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12/06 2023
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UNE 4E ANNÉE DE MÉDECINE GÉNÉRALE POUR "PROFESSIONNALISER" LES ÉTUDIANTS ET LES INCITER À "DÉCOUVRIR LE TERRITOIRE" (RAPPORT)

PARIS, 12 juin 2023 (APMnews) - Les étudiants en diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale doivent bénéficier d'une quatrième année d'internat, pour "améliorer" leur formation en la "professionnalisant" et les "inciter" à s'installer dans les "territoires" moins denses, selon le rapport à ce sujet publié lundi.

En septembre 2022, le Pr Bach-Nga Pham, doyenne de la faculté de médecine de Reims et ex-vice-présidente de la Conférence des doyens de médecine, le Pr Stéphane Oustric, président du conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne, le Dr Mathilde Renker, interne en médecine générale et le Pr Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), ont été missionnés pour élaborer un rapport portant sur la création d'une quatrième année d'internat de médecine générale (cf dépêche du 26/09/2022 à 10:38).

La remise officielle de ce rapport, lundi, s'est accompagnée d'un discours du ministre de la santé et de la prévention, François Braun, détaillant les modalités de la réforme (cf dépêche du 12/06/2023 à 18:03).

"Les conditions actuelles de formation en trois ans, avec une seule année de stages obligatoirement réalisés en secteur ambulatoire, ne permettent pas de préparer suffisamment les futurs médecins généralistes à l'exercice en soins primaires", estiment les rédacteurs du rapport dès le préambule de ce document de 85 pages.

Par 25 recommandations, ils entendent répondre à "cinq grands objectifs":

  • Améliorer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes
  • Donner à la quatrième année un caractère professionnalisant à travers un statut adapté de "docteur junior" de médecine générale
  • Inciter les futurs praticiens, sans les contraindre, à découvrir le territoire
  • Renforcer l'encadrement de la formation en médecine générale selon un plan médecine générale pluriannuel
  • Rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d'accompagnement.

Revoir la maquette de formation et ajouter une phase de consolidation

Le rapport préconise tout d'abord de modifier la maquette du DES de médecine générale et d'y ajouter "une phase de consolidation".

Ainsi, les rédacteurs proposent de "coupler la formation en santé de la femme et la formation en santé de l'enfant, à travers un stage de trois mois en santé de la femme et un stage de trois mois en santé de l'enfant", avec la possibilité de bénéficier d'éléments de formations supplémentaires en psychiatre ou gériatrie, selon le projet professionnel de l'étudiant.

"Cela permet d'obtenir une diminution du nombre de terrains de stage nécessaires pour former les étudiants puisqu'un seul terrain peut accueillir deux étudiants durant le même semestre", justifient-ils notamment.

Le rapport évoque aussi la possibilité de réaliser deux stages de six mois durant la phase de consolidation de la maquette du DES de médecine générale.

Il serait toutefois possible de poursuivre son premier stage durant l'autre semestre "après accord des deux parties". En outre, l'interne pour effectuer exceptionnellement un des deux stages "hors secteur ambulatoire".

Le rapport évoque en outre la possibilité de "proposer" dans cette future maquette "une formation à la pédagogie" pour inciter les étudiants à devenir de futurs maîtres de stage universitaires (MSU).

Concernant les thèses, celles-ci devront être soutenues "avant l'entrée en phase de consolidation", comme cela est le cas pour les autres spécialités.

Une mesure transitoire devrait toutefois être accordée, "permettant la soutenance de thèse jusqu'à la fin de la phase de consolidation aux promotions d'étudiants entrant dans le DES de médecine générale en 2023, 2024 et 2025", ont-ils noté.

Le rapport aborde également la question de la rémunération des étudiants.

Le statut de "docteur junior" leur permettra notamment d'accéder à une rémunération associant une part fixe correspondant aux émoluments forfaitaires mensuels perçus par tous les docteurs juniors (1.900 euros net) et une part variable correspondant à une "rétrocession sur les honoraires perçus".

"Le nombre d'actes réalisés journellement par le docteur junior" serait en outre "encadré par un plancher de 10-15 actes par jour, et un plafond de 30 actes par jour".

Participation à la permanence des soins en ambulatoire

Le rapport propose par ailleurs "d'inscrire la participation à la permanence des soins ambulatoires (PDSA) dans la phase de consolidation de la maquette du DES de médecine générale".

"Cette mesure doit être incitative et basée sur le volontariat" ont-ils précisé. Cette incitation devra notamment passer par une "meilleure communication" auprès des étudiants de la répartition des MSU en fonction de la cartographie des zones sous-denses.

Elle supposera aussi de "s'assurer de la qualité des terrains de stage", pointe le rapport, notamment en veillant à ce que "chaque dossier d'agrément de phase de consolidation fasse l'objet d'une "évaluation partagée" entre le "coordonnateur local du DES de médecine générale et les représentants des étudiants".

Cette incitation devra aussi passer par "une meilleure attractivité des territoires", ont soulevé les rédacteurs dans la dernière partie de leur rapport.

Ils ont ainsi appelé à "mieux communiquer sur les freins et leviers à l'installation auprès des collectivités territoriales" à "créer un guichet unique d'accueil des étudiants répertoriant les conditions d'accueil des docteurs juniors par département" ou encore à "décentraliser la formation médicale des CHU en créant "des lieux de formation labellisés sur le territoire".

Renforcer l'accompagnement

Une telle réforme ne saurait fonctionner sans un encadrement "renforcé de la formation en médecine générale", concèdent enfin les rédacteurs, qui souhaitent la mise en oeuvre d'un "plan de médecine générale pluriannuel".

