Actualités de l'Urgence - APM

UN GRAND PLAN POUR "RÉPARER" LA PSYCHIATRIE, SUR FOND DE FAITS DIVERS
L'"état d'avancement au 1er mai 2025" de la feuille de route santé mentale et psychiatrie, détaillée par APMnews (cf dépêche du 11/06/2025 à 17:00), a été présenté lors du traditionnel comité de pilotage (copil) annuel, mercredi après-midi.
Lors de ce copil, le ministre de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, a également dévoilé un nouveau plan psychiatrie et santé mentale en trois axes: "repérer" et encourager les interventions précoces; "soigner et mettre en place une psychiatrie de proximité lisible et accessible"; "reconstruire et renforcer la formation et la coordination en matière de santé mentale".
Ce plan s'inscrit "dans la continuité" de la feuille de route -qui, pour mémoire, doit se clore en 2026- mais l'objectif est aussi "de lancer une dynamique sur les éléments prioritaires, notamment en lien avec les constats qu'on a récemment vus dans l'actualité", indique le ministère.
Le fait que les troubles psychiques se déclarent le plus souvent à l'adolescence et au début de l'âge adulte, "les événements de Nantes [une adolescente tuée à coups de couteau par un adolescent dans l'enceinte d'un lycée, en avril], les événements d'hier [mardi, où une surveillante de collège est décédée à la suite de son agression au couteau par un collégien], l'interpellation que l'on a régulièrement sur cet enjeu de détecter précocement, [font] que le ministre souhaite que l'on mette une focale particulière, […] pour décliner ces différentes mesures très concrètement et de façon urgente", précise le ministère. "Nous avons vraiment un enjeu à agir très rapidement et très fortement pour repérer, [proposer] des parcours de soins, gérer les urgences et l'aval."
Ce plan a aussi pour ambition de faire la part belle à la psychiatrie. "La santé mentale est un terme aujourd'hui consacré, avec la grande cause nationale" 2025 (cf dépêche du 03/06/2025 à 17:57) et il s'inscrit dans ce cadre, "mais il est important de bien insister sur le champ sanitaire, et permettre à la psychiatrie de sortir de l'ornière dans laquelle elle est", souligne le ministère.
"Nous devons à la psychiatrie une réparation", écrit même Yannick Neuder dans le dossier de présentation du plan. "Nous avons collectivement une dette envers la psychiatrie publique", insiste-t-il. De fait, de nombreuses mesures du plan concernent la psychiatrie, et singulièrement la psychiatrie publique. Ce plan "part de la crise de sens et de moyens que connaît la psychiatrie", poursuit le ministre. "Il l’écoute, il la regarde en face, et il répond. Il choisit de la reconstruire non pas autour de la seule urgence ou de l’hôpital, mais depuis la base: l’école, les médecins généralistes, les CMP [centres médico-psychologiques], les soignants du quotidien."
Ce plan ne comporte pas de mesures financières supplémentaires, prévient le ministère. Il s'agit de répondre à "une crise des vocations, de l'attractivité des métiers, et une crise de l'organisation des soins et de l'intégration de la psychiatrie avec l'ensemble des considérants et des déterminants de santé". Il faut que "les patients qui souffrent de troubles psychiatriques puissent être repérés, soignés, et que l'on puisse rebâtir la psychiatrie, en permettant à chacun des maillons de la chaîne de mieux s'intégrer les uns avec les autres, et d'avoir une vision globale […], en lien bien évidemment avec les enjeux de l'éducation nationale, mais aussi de la justice et de l'intérieur", synthétise-t-il.
Un "modèle national" de repérage et d'intervention précoce
Le premier axe du plan concerne donc le repérage et l'intervention précoce, qui sont aussi, note-t-on, le premier axe de la feuille de route "santé mentale et psychiatrie".
Pour "favoriser une vigilance collective", sont prévus des travaux pour édifier un "modèle national de repérage et d'intervention précoce sur tout le territoire" d'ici à 2027, s'appuyant notamment sur réseau Transition (cf dépêche du 22/03/2024 à 11:08), ou encore la formation de "deux personnels 'repères' dans tous les établissements scolaires et chaque circonscription du premier degré" dès la rentrée 2025-2026.
Sont aussi annoncés "un guide de repérage et d'intervention précoce pour toute la communauté éducative" et la mobilisation, dans les établissements scolaires, du service sanitaire (cf dépêche du 08/09/2022 à 11:22) des étudiants en santé, avec la priorisation de ces interventions sur les compétences psychosociales.
