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25/05 2017
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UN HOMME SOUPÇONNÉ D'ÊTRE UN FAUX PSYCHIATRE EXERÇANT À L'HÔPITAL DE NAVARRE D'EVREUX MIS EN EXAMEN ET ÉCROUÉ

EVREUX, 24 mai 2017 (APMnews) - Un homme soupçonné de s'être fait passer pour un psychiatre depuis plus d'un an au Nouvel hôpital de Navarre à Evreux a été interpellé et mis en examen début mai notamment pour exercice illégal de la médecine, faux, usage de faux, et escroquerie, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information d'Eure Infos-La Dépêche.

Cet homme âgé de 31 ans, originaire du Congo, avait été recruté en février 2016 en tant que praticien attaché associé, pour travailler au centre d'accueil et de crises (CAC) du Nouvel hôpital de Navarre, centre hospitalier spécialisé en psychiatrie, a indiqué à APMnews le parquet d'Evreux.

Condamné en 2014 par le tribunal correctionnel de Lyon pour exercice illégal de la profession d'infirmier et escroquerie, il faisait l'objet d'un signalement du parquet de Lyon sur plainte de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Rhône, qui cherchait à obtenir les coordonnées de son employeur afin d'être remboursée des dommages et intérêts qu'il lui devait.

C'est dans ce cadre que le parquet d'Evreux a ouvert une enquête début 2017, aboutissant à l'interpellation de cet homme au sein de l'établissement le 3 mai, puis à sa mise en examen deux jours plus tard.

Joint par APMnews, le nouveau directeur de l'établissement, Michel Gruz, indique avoir été alerté de la situation par la police le jour de sa prise de fonction, le 2 mai, la veille de l'arrestation de l'intéressé.

L'homme mis en cause, placé en détention provisoire, est poursuivi notamment des chefs d'exercice illégal de la médecine, d'usurpation de la qualité de médecin, de faux et usage de faux administratifs, et d'escroquerie. Il nie fermement les faits et assure être un véritable médecin, souligne le parquet.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait produit de faux diplômes de médecine générale et de spécialiste en psychiatrie d'une université de Roumanie, datés de 2012 et 2015. Il n'était pas inscrit au tableau de l'ordre des médecins.

Il aurait également produit de faux éléments de filiation auprès de l'établissement de santé et aurait expliqué aux ressources humaines, pour justifier les éléments figurant dans son casier judiciaire, qu'il était victime d'une usurpation d'identité de la part d'un cousin.

Les enquêteurs ont découvert à son domicile des éléments accréditant l'hypothèse d'une tromperie, notamment de faux tampons et des documents falsifiés.

=3Employé dans le courtage d'assurance et le commerce de détail

Par ailleurs, l'homme semblait dissimuler une grande partie de ses activités à son entourage, sa femme ignorant notamment qu'il était employé comme médecin, selon le parquet. Il est par ailleurs soupçonné d'avoir indûment perçu le RSA entre fin 2015 et avril 2017.

Le mis en cause, plusieurs fois condamné pour escroquerie, avait notamment travaillé auparavant dans une société de courtage en assurances et dans le commerce de détail en alimentaire, indique-t-on de source judiciaire.

L'établissement a suspendu l'intéressé à titre conservatoire et déposé plainte contre lui, tout en se portant partie civile dans le dossier, revendiquant un préjudice de 130.000 € au titre des salaires versés, a indiqué mercredi à APMnews le directeur du NH de Navarre, Michel Gruz.

La personne mise en cause, affectée au centre d'accueil et de crises, aurait pris en charge un peu plus de 500 patients, qu'il orientait en hospitalisation complète ou vers des consultations de psychiatrie en centre médico-psychologique (CMP).

Cet exercice relativement indépendant et à la charnière de plusieurs équipes pourrait expliquer qu'il ait pu donner le change aussi longtemps, selon la direction.

"Dans le cadre de leur parcours de soin, la grande majorité des patients avait été prise en charge, dans les jours suivants, par un autre psychiatre", souligne l'établissement dans un communiqué diffusé lundi.

L'établissement précise que les "dossiers des patients font l'objet d'un examen approfondi par les équipes médicales et pharmaceutiques afin de s'assurer de leur suivi dans de bonnes conditions", et observe que la commission des usagers (ex CRUQPC) "n'avait reçu aucune plainte de patients ni de familles suivis par cette personne".

"Les équipes du nouvel hôpital de Navarre travaillent en étroite collaboration avec le commissariat de police, le parquet d'Evreux et l'agence régionale de santé afin d'éclaircir au plus vite cette situation", souligne l'établissement.

