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03/12 2020
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SPORTS D'HIVER: LE CHU DE GRENOBLE APPELLE À LA RAISON

GRENOBLE, 3 décembre 2020 (APMnews) - Les représentants du CHU de Grenoble ont appelé la population à la raison concernant les sports d'hiver, en particulier le ski, jeudi, lors d'une conférence de presse.

Lors de cette conférence de presse, la directrice générale, Monique Sorrentino, la présidente de la commission médicale d'établissement (CME), Marie-Thérèse Leccia, un médecin infectiologue, le Pr Olivier Epaulard, et le chef du Samu, Pr Guillaume Debaty, ont expliqué que malgré la nette diminution du taux d'incidence des cas positifs au Covid-19, la "circulation virale" restait importante, à un taux de 13% dans l'Isère.

Il s'agit du niveau qui était constaté dans ce département fin septembre, c'est-à-dire à une période où le nombre de patients Covid hospitalisés "augmentait" et où "nous alertions sur cette circulation virale", a souligné le Pr Leccia.

Le CHU prend toujours en charge environ 300 patients atteints du Covid-19 dont une soixantaine en réanimation ou en soins continus, a renchéri le Pr Epaulard.

"On a passé le pic il y a plus de 3 semaines [mais] la décrue des personnes hospitalisées est moins importante que la crue dans la mesure où les patients sont rarement hospitalisés pour des durées très brèves. Cela baisse mais pas si vite que cela", a -t-il insisté. "C'est pour cela qu'on recommence prudemment à faire d'autres activités."

Le CHU procède aussi toujours à de nouvelles admissions de patients Covid, a ajouté l'infectiologue.

"Nous restons à des taux d'occupation très importants, puisqu'ils s'élèvent entre 20% à 25% des hospitalisations, et sommes saturés", a renchéri Marie-Thérèse Leccia.

C'est pour cette raison que les représentants du CHU de Grenoble appellent la population à éviter les sports pouvant occasionner des accidents de traumatologie graves et donc des hospitalisations (VTT de descente, parapente...) et justifient la non-réouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski.

"Le problème serait de prendre en charge la traumatologie sévère liée aux accidents de montagne", a souligné la présidente de la CME. Si les stations de ski ouvrent leurs remontées mécaniques, cela veut dire qu'il faudra qu'on s'organise pour prendre en charge l'activité chirurgicale de la traumatologie sévère ainsi que la traumatologie bénigne, a-t-elle expliqué avec Monique Sorrentino. "Ce ne sera pas simple", a insisté le Pr Leccia.

"Beaucoup de territoires ne sont pas prêts à accueillir un flot de patients ayant des traumatismes liés aux sports d'hiver", a confirmé le Pr Epaulard.

Pour la directrice générale, "l'autre élément" à prendre en compte porte sur la "fatigue" des personnels hospitaliers. "Ils ont géré de façon parfaite la première vague, se sont à nouveau réadaptés pour la gestion de la deuxième vague et nous souhaitons impérativement qu'ils puissent prendre, comme tout le monde, leurs congés en fin d'année", a-t-elle déclaré.

"Nous serions dans d'immenses difficultés s'il fallait encore demander des efforts à nos personnels et éventuellement [leur faire] annuler leurs congés de fin d'année pour prendre en charge une activité dont on pourrait se passer", a-t-elle souligné.

Un troisième argument est à prendre en compte. "Nous essayons aussi de réorganiser nos activités comme avant et de reprogrammer celles qui avaient été déprogrammées", a rapporté Monique Sorrentino. Elle a aussi appelé à ne pas relâcher les gestes barrières d'une manière plus générale, notamment à l'occasion de la réouverture des commerces.

Un SAS déployé en 2021 dans l'Isère

Lors de ce point presse, les représentants du CHU se sont déclarés heureux que le projet de service d'accès aux soins (SAS) ait été sélectionné parmi les 22 projets pilotes annoncés en France dont 3 en Rhône-Alpes (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00).

"Il correspond à la mise en place progressive d'une collaboration sur l'ensemble du département de l'Isère avec l'ensemble des professionnels de santé pour améliorer l'accès aux soins", a souligné le Pr Debaty.

Ce projet "tombe à un moment clé et important pour nous puisqu'avec le Covid, nous avons bien commencé à travailler sur les organisations territoriales et la régulation des admissions non programmées avec les différentes cliniques et la médecine de ville et nous avons aussi commencé à développer l'accès aux spécialistes, médicaux et chirurgicaux au moment de la première vague", a souligné la présidente de la CME, pour qui le projet de SAS va "conforter" toutes ces initiatives.

En attendant la mise en oeuvre du projet, en partenariat avec la médecine de ville, le Samu de Grenoble va lancer la semaine prochaine deux unités médicales mobiles qui se rendront au chevet de personnes dépendantes, ne pouvant donc se déplacer, pour faire des consultations à domicile.

Cette démarche, pour le moment "essentiellement en lien avec le Covid", vise à faciliter l'accès aux soins des personnes dépendantes ou n'ayant pas de médecin traitant, leur éviter une hospitalisation qui ne serait pas utile et à mettre en place un suivi avec d'autres services, par exemple de soins à domicile, a expliqué Guillaume Debaty.

Les médecins généralistes volontaires partent avec un véhicule équipé, a ajouté le Pr Leccia.

