Actualités de l'Urgence - APM

SARTHE: L'EXPÉRIMENTATION D'UNE ÉQUIPE PARAMÉDICALE D'URGENCE A DÉBUTÉ LUNDI
Depuis plusieurs mois, le CH de Château-du-Loir se trouve confronté à des problèmes aigus de recrutement médical pour parvenir à assurer de manière continue la permanence des soins et le fonctionnement du service des urgences 24h/24. L'ARS a été amenée à procéder fréquemment à un aménagement temporaire des horaires du service d’accueil des urgences de Château-du-Loir avec des fermetures à répétition.
Avec l'annonce du départ en juin du seul médecin urgentiste titulaire dans cet établissement, la population s'inquiète particulièrement pour le maintien du service d'accueil des urgences. Une manifestation a été organisée sur place samedi. Les élus locaux se sont mobilisés.
L'un des éléments de réponse qui a été préparé par le CH du Mans, sur proposition et avec l'aide de l'ARS, est de valider un dispositif innovant pour compléter l’action des Smur du département. En effet, la prise en charge des soins d’urgence fait l'objet d'un constat ancien de non-couverture de plusieurs zones du territoire en 30 minutes.
Comme déjà annoncé, ce dispositif vise à expérimenter une EPMU. Les professionnels s'étaient préparés et attendaient le feu vert de l'ARS (cf dépêche du 14/04/2021 à 16:06), promis rapidement au maire de Montval-sur-Loir, Hervé Roncière, jeudi lors d'une visioconférence organisée avec le directeur général de l'ARS (ARS), Jean-Jacques Coiplet (cf SL3QSBCPA-2).
"L'expérimentation a été lancée à compter d'aujourd'hui [lundi] et dès 9h15, l'équipe a fait sa première intervention en se rendant sur les lieux d'un accident de la route avant l'arrivée de l'hélicoptère du Smur, confirmant la pertinence de la réaction", a indiqué à APMnews Diane Petter, directrice par intérim du CH du Mans.
Dans un premier temps, l'EPMU fonctionne de jour, le temps de terminer les recrutements "qui ne sont pas simples en ce moment" puis à partir du 31 mai, jour et nuit, a précisé la directrice.
Régulée par le Samu 72, elle va intervenir sur une zone d'intervention autour de Montval-sur-Loir, jusque vers Saint-Calais où le CH a aussi des difficultés à disposer d'un médecin urgentiste tout le temps et jusque vers le Pôle santé Sarthe-et-Loir (PSSL) qui a un Smur aussi. L'EPMU est rejointe par le Smur du PSSL ou celui du CH du Mans.
Cette EPMU est composée chaque jour d’un infirmier diplômé d'Etat (IDE) et d’un conducteur ambulancier aide-soignant, sélectionnés et habilités périodiquement pour cette pratique. Ces professionnels agissent sur demande du médecin régulateur urgentiste du Samu 72 (Sarthe) et obéissent à des protocoles de prise en charge d’urgence vitale, précis et rédigés par le Samu 72.
En dehors des interventions, l’EPMU est positionnée au sein du CH de Château-du-Loir. Pendant les horaires d’ouverture du service d’urgence, l’équipe assure un renfort au sein de ce service.
Diane Petter souligne l'intérêt de cette équipe mobile dans une zone géographique où le délai d'accès de 30 minutes était dépassé (entre Saint-Calais et Le Mans par exemple).
"Ce dispositif répond déjà à un besoin. C'est une réponse opérationnelle et concrète qui s'ajoute au tissu hospitalier pour la population qui peut se sentir délaissée", a commenté Florent Pouget. Ce dernier reconnaît que "la situation reste tendue".
"C'est très cadré, sur régulation du Samu, avec déclenchement du véhicule du Smur", a-t-il souligné.
Le principe du maintien des urgences du CH reste "la cible"
L'EPMU est complémentaire à l'offre existante et ne remet pas en cause le service d'accueil des urgences (SAU) du CH de Château-du-Loir, a poursuivi Florent Pouget.
Sur la réponse aux besoins de soins de proximité, le principe de maintien d’un service d’urgence au CH de Château-du-Loir "reste la cible", a-t-il assuré.
Mais vu les difficultés, différents scenarii "en cascade" sont envisagés avec la construction d’une gradation de l’offre en fonction des recrutements médicaux: offre en 24h/24, offre en 12h/24 et si le recrutement de médecins urgentistes s’avère impossible, une offre sous la forme de soins non programmés avec des médecins polyvalents et généralistes.
Le CH de Château-du-Loir a un médecin urgentiste titulaire mais il faut au moins 4,5 ETP pour ouvrir les urgences 24h/24, a précisé Diane Petter. Il est un peu fait appel à la bourse aux emplois de la région mais c'est très faible et tout le reste repose sur l'intérim.
