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18/05 2022
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THOMAS MESNIER PLAIDE POUR DES POLITIQUES DE SANTÉ BASÉES SUR UN "SOCLE COMMUN" COMPLÉTÉ D'ADAPTATIONS TERRITORIALES

(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Santexpo)

PARIS, 18 mai 2022 (APMnews) - Le rapporteur général de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, Thomas Mesnier (LREM, Charente), a estimé mardi que les politiques de santé du quinquennat qui s'ouvre pourraient se composer d'un "socle de réponses commun, avec des spécificités qu'on pourra adopter territoire par territoire", lors d'un échange organisé avec le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi.

Thomas Mesnier à Santexpo, avec Lamine Gharbi. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Thomas Mesnier à Santexpo, avec Lamine Gharbi. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Cet échange avait pour thème "Nouveau mandat, nouvelle politique de santé?" et était organisé par la FHP sur son stand du salon Santexpo, à Paris.

Thomas Mesnier, qui brigue un second mandat de député dans la circonscription d'Angoulême et ne cache pas son souhait de conserver sa fonction de rapporteur général, a estimé que la réforme Ma santé 2022 n'avait pas péché par manque de concertations préalables, et qu'il importait de poursuivre dans cette voie.

"L'idée, c'est de véritablement discuter, concerter au plus près du terrain, et puis peut-être de se dire que sur toutes les problématiques, on peut trouver un socle de réponses commun, avec des spécificités qu'on pourra adopter territoire par territoire, pour donner une réponse, que ce soit sur la PDS [permanence des soins] ou sur la politique de prévention. Les territoires ne sont pas les mêmes, les offres de soins ne sont pas les mêmes, les problématiques de santé des populations ne sont pas les mêmes", a-t-il considéré.

Le retour d'expérience de la gestion de la pandémie ne fait pas exception: Thomas Mesnier évoque la construction de plans territoriaux avec les élus, sur la base de ce qui a été fait depuis deux ans, pour anticiper d'éventuelles crises sanitaires à venir (où installer les centres de vaccination, de dépistage...).

Il estime que globalement, le diagnostic sur le système de santé est partagé par l'ensemble des acteurs et forces politiques, bien que les solutions proposées divergent.

Le rapporteur général identifie notamment un "enjeu fort" à "embarquer" les élus locaux et collectivités territoriales, bien que la santé doive rester une compétence de l'Etat.

L'éducation nationale pourrait être un exemple de maillage pertinent, à travers une augmentation des moyens accordés aux agences régionales de santé (ARS), et notamment à leurs délégations départementales, estime le député.

Pour ce qui est de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) non programmés, "chacun doit faire sa part", a-t-il poursuivi, évoquant une participation plus importante des médecins libéraux, notamment généralistes, et au sein des établissements de santé, en complément du déploiement du service d'accès aux soins (SAS), des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des délégations de tâches aux autres professionnels de santé.

Concernant les difficultés actuelles rencontrées par les services d'urgence, il a regretté que les effets de la réforme Ma santé 2022 n'aient pas été aussi rapides que voulu -la réorganisation de la médecine de ville n'étant pas achevée- et que la crise sanitaire soit survenue alors que le pacte de refondation des urgences commençait à être mis en place.

Ces difficultés, dont la résolution devra être une priorité au même titre que la question de la PDSA, sont les mêmes que celles constatées les années précédentes mais amplifiées par la crise sanitaire, estime-t-il, tout en soulignant l'effet délétère des abus de l'intérim médical.

Cela "participe du climat de la perte de sens, de la perte d'engagement".

"On a fait une loi, on a pris une mesure législative sur l'intérim, il faut maintenant l'appliquer. Je crois que c'est un impératif des prochains mois, on peut se laisser le temps de l'été, les plannings sont déjà faits, et après le mettre en oeuvre", a-t-il déclaré.

Une préoccupation partagée par Lamine Gharbi, qui s'offusque du coût "exorbitant" de l'intérim médical. Le président de la FHP fait part de sa consternation alors que des cliniques doivent désormais elles aussi fermer épisodiquement leurs urgences.

Il alerte au passage sur le coût de l'inflation pour les établissements de santé privés. "On ne passera pas" sans rectification de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) 2022, alerte-t-il.

Lamine Gharbi rappelle par ailleurs vouloir que les cliniques intègrent un "service public de santé" au champ élargi par rapport au service public hospitalier, en prenant à la fois leur part dans la prévention et la permanence des soins mais aussi la reconnaissance de leur rôle.

"On a tendance à reprendre nos travers et à retourner chacun à défendre nos paroisses. On a vécu dans la crise un beau moment d'union et j'aimerais que ça perdure", a-t-il déclaré.

"Les cliniques ont pris largement leur part dans la gestion du Covid, et pas que du Covid", a acquiescé Thomas Mesnier.

