Actualités de l'Urgence - APM

SÉCURITÉ DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ: YANNICK NEUDER PRÔNE UNE "TOLÉRANCE ZÉRO"
Dans la nuit de mercredi à jeudi, 14 soignants de l'Hôpital privé Pays de Savoie (groupe Ramsay Santé), à Annemasse, ont été agressés par un patient et son accompagnant, peu de temps après leur accueil. Sept d'entre eux ont subi des blessures, dont certains présentent des fractures, a révélé le lendemain le directeur général de Ramsay Santé, Pascal Roché (cf dépêche du 10/01/2025 à 11:03).
Dans un communiqué diffusé jeudi, l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a rappelé que début décembre 2024, à l'hôpital de Sallanches (Haute-Savoie), deux personnels soignants avaient été aussi "violemment agressés".
Elle a aussi souligné que des actes de violence avaient été perpétrés le lundi 6 janvier contre un véhicule du Smur appartenant au CH Annecy Genevois lors d'une intervention, et qu'une autre agression a eu lieu jeudi envers un professionnel de santé au centre hospitalier Alpes-Léman.
Yannick Neuder, qui a fait part de son "effroi" à la suite de l'agression de 14 soignants de l'Hôpital privé Pays de Savoie, s'est rendu en Haute-Savoie samedi matin.
Il est allé d'abord à l'Hôpital privé Pays de Savoie où il a rencontré la direction et les soignants du service d'urgence où a eu lieu l'agression.
Ensuite il s'est déplacé au centre hospitalier Alpes Léman (Chal) à Contamine-sur-Arve, où il a visité le service d'urgences puis a participé à une table ronde avec les équipes du Chal, du centre hospitalier Annecy Genevois (Change), des Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, de l'Hôpital privé Pays de Savoie, de la clinique générale et des Hôpitaux de Léman, du Samu et des ambulanciers, du service départemental d'incendie et de secours (Sdis), des forces de sécurité, de l'ARS et des parquets.
A l'issue de ce déplacement, dans un message posté sur les réseaux sociaux, le ministre a souligné qu'il était "essentiel" pour lui de se rendre auprès des professionnels de santé du service d'accueil des urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie, "victimes d'une violente agression cette semaine pour leur témoigner tout [son] soutien".
Il a précisé que lors de la table ronde, il a affirmé qu'il existait "une seule réponse" face aux violences: "la tolérance zéro".
Il a promis également de s'engager aux côtés des professionnels de santé "pour mettre en œuvre les dispositifs utiles pour [les] protéger", dont "le dépôt de plainte par l'établissement pour mettre en sécurité le professionnel agressé".
Il a aussi promis de mener une "discussion" avec ses homologues des ministères de l'intérieur et de la justice "pour avoir la capacité à condamner fermement et rapidement les agresseurs, notamment avec des peines planchers".
Yannick Neuder a aussi assuré que la sécurisation des bâtiments serait poursuivie.
Il s'est engagé à réunir "dans les 15 jours" le comité de suivi du plan pour la sécurité des professionnels de santé, pour faire un bilan des mesures mises en place et avancer sur celles sur lesquelles il s'est engagé devant les professionnels de santé lors de son déplacement.
En septembre 2023, l'ancienne ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé Agnès Firmin Le Bodo avait annoncé un plan visant à garantir la sécurité des professionnels de santé, dont la possibilité pour les directeurs d'établissements de santé de déposer plainte en cas de violences ou de menaces à l'encontre d'un agent (cf dépêche du 29/09/2023 à 14:11).
Le plan, qui concerne les établissements et les structures de ville, contenait 42 mesures, structurées en trois axes: "sensibiliser le public et former les soignants", "prévenir les violences et sécuriser l'exercice des professionnels" et "déclarer les violences et accompagner les victimes".
Le Chal attend un plus fort soutien de l'Etat
Interrogé par APMnews à la suite de la venue de Yannick Neuder au CH Alpes Léman, le directeur de l'établissement, Benoît Labrière, a déclaré que "les échanges ont été constructifs et marqués par une écoute attentive, malgré un contexte de forte pression sur les urgences".
"Les personnels souhaitent des mesures concrètes pour renforcer leur sécurité et répondre à l'afflux de patients, notamment psychiatriques", a-t-il précisé.
"Le Chal a déjà mis en place des dispositifs significatifs en adoptant un plan santé mentale ambitieux avec le recrutement d'infirmiers spécialisés en psychiatrie et en prévoyant des adaptations techniques de ses locaux, mais également en renforçant la sécurité avec la présence d'un agent de sécurité 24h sur 24, 7 jours sur 7, un agent d'accueil pour privilégier le dialogue et l'écoute avec les patients à l'entrée et une coopération accrue avec les forces de l'ordre", a-t-il détaillé, interrogé sur les mesures prises par l'établissement ces dernières années pour renforcer la sécurité de l'établissement.
