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16/03 2020
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SOS MÉDECINS LANCE UN "CRI D'ALARME" POUR L'ÉQUIPEMENT DES MÉDECINS LIBÉRAUX

PARIS, 16 mars 2020 (APMnews) - L'association de gardes libérales SOS Médecins a lancé lundi un "cri d'alarme" au chef de l'Etat sur le manque d'équipements de protection des médecins libéraux, dans un contexte de lutte contre la propagation du coronavirus Sars-CoV-2.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, avait annoncé vendredi des livraisons "immédiates", progressivement sur le territoire, de masques FFP2 pour les professionnels libéraux.

Dans un communiqué, SOS Médecins explique que ses 63 associations "effectuent actuellement plus de 15.000 actes quotidiens", pour l'essentiel "des visites à domicile, en forte demande compte tenu du confinement des patients à domicile" et qui "concernent en majorité des situations cliniques évoquant le Covid-19".

Mais "les médecins de SOS Médecins manquent cruellement des équipements élémentaires: masques chirurgicaux, masques FFP2, gants, sarraus, surblouses, gel hydro-alcoolique", déplore l'organisation.

"Nous avons adressé des demandes répétées et insistantes auprès du cabinet du ministre des solidarités et de la santé, des ARS et des préfectures. Chacun nous envoie vers l'autre", pointe SOS Médecins qui affirme n'obtenir qu'"au compte-goutte", que "quelques masques, souvent périmés, et en quantités ridiculement insuffisantes".

L'organisation annonce que plusieurs de ses médecins sont contaminés et certains hospitalisés. "D'autres se retirent de crainte de devenir porteurs du virus et d'infecter des patients ou leur famille", souligne-t-elle.

Les syndicats attendent toujours des moyens

Dans un communiqué diffusé lundi, le Syndicat des médecins libéraux (SML) s'est dit "en colère contre le gouvernement qui [...] néglige et méprise" les médecins et leur santé. "Hier, dans les bureaux de vote, chacun a pu constater que la rupture de solution hydro-alcoolique et de masques, notamment de masques FFP2, n’existait pas", a avancé le syndicat.

Alors que "depuis le 13 mars, le gouvernement assure que des masques vont être livrés aux médecins libéraux et à l’ensemble des soignants de première ligne", "rien n’arrive", observe le syndicat. Et cela, "y compris dans les zones où l’épidémie flambe, les médecins assument leur devoir en exposant leur santé. Ils travaillent sans masque et sans solution hydro-alcoolique".

Ils demandent que "les masques annoncés arrivent sans tarder et en quantité suffisante", que "les médecins puissent disposer des quantités de gels hydroalcoolique indispensables", et que "tous les masques, gants et bidons de gel hydro-alcoolique présents dans les mairies soient [...] réquisitionnés au profit des médecins libéraux".

Le nouveau syndicat de spécialistes libéraux Avenir Spé (cf dépêche du 14/01/2020 à 18:02), avec "l’ensemble des verticalités", appelle "tous les médecins spécialistes à ouvrir leur cabinet pour répondre à la population et surtout aux plus fragiles, porteurs de maladie chronique", a-t-il fait savoir dans un communiqué diffusé lundi.

Appelant à une "solidarité de tous les soignants", le syndicat note que "ces mesures ne pourront être mises en oeuvre que si des moyens de protection pour tous les soignants et tous les salariés de nos cabinets sont impérativement disponibles immédiatement".

Selon l'union syndicale Le Bloc, "force est de constater que sur l'ensemble du territoire et en particulier dans certaines régions fortement sollicitées, il manque de façon dramatique les matériels de base pour protéger les personnels soignants (respirateurs, masques chirurgicaux, masques FFP2, tenues de protection, solutions hydro-alcooliques)", a-t-elle regretté lundi dans un communiqué.

La nouvelle branche spécialiste de la Confédération des syndicats médicaux français, Les spécialistes-CSMF, a assuré de son côté que les médecins spécialistes ont "massivement" déprogrammé leur activité chirurgicale ou médicale non urgente et "poursuivent la prise en charge des urgences".

Le syndicat indique que les médecins spécialistes sont "très nombreux" à avoir transformé en téléconsultation les consultations physiques quand cela était possible, et à avoir mis en place "des mesures de protection pour les consultations physiques afin de protéger soignants, personnels des cabinets médicaux et patients".