Le CH du Mans a lui-même 7 équivalents temps plein (ETP) vacants d'urgentistes et a recours au temps additionnel, a-t-elle cité. "C'est difficile en ce moment et nous sommes préoccupés par la situation estivale car le personnel aura besoin de prendre des congés pour se reposer", a-t-elle ajouté.
Avec 30 postes de médecins urgentistes vacants, la Sarthe manque en effet de professionnels formés à l’urgence et certains établissements doivent régulièrement recourir à l’intérim dans des proportions importantes sans certitude de recrutement. Face à ce risque accru de non-complétude des conditions techniques de fonctionnement pour certains sites d’urgence, l’ARS a sollicité le comité stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT) 72 pour qu’il propose un schéma territorial des urgences, rappelle l'agence dans un communiqué diffusé lundi.
Malgré la forte sollicitation de la crise sanitaire, le GHT72 a donc travaillé avec les équipes médicales une feuille de route qui a été présentée aux élus lors de plusieurs séances du comité territorial des élus. Le DG d'ARS a validé en novembre 2020 les principales orientations qui visent 2 objectifs:
- améliorer la prise en charge des patients relevant des soins d’urgence
- répondre aux besoins de soins de proximité de la population dans un bassin où l’offre de premier recours en médecine libérale est insuffisante.
"Tous les acteurs concernés par la prise en charge des patients et des secours à personne sont associés pour garantir une organisation lisible pour la population et restent mobilisés dans ce contexte particulier pour répondre aux besoins de la population et conjuguer qualité des soins, sécurité et permanence des soins de proximité", indique l'agence.
Un nouveau point de situation sera animé par la direction territoriale de l’ARS dans la semaine du 17 mai afin de stabiliser les scenarii d’accompagnement pour le site des urgences du CH de Château-du-Loir.
Il est rappelé à la population les règles de bonnes pratiques en matière de recours aux soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets libéraux :
- en cas d’urgence, il convient d’appeler le centre 15 (Samu), un médecin évalue la situation et mobilise les moyens adaptés.
- en cas de demande non programmée, une permanence des soins ambulatoire est accessible en appelant le 116.117 (de 19h à minuit en semaine, le samedi de 12h à minuit et le dimanche de 8h à minuit). Ce numéro unique est gratuit pour toute la région. Il permet de contacter un médecin de garde qui évalue chaque situation et apporte une réponse adaptée (conseil téléphonique, orientation vers un médecin de garde de proximité…).
sl/ab/APMnews
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SARTHE: L'EXPÉRIMENTATION D'UNE ÉQUIPE PARAMÉDICALE D'URGENCE A DÉBUTÉ LUNDI
Depuis plusieurs mois, le CH de Château-du-Loir se trouve confronté à des problèmes aigus de recrutement médical pour parvenir à assurer de manière continue la permanence des soins et le fonctionnement du service des urgences 24h/24. L'ARS a été amenée à procéder fréquemment à un aménagement temporaire des horaires du service d’accueil des urgences de Château-du-Loir avec des fermetures à répétition.
Avec l'annonce du départ en juin du seul médecin urgentiste titulaire dans cet établissement, la population s'inquiète particulièrement pour le maintien du service d'accueil des urgences. Une manifestation a été organisée sur place samedi. Les élus locaux se sont mobilisés.
L'un des éléments de réponse qui a été préparé par le CH du Mans, sur proposition et avec l'aide de l'ARS, est de valider un dispositif innovant pour compléter l’action des Smur du département. En effet, la prise en charge des soins d’urgence fait l'objet d'un constat ancien de non-couverture de plusieurs zones du territoire en 30 minutes.
Comme déjà annoncé, ce dispositif vise à expérimenter une EPMU. Les professionnels s'étaient préparés et attendaient le feu vert de l'ARS (cf dépêche du 14/04/2021 à 16:06), promis rapidement au maire de Montval-sur-Loir, Hervé Roncière, jeudi lors d'une visioconférence organisée avec le directeur général de l'ARS (ARS), Jean-Jacques Coiplet (cf SL3QSBCPA-2).
"L'expérimentation a été lancée à compter d'aujourd'hui [lundi] et dès 9h15, l'équipe a fait sa première intervention en se rendant sur les lieux d'un accident de la route avant l'arrivée de l'hélicoptère du Smur, confirmant la pertinence de la réaction", a indiqué à APMnews Diane Petter, directrice par intérim du CH du Mans.
Dans un premier temps, l'EPMU fonctionne de jour, le temps de terminer les recrutements "qui ne sont pas simples en ce moment" puis à partir du 31 mai, jour et nuit, a précisé la directrice.
Régulée par le Samu 72, elle va intervenir sur une zone d'intervention autour de Montval-sur-Loir, jusque vers Saint-Calais où le CH a aussi des difficultés à disposer d'un médecin urgentiste tout le temps et jusque vers le Pôle santé Sarthe-et-Loir (PSSL) qui a un Smur aussi. L'EPMU est rejointe par le Smur du PSSL ou celui du CH du Mans.
