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02/03 2022
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TÉLÉRADIOLOGIE: IMADIS OUVRE DEUX NOUVEAUX CENTRES DE GARDE

(Par Geneviève DE LACOUR, à Lyon)

LYON, 2 mars 2022 (APMnews) - L'entreprise lyonnaise Imadis, spécialisée dans la radiologie à distance des urgences, s'apprête à ouvrir deux nouveaux centres de garde, à Clermont-Ferrand et Dijon, venant compléter les cinq déjà présents sur le territoire, qui travaillent pour une centaine d'établissements.

"Nous avons pris modèle sur le Samu et leurs salles de régulation", a expliqué Vivien Thomson, président et cofondateur d'Imadis, lors d'une conférence de presse organisée mardi à Lyon. L'entreprise, cofondée en 2008 par cinq radiologues diplômés de la faculté de Lyon, compte 114 médecins associés et emploie aujourd'hui 300 radiologues qui assurent des gardes de nuit deux à trois fois par mois.

"Lorsque le patient arrive aux urgences d'un établissement, il est pris en charge par un médecin et dans 40% des cas, une imagerie sera réalisée. L'urgentiste formule alors une demande sur le portail de téléradiologie d'Imadis, demande qui sera ensuite validée chez nous par un radiologue régulateur avant d'établir un protocole de prise en charge", a-t-il complété.

Crédit: Imadis
Crédit: Imadis

"Les images médicales nous parviennent en une à deux minutes. Une petite quinzaine de radiologues répartis sur les cinq centres d'Imadis vont prendre en charge les différentes demandes. Nous sommes en moyenne sur un temps de prise en charge de 16 minutes, entre le moment où l'image est reçue et celui où le résultat est communiqué. Et pour les AVC, il s'agit de neuf minutes", a précisé le radiologue.

Au total, 300 médecins radiologues participent aux gardes et 114 radiologues sont associés à l'entreprise. "Ils participent à l'encadrement, à la formation mais aussi au développement de notre pôle scientifique", a-t-il ajouté. Trois radiologues assurent les gardes en journée tandis qu'une quinzaine restent sur le pont pendant la nuit.

Près d'un million d'examens ont été réalisés depuis 2009. En semaine, plus de 750 patients par jour sont pris en charge. Le week-end, il s'agit de 950 patients quotidiens. "En 2021, une centaine de médecins ont été recrutés", a précisé Vivien Thomson. Et "en 2022, nous espérons recruter 80 nouveaux médecins".

A ce jour, l'entreprise lyonnaise travaille pour une centaine d'établissements de santé, "essentiellement publics", a fait remarquer le président d'Imadis. "Il y a 10 ans, nous étions sollicités par des hôpitaux en crise. Aujourd'hui, de gros établissements nous ont rejoints, comme le centre hospitalier (CH) de Chambéry, mais aussi les CH d'Annecy, Valence, Mulhouse, Vannes ou encore Lorient".

Cette solution permet aux hôpitaux d'externaliser la gestion des "urgences de la nuit profonde", c’est-à-dire après minuit. Si c'est "une solution pour les petits établissements en difficulté", pour "les plus gros, il s'agit plutôt d'une vraie stratégie d'externalisation de ses services".

"Tous les établissements publics de La Réunion, dont le CHU de Saint-Denis, font appel à nous ainsi que ceux de Mayotte."

En 2018, Imadis, avec l'éditeur Deeplink Medical (portail de téléradiologie), ont été référencés par la centrale d'achats publics Resah (cf dépêche du 23/01/2019 à 16:28).

Recruter, objectif clé

"Pour recruter les radiologues, nous misons sur ce qui les motive le plus: le travail d'équipe, les conditions de travail que nous souhaitons les meilleures possibles. Et bien sûr la rémunération", a souligné le cofondateur d'Imadis.

Au centre de garde de Lyon, les réfrigérateurs sont remplis, les barres chocolatées et les sucettes sont mises à disposition des médecins. Des chambres ont été aménagées pour que les radiologues puissent se reposer à la fin de leur garde. Tout est fait pour "rendre les conditions de travail optimales", a expliqué Vivien Thomson.

Quant au salaire, "nous les payons environ le double de la rémunération classique d'une garde à l'hôpital". Et si les radiologues n'assurent que deux à trois gardes de nuit par mois, c'est parce qu'il leur est interdit de travailler à 100% pour Imadis. "C'est inscrit dans les statuts de l'entreprise. Et d'ailleurs ce n'est pas recommandé par les sociétés savantes. Il est important pour les médecins de ne pas être déconnectés d'une certaine réalité de terrain", a-t-il fait remarquer.

Le président d'Imadis déclare enregistrer "40 nouveaux hôpitaux" parmi ses clients depuis la crise Covid. Et alors que "les scanners thoraciques représentaient 10% de notre activité avant la crise, ils sont montés à 50% du total pendant la pandémie. Aujourd'hui nous sommes revenus à la normale."

La société lyonnaise, qui enregistrait en 2017 un chiffre d'affaires de 4,3 millions d'euros (M€), est en pleine expansion puisqu'elle a réalisé en 2021 pour 18 M€ de chiffre d'affaires et espère atteindre les 23 M€ en 2022.