"Malheureusement, il y a encore des difficultés d’approvisionnement en masques chirurgicaux et les masques FFP2 ne sont pas encore disponibles", alerte le syndicat, qui demande aux ARS "de mettre à disposition [des médecins], de toute urgence, les moyens de protection et les masques promis par le ministre de la santé".

Le Syndicat de la médecine générale (SMG) s'est inquiété, dans un communiqué publié lundi, "des difficultés de notre système de santé" à "faire face" à l'épidémie de coronavirus, rappelant que cette dernière "survient après des mois de grève de soignants hospitaliers".

Des autorisations d'exportation désormais nécessaires

La Commission européenne "a demandé à ce que les exportations d’équipements de protection individuelle (EPI) en dehors de l’Europe soient expressément autorisées par les États membres", a-t-elle annoncé dans un communiqué diffusé lundi, et ce, pour une période de "six semaines".

Ces mesures doivent viser à "garantir la disponibilité de ces équipements" au sein de l'Union Européenne (UE).

"L’autorisation d’exportation couvre les équipements tels que les masques, les lunettes de protection et les visières, les écrans faciaux, les équipements de protection bucco-nasale et les vêtements de protection", est-il précisé dans le communiqué.

"Aujourd’hui, c’est l’Italie qui a rapidement besoin de grandes quantités de produits médicaux. Mais dans quelques semaines, d’autres pays en auront besoin", a expliqué, dans le communiqué, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Même son de cloche chez Médecins sans frontières (MSF), qui "exhorte les Etats membres de l'UE à faire preuve de solidarité au-delà de leurs frontières nationales". L'ONG a commencé à travailler dans quatre hôpitaux du nord de l'Italie et y constate des "pénuries d'équipements de protection individuelle" de "plus en plus fréquentes".

"En ce moment de crise, aucun pays ne peut faire face ou produire seul le matériel dont il a besoin", estime l'ONG qui appelle à partager les ressources "pour lutter contre la pandémie là où elle sévit actuellement".

"Ces pénuries de matériel entretiennent l'épidémie et entravent la capacité à sauver des vies", observe MSF. Selon l'ONG, "près de 1.700 travailleurs de la santé, soit 8% du total des cas de Covid-19 en Italie, ont été infectés".

af-vg/ab/APMnews

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PARIS, 16 mars 2020 (APMnews) - L'association de gardes libérales SOS Médecins a lancé lundi un "cri d'alarme" au chef de l'Etat sur le manque d'équipements de protection des médecins libéraux, dans un contexte de lutte contre la propagation du coronavirus Sars-CoV-2.

Le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, avait annoncé vendredi des livraisons "immédiates", progressivement sur le territoire, de masques FFP2 pour les professionnels libéraux.

Dans un communiqué, SOS Médecins explique que ses 63 associations "effectuent actuellement plus de 15.000 actes quotidiens", pour l'essentiel "des visites à domicile, en forte demande compte tenu du confinement des patients à domicile" et qui "concernent en majorité des situations cliniques évoquant le Covid-19".

Mais "les médecins de SOS Médecins manquent cruellement des équipements élémentaires: masques chirurgicaux, masques FFP2, gants, sarraus, surblouses, gel hydro-alcoolique", déplore l'organisation.

"Nous avons adressé des demandes répétées et insistantes auprès du cabinet du ministre des solidarités et de la santé, des ARS et des préfectures. Chacun nous envoie vers l'autre", pointe SOS Médecins qui affirme n'obtenir qu'"au compte-goutte", que "quelques masques, souvent périmés, et en quantités ridiculement insuffisantes".

L'organisation annonce que plusieurs de ses médecins sont contaminés et certains hospitalisés. "D'autres se retirent de crainte de devenir porteurs du virus et d'infecter des patients ou leur famille", souligne-t-elle.

Les syndicats attendent toujours des moyens

Dans un communiqué diffusé lundi, le Syndicat des médecins libéraux (SML) s'est dit "en colère contre le gouvernement qui [...] néglige et méprise" les médecins et leur santé. "Hier, dans les bureaux de vote, chacun a pu constater que la rupture de solution hydro-alcoolique et de masques, notamment de masques FFP2, n’existait pas", a avancé le syndicat.

