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20/10 2022
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SATURATION DES LITS DE PÉDIATRIE FRANCILIENS: PLUS D'UNE DOUZAINE DE TRANSFERTS HORS RÉGION ET DE TRÈS FORTES INQUIÉTUDES

(Par Maryannick LE BRIS)

PARIS, 20 octobre 2022 (APMnews) - En Ile-de-France, la pression sur les lits de pédiatrie a conduit à 13 transferts en réanimation pédiatrique en dehors de la région ces dernières semaines et la pénurie de personnel, conjuguée à l'épidémie hivernale de bronchiolite, fait craindre une crise aggravée, selon les sources contactées par APMnews mercredi.

Lors d'une visite à l'hôpital Robert-Debré (AP-HP) en fin de semaine dernière, le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a expliqué que les moyens de l'hôpital étaient "entièrement mobilisés" pour faire face à l'épidémie précoce de bronchiolite en Ile-de-France. "Il peut arriver qu'il y ait des saturations de lits nécessitant des transferts d'enfants" vers d'autres régions, a-t-il attesté, précisant que "ces transferts se font dans d'excellentes conditions avec le Samu" (cf dépêche du 14/10/2022 à 17:09).

Interrogée par APMnews mercredi, l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France a précisé qu'"à ce jour, en Ile-de-France, 13 transferts en réanimation pédiatrique ont été effectués vers d'autres régions, en particulier vers Amiens et Rouen", depuis "le 13 septembre".

Cette année, la phase d'épidémie de bronchiolite (depuis le 3 octobre, cf dépêche du 19/10/2022 à 13:25) "coïncide avec un contexte difficile engendré par des tensions sur les ressources humaines en santé qui impacte le capacitaire disponible au sein des établissements de santé", confirme-t-elle.

"Quand il faut hospitaliser un nourrisson, c'est souvent la croix et la bannière pour trouver un lit", a alerté ce week-end dans un tweet le Pr Rémi Salomon, chef du service de néphrologie pédiatrique de l'hôpital Necker, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP et président de la conférence des présidents de CME de CHU. Quand l'enfant doit être hospitalisé "à des dizaines de kilomètres" de chez lui, "c'est terrible pour la famille et nous prenons des risques pendant ces transferts".

Ces derniers ont eu lieu alors que l'on "n'est pas encore au pic de l'épidémie", a relevé Rémi Salomon, contacté par APMnews mercredi.

L'ouverture de l'ensemble des lits des cinq services de réanimation pédiatrique de la région (qui se trouvent dans les hôpitaux de l'AP-HP) est difficilement maintenue, en raison du manque d'infirmiers, a-t-il expliqué. Et ces lits sont engorgés faute de lits d'aval en nombre suffisant: hors réanimation, "15 à 20%" de lits pédiatriques du CHU sont fermés, sachant qu'une partie de ceux disponibles doit répondre au manque de lits en pédopsychiatrie.

En 2019, plus de 20 nourrissons avaient été transférés d'Ile-de-France vers d'autres régions (à Orléans, Rouen, Amiens...) entre le 17 octobre et le 2 décembre, ce qui avait conduit à une mission de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) demandée par l'ancienne ministre Agnès Buzyn (cf dépêche du 27/02/2020 à 15:48).

Mais ces hôpitaux qui avaient à l'époque accueilli des patients sont aujourd'hui également au bord de la saturation, a souligné Rémi Salomon. De ce fait, il est "possible qu'il y ait des transferts au-delà" de régions de proximité. Dans d'autres territoires, "cela se fait déjà, parfois des enfants vont à plus de 200 km de chez eux". La situation risque donc d'être "comme celle de 2019, voire pire", s'est-il alarmé.

Selon des informations échangées entre médecins, dont APMnews a pu prendre connaissance, la crainte est de voir des évacuations partir de l'Ile-de-France jusque dans l'Est.

