Actualités de l'Urgence - APM

20/09 2022
Retour

SEINE-ET-MARNE: AGNÈS FIRMIN LE BODO POSE LA PREMIÈRE PIERRE DU NOUVEL HÔPITAL DE MEAUX

(Par Caroline BESNIER, à Meaux)

MEAUX (Seine-et-Marne), 20 septembre 2022 (APMnews) - La ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a posé lundi la première pierre du nouvel hôpital de Meaux du Grand hôpital de l'Est francilien (Ghef), avec le maire LR de la ville, Jean-François Copé.

Agnès Firmin Le Bodo et Jean-François Copé posent la première pierre. Photo: Caroline Besnier/APMnews
Agnès Firmin Le Bodo et Jean-François Copé posent la première pierre. Photo: Caroline Besnier/APMnews

Il s'agit de l'opération phare du projet de reconstruction et de rénovation du site Saint-Faron à Meaux, pour lequel AIA Life Designers a été retenu en juin 2020 comme maître d'oeuvre (cf dépêche du 10/11/2020 à 19:06 et dépêche du 05/11/2021 à 17:47).

Le projet vise à désaffecter les bâtiments A (chirurgie, réanimation, hématologie clinique, bloc opératoire et urgences) et D (psychiatrie adulte) et à reconstruire un nouveau bâtiment de médecine, chirurgie et psychiatrie (MCP, plateau technique, urgences, imagerie, secteur interventionnel, soins critiques, chirurgie ambulatoire et hospitalisation en médecine, chirurgie et psychiatrie) à côté du B (services de médecine actuellement), qui sera, lui, reconfiguré en plateau ambulatoire.

"En 2021, les travaux préparatoires ont vu les services administratifs et techniques relocalisés pour libérer la grande surface", sur laquelle sera construit le nouveau bâtiment, a relaté le directeur du Ghef, Jean-Christophe Phelep.

A l'automne 2021, le calendrier tablait sur la réalisation de la phase 0 (stationnements provisoires et relocalisation sur le site de Meaux des bâtiments détruits) d'octobre à novembre 2021 puis de travaux préalables de démolition, dévoiement des réseaux et stationnements provisoires (phase 1) de janvier à juin 2022.

La construction des bâtiments énergies et MCP, dont la première pierre a été posée lundi, est prévue jusqu'en septembre 2024 (phase 2) et la restructuration lourde du bâtiment B et les stationnements définitifs (420 places) ainsi que les abords (phase 3) de septembre 2024 à décembre 2025, rappelle-t-on.

Jean-Christophe Phelep a souligné lundi l'importance de tenir le budget et les délais malgré le "contexte difficile", rappelant avoir refusé de reporter le concours d'architectes en pleine première vague de Covid-19 au premier semestre 2020, car tout retard risquait de "compromettre l'équilibre économique du projet".

De son côté, Jean-François Copé a expliqué avoir insisté pour que le projet n'aboutisse pas en 2028, comme initialement proposé, mais plutôt en 2025, soit juste avant les élections municipales de 2026.

Interrogé par APMnews sur une éventuelle hausse du coût du projet liée à l'augmentation des coûts des matériaux, le directeur a affirmé que l'enveloppe globale resterait autour de 170 millions d'euros (M€). Pour la maintenir sans modifier le capacitaire, des points techniques ont été revus, par exemple le type de matériaux utilisés pour des auvents.

Pour le bâtiment MCP, la surface dans oeuvre (SDO) sera de 33.000 m², les capacités de 407 lits d'hospitalisation et 18 places d'ambulatoire, avec 9 salles d'opération, rappelle-t-on. Pour la restructuration du bâtiment B, il est prévu 13.000 m² de SDO, 110 salles de consultations et 54 lits et places d'hospitalisation de jour.

"Amélioration de l'accueil, des conditions d'hospitalisation, renforcement de l'ambulatoire et meilleure qualité de vie au travail vont venir renforcer l'attractivité" de cet hôpital, a déclaré Agnès Firmin le Bodo, en saluant "ce projet qui apporte une réponse territoriale adaptée".

Elle a rappelé que l'agence régionale de santé (ARS) finançait à hauteur de 8 M€ le projet de psychiatrie dans le cadre de la reconstruction et que le Ghef bénéficiait aussi d'une enveloppe de 57 M€ pour les investissements du quotidien.

Un appel à projets pour la reconversion de l'emprise de deux hectares sur laquelle est situé le bâtiment A sera lancé cette semaine, "avec pour objectif notamment la construction d'un nouvel hôtel hospitalier et d'un nouvel internat", a annoncé le directeur.