"Toutefois, un soutien de l'Etat accru est indispensable pour consolider ces efforts et améliorer durablement les conditions de travail et d'accueil", a-t-il estimé.
Décision attendue lundi après-midi
Dans un communiqué diffusé samedi, rapporté par la presse locale, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Thonon-les-Bains, Xavier Goux-Thiercelin, est revenu sur les faits survenus à Annemasse la semaine dernière: "Le 8 janvier 2025 vers 23 heures, un individu, accompagné par son frère, s'est présenté aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie d'Annemasse pour être pris en charge à la suite de blessures intervenues dans le cadre de son travail. Selon les déclarations recueillies auprès des membres du personnel de l'hôpital, le frère du blessé mécontent des modalités et de la durée de prise en charge a alors invectivé une aide-soignante, l'a accusée gratuitement d'être en état d'ébriété et l'a bousculée. Une infirmière a demandé à l'intéressé de quitter la zone de soins, dans laquelle il était entré sans autorisation, ce qu'il a refusé de faire, tirant l'infirmière par les cheveux et la poussant au niveau des épaules. Des membres du personnel de l'hôpital, hors service, qui étaient sur place pour le repas de Noël, se sont alors interposés et ont reçu des coups et subi des violences de la part des deux individus".
Il a évoqué 13 victimes recensées parmi le personnel de l'hôpital, dont "12 qui se sont vu reconnaître des incapacités de travail comprises entre six et un jour, certaines d'entre elles ayant subi des violences physiques, d'autres un choc psychologique lors des faits".
Les deux frères se sont présentés d'eux-mêmes le jeudi 9 janvier au matin au commissariat d'Annemasse "pour se plaindre des conditions de leur admission à l'hôpital et d'un refus de soin et ont été placés en garde à vue", a souligné le procureur.
Ils ont contesté "la version des personnels de l'hôpital expliquant faire l'objet de fausses accusations", "critiqué les conditions de leur prise en charge au regard des blessures présentées par l'un d'entre eux" et affirmé que "le frère du blessé a été pris à partie après avoir fait remarquer à une soignante qu'elle sentait l'alcool". Ils ont assuré qu'ils avaient "été molestés par plusieurs personnes et n'avoir fait que se défendre", a ajouté le communiqué.
Les deux frères ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur garde à vue et doivent comparaître en audience immédiate ce lundi à partir de 14h, a annoncé le tribunal.
san/ab/APMnews
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Dans la nuit de mercredi à jeudi, 14 soignants de l'Hôpital privé Pays de Savoie (groupe Ramsay Santé), à Annemasse, ont été agressés par un patient et son accompagnant, peu de temps après leur accueil. Sept d'entre eux ont subi des blessures, dont certains présentent des fractures, a révélé le lendemain le directeur général de Ramsay Santé, Pascal Roché (cf dépêche du 10/01/2025 à 11:03).
Dans un communiqué diffusé jeudi, l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a rappelé que début décembre 2024, à l'hôpital de Sallanches (Haute-Savoie), deux personnels soignants avaient été aussi "violemment agressés".
Elle a aussi souligné que des actes de violence avaient été perpétrés le lundi 6 janvier contre un véhicule du Smur appartenant au CH Annecy Genevois lors d'une intervention, et qu'une autre agression a eu lieu jeudi envers un professionnel de santé au centre hospitalier Alpes-Léman.
Yannick Neuder, qui a fait part de son "effroi" à la suite de l'agression de 14 soignants de l'Hôpital privé Pays de Savoie, s'est rendu en Haute-Savoie samedi matin.
Il est allé d'abord à l'Hôpital privé Pays de Savoie où il a rencontré la direction et les soignants du service d'urgence où a eu lieu l'agression.
Ensuite il s'est déplacé au centre hospitalier Alpes Léman (Chal) à Contamine-sur-Arve, où il a visité le service d'urgences puis a participé à une table ronde avec les équipes du Chal, du centre hospitalier Annecy Genevois (Change), des Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc, de l'Hôpital privé Pays de Savoie, de la clinique générale et des Hôpitaux de Léman, du Samu et des ambulanciers, du service départemental d'incendie et de secours (Sdis), des forces de sécurité, de l'ARS et des parquets.
A l'issue de ce déplacement, dans un message posté sur les réseaux sociaux, le ministre a souligné qu'il était "essentiel" pour lui de se rendre auprès des professionnels de santé du service d'accueil des urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie, "victimes d'une violente agression cette semaine pour leur témoigner tout [son] soutien".
Il a précisé que lors de la table ronde, il a affirmé qu'il existait "une seule réponse" face aux violences: "la tolérance zéro".
Il a promis également de s'engager aux côtés des professionnels de santé "pour mettre en œuvre les dispositifs utiles pour [les] protéger", dont "le dépôt de plainte par l'établissement pour mettre en sécurité le professionnel agressé".