Ne pas laisser "le système s'effondrer"

Les conférences de présidents de CME de CHU et de CH ont lancé en fin de semaine dernière une enquête nationale sur la situation de la pédiatrie, a précisé Rémi Salomon.

"La région parisienne est un peu plus en difficulté que les autres, mais la pédiatrie en général est en très grande difficulté, je suis extrêmement inquiet", a-t-il alerté. Les préoccupations portent à la fois sur le contexte épidémique hivernal, "avec la crainte de ne pas pouvoir prendre en charge correctement, et c'est déjà le cas avec des situations où il y a des risques pour les enfants", et sur le fait "qu'un certain nombre de pédiatres hospitaliers jettent l'éponge".

Certaines équipes "sont à moins de la moitié de leurs effectifs", a-t-il constaté. "Quitter l'hôpital public est un arrache-coeur" mais certains s'y résignent, poussés par le découragement et l'épuisement.

La crise de la pédiatrie est "connue des autorités, mais aujourd'hui on ne voit pas le bout du tunnel", déplore-t-il.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 "ne prévoit rien sur la revalorisation de la permanence des soins, du travail de nuit, c'est très décourageant", a-t-il pointé. Pour le personnel médical et paramédical, il faudrait "payer cette contrainte", en pédiatrie comme pour l'ensemble de l'hôpital.

Si ce n'est pas le seul, "on ne nous donne pas ce levier qui nous permettrait de remonter la pente", regrette-t-il. "Une fois que les gens sont partis, c'est difficile de les faire revenir" et "ce qui se passe en ce moment a des conséquences pour l'avenir".

"Compte tenu de la gravité de la situation, il ne faut pas regarder à l'économie, ce n'est pas un bon calcul que de laisser le système s'effondrer", a alerté le président de la CME de l'AP-HP. A l'hôpital Necker, en neurochirurgie, "la moitié des lits sont fermés, on reporte une dizaine d'interventions lourdes toutes les semaines".

Avec une délégation de pédiatres représentant la discipline en région parisienne et au niveau national, il a rencontré François Braun et son cabinet mardi pour l'alerter de la situation, a-t-il rapporté.

"On va aller jusqu'où dans le rabotage de la qualité des soins?", s'est insurgé le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert-Debré, contacté par APMnews mercredi, jugeant que les déclarations de François Braun n'ont pas reflété la gravité de la situation. Pourtant, "le ministre m'a écouté", s'est-il étonné, relatant un temps d'échange avec lui à l'occasion de sa visite, ce dont il s'est d'ailleurs félicité.

Déplacer l'un des quatre Smur pédiatriques hors région signifie qu'il en manque un sur le territoire pendant plusieurs heures, qui pourrait faire défaut en cas de besoin d'interventions simultanées, a souligné Stéphane Dauger. Les transferts ont commencé "début septembre", avant la phase épidémique, a-t-il souligné, s'inquiétant de ce qu'il perçoit comme une forme de banalisation de la situation. Sans compter que les familles ne sont pas forcément en capacité de suivre leur enfant, faute de moyens ou d'essence actuellement.

La région est "complètement submergée", a-t-il témoigné. Sur les 20 lits de réanimation pédiatrique de l'établissement, "tous n'ont pas pu ouvrir en totalité au 1er septembre, c'est la première fois depuis que je suis chef de service [2006], on a réussi à les ouvrir lundi, et aujourd'hui on est à 18" en raison de l'absence d'un infirmier. Grâce à un renfort venu en heures supplémentaires, "on va pouvoir rouvrir cette nuit à 20. On est au taquet en permanence."

Ce week-end, un protocole a été établi au sein de l'AP-HP avec l'accord des collégiales pour que de "grands enfants ayant une pathologie connue" dans les services de réanimation adultes puissent être transférés dans ces services.

