Actualités de l'Urgence - APM

07/06 2019
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SOINS DOULOUREUX: RECOURS INSUFFISANT AUX ANESTHÉSIQUES TOPIQUES PAR LES SMUR

PARIS, 7 juin 2019 (APMnews) - Les équipes des services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) utilisent de manière insuffisante les anesthésiques topiques en prévention de gestes douloureux réalisés lors de l'admission hospitalière, selon les résultats d'une enquête présentés vendredi au congrès Urgences à Paris.

Ces résultats proviennent d'une enquête nationale sur l'anticipation par les équipes de Smur des soins douloureux réalisés à l'admission hospitalière.

L'application d’un patch ou crème à 5% d'une association de lidocaïne et prilocaïne (type Emla*, Apsen) permet l'anesthésie topique de la peau et des muqueuses au-delà d'une heure de contact. L'utilisation précoce de ce type de dispositif par Smur peut prévenir des gestes douloureux réalisés dès l'admission hospitalière, rappellent Steven Lagadec du CH Sud francilien à Corbeil-Essonnes (Essonne) et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.

Pour évaluer la place et l'utilisation faite par les Smur de crème anesthésique dans une stratégie d'anticipation des douleurs iatrogènes, ils ont utilisé un questionnaire en ligne. L'analyse a porté sur 289 questionnaires provenant de 62 départements et renseignés par des infirmiers (23%), des infirmiers anesthésistes (3%), des médecins (63%) et des ambulanciers (11%) de Smur.

L'expérience des personnels était de moins de 5 ans (25%), de 5 à 10 ans (31%) et plus de 10 ans (44%).

Parmi les personnes interrogées, 39% déclaraient l'existence d'une procédure de gestion de la douleur et dans 9% des cas, l'utilisation de la crème Emla* en particulier était recommandée.

En outre, 29% déclaraient disposer d'une dotation spécifique en Emla* et parmi ceux-là, 35% déclaraient ne jamais l'utiliser, 37% l'utiliser au moins une fois par mois, 21% au moins une fois par semaine et 7% au moins une fois par jour.

Pourtant, 86% des personnes interrogées ont reconnu que cette crème anesthésique permettait d'anticiper les soins douloureux à l'admission hospitalière.

A l'exception de la coronarographie (16%), 77% des personnes déclaraient que l'admission vers un service hospitalier spécialisé n'influençait pas le choix d'utiliser la crème Emla*.

Les facteurs associés à une utilisation plus fréquente étaient la population pédiatrique (65%) et l'initiative paramédicale. L'ancienneté des personnels n'influençait pas la fréquence d'utilisation.

"Malgré une plus-value évidente pour nos patients et reconnue par les équipes, l'utilisation des anesthésiques topiques demeure peu répandue dans les procédures d'intervention des Smur", commentent les auteurs.

"Une réflexion plus globale avec les équipes et les services receveurs devrait permettre de préciser cette plus-value en tenant compte du type de patient, de la destination et du délai d'acheminement que cette dernière implique", ajoutent-ils.

ld/ab/APMnews

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SOINS DOULOUREUX: RECOURS INSUFFISANT AUX ANESTHÉSIQUES TOPIQUES PAR LES SMUR

PARIS, 7 juin 2019 (APMnews) - Les équipes des services mobiles d'urgence et de réanimation (Smur) utilisent de manière insuffisante les anesthésiques topiques en prévention de gestes douloureux réalisés lors de l'admission hospitalière, selon les résultats d'une enquête présentés vendredi au congrès Urgences à Paris.

Ces résultats proviennent d'une enquête nationale sur l'anticipation par les équipes de Smur des soins douloureux réalisés à l'admission hospitalière.

L'application d’un patch ou crème à 5% d'une association de lidocaïne et prilocaïne (type Emla*, Apsen) permet l'anesthésie topique de la peau et des muqueuses au-delà d'une heure de contact. L'utilisation précoce de ce type de dispositif par Smur peut prévenir des gestes douloureux réalisés dès l'admission hospitalière, rappellent Steven Lagadec du CH Sud francilien à Corbeil-Essonnes (Essonne) et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.

Pour évaluer la place et l'utilisation faite par les Smur de crème anesthésique dans une stratégie d'anticipation des douleurs iatrogènes, ils ont utilisé un questionnaire en ligne. L'analyse a porté sur 289 questionnaires provenant de 62 départements et renseignés par des infirmiers (23%), des infirmiers anesthésistes (3%), des médecins (63%) et des ambulanciers (11%) de Smur.

L'expérience des personnels était de moins de 5 ans (25%), de 5 à 10 ans (31%) et plus de 10 ans (44%).

Parmi les personnes interrogées, 39% déclaraient l'existence d'une procédure de gestion de la douleur et dans 9% des cas, l'utilisation de la crème Emla* en particulier était recommandée.

En outre, 29% déclaraient disposer d'une dotation spécifique en Emla* et parmi ceux-là, 35% déclaraient ne jamais l'utiliser, 37% l'utiliser au moins une fois par mois, 21% au moins une fois par semaine et 7% au moins une fois par jour.

Pourtant, 86% des personnes interrogées ont reconnu que cette crème anesthésique permettait d'anticiper les soins douloureux à l'admission hospitalière.

A l'exception de la coronarographie (16%), 77% des personnes déclaraient que l'admission vers un service hospitalier spécialisé n'influençait pas le choix d'utiliser la crème Emla*.

Les facteurs associés à une utilisation plus fréquente étaient la population pédiatrique (65%) et l'initiative paramédicale. L'ancienneté des personnels n'influençait pas la fréquence d'utilisation.

"Malgré une plus-value évidente pour nos patients et reconnue par les équipes, l'utilisation des anesthésiques topiques demeure peu répandue dans les procédures d'intervention des Smur", commentent les auteurs.

"Une réflexion plus globale avec les équipes et les services receveurs devrait permettre de préciser cette plus-value en tenant compte du type de patient, de la destination et du délai d'acheminement que cette dernière implique", ajoutent-ils.

ld/ab/APMnews

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