Deux nouveaux centres en 2022

Après Lyon en 2009, Bordeaux en 2018 (cf dépêche du 21/11/2018 à 12:13), Marseille en 2020, Saint-Etienne et Rennes en 2021, Imadis s'apprête à ouvrir deux nouveaux centres: l'un à Clermont-Ferrand, l'autre à Dijon. Quant au centre de Saint-Etienne, il devrait déménager dans de nouveaux locaux cette année.

"Cinq médecins radiologues sont à l'origine du projet de Clermont-Ferrand, une dizaine sont en formation et nous espérons en recruter une trentaine au total ", a indiqué Mikael Fontarensky, responsable du centre de Clermont.

Quant au centre historique de Lyon, il dispose aujourd'hui de 16 postes de travail.

Vers une "radiologie augmentée"

Imadis utilise depuis 2020 des algorithmes d'intelligence artificielle (IA) en routine clinique. Cinq algorithmes d'IA sont opérationnels au quotidien. La notion de "radiologie augmentée" a fait son entrée.

L'entreprise lyonnaise travaille depuis trois ans avec Aidoc, une société israélienne spécialisée en intelligence artificielle, afin d'intégrer des analyses de l'IA dans la plateforme de téléradiologie. Les scanners sont systématiquement analysés par un ou plusieurs algorithmes permettant la détection d'hémorragies intracrâniennes ou d'embolies pulmonaires.

"Chaque année, nous employons, un, deux voire trois nouveaux algorithmes d'IA. Les radiologues sont en effet très demandeurs. Ils souhaitent intégrer ces outils de terrain à leur diagnostic", a confirmé le président d'Imadis. "L'enjeu majeur étant celui de la détection."

"Une étude d'évaluation interne a montré que l'IA permettait de redresser le diagnostic dans 0,5% des cas pour l'hémorragie intracrânienne et 1% pour l'embolie pulmonaire. Cela peut paraître faible en valeur relative, mais avec près de 800 patients pris en charge tous les jours, le gain pour le patient est important", précise le dossier de presse d'Imadis.

Un second partenariat a été signé avec l'entreprise Gleamer, "acteur de la Medtech française", pour l'emploi de la solution BoneView*, facilitant la détection des fractures sur les radiographies standards. Une solution employée par le service de relecture des radiographies d'urgence proposée par Imadis, une "activité récente et croissante" pour l'entreprise lyonnaise.

Une étude clinique publiée dans la revue Radiology montre que l'aide de BoneView* permet de réduire de 30% les fractures manquées.

gdl/nc/APMnews

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(Par Geneviève DE LACOUR, à Lyon)

LYON, 2 mars 2022 (APMnews) - L'entreprise lyonnaise Imadis, spécialisée dans la radiologie à distance des urgences, s'apprête à ouvrir deux nouveaux centres de garde, à Clermont-Ferrand et Dijon, venant compléter les cinq déjà présents sur le territoire, qui travaillent pour une centaine d'établissements.

"Nous avons pris modèle sur le Samu et leurs salles de régulation", a expliqué Vivien Thomson, président et cofondateur d'Imadis, lors d'une conférence de presse organisée mardi à Lyon. L'entreprise, cofondée en 2008 par cinq radiologues diplômés de la faculté de Lyon, compte 114 médecins associés et emploie aujourd'hui 300 radiologues qui assurent des gardes de nuit deux à trois fois par mois.

"Lorsque le patient arrive aux urgences d'un établissement, il est pris en charge par un médecin et dans 40% des cas, une imagerie sera réalisée. L'urgentiste formule alors une demande sur le portail de téléradiologie d'Imadis, demande qui sera ensuite validée chez nous par un radiologue régulateur avant d'établir un protocole de prise en charge", a-t-il complété.

Crédit: Imadis
Crédit: Imadis

"Les images médicales nous parviennent en une à deux minutes. Une petite quinzaine de radiologues répartis sur les cinq centres d'Imadis vont prendre en charge les différentes demandes. Nous sommes en moyenne sur un temps de prise en charge de 16 minutes, entre le moment où l'image est reçue et celui où le résultat est communiqué. Et pour les AVC, il s'agit de neuf minutes", a précisé le radiologue.

Au total, 300 médecins radiologues participent aux gardes et 114 radiologues sont associés à l'entreprise. "Ils participent à l'encadrement, à la formation mais aussi au développement de notre pôle scientifique", a-t-il ajouté. Trois radiologues assurent les gardes en journée tandis qu'une quinzaine restent sur le pont pendant la nuit.

Près d'un million d'examens ont été réalisés depuis 2009. En semaine, plus de 750 patients par jour sont pris en charge. Le week-end, il s'agit de 950 patients quotidiens. "En 2021, une centaine de médecins ont été recrutés", a précisé Vivien Thomson. Et "en 2022, nous espérons recruter 80 nouveaux médecins".

