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29/10 2016
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SYMPTÔMES CORONAIRES ATYPIQUES: LE SCANNER BONNE ALTERNATIVE À L'ANGIOGRAPHIE INVASIVE D'EMBLÉE (ESSAI RANDOMISÉ)

LONDRES, 28 octobre 2016 (APM) - Le scanner est une bonne alternative à l'angiographie invasive d'emblée chez les patients présentant des symptômes atypiques suggérant une maladie coronaire et éligibles à une angiographie coronaire, selon une étude randomisée allemande publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

L'angiographie coronaire invasive, par cathétérisation, est l'examen standard pour le diagnostic de la maladie coronaire et permet, en outre, une intervention thérapeutique immédiate. Mais dans la plupart des cas l'intervention thérapeutique n'est pas indiquée, l'examen ayant montré l'absence de sténose obstructive.

Le scanner constitue le test non invasif le plus fiable pour le diagnostic de la maladie coronaire. Son intérêt principal serait d'éviter une angiographie invasive en écartant une maladie obstructive chez les patients à risque faible à intermédiaire du fait d'une présentation atypique, soulignent Marc Dewey de l'hôpital universitaire de la Charité à Berlin et ses collègues. Aucune étude randomisée n'a comparé l'efficacité des deux techniques, notent-ils.

Dans l'essai CAD-MAN, ils ont randomisé 340 patients chez qui une maladie coronaire était suspectée, avec une indication clinique d'angiographie coronaire sur la base d'un angor ou d'une douleur thoracique atypique, entre la réalisation d'un scanner et d'une angiographie coronaire invasive d'emblée.

Le scanner a significativement réduit le recours à l'angiographie invasive, seuls 14% des patients ayant finalement nécessité cet examen. En outre, le scanner a permis d'améliorer le rendement diagnostique de l'angiographie invasive, puisqu'un diagnostic de maladie coronaire a été posé chez 75% des patients dans le groupe scanner, contre 15% dans le groupe angiographie invasive d'emblée.

Les complications procédurales majeures n'étaient pas significativement différentes entre les deux groupes (0,3%), tandis que les complications procédurales mineures étaient significativement moins fréquentes dans le groupe scanner (3,6% contre 10,5%).

En outre, la durée de séjour médiane a été significativement réduite dans le groupe scanner (30 heures contre 53 heures).

L'exposition globale aux rayonnements était similaire dans les deux groupes.

Après un suivi médian de 3,3 ans, des évènements cardiovasculaires indésirables majeurs sont survenus chez 4,2% des patients dans le groupe scanner et 3,7% dans le groupe angiographie invasive, une différence non statistiquement significative.

Les auteurs soulignent que cette étude a été réalisée dans un seul centre et que les performances du scanner pourraient donc être différentes en pratique clinique de routine.

Sur la base de cet essai, une étude internationale a été mise en place, DISHARGE, dans 16 pays européen, visant à déterminer pour quels patients ayant une suspicion de maladie coronaire d'après une douleur thoracique stable, le scanner cardiaque ou la cathétérisation est l'approche la plus adaptée, note-t-on. Lancé en février 2014, l'essai doit durer cinq ans.

(BMJ, publication en ligne du 25 octobre)

cd/sl/APM

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SYMPTÔMES CORONAIRES ATYPIQUES: LE SCANNER BONNE ALTERNATIVE À L'ANGIOGRAPHIE INVASIVE D'EMBLÉE (ESSAI RANDOMISÉ)

LONDRES, 28 octobre 2016 (APM) - Le scanner est une bonne alternative à l'angiographie invasive d'emblée chez les patients présentant des symptômes atypiques suggérant une maladie coronaire et éligibles à une angiographie coronaire, selon une étude randomisée allemande publiée dans le British Medical Journal (BMJ).

L'angiographie coronaire invasive, par cathétérisation, est l'examen standard pour le diagnostic de la maladie coronaire et permet, en outre, une intervention thérapeutique immédiate. Mais dans la plupart des cas l'intervention thérapeutique n'est pas indiquée, l'examen ayant montré l'absence de sténose obstructive.

Le scanner constitue le test non invasif le plus fiable pour le diagnostic de la maladie coronaire. Son intérêt principal serait d'éviter une angiographie invasive en écartant une maladie obstructive chez les patients à risque faible à intermédiaire du fait d'une présentation atypique, soulignent Marc Dewey de l'hôpital universitaire de la Charité à Berlin et ses collègues. Aucune étude randomisée n'a comparé l'efficacité des deux techniques, notent-ils.

Dans l'essai CAD-MAN, ils ont randomisé 340 patients chez qui une maladie coronaire était suspectée, avec une indication clinique d'angiographie coronaire sur la base d'un angor ou d'une douleur thoracique atypique, entre la réalisation d'un scanner et d'une angiographie coronaire invasive d'emblée.

Le scanner a significativement réduit le recours à l'angiographie invasive, seuls 14% des patients ayant finalement nécessité cet examen. En outre, le scanner a permis d'améliorer le rendement diagnostique de l'angiographie invasive, puisqu'un diagnostic de maladie coronaire a été posé chez 75% des patients dans le groupe scanner, contre 15% dans le groupe angiographie invasive d'emblée.

Les complications procédurales majeures n'étaient pas significativement différentes entre les deux groupes (0,3%), tandis que les complications procédurales mineures étaient significativement moins fréquentes dans le groupe scanner (3,6% contre 10,5%).

En outre, la durée de séjour médiane a été significativement réduite dans le groupe scanner (30 heures contre 53 heures).

L'exposition globale aux rayonnements était similaire dans les deux groupes.

Après un suivi médian de 3,3 ans, des évènements cardiovasculaires indésirables majeurs sont survenus chez 4,2% des patients dans le groupe scanner et 3,7% dans le groupe angiographie invasive, une différence non statistiquement significative.

Les auteurs soulignent que cette étude a été réalisée dans un seul centre et que les performances du scanner pourraient donc être différentes en pratique clinique de routine.

Sur la base de cet essai, une étude internationale a été mise en place, DISHARGE, dans 16 pays européen, visant à déterminer pour quels patients ayant une suspicion de maladie coronaire d'après une douleur thoracique stable, le scanner cardiaque ou la cathétérisation est l'approche la plus adaptée, note-t-on. Lancé en février 2014, l'essai doit durer cinq ans.

(BMJ, publication en ligne du 25 octobre)

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