Il s'agit d'une expérimentation soutenue par l'agence régionale de santé (ARS), la région et la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et à laquelle SOS Médecins va aussi participer, ont-ils précisé.

san/nc/APMnews

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GRENOBLE, 3 décembre 2020 (APMnews) - Les représentants du CHU de Grenoble ont appelé la population à la raison concernant les sports d'hiver, en particulier le ski, jeudi, lors d'une conférence de presse.

Lors de cette conférence de presse, la directrice générale, Monique Sorrentino, la présidente de la commission médicale d'établissement (CME), Marie-Thérèse Leccia, un médecin infectiologue, le Pr Olivier Epaulard, et le chef du Samu, Pr Guillaume Debaty, ont expliqué que malgré la nette diminution du taux d'incidence des cas positifs au Covid-19, la "circulation virale" restait importante, à un taux de 13% dans l'Isère.

Il s'agit du niveau qui était constaté dans ce département fin septembre, c'est-à-dire à une période où le nombre de patients Covid hospitalisés "augmentait" et où "nous alertions sur cette circulation virale", a souligné le Pr Leccia.

Le CHU prend toujours en charge environ 300 patients atteints du Covid-19 dont une soixantaine en réanimation ou en soins continus, a renchéri le Pr Epaulard.

"On a passé le pic il y a plus de 3 semaines [mais] la décrue des personnes hospitalisées est moins importante que la crue dans la mesure où les patients sont rarement hospitalisés pour des durées très brèves. Cela baisse mais pas si vite que cela", a -t-il insisté. "C'est pour cela qu'on recommence prudemment à faire d'autres activités."

Le CHU procède aussi toujours à de nouvelles admissions de patients Covid, a ajouté l'infectiologue.

"Nous restons à des taux d'occupation très importants, puisqu'ils s'élèvent entre 20% à 25% des hospitalisations, et sommes saturés", a renchéri Marie-Thérèse Leccia.

C'est pour cette raison que les représentants du CHU de Grenoble appellent la population à éviter les sports pouvant occasionner des accidents de traumatologie graves et donc des hospitalisations (VTT de descente, parapente...) et justifient la non-réouverture des remontées mécaniques dans les stations de ski.

"Le problème serait de prendre en charge la traumatologie sévère liée aux accidents de montagne", a souligné la présidente de la CME. Si les stations de ski ouvrent leurs remontées mécaniques, cela veut dire qu'il faudra qu'on s'organise pour prendre en charge l'activité chirurgicale de la traumatologie sévère ainsi que la traumatologie bénigne, a-t-elle expliqué avec Monique Sorrentino. "Ce ne sera pas simple", a insisté le Pr Leccia.

"Beaucoup de territoires ne sont pas prêts à accueillir un flot de patients ayant des traumatismes liés aux sports d'hiver", a confirmé le Pr Epaulard.

Pour la directrice générale, "l'autre élément" à prendre en compte porte sur la "fatigue" des personnels hospitaliers. "Ils ont géré de façon parfaite la première vague, se sont à nouveau réadaptés pour la gestion de la deuxième vague et nous souhaitons impérativement qu'ils puissent prendre, comme tout le monde, leurs congés en fin d'année", a-t-elle déclaré.

"Nous serions dans d'immenses difficultés s'il fallait encore demander des efforts à nos personnels et éventuellement [leur faire] annuler leurs congés de fin d'année pour prendre en charge une activité dont on pourrait se passer", a-t-elle souligné.

Un troisième argument est à prendre en compte. "Nous essayons aussi de réorganiser nos activités comme avant et de reprogrammer celles qui avaient été déprogrammées", a rapporté Monique Sorrentino. Elle a aussi appelé à ne pas relâcher les gestes barrières d'une manière plus générale, notamment à l'occasion de la réouverture des commerces.

Un SAS déployé en 2021 dans l'Isère

Lors de ce point presse, les représentants du CHU se sont déclarés heureux que le projet de service d'accès aux soins (SAS) ait été sélectionné parmi les 22 projets pilotes annoncés en France dont 3 en Rhône-Alpes (cf dépêche du 23/11/2020 à 14:00).

"Il correspond à la mise en place progressive d'une collaboration sur l'ensemble du département de l'Isère avec l'ensemble des professionnels de santé pour améliorer l'accès aux soins", a souligné le Pr Debaty.

Ce projet "tombe à un moment clé et important pour nous puisqu'avec le Covid, nous avons bien commencé à travailler sur les organisations territoriales et la régulation des admissions non programmées avec les différentes cliniques et la médecine de ville et nous avons aussi commencé à développer l'accès aux spécialistes, médicaux et chirurgicaux au moment de la première vague", a souligné la présidente de la CME, pour qui le projet de SAS va "conforter" toutes ces initiatives.

En attendant la mise en oeuvre du projet, en partenariat avec la médecine de ville, le Samu de Grenoble va lancer la semaine prochaine deux unités médicales mobiles qui se rendront au chevet de personnes dépendantes, ne pouvant donc se déplacer, pour faire des consultations à domicile.

Cette démarche, pour le moment "essentiellement en lien avec le Covid", vise à faciliter l'accès aux soins des personnes dépendantes ou n'ayant pas de médecin traitant, leur éviter une hospitalisation qui ne serait pas utile et à mettre en place un suivi avec d'autres services, par exemple de soins à domicile, a expliqué Guillaume Debaty.

Les médecins généralistes volontaires partent avec un véhicule équipé, a ajouté le Pr Leccia.

Il s'agit d'une expérimentation soutenue par l'agence régionale de santé (ARS), la région et la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) et à laquelle SOS Médecins va aussi participer, ont-ils précisé.

san/nc/APMnews

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