"L'aboutissement d'un long processus"

Pour Jean-Christophe Phelep, la pose de la première pierre est l'"aboutissement d'un long processus".

Il a insisté sur l'importance dans ce projet de la fusion des quatre établissements qui composent le Ghef: les CH de Marne-la-Vallée/Jossigny, Meaux et Coulommiers au 1er janvier 2017, puis le CH de Jouarre au 1er janvier 2019 (cf dépêche du 26/07/2018 à 16:58).

Il a rappelé la situation "insatisfaisante" des locaux à Meaux et Coulommiers pour les patients et pour les professionnels, les "rumeurs" qui, en 2015, "mettaient en doute l'avenir même de l'hôpital" dans ces deux villes" ainsi que la crainte de voir le nouvel hôpital de Marne-la-Vallée, ouvert en 2012 à Jossigny, "absorber tout ou partie des services des deux autres établissements".

"Qui l'aurait cru, qui aurait misé un euro sur la possibilité de reconstruction de cet hôpital après la nomination par l'ARS en 2014 d'un directeur commun dont la lettre de mission était de réorganiser les trois hôpitaux du territoire?", a observé le président de la commission médicale d'établissement (CME) par intérim, Aziz Benyoussef.

"Avec le recul… la fusion était la solution", avec une réorganisation de l'offre hospitalière qui a permis d'"additionner les forces" et de "gommer les faiblesses", a-t-il ajouté.

Jean-François Copé a rendu hommage à l'ancien directeur général de l'ARS, Claude Evin, qui a lancé cette idée de fusion ayant conduit à une "inversion complète du raisonnement" et a pu se concrétiser après avoir "tordu quelques bras" et "forcé quelques passages", pour aboutir à une "culture Ghef".

Pour Jean-Christophe Phelep, la fusion, "placée sous le signe de l'entraide", a "permis de sauver et de maintenir l'offre de soins locale", avec actuellement une centaine de praticiens qui travaillent sur plusieurs sites du Ghef.

Il a salué l'effort de la communauté hospitalière meldoise qui, pour financer son nouvel hôpital, a dû accepter la fusion et se séparer au 1er janvier 2020 du site d'Orgemont dans le cadre d'un partenariat public-privé avec LNA Santé et la fondation La Renaissance sanitaire (LRS) (cf dépêche du 03/02/2020 à 18:20).

Il a aussi mis l'accent sur le soutien de l'ARS, en particulier de l'ancien directeur général Aurélien Rousseau et du maire de Meaux, sans l'appui duquel, en 2016, "le projet n'aurait pas pu être porté plus avant".

La fusion des établissements s'est construite "un peu dans la douleur mais l'important, c'est le résultat", a commenté Agnès Firmin Le Bodo.

Interpellée par le maire de Meaux sur la nécessité de s'appuyer sur les médecins de ville pour désengorger les urgences, avec par exemple la proposition de création par la communauté urbaine ou la ville d'un centre de soins non programmés, Agnès Firmin Le Bodo a observé qu'elle pourrait peut-être revenir avec la directrice générale de l'ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, lancer un "service d'accès aux soins" (SAS) pour permettre ce lien entre la ville et l'hôpital.

Toutefois, la faible démographie médicale en Seine-et-Marne a été soulignée à la fois par le maire de Meaux lors d'un point presse à l'issue de la pose de la première pierre et par la directrice générale de l'ARS, auprès d'APMnews. Amélie Verdier a observé qu'il faudrait se tourner également vers les professionnels de santé de ville.

Le président de la CME par intérim a par ailleurs insisté auprès de la ministre déléguée sur les difficultés liées aux ressources humaines et la nécessité de redonner de l'attractivité à l'hôpital (reconnaissance du travail par la rémunération et par la prise en compte de la pénibilité physique et psychique…). Tout en saluant les mesures prises qui vont dans "le bon sens", il a estimé néanmoins que "le signal doit être plus fort" pour "rattraper le retard et inverser la tendance".