A ce jour, l'entreprise lyonnaise travaille pour une centaine d'établissements de santé, "essentiellement publics", a fait remarquer le président d'Imadis. "Il y a 10 ans, nous étions sollicités par des hôpitaux en crise. Aujourd'hui, de gros établissements nous ont rejoints, comme le centre hospitalier (CH) de Chambéry, mais aussi les CH d'Annecy, Valence, Mulhouse, Vannes ou encore Lorient".

Cette solution permet aux hôpitaux d'externaliser la gestion des "urgences de la nuit profonde", c’est-à-dire après minuit. Si c'est "une solution pour les petits établissements en difficulté", pour "les plus gros, il s'agit plutôt d'une vraie stratégie d'externalisation de ses services".

"Tous les établissements publics de La Réunion, dont le CHU de Saint-Denis, font appel à nous ainsi que ceux de Mayotte."

En 2018, Imadis, avec l'éditeur Deeplink Medical (portail de téléradiologie), ont été référencés par la centrale d'achats publics Resah (cf dépêche du 23/01/2019 à 16:28).

Recruter, objectif clé

"Pour recruter les radiologues, nous misons sur ce qui les motive le plus: le travail d'équipe, les conditions de travail que nous souhaitons les meilleures possibles. Et bien sûr la rémunération", a souligné le cofondateur d'Imadis.

Au centre de garde de Lyon, les réfrigérateurs sont remplis, les barres chocolatées et les sucettes sont mises à disposition des médecins. Des chambres ont été aménagées pour que les radiologues puissent se reposer à la fin de leur garde. Tout est fait pour "rendre les conditions de travail optimales", a expliqué Vivien Thomson.

Quant au salaire, "nous les payons environ le double de la rémunération classique d'une garde à l'hôpital". Et si les radiologues n'assurent que deux à trois gardes de nuit par mois, c'est parce qu'il leur est interdit de travailler à 100% pour Imadis. "C'est inscrit dans les statuts de l'entreprise. Et d'ailleurs ce n'est pas recommandé par les sociétés savantes. Il est important pour les médecins de ne pas être déconnectés d'une certaine réalité de terrain", a-t-il fait remarquer.

Le président d'Imadis déclare enregistrer "40 nouveaux hôpitaux" parmi ses clients depuis la crise Covid. Et alors que "les scanners thoraciques représentaient 10% de notre activité avant la crise, ils sont montés à 50% du total pendant la pandémie. Aujourd'hui nous sommes revenus à la normale."

La société lyonnaise, qui enregistrait en 2017 un chiffre d'affaires de 4,3 millions d'euros (M€), est en pleine expansion puisqu'elle a réalisé en 2021 pour 18 M€ de chiffre d'affaires et espère atteindre les 23 M€ en 2022.

Deux nouveaux centres en 2022

Après Lyon en 2009, Bordeaux en 2018 (cf dépêche du 21/11/2018 à 12:13), Marseille en 2020, Saint-Etienne et Rennes en 2021, Imadis s'apprête à ouvrir deux nouveaux centres: l'un à Clermont-Ferrand, l'autre à Dijon. Quant au centre de Saint-Etienne, il devrait déménager dans de nouveaux locaux cette année.

"Cinq médecins radiologues sont à l'origine du projet de Clermont-Ferrand, une dizaine sont en formation et nous espérons en recruter une trentaine au total ", a indiqué Mikael Fontarensky, responsable du centre de Clermont.

Quant au centre historique de Lyon, il dispose aujourd'hui de 16 postes de travail.

Vers une "radiologie augmentée"

Imadis utilise depuis 2020 des algorithmes d'intelligence artificielle (IA) en routine clinique. Cinq algorithmes d'IA sont opérationnels au quotidien. La notion de "radiologie augmentée" a fait son entrée.

L'entreprise lyonnaise travaille depuis trois ans avec Aidoc, une société israélienne spécialisée en intelligence artificielle, afin d'intégrer des analyses de l'IA dans la plateforme de téléradiologie. Les scanners sont systématiquement analysés par un ou plusieurs algorithmes permettant la détection d'hémorragies intracrâniennes ou d'embolies pulmonaires.

"Chaque année, nous employons, un, deux voire trois nouveaux algorithmes d'IA. Les radiologues sont en effet très demandeurs. Ils souhaitent intégrer ces outils de terrain à leur diagnostic", a confirmé le président d'Imadis. "L'enjeu majeur étant celui de la détection."

"Une étude d'évaluation interne a montré que l'IA permettait de redresser le diagnostic dans 0,5% des cas pour l'hémorragie intracrânienne et 1% pour l'embolie pulmonaire. Cela peut paraître faible en valeur relative, mais avec près de 800 patients pris en charge tous les jours, le gain pour le patient est important", précise le dossier de presse d'Imadis.

Un second partenariat a été signé avec l'entreprise Gleamer, "acteur de la Medtech française", pour l'emploi de la solution BoneView*, facilitant la détection des fractures sur les radiographies standards. Une solution employée par le service de relecture des radiographies d'urgence proposée par Imadis, une "activité récente et croissante" pour l'entreprise lyonnaise.

Une étude clinique publiée dans la revue Radiology montre que l'aide de BoneView* permet de réduire de 30% les fractures manquées.

gdl/nc/APMnews

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