Actualités de l'Urgence - APM

08/03 2023
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UN PROJET D'INFIRMIÈRE DE NUIT AUX URGENCES DU CH DU PUY-EN-VELAY POUR RÉPONDRE À 19 EHPAD

(Par Sabine NEULAT-ISARD)

LE PUY-EN-VELAY, 8 mars 2023 (APMnews) - Le centre hospitalier Emile-Roux (Cher) du Puy-en-Velay va mettre en place la nuit, dans son service d'urgences, une infirmière pour apporter des conseils de prise en charge à 19 établissements d'hébergement pour personnes âgées (18 Ehpad et une Marpa), voire s'y déplacer, a-t-on appris auprès du directeur de l'établissement, Jean-Marie Bolliet.

Interrogé par APMnews en fin de semaine dernière, Jean-Marie Bolliet explique que le Cher avait répondu à un appel à projets lancé par l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et obtenu 150.000 euros de crédits pour ce dispositif. L'hôpital ajoute des financements pour permettre une présence infirmière pendant 12 heures aux urgences, au lieu de 10, et pour acheter du matériel (tablettes et véhicule).

Ce dispositif, qui sera lancé le 15 juin à 20h, permettra aux 19 établissements pour personnes âgées concernés d'avoir "une forme de sécurisation des événements qui peuvent survenir la nuit, de 20h à 8h le lendemain matin", explique-t-il.

L'infirmière présente aux urgences du Cher "pourra apporter ses conseils soit par téléphone, soit en visio, soit en se déplaçant. Les Ehpad pourront aussi être mis en lien avec un médecin régulateur si l'événement le nécessite", détaille Jean-Marie Bolliet.

Dotée d'un véhicule, l'infirmière pourra aussi se rendre dans l'Ehpad pour l'aider à gérer une situation.

Les 19 établissements qui s'inscrivent dans cette procédure sont situés à un rayon maximal de 40 km du Puy-en-Velay. Cette distance était inscrite dans le cahier des charges, justifie le directeur.

Cinq autres Ehpad qui sont au-delà de cette distance bénéficieront tout de même d'une astreinte téléphonique.

Ainsi, à compter du 15 juin, "les 49 Ehpad de Haute-Loire seront couverts par une astreinte infirmière téléphonique", souligne Jean-Marie Bolliet. Le nouveau dispositif vient compléter ceux déjà mis en place dans d'autres territoires du département.

D'ici le 15 juin, toute une phase de préparation va avoir lieu. "L'infirmière va aller dans chaque Ehpad se former au logiciel utilisé pour le cas où elle ait besoin d'y inscrire des informations lors d'une venue, protocoliser la manière dont elle va interagir, éventuellement y inscrire des protocoles infirmiers de soins d'urgence", explique le directeur. Le projet sera coordonné avec des dispositifs existants déjà pour harmoniser les protocoles et les procédures.

Il s'agit aussi de créer un répertoire téléphonique, une fiche dans laquelle l'infirmière consignera ses conclusions à l'issue d'une aide téléphonique, ou encore de former les Ehpad à l'usage des tablettes.

Jean-Marie Bolliet précise que trois postes d'infirmières sont nécessaires pour faire fonctionner le dispositif.

A la demande des Ehpad, deux nouveaux groupes de travail vont être mis en place, l'un sur l'interopérabilité de leurs dossiers patients informatisés (DPI) avec celui du groupement hospitalier de territoire (GHT) (qui développe le logiciel Easily*) pour intégration dans le dossier de liaison d'urgence (DLU), et l'autre sur l'hospitalisation directe.

Une étude sera également effectuée pour évaluer l'impact du dispositif d'infirmière de nuit sur les hospitalisations de personnes âgées au CH du Puy-en-Velay, notamment pour voir combien ont pu être évitées.

D'autres initiatives solidaires

De telles initiatives "correspondent à la cohérence du système de santé", affirme le directeur, rappelant que son établissement mène des actions en direction du secteur médico-social depuis plusieurs années.

En 2016, le Cher a été porteur d'un projet qui visait à installer des antennes wifi dans une dizaine d'Ehpad. "On a maintenu le dispositif ainsi que le chef de projet chargé de développer la télémédecine." "Cela a porté ses fruits puisqu'on pratique de la télémédecine dans différents domaines, comme la douleur et les plaies et cicatrisations."

La crise sanitaire a conduit à tisser de nouveaux liens ou renforcer ceux existants. Dès mars 2020, le GHT a recensé les besoins en masques (chirurgicaux et FFP2) des Ehpad puis a effectué deux jours plus tard les premiers approvisionnements pour ceux qui étaient les plus en difficulté. De cette initiative est née la plateforme logistique du GHT Haute-Loire.

Au final, neuf filières locales d'équipements de protection individuelle (EPI) ont été créées au profit de 250 structures présentes dans le département (cf dépêche du 30/06/2020 à 15:35), rappelle Jean-Marie Bolliet.

En janvier 2021, interpellé par des Ehpad face à des difficultés d'approvisionnement et à la hausse des prix, le GHT a assuré une continuité de la plateforme logistique, créée en 2020, en créant l'association "Solid Achats" pour permettre un achat mutualisé de matériel. Près de 40 Ehpad ont adhéré au dispositif en 2021. Sur ce nombre, 14 en bénéficient toujours pour un montant de 60.000 euros en 2022.

La coopération entre le secteur sanitaire et le médico-social se traduit aussi par des projets de recherche clinique communs menés par l'unité (URC) du CH Emile-Roux, ainsi que par une plateforme numérique départementale sur laquelle une vingtaine d'Ehpad inscrivaient leurs possibilités d'hébergement temporaire pour des patients sortant d'hospitalisation.