Aziz Benyoussef a pris l'intérim de la CME du Ghef à compter du 1er septembre et jusqu'à l'élection d'un nouveau président de CME en décembre. Yannick Costa, qui était à la tête de l'instance, a décidé pour des raisons personnelles de laisser son poste, tout comme la présidence de la conférence des présidents de CME de CH d'Ile-de-France (cf dépêche du 15/09/2022 à 12:07).

cb/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

20/09 2022
Retour

SEINE-ET-MARNE: AGNÈS FIRMIN LE BODO POSE LA PREMIÈRE PIERRE DU NOUVEL HÔPITAL DE MEAUX

(Par Caroline BESNIER, à Meaux)

MEAUX (Seine-et-Marne), 20 septembre 2022 (APMnews) - La ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a posé lundi la première pierre du nouvel hôpital de Meaux du Grand hôpital de l'Est francilien (Ghef), avec le maire LR de la ville, Jean-François Copé.

Agnès Firmin Le Bodo et Jean-François Copé posent la première pierre. Photo: Caroline Besnier/APMnews
Agnès Firmin Le Bodo et Jean-François Copé posent la première pierre. Photo: Caroline Besnier/APMnews

Il s'agit de l'opération phare du projet de reconstruction et de rénovation du site Saint-Faron à Meaux, pour lequel AIA Life Designers a été retenu en juin 2020 comme maître d'oeuvre (cf dépêche du 10/11/2020 à 19:06 et dépêche du 05/11/2021 à 17:47).

Le projet vise à désaffecter les bâtiments A (chirurgie, réanimation, hématologie clinique, bloc opératoire et urgences) et D (psychiatrie adulte) et à reconstruire un nouveau bâtiment de médecine, chirurgie et psychiatrie (MCP, plateau technique, urgences, imagerie, secteur interventionnel, soins critiques, chirurgie ambulatoire et hospitalisation en médecine, chirurgie et psychiatrie) à côté du B (services de médecine actuellement), qui sera, lui, reconfiguré en plateau ambulatoire.

"En 2021, les travaux préparatoires ont vu les services administratifs et techniques relocalisés pour libérer la grande surface", sur laquelle sera construit le nouveau bâtiment, a relaté le directeur du Ghef, Jean-Christophe Phelep.

A l'automne 2021, le calendrier tablait sur la réalisation de la phase 0 (stationnements provisoires et relocalisation sur le site de Meaux des bâtiments détruits) d'octobre à novembre 2021 puis de travaux préalables de démolition, dévoiement des réseaux et stationnements provisoires (phase 1) de janvier à juin 2022.

La construction des bâtiments énergies et MCP, dont la première pierre a été posée lundi, est prévue jusqu'en septembre 2024 (phase 2) et la restructuration lourde du bâtiment B et les stationnements définitifs (420 places) ainsi que les abords (phase 3) de septembre 2024 à décembre 2025, rappelle-t-on.

Jean-Christophe Phelep a souligné lundi l'importance de tenir le budget et les délais malgré le "contexte difficile", rappelant avoir refusé de reporter le concours d'architectes en pleine première vague de Covid-19 au premier semestre 2020, car tout retard risquait de "compromettre l'équilibre économique du projet".

De son côté, Jean-François Copé a expliqué avoir insisté pour que le projet n'aboutisse pas en 2028, comme initialement proposé, mais plutôt en 2025, soit juste avant les élections municipales de 2026.

Interrogé par APMnews sur une éventuelle hausse du coût du projet liée à l'augmentation des coûts des matériaux, le directeur a affirmé que l'enveloppe globale resterait autour de 170 millions d'euros (M€). Pour la maintenir sans modifier le capacitaire, des points techniques ont été revus, par exemple le type de matériaux utilisés pour des auvents.

Pour le bâtiment MCP, la surface dans oeuvre (SDO) sera de 33.000 m², les capacités de 407 lits d'hospitalisation et 18 places d'ambulatoire, avec 9 salles d'opération, rappelle-t-on. Pour la restructuration du bâtiment B, il est prévu 13.000 m² de SDO, 110 salles de consultations et 54 lits et places d'hospitalisation de jour.

"Amélioration de l'accueil, des conditions d'hospitalisation, renforcement de l'ambulatoire et meilleure qualité de vie au travail vont venir renforcer l'attractivité" de cet hôpital, a déclaré Agnès Firmin le Bodo, en saluant "ce projet qui apporte une réponse territoriale adaptée".

Elle a rappelé que l'agence régionale de santé (ARS) finançait à hauteur de 8 M€ le projet de psychiatrie dans le cadre de la reconstruction et que le Ghef bénéficiait aussi d'une enveloppe de 57 M€ pour les investissements du quotidien.

Un appel à projets pour la reconversion de l'emprise de deux hectares sur laquelle est situé le bâtiment A sera lancé cette semaine, "avec pour objectif notamment la construction d'un nouvel hôtel hospitalier et d'un nouvel internat", a annoncé le directeur.

