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TRANSFERT MONO-EMBRYONNAIRE: LE TIME-LAPSE POUR LA SÉLECTION DES EMBRYONS À J2-J3 SANS AVANTAGE SUR LE TAUX DE SUCCÈS
Le transfert mono-embryonnaire après culture prolongée au stade blastocyste (J5-J6) permet d'obtenir des taux de naissance cumulés sur deux cycles de transfert équivalents au transfert de deux embryons sur un seul cycle, en réduisant de façon drastique les grossesses multiples. Toutefois la culture embryonnaire prolongée induit des modifications épigénétiques et le transfert d'embryon au stade blastocyste a été associé à la survenue de grossesse gémellaire monozygote et à des complications gestationnelles, notamment la prématurité et le petit poids de naissance, rappellent Qingxia Meng de The Affiliated Suzhou Hospital of Nanjing Medical University à Suzhou (Jiangsu, Chine) et ses collègues.
Le succès du transfert mono-embryonnaire à J3 dépend des capacités d'évaluation du potentiel de développement embryonnaire. L'évaluation morphologique conventionnelle au microscope à différents moments du développement est très subjective. Une approche développée récemment est la technologie d'imagerie time-lapse qui permet de visualiser la cinétique et la dynamique du développement de l'embryon en continu pendant ses premiers jours, dans des conditions de culture sans perturbation, sans manipulation des embryons.
Malgré de nombreuses études menées sur cette technologie, les preuves permettant une utilisation en routine sont encore insuffisantes. Même les méta-analyses sur ce sujet donnent des résultats contradictoires, l'une incluant 5 essais randomisés contrôlés concluant à un taux de grossesse clinique et un taux de naissance significativement meilleurs avec l'application de la technologie time-lapse, l'autre sur six essais randomisés contrôlés ne trouvant pas de différence entre les deux approches d'évaluation du potentiel de développement des embryons.
Les essais inclus dans ces méta-analyses impliquaient toutefois des catégories d'âge des patientes différentes, des transferts embryonnaires à différents stades, des modèles ou paramètres de sélection embryonnaire différents, et certains étaient de petite taille, expliquent les auteurs.
Ils ont mené leur essai randomisé contrôlé auprès de 139 femmes de 20 à 35 ans avec une bonne réserve ovarienne, recevant leur premier cycle de fécondation in vitro (FIV), et leur premier transfert d'embryon frais ou congelé à J2-J3. Elles ont été assignées de manière aléatoire, pour la sélection de l'embryon à transférer, à la surveillance avec la technologie time-lapse ou à l'évaluation morphologique conventionnelle des embryons.
Les taux de grossesse clinique (49,18% contre 70,42%) et de naissance vivante (45,90% contre 64,79%) étaient significativement moins bons dans le groupe time-lapse. Le risque relatif de grossesse clinique était significativement réduit de 30% et le risque relatif de naissance vivante de 29% dans le groupe time-lapse par rapport au groupe conventionnel.
Pour les transferts d'embryons frais ou d'embryons congelés, il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant les taux de grossesse clinique.
En revanche les taux de naissance vivante étaient significativement différents entre les deux groupes lors des transferts d'embryon frais (40,74% contre 66,67%, risque relatif réduit de 39% dans le groupe time-lapse), tandis que les taux de naissance vivante n'étaient pas significativement différents entre les deux groupes lors des transferts d'embryons congelés.
"Le transfert mono-embryonnaire électif au stade du clivage avec une sélection basée sur la surveillance en time-lapse n'a aucun avantage sur l'évaluation morphologique conventionnelle lorsque la morphologie des embryons à J2 et J3 est combinée, chez les jeunes femmes ayant une bonne réserve ovarienne", résument les auteurs, qui concluent que la surveillance en time-lapse doit rester une procédure investigationnelle dans la pratique de la FIV.