Est prévue en outre l'accélération du programme de premiers secours en santé mentale (cf dépêche du 28/02/2024 à 10:44), avec "la formation de 300.000 secouristes d'ici 2027". C'est aussi un objectif de la feuille de route, même s'il n'est pas chiffré de cette façon. En 2024, 174.511 secouristes en santé mentale avaient été formés depuis 2019.
Prime aux CMP proposant des rendez-vous non programmés
Pour le deuxième axe, "soigner et mettre en place une psychiatrie de proximité lisible et accessible", l'enjeu est de "construire une offre lisible, graduée, qui permet de mieux répondre avant la crise, de mieux accueillir quand la crise survient, et de mieux accompagner après", définit le ministère.
Il s'agit de "redonner du souffle et une cohérence à tout le parcours psychiatrique". "On a plein de dispositifs et la difficulté est qu'ils ne sont pas toujours connus du grand public [cf dépêche du 03/06/2025 à 17:40]; il faut faire de la pédagogie sur l'offre qui existe et l'articuler à chaque niveau".
Les CMP seront "renforcés" par le biais des enveloppes financières des agences régionales de santé (ARS), qui seront attribuées "en priorité" aux CMP proposant des créneaux de rendez-vous non programmés et des dispositifs de "suivi ambulatoire post-urgence".
De nouveaux services d'accès aux soins (SAS) psychiatriques (SAS psy, cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 15/04/2025 à 11:00, dépêche du 06/06/2025 à 18:41) seront créés, "pour atteindre 30 filières psychiatriques financées d'ici fin 2025". Dans le bilan 2025 de la feuille de route "santé mentale et psychiatrie", est annoncée la publication prochaine d'un cahier des charges des SAS psy.
Va être lancée par ailleurs une "mission conjointe de la Commission nationale de psychiatrie [CNP] et de la Société française de médecine d'urgence [SFMU]" sur "la structuration des parcours en urgence psychiatrique pour une prise en charge plus lisible et graduée", et est prévue "une cartographie des équipes mobiles de crise et des centres d'accueil en amont des urgences", notamment dans l'objectif de repérer les besoins non couverts et d'établir "un référentiel" des équipes mobiles.
Les services d'urgence psychiatriques sont appelés à "diversifier les équipes", pour "mieux humaniser la prise en charge" avec des "pairs-aidants, gestionnaires de parcours, travailleurs sociaux", en lien avec les structures de réhabilitation psycho-sociale.
De plus, une formation sur les alternatives à l'isolement et à la contention sera inscrite dans les orientations prioritaires du développement professionnel continu (DPC).
Le ministère veut aussi "doubler" le nombre de psychologues du dispositif Mon soutien psy (cf dépêche du 01/04/2025 à 17:58, dépêche du 15/05/2025 à 14:36, dépêche du 04/04/2025 à 10:40), et passer de "6.000" à "12.000" d'ici à 2027. Fin mars, 5.497 psychologues étaient conventionnés, selon l'assurance maladie.
"Un socle national d'outils" sera proposé aux médecins généralistes. Et "dans chaque" maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et service d'urgences générales, devra être désigné "un infirmier référent en santé mentale".
Chaque groupement hospitalier de territoire (GHT) devra intégrer un "dispositif de post-urgence" dans son projet médical partagé (PMP).
Dans chaque projet territorial de santé mentale (PTSM), devra être intégrée une offre "en aval des urgences et des solutions pour les patients qui sortent d'hospitalisation ou de crise", via des partenariats formalisés entre les établissements de santé et les structures médico-sociales, les collectivités locales, les bailleurs, etc., et la mobilisation d'équipes de liaison. Cette demande sera inscrite dans l'instruction attendue sur les PTSM "2.0" (cf dépêche du 07/10/2024 à 16:34), de même que leur renforcement souhaité à la fois sur la prévention, l'inclusion, les enfants et adolescents, et la lutte contre les addictions.
Une mission nationale sur les conditions de travail en psychiatrie
Sur le troisième axe, "Reconstruire et renforcer la formation et la coordination en matière de santé mentale et de psychiatrie", le ministère ambitionne de "mieux former, mieux recruter et mieux coordonner".
Il s'agit notamment d'"accélérer le développement de secteurs de psychiatrie universitaires", y compris en dehors des CHU, pour permettre aux psychiatres de secteur d'avoir une valence universitaire.
