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SOUTIEN DES REPRÉSENTANTS DE LA MÉDECINE D'URGENCE AU CHU DE CAEN, EN DIFFICULTÉ FAUTE D'INTERNES
La Société française de médecine d'urgence (SFMU), Samu-Urgences de France (SUdF), le Conseil national des universités (CNU), le Collège français de médecine d'Urgence (CFMU) et le Conseil national des universitaires de médecine d'urgence (Cnumu) indiquent avoir appris "avec stupéfaction" la décision prise par la faculté de Caen de supprimer les agréments pour tous les diplômes d'études spécialisées (DES) pour le stage aux urgences du CHU pour six mois ainsi que l'accès au stage pour les étudiants du deuxième cycle des études médicales.
Depuis lundi et pour tout le semestre qui commence, le CHU caennais n'est plus autorisé à accueillir des internes en médecine d'urgence, ni les internes de médecine générale faute de ressources humaines seniors pour bien les encadrer, rappelle-t-on (cf dépêche du 31/10/2025 à 13:27). La ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées, Stéphanie Rist, a annoncé avoir fait appel à la réserve sanitaire (cf dépêche du 04/11/2025 à 14:01).
"La pression des syndicats des internes pour obtenir cette décision, si elle peut se comprendre, ne s'accompagne malheureusement d'aucune solution pour l'avenir, qui semble ainsi fortement compromis", estiment ces organisations.
"C'est une décision sans précédent qui vient aggraver la situation des urgences de Caen, qui subissent déjà une pénurie majeure de personnel médical depuis deux ans, et qui obère significativement les possibilités de sortie de crise", ajoutent-elles.
"La politique de tolérance de l'ARS [agence régionale de santé] vis-à-vis des postes de praticiens cliniciens mis en place dans les CH [centres hospitaliers] périphériques alors qu'ils étaient absents au CHU a participé à la fuite d'un certain nombre de praticiens. L'insuffisance de participation des structures privées à l'hospitalisation de patients urgents a participé à l'encombrement des urgences du CHU par un nombre croissant de patients sur des lits brancards, dont on connaît pourtant le lien avéré avec une surmortalité", analysent les représentants de la médecine d'urgence.
Ils rappellent que ces difficultés aux urgences ne sont malheureusement pas isolées et les services d'urgence à gros volume d'activité, a fortiori ceux des CHU, "connaissent actuellement des tensions sans précédent sur les ressources médicales".
"L'augmentation d'activité, les difficultés croissantes sur l'aval des urgences, l'absence d'organisation des soins non programmés qui finissent aux urgences, le développement insuffisant des SAS [services d'accès aux soins], sont autant de raisons qui ne motivent plus les jeunes générations à rester dans ces grosses structures et font partir les plus anciens", écrivent-ils.
Les organisations rappellent aussi le "nombre insuffisant de jeunes médecins urgentistes formés chaque année qui ne compense pas les besoins sur les territoires et conduit à une inflation du temps additionnel et du nombre de nuits et de week-ends travaillés, voire à la fermeture de structures de médecine d'urgence".
"Malgré ces difficultés, les urgentistes continuent à assurer leur mission de formation et d'encadrement des étudiants du deuxième et [du] troisième cycle avec conviction comme c'était le cas à Caen jusqu'à présent", déclarent-elles.
Elles apportent "tout leur soutien aux équipes des urgences de Caen et espèrent qu'une issue favorable va être rapidement trouvée pour assurer les soins urgents aux patients du Calvados et que les étudiants vont rapidement à nouveau être accueillis".
Elles espèrent aussi que l'exemple de Caen permettra "une prise de conscience par les pouvoirs publics des difficultés que rencontrent les structures des urgences actuellement".
sl/nc/APMnews
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SOUTIEN DES REPRÉSENTANTS DE LA MÉDECINE D'URGENCE AU CHU DE CAEN, EN DIFFICULTÉ FAUTE D'INTERNES
La Société française de médecine d'urgence (SFMU), Samu-Urgences de France (SUdF), le Conseil national des universités (CNU), le Collège français de médecine d'Urgence (CFMU) et le Conseil national des universitaires de médecine d'urgence (Cnumu) indiquent avoir appris "avec stupéfaction" la décision prise par la faculté de Caen de supprimer les agréments pour tous les diplômes d'études spécialisées (DES) pour le stage aux urgences du CHU pour six mois ainsi que l'accès au stage pour les étudiants du deuxième cycle des études médicales.
Depuis lundi et pour tout le semestre qui commence, le CHU caennais n'est plus autorisé à accueillir des internes en médecine d'urgence, ni les internes de médecine générale faute de ressources humaines seniors pour bien les encadrer, rappelle-t-on (cf dépêche du 31/10/2025 à 13:27). La ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées, Stéphanie Rist, a annoncé avoir fait appel à la réserve sanitaire (cf dépêche du 04/11/2025 à 14:01).
"La pression des syndicats des internes pour obtenir cette décision, si elle peut se comprendre, ne s'accompagne malheureusement d'aucune solution pour l'avenir, qui semble ainsi fortement compromis", estiment ces organisations.
"C'est une décision sans précédent qui vient aggraver la situation des urgences de Caen, qui subissent déjà une pénurie majeure de personnel médical depuis deux ans, et qui obère significativement les possibilités de sortie de crise", ajoutent-elles.
"La politique de tolérance de l'ARS [agence régionale de santé] vis-à-vis des postes de praticiens cliniciens mis en place dans les CH [centres hospitaliers] périphériques alors qu'ils étaient absents au CHU a participé à la fuite d'un certain nombre de praticiens. L'insuffisance de participation des structures privées à l'hospitalisation de patients urgents a participé à l'encombrement des urgences du CHU par un nombre croissant de patients sur des lits brancards, dont on connaît pourtant le lien avéré avec une surmortalité", analysent les représentants de la médecine d'urgence.
Ils rappellent que ces difficultés aux urgences ne sont malheureusement pas isolées et les services d'urgence à gros volume d'activité, a fortiori ceux des CHU, "connaissent actuellement des tensions sans précédent sur les ressources médicales".
"L'augmentation d'activité, les difficultés croissantes sur l'aval des urgences, l'absence d'organisation des soins non programmés qui finissent aux urgences, le développement insuffisant des SAS [services d'accès aux soins], sont autant de raisons qui ne motivent plus les jeunes générations à rester dans ces grosses structures et font partir les plus anciens", écrivent-ils.
Les organisations rappellent aussi le "nombre insuffisant de jeunes médecins urgentistes formés chaque année qui ne compense pas les besoins sur les territoires et conduit à une inflation du temps additionnel et du nombre de nuits et de week-ends travaillés, voire à la fermeture de structures de médecine d'urgence".
"Malgré ces difficultés, les urgentistes continuent à assurer leur mission de formation et d'encadrement des étudiants du deuxième et [du] troisième cycle avec conviction comme c'était le cas à Caen jusqu'à présent", déclarent-elles.
Elles apportent "tout leur soutien aux équipes des urgences de Caen et espèrent qu'une issue favorable va être rapidement trouvée pour assurer les soins urgents aux patients du Calvados et que les étudiants vont rapidement à nouveau être accueillis".
Elles espèrent aussi que l'exemple de Caen permettra "une prise de conscience par les pouvoirs publics des difficultés que rencontrent les structures des urgences actuellement".
sl/nc/APMnews
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