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SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES: UNE POLYTHÉRAPIE ASSOCIÉE À UNE PLUS GRANDE SÉVÉRITÉ
Le syndrome malin des neuroleptiques est un effet indésirable grave des neuroleptiques ou antipsychotiques, caractérisé par une rigidité musculaire, une altération de l'état mental, une fièvre et un dysfonctionnement du système nerveux autonome. C'est un effet indésirable rare mais potentiellement fatal, rappellent le Dr Daniel Guinart et ses collègues du Zucker Hillside Hospital à New York dans le résumé de leur poster.
Ils se sont intéressés à ce syndrome associé à une polythérapie d'antipsychotiques. Il est fréquent d'associer plusieurs antipsychotiques dans le traitement de la schizophrénie mais on ignore si la présentation clinique de ce syndrome diffère par rapport à ce qui est observé avec un seul médicament.
Pour leur étude, deux chercheurs ont réalisé de manière indépendante une revue systématique de la littérature puis une méta-analyse des données individuelles des cas publiés de syndrome malin des neuroleptiques jusqu'en septembre 2017, survenant chez des patients adultes.
Parmi 710 cas décrits, 55,5% ont été rapportés avec un seul antipsychotique et 45,5% avec au moins deux.
Les différences statistiquement significatives observées entre les deux groupes étaient une durée du syndrome plus longue chez les patients ayant eu une polythérapie, de 1,7 semaine, contre 1,4 semaine pour ceux sous monothérapie.
De même, les patients ayant eu plusieurs antipsychotiques ont été hospitalisés plus longtemps pour leur syndrome malin des neuroleptiques que ceux en ayant eu un seul, de respectivement 5 et 3 semaines.
Enfin, la polythérapie était associée à un taux plus élevé de patients nécessitant une prise en charge en réanimation, de 23,4% contre 14,5%.
Le taux de mortalité associée au syndrome malin des neuroleptiques était plus élevé chez les patients sous polythérapie que ceux sous monothérapie, de respectivement 9,2% et 6,6% mais la différence n'était pas statistiquement significative.
La présence et la sévérité des symptômes de syndrome malin des neuroleptiques étaient pour la plupart similaires entre les deux groupes, selon l'évaluation faite par les investigateurs à partir de l'échelle de Yacoub. Les interventions et la récupération étaient comparables pour les deux groupes.
Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient similaires en termes d'âge, de sexe, d'ancienneté de la maladie, de comorbidités physiques et psychiatriques. Il y avait davantage de patients d'origine caucasienne, européens et américains sous monothérapie.
Ces données montrent que, globalement, le syndrome malin des neuroleptiques est comparable lorsqu'il survient avec un seul antipsychotiques ou avec plusieurs. Mais la plus longue durée d'hospitalisation et le plus grand recours à la réanimation observés chez les patients traités par plusieurs antipsychotiques suggèrent qu'ils ont un syndrome plus sévère.
La polythérapie ne semble toutefois pas modifier la présentation clinique du syndrome ou aggraver son évolution.
ld/eh/APMnews
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SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES: UNE POLYTHÉRAPIE ASSOCIÉE À UNE PLUS GRANDE SÉVÉRITÉ
Le syndrome malin des neuroleptiques est un effet indésirable grave des neuroleptiques ou antipsychotiques, caractérisé par une rigidité musculaire, une altération de l'état mental, une fièvre et un dysfonctionnement du système nerveux autonome. C'est un effet indésirable rare mais potentiellement fatal, rappellent le Dr Daniel Guinart et ses collègues du Zucker Hillside Hospital à New York dans le résumé de leur poster.
Ils se sont intéressés à ce syndrome associé à une polythérapie d'antipsychotiques. Il est fréquent d'associer plusieurs antipsychotiques dans le traitement de la schizophrénie mais on ignore si la présentation clinique de ce syndrome diffère par rapport à ce qui est observé avec un seul médicament.
Pour leur étude, deux chercheurs ont réalisé de manière indépendante une revue systématique de la littérature puis une méta-analyse des données individuelles des cas publiés de syndrome malin des neuroleptiques jusqu'en septembre 2017, survenant chez des patients adultes.
Parmi 710 cas décrits, 55,5% ont été rapportés avec un seul antipsychotique et 45,5% avec au moins deux.
Les différences statistiquement significatives observées entre les deux groupes étaient une durée du syndrome plus longue chez les patients ayant eu une polythérapie, de 1,7 semaine, contre 1,4 semaine pour ceux sous monothérapie.
De même, les patients ayant eu plusieurs antipsychotiques ont été hospitalisés plus longtemps pour leur syndrome malin des neuroleptiques que ceux en ayant eu un seul, de respectivement 5 et 3 semaines.
Enfin, la polythérapie était associée à un taux plus élevé de patients nécessitant une prise en charge en réanimation, de 23,4% contre 14,5%.
Le taux de mortalité associée au syndrome malin des neuroleptiques était plus élevé chez les patients sous polythérapie que ceux sous monothérapie, de respectivement 9,2% et 6,6% mais la différence n'était pas statistiquement significative.
La présence et la sévérité des symptômes de syndrome malin des neuroleptiques étaient pour la plupart similaires entre les deux groupes, selon l'évaluation faite par les investigateurs à partir de l'échelle de Yacoub. Les interventions et la récupération étaient comparables pour les deux groupes.
Les caractéristiques des patients des deux groupes étaient similaires en termes d'âge, de sexe, d'ancienneté de la maladie, de comorbidités physiques et psychiatriques. Il y avait davantage de patients d'origine caucasienne, européens et américains sous monothérapie.
Ces données montrent que, globalement, le syndrome malin des neuroleptiques est comparable lorsqu'il survient avec un seul antipsychotiques ou avec plusieurs. Mais la plus longue durée d'hospitalisation et le plus grand recours à la réanimation observés chez les patients traités par plusieurs antipsychotiques suggèrent qu'ils ont un syndrome plus sévère.
La polythérapie ne semble toutefois pas modifier la présentation clinique du syndrome ou aggraver son évolution.
ld/eh/APMnews