Il s'agit aussi de renforcer la formation en psychiatrie des étudiants en médecine en demandant "dans toutes les facultés, un module de psychiatre avancée, couplé à un stage pratique en milieu psychiatrique". Le ministère a également comme objectif d'augmenter le nombre d'internes en psychiatrie, avec "600 internes en psychiatrie par an" à partir de 2027, alors qu'aujourd'hui, ils sont "autour de 500".
Une mission nationale conjointe de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et "des représentants des professionnels sera lancée sur les conditions de travail en psychiatrie, comme le souhaitaient les députées Nicole Dubré-Chirat (Ensemble pour la République, Maine-et-Loire) et Sandrine Rousseau (Ecologistes, Paris) dans leur rapport sur les urgences psychiatriques (cf dépêche du 11/12/2024 à 16:23, dépêche du 02/12/2024 à 08:00, dépêche du 08/03/2024 à 16:40). Un plan d'action sera proposé en 2026.
La généralisation des mesures d'anticipation (directives anticipées, etc.) et leur intégration dans Mon espace santé est également prônée, notamment via "le déploiement d'un formulaire national standardisé".
Est proposée aussi la création d'au moins une équipe de soins spécialisés (ESS) en santé mentale et psychiatre dans chaque région, pour appuyer les professionnels de premier recours pour les cas complexes.
La lutte contre la pénurie de psychotropes (cf dépêche du 11/06/2025 à 15:39) est aussi intégrée dans ce plan. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) prévoit d'"avoir des informations claires, transparentes, et une capacité d'anticipation, mais aussi de suivi, sur la base d'indicateurs, des tensions d'approvisionnement pour chaque psychotrope, avec notamment des échanges très réguliers avec les professionnels de santé et les patients, et avec une vraie task force dédiée au sein de l'ANSM", note le ministère.
Pour aider les collectivités locales à gérer les "situations complexes", le ministère veut s'atteler à un "référentiel national" des organisations qui fonctionnent, à l'image notamment des collaborations entre les conseils locaux de santé mentale (CLSM) et les conseils locaux et intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CSPD).
vl/lb/APMnews
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UN GRAND PLAN POUR "RÉPARER" LA PSYCHIATRIE, SUR FOND DE FAITS DIVERS
L'"état d'avancement au 1er mai 2025" de la feuille de route santé mentale et psychiatrie, détaillée par APMnews (cf dépêche du 11/06/2025 à 17:00), a été présenté lors du traditionnel comité de pilotage (copil) annuel, mercredi après-midi.
Lors de ce copil, le ministre de la santé et de l'accès aux soins, Yannick Neuder, a également dévoilé un nouveau plan psychiatrie et santé mentale en trois axes: "repérer" et encourager les interventions précoces; "soigner et mettre en place une psychiatrie de proximité lisible et accessible"; "reconstruire et renforcer la formation et la coordination en matière de santé mentale".
Ce plan s'inscrit "dans la continuité" de la feuille de route -qui, pour mémoire, doit se clore en 2026- mais l'objectif est aussi "de lancer une dynamique sur les éléments prioritaires, notamment en lien avec les constats qu'on a récemment vus dans l'actualité", indique le ministère.
Le fait que les troubles psychiques se déclarent le plus souvent à l'adolescence et au début de l'âge adulte, "les événements de Nantes [une adolescente tuée à coups de couteau par un adolescent dans l'enceinte d'un lycée, en avril], les événements d'hier [mardi, où une surveillante de collège est décédée à la suite de son agression au couteau par un collégien], l'interpellation que l'on a régulièrement sur cet enjeu de détecter précocement, [font] que le ministre souhaite que l'on mette une focale particulière, […] pour décliner ces différentes mesures très concrètement et de façon urgente", précise le ministère. "Nous avons vraiment un enjeu à agir très rapidement et très fortement pour repérer, [proposer] des parcours de soins, gérer les urgences et l'aval."
Ce plan a aussi pour ambition de faire la part belle à la psychiatrie. "La santé mentale est un terme aujourd'hui consacré, avec la grande cause nationale" 2025 (cf dépêche du 03/06/2025 à 17:57) et il s'inscrit dans ce cadre, "mais il est important de bien insister sur le champ sanitaire, et permettre à la psychiatrie de sortir de l'ornière dans laquelle elle est", souligne le ministère.