Les tensions qui se répètent chaque hiver sont le symptôme d'une crise qui s'est installée, estime Stéphane Dauger. Il pointe des sujets de rémunération -les infirmières puéricultrices ne sont pas bénéficiaires de la prime de soins critiques notamment-, d'organisation et de formation. "On demande à des personnels infirmiers, qui ne font plus de pédiatrie pendant leurs études, le 15 octobre quand on rouvre les unités de surveillance continue [USC] pour les épidémies, d'être compétents pour s'occuper d'un bébé de 15 jours, ce n'est pas entendable."

La réanimation pédiatrique, "qui n'existe qu'à l'hôpital public", n'est pas la seule affectée, a-t-il aussi fait observer. Des greffes de moelle, "chez les drépanocytaires, sont arrêtées à Robert-Debré faute de places" et alors que "le diabète explose en pédiatrie, on n'arrive plus à suivre".

Une réunion était organisée mercredi soir par le collectif Inter-hôpitaux, à laquelle la collégiale de pédiatrie d'Ile-de-France a été invitée, a-t-il précisé.



L'ARS décline un "plan d'action"

L'agence régionale de santé Ile-de-France a précisé à APMnews que "des réunions régionales et territoriales avec les acteurs de la ville, les établissements de santé publics et privés ont permis d'affiner l'état des lieux et de proposer des actions".

L'agence "a élaboré un plan d'action pour préparer le dispositif hivernal et soutenir les équipes hospitalières", a-t-elle expliqué. Il s'agit:

  • d'accroître le soutien de la médecine de ville (renforcement des permanences des soins ambulatoires, orientation dans le cadre des services d'accès aux soins -SAS- et réorientation au sein des urgences vers la médecine de ville)
  • de maintenir la cellule régionale d'appui à la recherche de places pour la bronchiolite "CRAB"
  • de renforcer la solidarité territoriale entre les établissements de santé franciliens
  • de "communiquer largement auprès du grand public, des professionnels et des parents pour que le recours aux urgences pédiatriques soit réservé aux situations qui le requièrent".

    Ce plan "a été présenté aux établissements franciliens et aux acteurs de la médecine de ville lors de réunions début octobre et certaines mesures seront déclinées dans les prochains jours au niveau territorial en concertation avec les délégations départementales".

mlb/nc/APMnews

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(Par Maryannick LE BRIS)

PARIS, 20 octobre 2022 (APMnews) - En Ile-de-France, la pression sur les lits de pédiatrie a conduit à 13 transferts en réanimation pédiatrique en dehors de la région ces dernières semaines et la pénurie de personnel, conjuguée à l'épidémie hivernale de bronchiolite, fait craindre une crise aggravée, selon les sources contactées par APMnews mercredi.

Lors d'une visite à l'hôpital Robert-Debré (AP-HP) en fin de semaine dernière, le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a expliqué que les moyens de l'hôpital étaient "entièrement mobilisés" pour faire face à l'épidémie précoce de bronchiolite en Ile-de-France. "Il peut arriver qu'il y ait des saturations de lits nécessitant des transferts d'enfants" vers d'autres régions, a-t-il attesté, précisant que "ces transferts se font dans d'excellentes conditions avec le Samu" (cf dépêche du 14/10/2022 à 17:09).

Interrogée par APMnews mercredi, l'agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France a précisé qu'"à ce jour, en Ile-de-France, 13 transferts en réanimation pédiatrique ont été effectués vers d'autres régions, en particulier vers Amiens et Rouen", depuis "le 13 septembre".

Cette année, la phase d'épidémie de bronchiolite (depuis le 3 octobre, cf dépêche du 19/10/2022 à 13:25) "coïncide avec un contexte difficile engendré par des tensions sur les ressources humaines en santé qui impacte le capacitaire disponible au sein des établissements de santé", confirme-t-elle.

"Quand il faut hospitaliser un nourrisson, c'est souvent la croix et la bannière pour trouver un lit", a alerté ce week-end dans un tweet le Pr Rémi Salomon, chef du service de néphrologie pédiatrique de l'hôpital Necker, président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'AP-HP et président de la conférence des présidents de CME de CHU. Quand l'enfant doit être hospitalisé "à des dizaines de kilomètres" de chez lui, "c'est terrible pour la famille et nous prenons des risques pendant ces transferts".