"L'aboutissement d'un long processus"

Pour Jean-Christophe Phelep, la pose de la première pierre est l'"aboutissement d'un long processus".

Il a insisté sur l'importance dans ce projet de la fusion des quatre établissements qui composent le Ghef: les CH de Marne-la-Vallée/Jossigny, Meaux et Coulommiers au 1er janvier 2017, puis le CH de Jouarre au 1er janvier 2019 (cf dépêche du 26/07/2018 à 16:58).

Il a rappelé la situation "insatisfaisante" des locaux à Meaux et Coulommiers pour les patients et pour les professionnels, les "rumeurs" qui, en 2015, "mettaient en doute l'avenir même de l'hôpital" dans ces deux villes" ainsi que la crainte de voir le nouvel hôpital de Marne-la-Vallée, ouvert en 2012 à Jossigny, "absorber tout ou partie des services des deux autres établissements".

"Qui l'aurait cru, qui aurait misé un euro sur la possibilité de reconstruction de cet hôpital après la nomination par l'ARS en 2014 d'un directeur commun dont la lettre de mission était de réorganiser les trois hôpitaux du territoire?", a observé le président de la commission médicale d'établissement (CME) par intérim, Aziz Benyoussef.

"Avec le recul… la fusion était la solution", avec une réorganisation de l'offre hospitalière qui a permis d'"additionner les forces" et de "gommer les faiblesses", a-t-il ajouté.

Jean-François Copé a rendu hommage à l'ancien directeur général de l'ARS, Claude Evin, qui a lancé cette idée de fusion ayant conduit à une "inversion complète du raisonnement" et a pu se concrétiser après avoir "tordu quelques bras" et "forcé quelques passages", pour aboutir à une "culture Ghef".

Pour Jean-Christophe Phelep, la fusion, "placée sous le signe de l'entraide", a "permis de sauver et de maintenir l'offre de soins locale", avec actuellement une centaine de praticiens qui travaillent sur plusieurs sites du Ghef.

Il a salué l'effort de la communauté hospitalière meldoise qui, pour financer son nouvel hôpital, a dû accepter la fusion et se séparer au 1er janvier 2020 du site d'Orgemont dans le cadre d'un partenariat public-privé avec LNA Santé et la fondation La Renaissance sanitaire (LRS) (cf dépêche du 03/02/2020 à 18:20).

Il a aussi mis l'accent sur le soutien de l'ARS, en particulier de l'ancien directeur général Aurélien Rousseau et du maire de Meaux, sans l'appui duquel, en 2016, "le projet n'aurait pas pu être porté plus avant".

La fusion des établissements s'est construite "un peu dans la douleur mais l'important, c'est le résultat", a commenté Agnès Firmin Le Bodo.

Interpellée par le maire de Meaux sur la nécessité de s'appuyer sur les médecins de ville pour désengorger les urgences, avec par exemple la proposition de création par la communauté urbaine ou la ville d'un centre de soins non programmés, Agnès Firmin Le Bodo a observé qu'elle pourrait peut-être revenir avec la directrice générale de l'ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, lancer un "service d'accès aux soins" (SAS) pour permettre ce lien entre la ville et l'hôpital.

Toutefois, la faible démographie médicale en Seine-et-Marne a été soulignée à la fois par le maire de Meaux lors d'un point presse à l'issue de la pose de la première pierre et par la directrice générale de l'ARS, auprès d'APMnews. Amélie Verdier a observé qu'il faudrait se tourner également vers les professionnels de santé de ville.

Le président de la CME par intérim a par ailleurs insisté auprès de la ministre déléguée sur les difficultés liées aux ressources humaines et la nécessité de redonner de l'attractivité à l'hôpital (reconnaissance du travail par la rémunération et par la prise en compte de la pénibilité physique et psychique…). Tout en saluant les mesures prises qui vont dans "le bon sens", il a estimé néanmoins que "le signal doit être plus fort" pour "rattraper le retard et inverser la tendance".

Aziz Benyoussef a pris l'intérim de la CME du Ghef à compter du 1er septembre et jusqu'à l'élection d'un nouveau président de CME en décembre. Yannick Costa, qui était à la tête de l'instance, a décidé pour des raisons personnelles de laisser son poste, tout comme la présidence de la conférence des présidents de CME de CH d'Ile-de-France (cf dépêche du 15/09/2022 à 12:07).

cb/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.