"Nous devons à la psychiatrie une réparation", écrit même Yannick Neuder dans le dossier de présentation du plan. "Nous avons collectivement une dette envers la psychiatrie publique", insiste-t-il. De fait, de nombreuses mesures du plan concernent la psychiatrie, et singulièrement la psychiatrie publique. Ce plan "part de la crise de sens et de moyens que connaît la psychiatrie", poursuit le ministre. "Il l’écoute, il la regarde en face, et il répond. Il choisit de la reconstruire non pas autour de la seule urgence ou de l’hôpital, mais depuis la base: l’école, les médecins généralistes, les CMP [centres médico-psychologiques], les soignants du quotidien."
Ce plan ne comporte pas de mesures financières supplémentaires, prévient le ministère. Il s'agit de répondre à "une crise des vocations, de l'attractivité des métiers, et une crise de l'organisation des soins et de l'intégration de la psychiatrie avec l'ensemble des considérants et des déterminants de santé". Il faut que "les patients qui souffrent de troubles psychiatriques puissent être repérés, soignés, et que l'on puisse rebâtir la psychiatrie, en permettant à chacun des maillons de la chaîne de mieux s'intégrer les uns avec les autres, et d'avoir une vision globale […], en lien bien évidemment avec les enjeux de l'éducation nationale, mais aussi de la justice et de l'intérieur", synthétise-t-il.
Un "modèle national" de repérage et d'intervention précoce
Le premier axe du plan concerne donc le repérage et l'intervention précoce, qui sont aussi, note-t-on, le premier axe de la feuille de route "santé mentale et psychiatrie".
Pour "favoriser une vigilance collective", sont prévus des travaux pour édifier un "modèle national de repérage et d'intervention précoce sur tout le territoire" d'ici à 2027, s'appuyant notamment sur réseau Transition (cf dépêche du 22/03/2024 à 11:08), ou encore la formation de "deux personnels 'repères' dans tous les établissements scolaires et chaque circonscription du premier degré" dès la rentrée 2025-2026.
Sont aussi annoncés "un guide de repérage et d'intervention précoce pour toute la communauté éducative" et la mobilisation, dans les établissements scolaires, du service sanitaire (cf dépêche du 08/09/2022 à 11:22) des étudiants en santé, avec la priorisation de ces interventions sur les compétences psychosociales.
Est prévue en outre l'accélération du programme de premiers secours en santé mentale (cf dépêche du 28/02/2024 à 10:44), avec "la formation de 300.000 secouristes d'ici 2027". C'est aussi un objectif de la feuille de route, même s'il n'est pas chiffré de cette façon. En 2024, 174.511 secouristes en santé mentale avaient été formés depuis 2019.
Prime aux CMP proposant des rendez-vous non programmés
Pour le deuxième axe, "soigner et mettre en place une psychiatrie de proximité lisible et accessible", l'enjeu est de "construire une offre lisible, graduée, qui permet de mieux répondre avant la crise, de mieux accueillir quand la crise survient, et de mieux accompagner après", définit le ministère.
Il s'agit de "redonner du souffle et une cohérence à tout le parcours psychiatrique". "On a plein de dispositifs et la difficulté est qu'ils ne sont pas toujours connus du grand public [cf dépêche du 03/06/2025 à 17:40]; il faut faire de la pédagogie sur l'offre qui existe et l'articuler à chaque niveau".
Les CMP seront "renforcés" par le biais des enveloppes financières des agences régionales de santé (ARS), qui seront attribuées "en priorité" aux CMP proposant des créneaux de rendez-vous non programmés et des dispositifs de "suivi ambulatoire post-urgence".
De nouveaux services d'accès aux soins (SAS) psychiatriques (SAS psy, cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45, dépêche du 15/04/2025 à 11:00, dépêche du 06/06/2025 à 18:41) seront créés, "pour atteindre 30 filières psychiatriques financées d'ici fin 2025". Dans le bilan 2025 de la feuille de route "santé mentale et psychiatrie", est annoncée la publication prochaine d'un cahier des charges des SAS psy.
Va être lancée par ailleurs une "mission conjointe de la Commission nationale de psychiatrie [CNP] et de la Société française de médecine d'urgence [SFMU]" sur "la structuration des parcours en urgence psychiatrique pour une prise en charge plus lisible et graduée", et est prévue "une cartographie des équipes mobiles de crise et des centres d'accueil en amont des urgences", notamment dans l'objectif de repérer les besoins non couverts et d'établir "un référentiel" des équipes mobiles.