Ces derniers ont eu lieu alors que l'on "n'est pas encore au pic de l'épidémie", a relevé Rémi Salomon, contacté par APMnews mercredi.

L'ouverture de l'ensemble des lits des cinq services de réanimation pédiatrique de la région (qui se trouvent dans les hôpitaux de l'AP-HP) est difficilement maintenue, en raison du manque d'infirmiers, a-t-il expliqué. Et ces lits sont engorgés faute de lits d'aval en nombre suffisant: hors réanimation, "15 à 20%" de lits pédiatriques du CHU sont fermés, sachant qu'une partie de ceux disponibles doit répondre au manque de lits en pédopsychiatrie.

En 2019, plus de 20 nourrissons avaient été transférés d'Ile-de-France vers d'autres régions (à Orléans, Rouen, Amiens...) entre le 17 octobre et le 2 décembre, ce qui avait conduit à une mission de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) demandée par l'ancienne ministre Agnès Buzyn (cf dépêche du 27/02/2020 à 15:48).

Mais ces hôpitaux qui avaient à l'époque accueilli des patients sont aujourd'hui également au bord de la saturation, a souligné Rémi Salomon. De ce fait, il est "possible qu'il y ait des transferts au-delà" de régions de proximité. Dans d'autres territoires, "cela se fait déjà, parfois des enfants vont à plus de 200 km de chez eux". La situation risque donc d'être "comme celle de 2019, voire pire", s'est-il alarmé.

Selon des informations échangées entre médecins, dont APMnews a pu prendre connaissance, la crainte est de voir des évacuations partir de l'Ile-de-France jusque dans l'Est.

Ne pas laisser "le système s'effondrer"

Les conférences de présidents de CME de CHU et de CH ont lancé en fin de semaine dernière une enquête nationale sur la situation de la pédiatrie, a précisé Rémi Salomon.

"La région parisienne est un peu plus en difficulté que les autres, mais la pédiatrie en général est en très grande difficulté, je suis extrêmement inquiet", a-t-il alerté. Les préoccupations portent à la fois sur le contexte épidémique hivernal, "avec la crainte de ne pas pouvoir prendre en charge correctement, et c'est déjà le cas avec des situations où il y a des risques pour les enfants", et sur le fait "qu'un certain nombre de pédiatres hospitaliers jettent l'éponge".

Certaines équipes "sont à moins de la moitié de leurs effectifs", a-t-il constaté. "Quitter l'hôpital public est un arrache-coeur" mais certains s'y résignent, poussés par le découragement et l'épuisement.

La crise de la pédiatrie est "connue des autorités, mais aujourd'hui on ne voit pas le bout du tunnel", déplore-t-il.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 "ne prévoit rien sur la revalorisation de la permanence des soins, du travail de nuit, c'est très décourageant", a-t-il pointé. Pour le personnel médical et paramédical, il faudrait "payer cette contrainte", en pédiatrie comme pour l'ensemble de l'hôpital.

Si ce n'est pas le seul, "on ne nous donne pas ce levier qui nous permettrait de remonter la pente", regrette-t-il. "Une fois que les gens sont partis, c'est difficile de les faire revenir" et "ce qui se passe en ce moment a des conséquences pour l'avenir".

"Compte tenu de la gravité de la situation, il ne faut pas regarder à l'économie, ce n'est pas un bon calcul que de laisser le système s'effondrer", a alerté le président de la CME de l'AP-HP. A l'hôpital Necker, en neurochirurgie, "la moitié des lits sont fermés, on reporte une dizaine d'interventions lourdes toutes les semaines".

Avec une délégation de pédiatres représentant la discipline en région parisienne et au niveau national, il a rencontré François Braun et son cabinet mardi pour l'alerter de la situation, a-t-il rapporté.

