont le défaut des contrôles de sécurité (check-list) dans 90% des cas, ainsi que le défaut de communication entre les professionnels de santé, dans plus de 50% des situations".

Ces défauts de pratiques "peuvent se manifester au niveau des équipes soignantes ou au niveau des interactions avec les patients et constituent un enjeu crucial pour la sécurité des patients", selon le communiqué (cf dépêche du 28/09/2023 à 12:46).

Relyens associe aux résultats de cette étude "10 enjeux prioritaires de maîtrise de risque", parmi lesquels "limiter les erreurs de procédures" et les retards de prise en charge post-opératoire au bloc et sur les plateaux techniques, ou encore améliorer la prise en charge des urgences à la maternité.

Cette publication consacrée aux enjeux liés à la délivrance des soins sera suivie "d'une toute nouvelle publication analysant les enjeux liés à la gestion du capital humain", annonce le groupe mutualiste.

Dans son communiqué, il identifie d'ores et déjà la pénurie de personnel médico-soignant comme "un facteur de risque majeur dans la délivrance des soins", pointant que l'absentéisme a "de lourds impacts sur la qualité de prise en charge des patients et des résidents".

"Avec une baisse de la fréquence des arrêts de travail de 17% en six ans" dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) publics (cf dépêche du 06/09/2024 à 16:57), "les durées d'absence (plus de 181 jours) tendent, elles, à augmenter avec plus de 37% en trois ans sur le secteur des [ESSMS] publics, en particulier dans le cadre de la maladie ordinaire", souligne-t-il.

Le "phénomène est en partie lié à des situations d'épuisement professionnel, première cause d'absence pour maladie en France". Or, l'absentéisme a directement des effets sur "les conditions de travail du personnel qui se dégradent, avec pour conséquences le report de certains soins et l'épuisement des équipes en sous-effectif, de fait plus exposées aux risques de TMS (troubles musculosquelettiques) telles que les chutes, les blessures…"

Panorama 2024 de Relyens

mlb/nc/APMnews

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PARIS, 20 septembre 2024 (APMnews) - La chirurgie apparaît comme le premier secteur exposé aux risques liés aux soins, devant la médecine d'urgence, selon l'édition 2024 du panorama réalisé par l'assureur mutualiste Relyens, publié lundi à l'occasion de la journée mondiale de la sécurité des soins.

En 2023, sur 5.267 réclamations en responsabilité civile corporelle enregistrées par le groupe en médecine, chirurgie, obstétrique (soit une augmentation d'environ 5% par rapport à 2022), "la chirurgie reste la première activité à risque en France", souligne Relyens dans un communiqué.

Plus précisément, "58% des sinistres ont été déclarés au bloc opératoire et plus de la moitié d'entre eux ont eu un impact grave sur le patient".

En 2023, les spécialités du "plateau technique lourd" (incluant le bloc opératoire, l'endoscopie, les secteurs interventionnels d'imagerie, de cardiologie et de neurologie) représentent une majorité significative des événements indésirables (EI) et événements indésirables graves (EIG) gérés par Relyens (69%, soit plus de 3.500 EI/EIG, contre 65% en 2022), est-il précisé dans le panorama.

L'assureur souligne qu'une analyse "approfondie avait été réalisée en 2021 sur un échantillon significatif de dossiers clos en chirurgie", montrant que plus de 50% des incidents avaient lieu en phase post-opératoire (20% en pré-opératoire et 30% en peropératoire).

Les causes principales étaient "les défauts de partage des consignes et prescriptions post-opératoires en fin d'intervention (temps 3 de la check-list sécurité des patients au bloc)" et le "manque ou un défaut de définition de la répartition des rôles entre anesthésistes et opérateurs en phase post-opératoire".

En chirurgie, "la spécialité la plus mise en cause et ayant l'impact le plus lourd pour les patients reste la chirurgie orthopédique (43% des événements et 35% du coût total), suivie de la chirurgie viscérale (11% des événements)". La chirurgie du rachis est en seconde position sur le plan de la gravité des événements, alors qu'elle ne représente en nombre que 8% des incidents enregistrés en 2023.

Après la chirurgie, les disciplines les plus concernées sont la médecine d'urgence (14%), les spécialités médicales (12%) puis l'obstétrique (5%) et toutes les autres spécialités.

Toutefois, "sous l'angle de la gravité du dommage pour la victime, l'ordre évolue et positionne l'obstétrique au second rang avec 16% du coût total, soit un impact 4,5 fois plus lourd qu'un sinistre en chirurgie".

Augmentation de la proportion des EIG en un an

"Il en va de même pour la réanimation, la pédiatrie et la neurologie, où, malgré un faible volume de réclamations, on observe des impacts significatifs sur les patients, selon leurs profils et le type de prise en charge", est-il souligné dans le panorama.

S'agissant de la répartition par cause principale, toutes spécialités confondues, plus de la moitié des sinistres (52%) ont trait aux "soins et prises en charge", 17% à une infection, 10% à "l'indication des soins".

Le document pointe une augmentation de la gravité des événements sources de réclamation: la proportion d'EIG est passée de 47% en 2022 à 53% en 2023.

Parmi les EIG, certains, "tels que les erreurs de coté au bloc opératoire ou l'oubli de matériel après une opération, sont totalement évitables et leur fréquence pourrait considérablement se réduire par des actions simples de sécurisation", estime l'assureur, qui a l'an dernier "enregistré et traité 151 never events, dont 55 ont eu lieu en 2023, soit au moins un never event tous les 7 jours en France".

Les causes principales "sont le défaut des contrôles de sécurité (check-list) dans 90% des cas, ainsi que le défaut de communication entre les professionnels de santé, dans plus de 50% des situations".

Ces défauts de pratiques "peuvent se manifester au niveau des équipes soignantes ou au niveau des interactions avec les patients et constituent un enjeu crucial pour la sécurité des patients", selon le communiqué (cf dépêche du 28/09/2023 à 12:46).

Relyens associe aux résultats de cette étude "10 enjeux prioritaires de maîtrise de risque", parmi lesquels "limiter les erreurs de procédures" et les retards de prise en charge post-opératoire au bloc et sur les plateaux techniques, ou encore améliorer la prise en charge des urgences à la maternité.

Cette publication consacrée aux enjeux liés à la délivrance des soins sera suivie "d'une toute nouvelle publication analysant les enjeux liés à la gestion du capital humain", annonce le groupe mutualiste.

Dans son communiqué, il identifie d'ores et déjà la pénurie de personnel médico-soignant comme "un facteur de risque majeur dans la délivrance des soins", pointant que l'absentéisme a "de lourds impacts sur la qualité de prise en charge des patients et des résidents".

"Avec une baisse de la fréquence des arrêts de travail de 17% en six ans" dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS) publics (cf dépêche du 06/09/2024 à 16:57), "les durées d'absence (plus de 181 jours) tendent, elles, à augmenter avec plus de 37% en trois ans sur le secteur des [ESSMS] publics, en particulier dans le cadre de la maladie ordinaire", souligne-t-il.

Le "phénomène est en partie lié à des situations d'épuisement professionnel, première cause d'absence pour maladie en France". Or, l'absentéisme a directement des effets sur "les conditions de travail du personnel qui se dégradent, avec pour conséquences le report de certains soins et l'épuisement des équipes en sous-effectif, de fait plus exposées aux risques de TMS (troubles musculosquelettiques) telles que les chutes, les blessures…"

Panorama 2024 de Relyens

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