Les services d'urgence psychiatriques sont appelés à "diversifier les équipes", pour "mieux humaniser la prise en charge" avec des "pairs-aidants, gestionnaires de parcours, travailleurs sociaux", en lien avec les structures de réhabilitation psycho-sociale.
De plus, une formation sur les alternatives à l'isolement et à la contention sera inscrite dans les orientations prioritaires du développement professionnel continu (DPC).
Le ministère veut aussi "doubler" le nombre de psychologues du dispositif Mon soutien psy (cf dépêche du 01/04/2025 à 17:58, dépêche du 15/05/2025 à 14:36, dépêche du 04/04/2025 à 10:40), et passer de "6.000" à "12.000" d'ici à 2027. Fin mars, 5.497 psychologues étaient conventionnés, selon l'assurance maladie.
"Un socle national d'outils" sera proposé aux médecins généralistes. Et "dans chaque" maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et service d'urgences générales, devra être désigné "un infirmier référent en santé mentale".
Chaque groupement hospitalier de territoire (GHT) devra intégrer un "dispositif de post-urgence" dans son projet médical partagé (PMP).
Dans chaque projet territorial de santé mentale (PTSM), devra être intégrée une offre "en aval des urgences et des solutions pour les patients qui sortent d'hospitalisation ou de crise", via des partenariats formalisés entre les établissements de santé et les structures médico-sociales, les collectivités locales, les bailleurs, etc., et la mobilisation d'équipes de liaison. Cette demande sera inscrite dans l'instruction attendue sur les PTSM "2.0" (cf dépêche du 07/10/2024 à 16:34), de même que leur renforcement souhaité à la fois sur la prévention, l'inclusion, les enfants et adolescents, et la lutte contre les addictions.
Une mission nationale sur les conditions de travail en psychiatrie
Sur le troisième axe, "Reconstruire et renforcer la formation et la coordination en matière de santé mentale et de psychiatrie", le ministère ambitionne de "mieux former, mieux recruter et mieux coordonner".
Il s'agit notamment d'"accélérer le développement de secteurs de psychiatrie universitaires", y compris en dehors des CHU, pour permettre aux psychiatres de secteur d'avoir une valence universitaire.
Il s'agit aussi de renforcer la formation en psychiatrie des étudiants en médecine en demandant "dans toutes les facultés, un module de psychiatre avancée, couplé à un stage pratique en milieu psychiatrique". Le ministère a également comme objectif d'augmenter le nombre d'internes en psychiatrie, avec "600 internes en psychiatrie par an" à partir de 2027, alors qu'aujourd'hui, ils sont "autour de 500".
Une mission nationale conjointe de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et "des représentants des professionnels sera lancée sur les conditions de travail en psychiatrie, comme le souhaitaient les députées Nicole Dubré-Chirat (Ensemble pour la République, Maine-et-Loire) et Sandrine Rousseau (Ecologistes, Paris) dans leur rapport sur les urgences psychiatriques (cf dépêche du 11/12/2024 à 16:23, dépêche du 02/12/2024 à 08:00, dépêche du 08/03/2024 à 16:40). Un plan d'action sera proposé en 2026.
La généralisation des mesures d'anticipation (directives anticipées, etc.) et leur intégration dans Mon espace santé est également prônée, notamment via "le déploiement d'un formulaire national standardisé".
Est proposée aussi la création d'au moins une équipe de soins spécialisés (ESS) en santé mentale et psychiatre dans chaque région, pour appuyer les professionnels de premier recours pour les cas complexes.
La lutte contre la pénurie de psychotropes (cf dépêche du 11/06/2025 à 15:39) est aussi intégrée dans ce plan. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) prévoit d'"avoir des informations claires, transparentes, et une capacité d'anticipation, mais aussi de suivi, sur la base d'indicateurs, des tensions d'approvisionnement pour chaque psychotrope, avec notamment des échanges très réguliers avec les professionnels de santé et les patients, et avec une vraie task force dédiée au sein de l'ANSM", note le ministère.
Pour aider les collectivités locales à gérer les "situations complexes", le ministère veut s'atteler à un "référentiel national" des organisations qui fonctionnent, à l'image notamment des collaborations entre les conseils locaux de santé mentale (CLSM) et les conseils locaux et intercommunaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CSPD).
vl/lb/APMnews