"Oui, il y a quelque chose à préserver, à continuer à travailler ensemble. Cela embarque aussi la question de la médecine de ville" a-t-il poursuivi, renvoyant à la "conférence des parties prenantes" promise par le candidat Macron (cf dépêche du 18/03/2022 à 11:46).

bd/nc/APMnews

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(Par Bruno DECOTTIGNIES, à Santexpo)

PARIS, 18 mai 2022 (APMnews) - Le rapporteur général de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, Thomas Mesnier (LREM, Charente), a estimé mardi que les politiques de santé du quinquennat qui s'ouvre pourraient se composer d'un "socle de réponses commun, avec des spécificités qu'on pourra adopter territoire par territoire", lors d'un échange organisé avec le président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Lamine Gharbi.

Thomas Mesnier à Santexpo, avec Lamine Gharbi. Photo: Bruno Decottignies/APMnews
Thomas Mesnier à Santexpo, avec Lamine Gharbi. Photo: Bruno Decottignies/APMnews

Cet échange avait pour thème "Nouveau mandat, nouvelle politique de santé?" et était organisé par la FHP sur son stand du salon Santexpo, à Paris.

Thomas Mesnier, qui brigue un second mandat de député dans la circonscription d'Angoulême et ne cache pas son souhait de conserver sa fonction de rapporteur général, a estimé que la réforme Ma santé 2022 n'avait pas péché par manque de concertations préalables, et qu'il importait de poursuivre dans cette voie.

"L'idée, c'est de véritablement discuter, concerter au plus près du terrain, et puis peut-être de se dire que sur toutes les problématiques, on peut trouver un socle de réponses commun, avec des spécificités qu'on pourra adopter territoire par territoire, pour donner une réponse, que ce soit sur la PDS [permanence des soins] ou sur la politique de prévention. Les territoires ne sont pas les mêmes, les offres de soins ne sont pas les mêmes, les problématiques de santé des populations ne sont pas les mêmes", a-t-il considéré.

Le retour d'expérience de la gestion de la pandémie ne fait pas exception: Thomas Mesnier évoque la construction de plans territoriaux avec les élus, sur la base de ce qui a été fait depuis deux ans, pour anticiper d'éventuelles crises sanitaires à venir (où installer les centres de vaccination, de dépistage...).

Il estime que globalement, le diagnostic sur le système de santé est partagé par l'ensemble des acteurs et forces politiques, bien que les solutions proposées divergent.

Le rapporteur général identifie notamment un "enjeu fort" à "embarquer" les élus locaux et collectivités territoriales, bien que la santé doive rester une compétence de l'Etat.

L'éducation nationale pourrait être un exemple de maillage pertinent, à travers une augmentation des moyens accordés aux agences régionales de santé (ARS), et notamment à leurs délégations départementales, estime le député.

Pour ce qui est de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) non programmés, "chacun doit faire sa part", a-t-il poursuivi, évoquant une participation plus importante des médecins libéraux, notamment généralistes, et au sein des établissements de santé, en complément du déploiement du service d'accès aux soins (SAS), des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des délégations de tâches aux autres professionnels de santé.

Concernant les difficultés actuelles rencontrées par les services d'urgence, il a regretté que les effets de la réforme Ma santé 2022 n'aient pas été aussi rapides que voulu -la réorganisation de la médecine de ville n'étant pas achevée- et que la crise sanitaire soit survenue alors que le pacte de refondation des urgences commençait à être mis en place.

Ces difficultés, dont la résolution devra être une priorité au même titre que la question de la PDSA, sont les mêmes que celles constatées les années précédentes mais amplifiées par la crise sanitaire, estime-t-il, tout en soulignant l'effet délétère des abus de l'intérim médical.

Cela "participe du climat de la perte de sens, de la perte d'engagement".

"On a fait une loi, on a pris une mesure législative sur l'intérim, il faut maintenant l'appliquer. Je crois que c'est un impératif des prochains mois, on peut se laisser le temps de l'été, les plannings sont déjà faits, et après le mettre en oeuvre", a-t-il déclaré.

Une préoccupation partagée par Lamine Gharbi, qui s'offusque du coût "exorbitant" de l'intérim médical. Le président de la FHP fait part de sa consternation alors que des cliniques doivent désormais elles aussi fermer épisodiquement leurs urgences.

Il alerte au passage sur le coût de l'inflation pour les établissements de santé privés. "On ne passera pas" sans rectification de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) 2022, alerte-t-il.

Lamine Gharbi rappelle par ailleurs vouloir que les cliniques intègrent un "service public de santé" au champ élargi par rapport au service public hospitalier, en prenant à la fois leur part dans la prévention et la permanence des soins mais aussi la reconnaissance de leur rôle.

"On a tendance à reprendre nos travers et à retourner chacun à défendre nos paroisses. On a vécu dans la crise un beau moment d'union et j'aimerais que ça perdure", a-t-il déclaré.

"Les cliniques ont pris largement leur part dans la gestion du Covid, et pas que du Covid", a acquiescé Thomas Mesnier.

"Oui, il y a quelque chose à préserver, à continuer à travailler ensemble. Cela embarque aussi la question de la médecine de ville" a-t-il poursuivi, renvoyant à la "conférence des parties prenantes" promise par le candidat Macron (cf dépêche du 18/03/2022 à 11:46).

bd/nc/APMnews

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