Maillage territorial des astreintes téléphoniques au profit des Ehpad de Haute-Loire

san/nc/APMnews

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(Par Sabine NEULAT-ISARD)

LE PUY-EN-VELAY, 8 mars 2023 (APMnews) - Le centre hospitalier Emile-Roux (Cher) du Puy-en-Velay va mettre en place la nuit, dans son service d'urgences, une infirmière pour apporter des conseils de prise en charge à 19 établissements d'hébergement pour personnes âgées (18 Ehpad et une Marpa), voire s'y déplacer, a-t-on appris auprès du directeur de l'établissement, Jean-Marie Bolliet.

Interrogé par APMnews en fin de semaine dernière, Jean-Marie Bolliet explique que le Cher avait répondu à un appel à projets lancé par l'agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et obtenu 150.000 euros de crédits pour ce dispositif. L'hôpital ajoute des financements pour permettre une présence infirmière pendant 12 heures aux urgences, au lieu de 10, et pour acheter du matériel (tablettes et véhicule).

Ce dispositif, qui sera lancé le 15 juin à 20h, permettra aux 19 établissements pour personnes âgées concernés d'avoir "une forme de sécurisation des événements qui peuvent survenir la nuit, de 20h à 8h le lendemain matin", explique-t-il.

L'infirmière présente aux urgences du Cher "pourra apporter ses conseils soit par téléphone, soit en visio, soit en se déplaçant. Les Ehpad pourront aussi être mis en lien avec un médecin régulateur si l'événement le nécessite", détaille Jean-Marie Bolliet.

Dotée d'un véhicule, l'infirmière pourra aussi se rendre dans l'Ehpad pour l'aider à gérer une situation.

Les 19 établissements qui s'inscrivent dans cette procédure sont situés à un rayon maximal de 40 km du Puy-en-Velay. Cette distance était inscrite dans le cahier des charges, justifie le directeur.

Cinq autres Ehpad qui sont au-delà de cette distance bénéficieront tout de même d'une astreinte téléphonique.

Ainsi, à compter du 15 juin, "les 49 Ehpad de Haute-Loire seront couverts par une astreinte infirmière téléphonique", souligne Jean-Marie Bolliet. Le nouveau dispositif vient compléter ceux déjà mis en place dans d'autres territoires du département.

D'ici le 15 juin, toute une phase de préparation va avoir lieu. "L'infirmière va aller dans chaque Ehpad se former au logiciel utilisé pour le cas où elle ait besoin d'y inscrire des informations lors d'une venue, protocoliser la manière dont elle va interagir, éventuellement y inscrire des protocoles infirmiers de soins d'urgence", explique le directeur. Le projet sera coordonné avec des dispositifs existants déjà pour harmoniser les protocoles et les procédures.

Il s'agit aussi de créer un répertoire téléphonique, une fiche dans laquelle l'infirmière consignera ses conclusions à l'issue d'une aide téléphonique, ou encore de former les Ehpad à l'usage des tablettes.

Jean-Marie Bolliet précise que trois postes d'infirmières sont nécessaires pour faire fonctionner le dispositif.

A la demande des Ehpad, deux nouveaux groupes de travail vont être mis en place, l'un sur l'interopérabilité de leurs dossiers patients informatisés (DPI) avec celui du groupement hospitalier de territoire (GHT) (qui développe le logiciel Easily*) pour intégration dans le dossier de liaison d'urgence (DLU), et l'autre sur l'hospitalisation directe.

Une étude sera également effectuée pour évaluer l'impact du dispositif d'infirmière de nuit sur les hospitalisations de personnes âgées au CH du Puy-en-Velay, notamment pour voir combien ont pu être évitées.

D'autres initiatives solidaires

De telles initiatives "correspondent à la cohérence du système de santé", affirme le directeur, rappelant que son établissement mène des actions en direction du secteur médico-social depuis plusieurs années.

En 2016, le Cher a été porteur d'un projet qui visait à installer des antennes wifi dans une dizaine d'Ehpad. "On a maintenu le dispositif ainsi que le chef de projet chargé de développer la télémédecine." "Cela a porté ses fruits puisqu'on pratique de la télémédecine dans différents domaines, comme la douleur et les plaies et cicatrisations."

La crise sanitaire a conduit à tisser de nouveaux liens ou renforcer ceux existants. Dès mars 2020, le GHT a recensé les besoins en masques (chirurgicaux et FFP2) des Ehpad puis a effectué deux jours plus tard les premiers approvisionnements pour ceux qui étaient les plus en difficulté. De cette initiative est née la plateforme logistique du GHT Haute-Loire.

Au final, neuf filières locales d'équipements de protection individuelle (EPI) ont été créées au profit de 250 structures présentes dans le département (cf dépêche du 30/06/2020 à 15:35), rappelle Jean-Marie Bolliet.

En janvier 2021, interpellé par des Ehpad face à des difficultés d'approvisionnement et à la hausse des prix, le GHT a assuré une continuité de la plateforme logistique, créée en 2020, en créant l'association "Solid Achats" pour permettre un achat mutualisé de matériel. Près de 40 Ehpad ont adhéré au dispositif en 2021. Sur ce nombre, 14 en bénéficient toujours pour un montant de 60.000 euros en 2022.

La coopération entre le secteur sanitaire et le médico-social se traduit aussi par des projets de recherche clinique communs menés par l'unité (URC) du CH Emile-Roux, ainsi que par une plateforme numérique départementale sur laquelle une vingtaine d'Ehpad inscrivaient leurs possibilités d'hébergement temporaire pour des patients sortant d'hospitalisation.

Maillage territorial des astreintes téléphoniques au profit des Ehpad de Haute-Loire

san/nc/APMnews

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