Alors que "depuis le 13 mars, le gouvernement assure que des masques vont être livrés aux médecins libéraux et à l’ensemble des soignants de première ligne", "rien n’arrive", observe le syndicat. Et cela, "y compris dans les zones où l’épidémie flambe, les médecins assument leur devoir en exposant leur santé. Ils travaillent sans masque et sans solution hydro-alcoolique".

Ils demandent que "les masques annoncés arrivent sans tarder et en quantité suffisante", que "les médecins puissent disposer des quantités de gels hydroalcoolique indispensables", et que "tous les masques, gants et bidons de gel hydro-alcoolique présents dans les mairies soient [...] réquisitionnés au profit des médecins libéraux".

Le nouveau syndicat de spécialistes libéraux Avenir Spé (cf dépêche du 14/01/2020 à 18:02), avec "l’ensemble des verticalités", appelle "tous les médecins spécialistes à ouvrir leur cabinet pour répondre à la population et surtout aux plus fragiles, porteurs de maladie chronique", a-t-il fait savoir dans un communiqué diffusé lundi.

Appelant à une "solidarité de tous les soignants", le syndicat note que "ces mesures ne pourront être mises en oeuvre que si des moyens de protection pour tous les soignants et tous les salariés de nos cabinets sont impérativement disponibles immédiatement".

Selon l'union syndicale Le Bloc, "force est de constater que sur l'ensemble du territoire et en particulier dans certaines régions fortement sollicitées, il manque de façon dramatique les matériels de base pour protéger les personnels soignants (respirateurs, masques chirurgicaux, masques FFP2, tenues de protection, solutions hydro-alcooliques)", a-t-elle regretté lundi dans un communiqué.

La nouvelle branche spécialiste de la Confédération des syndicats médicaux français, Les spécialistes-CSMF, a assuré de son côté que les médecins spécialistes ont "massivement" déprogrammé leur activité chirurgicale ou médicale non urgente et "poursuivent la prise en charge des urgences".

Le syndicat indique que les médecins spécialistes sont "très nombreux" à avoir transformé en téléconsultation les consultations physiques quand cela était possible, et à avoir mis en place "des mesures de protection pour les consultations physiques afin de protéger soignants, personnels des cabinets médicaux et patients".

"Malheureusement, il y a encore des difficultés d’approvisionnement en masques chirurgicaux et les masques FFP2 ne sont pas encore disponibles", alerte le syndicat, qui demande aux ARS "de mettre à disposition [des médecins], de toute urgence, les moyens de protection et les masques promis par le ministre de la santé".

Le Syndicat de la médecine générale (SMG) s'est inquiété, dans un communiqué publié lundi, "des difficultés de notre système de santé" à "faire face" à l'épidémie de coronavirus, rappelant que cette dernière "survient après des mois de grève de soignants hospitaliers".

Des autorisations d'exportation désormais nécessaires

La Commission européenne "a demandé à ce que les exportations d’équipements de protection individuelle (EPI) en dehors de l’Europe soient expressément autorisées par les États membres", a-t-elle annoncé dans un communiqué diffusé lundi, et ce, pour une période de "six semaines".

Ces mesures doivent viser à "garantir la disponibilité de ces équipements" au sein de l'Union Européenne (UE).

"L’autorisation d’exportation couvre les équipements tels que les masques, les lunettes de protection et les visières, les écrans faciaux, les équipements de protection bucco-nasale et les vêtements de protection", est-il précisé dans le communiqué.

"Aujourd’hui, c’est l’Italie qui a rapidement besoin de grandes quantités de produits médicaux. Mais dans quelques semaines, d’autres pays en auront besoin", a expliqué, dans le communiqué, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Même son de cloche chez Médecins sans frontières (MSF), qui "exhorte les Etats membres de l'UE à faire preuve de solidarité au-delà de leurs frontières nationales". L'ONG a commencé à travailler dans quatre hôpitaux du nord de l'Italie et y constate des "pénuries d'équipements de protection individuelle" de "plus en plus fréquentes".

"En ce moment de crise, aucun pays ne peut faire face ou produire seul le matériel dont il a besoin", estime l'ONG qui appelle à partager les ressources "pour lutter contre la pandémie là où elle sévit actuellement".

"Ces pénuries de matériel entretiennent l'épidémie et entravent la capacité à sauver des vies", observe MSF. Selon l'ONG, "près de 1.700 travailleurs de la santé, soit 8% du total des cas de Covid-19 en Italie, ont été infectés".

af-vg/ab/APMnews

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