"On va aller jusqu'où dans le rabotage de la qualité des soins?", s'est insurgé le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert-Debré, contacté par APMnews mercredi, jugeant que les déclarations de François Braun n'ont pas reflété la gravité de la situation. Pourtant, "le ministre m'a écouté", s'est-il étonné, relatant un temps d'échange avec lui à l'occasion de sa visite, ce dont il s'est d'ailleurs félicité.

Déplacer l'un des quatre Smur pédiatriques hors région signifie qu'il en manque un sur le territoire pendant plusieurs heures, qui pourrait faire défaut en cas de besoin d'interventions simultanées, a souligné Stéphane Dauger. Les transferts ont commencé "début septembre", avant la phase épidémique, a-t-il souligné, s'inquiétant de ce qu'il perçoit comme une forme de banalisation de la situation. Sans compter que les familles ne sont pas forcément en capacité de suivre leur enfant, faute de moyens ou d'essence actuellement.

La région est "complètement submergée", a-t-il témoigné. Sur les 20 lits de réanimation pédiatrique de l'établissement, "tous n'ont pas pu ouvrir en totalité au 1er septembre, c'est la première fois depuis que je suis chef de service [2006], on a réussi à les ouvrir lundi, et aujourd'hui on est à 18" en raison de l'absence d'un infirmier. Grâce à un renfort venu en heures supplémentaires, "on va pouvoir rouvrir cette nuit à 20. On est au taquet en permanence."

Ce week-end, un protocole a été établi au sein de l'AP-HP avec l'accord des collégiales pour que de "grands enfants ayant une pathologie connue" dans les services de réanimation adultes puissent être transférés dans ces services.

Les tensions qui se répètent chaque hiver sont le symptôme d'une crise qui s'est installée, estime Stéphane Dauger. Il pointe des sujets de rémunération -les infirmières puéricultrices ne sont pas bénéficiaires de la prime de soins critiques notamment-, d'organisation et de formation. "On demande à des personnels infirmiers, qui ne font plus de pédiatrie pendant leurs études, le 15 octobre quand on rouvre les unités de surveillance continue [USC] pour les épidémies, d'être compétents pour s'occuper d'un bébé de 15 jours, ce n'est pas entendable."

La réanimation pédiatrique, "qui n'existe qu'à l'hôpital public", n'est pas la seule affectée, a-t-il aussi fait observer. Des greffes de moelle, "chez les drépanocytaires, sont arrêtées à Robert-Debré faute de places" et alors que "le diabète explose en pédiatrie, on n'arrive plus à suivre".

Une réunion était organisée mercredi soir par le collectif Inter-hôpitaux, à laquelle la collégiale de pédiatrie d'Ile-de-France a été invitée, a-t-il précisé.



L'ARS décline un "plan d'action"

L'agence régionale de santé Ile-de-France a précisé à APMnews que "des réunions régionales et territoriales avec les acteurs de la ville, les établissements de santé publics et privés ont permis d'affiner l'état des lieux et de proposer des actions".

L'agence "a élaboré un plan d'action pour préparer le dispositif hivernal et soutenir les équipes hospitalières", a-t-elle expliqué. Il s'agit:

  • d'accroître le soutien de la médecine de ville (renforcement des permanences des soins ambulatoires, orientation dans le cadre des services d'accès aux soins -SAS- et réorientation au sein des urgences vers la médecine de ville)
  • de maintenir la cellule régionale d'appui à la recherche de places pour la bronchiolite "CRAB"
  • de renforcer la solidarité territoriale entre les établissements de santé franciliens
  • de "communiquer largement auprès du grand public, des professionnels et des parents pour que le recours aux urgences pédiatriques soit réservé aux situations qui le requièrent".

    Ce plan "a été présenté aux établissements franciliens et aux acteurs de la médecine de ville lors de réunions début octobre et certaines mesures seront déclinées dans les prochains jours au niveau territorial en concertation avec les délégations départementales".

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