Il a aussi promis de mener une "discussion" avec ses homologues des ministères de l'intérieur et de la justice "pour avoir la capacité à condamner fermement et rapidement les agresseurs, notamment avec des peines planchers".
Yannick Neuder a aussi assuré que la sécurisation des bâtiments serait poursuivie.
Il s'est engagé à réunir "dans les 15 jours" le comité de suivi du plan pour la sécurité des professionnels de santé, pour faire un bilan des mesures mises en place et avancer sur celles sur lesquelles il s'est engagé devant les professionnels de santé lors de son déplacement.
En septembre 2023, l'ancienne ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé Agnès Firmin Le Bodo avait annoncé un plan visant à garantir la sécurité des professionnels de santé, dont la possibilité pour les directeurs d'établissements de santé de déposer plainte en cas de violences ou de menaces à l'encontre d'un agent (cf dépêche du 29/09/2023 à 14:11).
Le plan, qui concerne les établissements et les structures de ville, contenait 42 mesures, structurées en trois axes: "sensibiliser le public et former les soignants", "prévenir les violences et sécuriser l'exercice des professionnels" et "déclarer les violences et accompagner les victimes".
Le Chal attend un plus fort soutien de l'Etat
Interrogé par APMnews à la suite de la venue de Yannick Neuder au CH Alpes Léman, le directeur de l'établissement, Benoît Labrière, a déclaré que "les échanges ont été constructifs et marqués par une écoute attentive, malgré un contexte de forte pression sur les urgences".
"Les personnels souhaitent des mesures concrètes pour renforcer leur sécurité et répondre à l'afflux de patients, notamment psychiatriques", a-t-il précisé.
"Le Chal a déjà mis en place des dispositifs significatifs en adoptant un plan santé mentale ambitieux avec le recrutement d'infirmiers spécialisés en psychiatrie et en prévoyant des adaptations techniques de ses locaux, mais également en renforçant la sécurité avec la présence d'un agent de sécurité 24h sur 24, 7 jours sur 7, un agent d'accueil pour privilégier le dialogue et l'écoute avec les patients à l'entrée et une coopération accrue avec les forces de l'ordre", a-t-il détaillé, interrogé sur les mesures prises par l'établissement ces dernières années pour renforcer la sécurité de l'établissement.
"Toutefois, un soutien de l'Etat accru est indispensable pour consolider ces efforts et améliorer durablement les conditions de travail et d'accueil", a-t-il estimé.
Décision attendue lundi après-midi
Dans un communiqué diffusé samedi, rapporté par la presse locale, le procureur de la République du tribunal judiciaire de Thonon-les-Bains, Xavier Goux-Thiercelin, est revenu sur les faits survenus à Annemasse la semaine dernière: "Le 8 janvier 2025 vers 23 heures, un individu, accompagné par son frère, s'est présenté aux urgences de l'Hôpital privé Pays de Savoie d'Annemasse pour être pris en charge à la suite de blessures intervenues dans le cadre de son travail. Selon les déclarations recueillies auprès des membres du personnel de l'hôpital, le frère du blessé mécontent des modalités et de la durée de prise en charge a alors invectivé une aide-soignante, l'a accusée gratuitement d'être en état d'ébriété et l'a bousculée. Une infirmière a demandé à l'intéressé de quitter la zone de soins, dans laquelle il était entré sans autorisation, ce qu'il a refusé de faire, tirant l'infirmière par les cheveux et la poussant au niveau des épaules. Des membres du personnel de l'hôpital, hors service, qui étaient sur place pour le repas de Noël, se sont alors interposés et ont reçu des coups et subi des violences de la part des deux individus".
Il a évoqué 13 victimes recensées parmi le personnel de l'hôpital, dont "12 qui se sont vu reconnaître des incapacités de travail comprises entre six et un jour, certaines d'entre elles ayant subi des violences physiques, d'autres un choc psychologique lors des faits".
Les deux frères se sont présentés d'eux-mêmes le jeudi 9 janvier au matin au commissariat d'Annemasse "pour se plaindre des conditions de leur admission à l'hôpital et d'un refus de soin et ont été placés en garde à vue", a souligné le procureur.
Ils ont contesté "la version des personnels de l'hôpital expliquant faire l'objet de fausses accusations", "critiqué les conditions de leur prise en charge au regard des blessures présentées par l'un d'entre eux" et affirmé que "le frère du blessé a été pris à partie après avoir fait remarquer à une soignante qu'elle sentait l'alcool". Ils ont assuré qu'ils avaient "été molestés par plusieurs personnes et n'avoir fait que se défendre", a ajouté le communiqué.
Les deux frères ont été placés sous contrôle judiciaire à l'issue de leur garde à vue et doivent comparaître en audience immédiate ce lundi à partir de 14h, a annoncé le tribunal.
san/ab/APMnews