(Fertility and Sterility, publication en ligne du 30 mars)
cd/cb/APMnews
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TRANSFERT MONO-EMBRYONNAIRE: LE TIME-LAPSE POUR LA SÉLECTION DES EMBRYONS À J2-J3 SANS AVANTAGE SUR LE TAUX DE SUCCÈS
Le transfert mono-embryonnaire après culture prolongée au stade blastocyste (J5-J6) permet d'obtenir des taux de naissance cumulés sur deux cycles de transfert équivalents au transfert de deux embryons sur un seul cycle, en réduisant de façon drastique les grossesses multiples. Toutefois la culture embryonnaire prolongée induit des modifications épigénétiques et le transfert d'embryon au stade blastocyste a été associé à la survenue de grossesse gémellaire monozygote et à des complications gestationnelles, notamment la prématurité et le petit poids de naissance, rappellent Qingxia Meng de The Affiliated Suzhou Hospital of Nanjing Medical University à Suzhou (Jiangsu, Chine) et ses collègues.
Le succès du transfert mono-embryonnaire à J3 dépend des capacités d'évaluation du potentiel de développement embryonnaire. L'évaluation morphologique conventionnelle au microscope à différents moments du développement est très subjective. Une approche développée récemment est la technologie d'imagerie time-lapse qui permet de visualiser la cinétique et la dynamique du développement de l'embryon en continu pendant ses premiers jours, dans des conditions de culture sans perturbation, sans manipulation des embryons.
Malgré de nombreuses études menées sur cette technologie, les preuves permettant une utilisation en routine sont encore insuffisantes. Même les méta-analyses sur ce sujet donnent des résultats contradictoires, l'une incluant 5 essais randomisés contrôlés concluant à un taux de grossesse clinique et un taux de naissance significativement meilleurs avec l'application de la technologie time-lapse, l'autre sur six essais randomisés contrôlés ne trouvant pas de différence entre les deux approches d'évaluation du potentiel de développement des embryons.
Les essais inclus dans ces méta-analyses impliquaient toutefois des catégories d'âge des patientes différentes, des transferts embryonnaires à différents stades, des modèles ou paramètres de sélection embryonnaire différents, et certains étaient de petite taille, expliquent les auteurs.
Ils ont mené leur essai randomisé contrôlé auprès de 139 femmes de 20 à 35 ans avec une bonne réserve ovarienne, recevant leur premier cycle de fécondation in vitro (FIV), et leur premier transfert d'embryon frais ou congelé à J2-J3. Elles ont été assignées de manière aléatoire, pour la sélection de l'embryon à transférer, à la surveillance avec la technologie time-lapse ou à l'évaluation morphologique conventionnelle des embryons.
Les taux de grossesse clinique (49,18% contre 70,42%) et de naissance vivante (45,90% contre 64,79%) étaient significativement moins bons dans le groupe time-lapse. Le risque relatif de grossesse clinique était significativement réduit de 30% et le risque relatif de naissance vivante de 29% dans le groupe time-lapse par rapport au groupe conventionnel.
Pour les transferts d'embryons frais ou d'embryons congelés, il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant les taux de grossesse clinique.
En revanche les taux de naissance vivante étaient significativement différents entre les deux groupes lors des transferts d'embryon frais (40,74% contre 66,67%, risque relatif réduit de 39% dans le groupe time-lapse), tandis que les taux de naissance vivante n'étaient pas significativement différents entre les deux groupes lors des transferts d'embryons congelés.
"Le transfert mono-embryonnaire électif au stade du clivage avec une sélection basée sur la surveillance en time-lapse n'a aucun avantage sur l'évaluation morphologique conventionnelle lorsque la morphologie des embryons à J2 et J3 est combinée, chez les jeunes femmes ayant une bonne réserve ovarienne", résument les auteurs, qui concluent que la surveillance en time-lapse doit rester une procédure investigationnelle dans la pratique de la FIV.
(Fertility and Sterility, publication en ligne du 30 mars)
cd/cb/APMnews