Cette EPMU est composée chaque jour d’un infirmier diplômé d'Etat (IDE) et d’un conducteur ambulancier aide-soignant, sélectionnés et habilités périodiquement pour cette pratique. Ces professionnels agissent sur demande du médecin régulateur urgentiste du Samu 72 (Sarthe) et obéissent à des protocoles de prise en charge d’urgence vitale, précis et rédigés par le Samu 72.
En dehors des interventions, l’EPMU est positionnée au sein du CH de Château-du-Loir. Pendant les horaires d’ouverture du service d’urgence, l’équipe assure un renfort au sein de ce service.
Diane Petter souligne l'intérêt de cette équipe mobile dans une zone géographique où le délai d'accès de 30 minutes était dépassé (entre Saint-Calais et Le Mans par exemple).
"Ce dispositif répond déjà à un besoin. C'est une réponse opérationnelle et concrète qui s'ajoute au tissu hospitalier pour la population qui peut se sentir délaissée", a commenté Florent Pouget. Ce dernier reconnaît que "la situation reste tendue".
"C'est très cadré, sur régulation du Samu, avec déclenchement du véhicule du Smur", a-t-il souligné.
Le principe du maintien des urgences du CH reste "la cible"
L'EPMU est complémentaire à l'offre existante et ne remet pas en cause le service d'accueil des urgences (SAU) du CH de Château-du-Loir, a poursuivi Florent Pouget.
Sur la réponse aux besoins de soins de proximité, le principe de maintien d’un service d’urgence au CH de Château-du-Loir "reste la cible", a-t-il assuré.
Mais vu les difficultés, différents scenarii "en cascade" sont envisagés avec la construction d’une gradation de l’offre en fonction des recrutements médicaux: offre en 24h/24, offre en 12h/24 et si le recrutement de médecins urgentistes s’avère impossible, une offre sous la forme de soins non programmés avec des médecins polyvalents et généralistes.
Le CH de Château-du-Loir a un médecin urgentiste titulaire mais il faut au moins 4,5 ETP pour ouvrir les urgences 24h/24, a précisé Diane Petter. Il est un peu fait appel à la bourse aux emplois de la région mais c'est très faible et tout le reste repose sur l'intérim.
Le CH du Mans a lui-même 7 équivalents temps plein (ETP) vacants d'urgentistes et a recours au temps additionnel, a-t-elle cité. "C'est difficile en ce moment et nous sommes préoccupés par la situation estivale car le personnel aura besoin de prendre des congés pour se reposer", a-t-elle ajouté.
Avec 30 postes de médecins urgentistes vacants, la Sarthe manque en effet de professionnels formés à l’urgence et certains établissements doivent régulièrement recourir à l’intérim dans des proportions importantes sans certitude de recrutement. Face à ce risque accru de non-complétude des conditions techniques de fonctionnement pour certains sites d’urgence, l’ARS a sollicité le comité stratégique du groupement hospitalier de territoire (GHT) 72 pour qu’il propose un schéma territorial des urgences, rappelle l'agence dans un communiqué diffusé lundi.
Malgré la forte sollicitation de la crise sanitaire, le GHT72 a donc travaillé avec les équipes médicales une feuille de route qui a été présentée aux élus lors de plusieurs séances du comité territorial des élus. Le DG d'ARS a validé en novembre 2020 les principales orientations qui visent 2 objectifs:
- améliorer la prise en charge des patients relevant des soins d’urgence
- répondre aux besoins de soins de proximité de la population dans un bassin où l’offre de premier recours en médecine libérale est insuffisante.
"Tous les acteurs concernés par la prise en charge des patients et des secours à personne sont associés pour garantir une organisation lisible pour la population et restent mobilisés dans ce contexte particulier pour répondre aux besoins de la population et conjuguer qualité des soins, sécurité et permanence des soins de proximité", indique l'agence.
Un nouveau point de situation sera animé par la direction territoriale de l’ARS dans la semaine du 17 mai afin de stabiliser les scenarii d’accompagnement pour le site des urgences du CH de Château-du-Loir.
Il est rappelé à la population les règles de bonnes pratiques en matière de recours aux soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets libéraux :
- en cas d’urgence, il convient d’appeler le centre 15 (Samu), un médecin évalue la situation et mobilise les moyens adaptés.
- en cas de demande non programmée, une permanence des soins ambulatoire est accessible en appelant le 116.117 (de 19h à minuit en semaine, le samedi de 12h à minuit et le dimanche de 8h à minuit). Ce numéro unique est gratuit pour toute la région. Il permet de contacter un médecin de garde qui évalue chaque situation et apporte une réponse adaptée (conseil téléphonique, orientation vers un médecin de garde de proximité…).
sl/ab/APMnews