APMnews n'a pas été en mesure de prendre contact avec l'avocat de la personne mise en cause.

vg/ab/APMnews

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EVREUX, 24 mai 2017 (APMnews) - Un homme soupçonné de s'être fait passer pour un psychiatre depuis plus d'un an au Nouvel hôpital de Navarre à Evreux a été interpellé et mis en examen début mai notamment pour exercice illégal de la médecine, faux, usage de faux, et escroquerie, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information d'Eure Infos-La Dépêche.

Cet homme âgé de 31 ans, originaire du Congo, avait été recruté en février 2016 en tant que praticien attaché associé, pour travailler au centre d'accueil et de crises (CAC) du Nouvel hôpital de Navarre, centre hospitalier spécialisé en psychiatrie, a indiqué à APMnews le parquet d'Evreux.

Condamné en 2014 par le tribunal correctionnel de Lyon pour exercice illégal de la profession d'infirmier et escroquerie, il faisait l'objet d'un signalement du parquet de Lyon sur plainte de la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) du Rhône, qui cherchait à obtenir les coordonnées de son employeur afin d'être remboursée des dommages et intérêts qu'il lui devait.

C'est dans ce cadre que le parquet d'Evreux a ouvert une enquête début 2017, aboutissant à l'interpellation de cet homme au sein de l'établissement le 3 mai, puis à sa mise en examen deux jours plus tard.

Joint par APMnews, le nouveau directeur de l'établissement, Michel Gruz, indique avoir été alerté de la situation par la police le jour de sa prise de fonction, le 2 mai, la veille de l'arrestation de l'intéressé.

L'homme mis en cause, placé en détention provisoire, est poursuivi notamment des chefs d'exercice illégal de la médecine, d'usurpation de la qualité de médecin, de faux et usage de faux administratifs, et d'escroquerie. Il nie fermement les faits et assure être un véritable médecin, souligne le parquet.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il aurait produit de faux diplômes de médecine générale et de spécialiste en psychiatrie d'une université de Roumanie, datés de 2012 et 2015. Il n'était pas inscrit au tableau de l'ordre des médecins.

Il aurait également produit de faux éléments de filiation auprès de l'établissement de santé et aurait expliqué aux ressources humaines, pour justifier les éléments figurant dans son casier judiciaire, qu'il était victime d'une usurpation d'identité de la part d'un cousin.

Les enquêteurs ont découvert à son domicile des éléments accréditant l'hypothèse d'une tromperie, notamment de faux tampons et des documents falsifiés.

=3Employé dans le courtage d'assurance et le commerce de détail

Par ailleurs, l'homme semblait dissimuler une grande partie de ses activités à son entourage, sa femme ignorant notamment qu'il était employé comme médecin, selon le parquet. Il est par ailleurs soupçonné d'avoir indûment perçu le RSA entre fin 2015 et avril 2017.

Le mis en cause, plusieurs fois condamné pour escroquerie, avait notamment travaillé auparavant dans une société de courtage en assurances et dans le commerce de détail en alimentaire, indique-t-on de source judiciaire.

L'établissement a suspendu l'intéressé à titre conservatoire et déposé plainte contre lui, tout en se portant partie civile dans le dossier, revendiquant un préjudice de 130.000 € au titre des salaires versés, a indiqué mercredi à APMnews le directeur du NH de Navarre, Michel Gruz.

La personne mise en cause, affectée au centre d'accueil et de crises, aurait pris en charge un peu plus de 500 patients, qu'il orientait en hospitalisation complète ou vers des consultations de psychiatrie en centre médico-psychologique (CMP).

Cet exercice relativement indépendant et à la charnière de plusieurs équipes pourrait expliquer qu'il ait pu donner le change aussi longtemps, selon la direction.

"Dans le cadre de leur parcours de soin, la grande majorité des patients avait été prise en charge, dans les jours suivants, par un autre psychiatre", souligne l'établissement dans un communiqué diffusé lundi.

L'établissement précise que les "dossiers des patients font l'objet d'un examen approfondi par les équipes médicales et pharmaceutiques afin de s'assurer de leur suivi dans de bonnes conditions", et observe que la commission des usagers (ex CRUQPC) "n'avait reçu aucune plainte de patients ni de familles suivis par cette personne".

"Les équipes du nouvel hôpital de Navarre travaillent en étroite collaboration avec le commissariat de police, le parquet d'Evreux et l'agence régionale de santé afin d'éclaircir au plus vite cette situation", souligne l'établissement.

APMnews n'a pas été en mesure de prendre contact avec l'avocat de la personne mise en cause.

vg/ab/APMnews

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