Pour parvenir à cet objectif, ils proposent par exemple "d'augmenter le nombre de MSU", de "veiller" à leur formation régulière "au travers de la certification périodique" ou encore "d'augmenter le montant de leur indemnisation".

En parallèle, il faudra "augmenter le nombre d'enseignants titulaires de médecine générale dans chaque unité de formation et de recherche (UFR) de médecine/santé en créant de nouveaux postes", préconisent-ils.

Le rapport mise également sur une "valorisation du statut d'assistant universitaire de médecine générale en le rendant équivalent au statut de chef de clinique des universités de médecine générale en termes de fonction d'enseignement".

Il appelle en outre à "promouvoir la carrière universitaire en médecine générale".

Rapport "Ajout d’une quatrième année au diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale"

jr/nc/APMnews

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PARIS, 12 juin 2023 (APMnews) - Les étudiants en diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale doivent bénéficier d'une quatrième année d'internat, pour "améliorer" leur formation en la "professionnalisant" et les "inciter" à s'installer dans les "territoires" moins denses, selon le rapport à ce sujet publié lundi.

En septembre 2022, le Pr Bach-Nga Pham, doyenne de la faculté de médecine de Reims et ex-vice-présidente de la Conférence des doyens de médecine, le Pr Stéphane Oustric, président du conseil de l'ordre des médecins de Haute-Garonne, le Dr Mathilde Renker, interne en médecine générale et le Pr Olivier Saint-Lary, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), ont été missionnés pour élaborer un rapport portant sur la création d'une quatrième année d'internat de médecine générale (cf dépêche du 26/09/2022 à 10:38).

La remise officielle de ce rapport, lundi, s'est accompagnée d'un discours du ministre de la santé et de la prévention, François Braun, détaillant les modalités de la réforme (cf dépêche du 12/06/2023 à 18:03).

"Les conditions actuelles de formation en trois ans, avec une seule année de stages obligatoirement réalisés en secteur ambulatoire, ne permettent pas de préparer suffisamment les futurs médecins généralistes à l'exercice en soins primaires", estiment les rédacteurs du rapport dès le préambule de ce document de 85 pages.

Par 25 recommandations, ils entendent répondre à "cinq grands objectifs":

  • Améliorer la qualité de la formation des futurs médecins généralistes
  • Donner à la quatrième année un caractère professionnalisant à travers un statut adapté de "docteur junior" de médecine générale
  • Inciter les futurs praticiens, sans les contraindre, à découvrir le territoire
  • Renforcer l'encadrement de la formation en médecine générale selon un plan médecine générale pluriannuel
  • Rendre le territoire attractif avec de vraies mesures d'accompagnement.

Revoir la maquette de formation et ajouter une phase de consolidation

Le rapport préconise tout d'abord de modifier la maquette du DES de médecine générale et d'y ajouter "une phase de consolidation".

Ainsi, les rédacteurs proposent de "coupler la formation en santé de la femme et la formation en santé de l'enfant, à travers un stage de trois mois en santé de la femme et un stage de trois mois en santé de l'enfant", avec la possibilité de bénéficier d'éléments de formations supplémentaires en psychiatre ou gériatrie, selon le projet professionnel de l'étudiant.

"Cela permet d'obtenir une diminution du nombre de terrains de stage nécessaires pour former les étudiants puisqu'un seul terrain peut accueillir deux étudiants durant le même semestre", justifient-ils notamment.

Le rapport évoque aussi la possibilité de réaliser deux stages de six mois durant la phase de consolidation de la maquette du DES de médecine générale.

Il serait toutefois possible de poursuivre son premier stage durant l'autre semestre "après accord des deux parties". En outre, l'interne pour effectuer exceptionnellement un des deux stages "hors secteur ambulatoire".

Le rapport évoque en outre la possibilité de "proposer" dans cette future maquette "une formation à la pédagogie" pour inciter les étudiants à devenir de futurs maîtres de stage universitaires (MSU).

Concernant les thèses, celles-ci devront être soutenues "avant l'entrée en phase de consolidation", comme cela est le cas pour les autres spécialités.

Une mesure transitoire devrait toutefois être accordée, "permettant la soutenance de thèse jusqu'à la fin de la phase de consolidation aux promotions d'étudiants entrant dans le DES de médecine générale en 2023, 2024 et 2025", ont-ils noté.

Le rapport aborde également la question de la rémunération des étudiants.

Le statut de "docteur junior" leur permettra notamment d'accéder à une rémunération associant une part fixe correspondant aux émoluments forfaitaires mensuels perçus par tous les docteurs juniors (1.900 euros net) et une part variable correspondant à une "rétrocession sur les honoraires perçus".

"Le nombre d'actes réalisés journellement par le docteur junior" serait en outre "encadré par un plancher de 10-15 actes par jour, et un plafond de 30 actes par jour".

Participation à la permanence des soins en ambulatoire

Le rapport propose par ailleurs "d'inscrire la participation à la permanence des soins ambulatoires (PDSA) dans la phase de consolidation de la maquette du DES de médecine générale".

"Cette mesure doit être incitative et basée sur le volontariat" ont-ils précisé. Cette incitation devra notamment passer par une "meilleure communication" auprès des étudiants de la répartition des MSU en fonction de la cartographie des zones sous-denses.

Elle supposera aussi de "s'assurer de la qualité des terrains de stage", pointe le rapport, notamment en veillant à ce que "chaque dossier d'agrément de phase de consolidation fasse l'objet d'une "évaluation partagée" entre le "coordonnateur local du DES de médecine générale et les représentants des étudiants".

Cette incitation devra aussi passer par "une meilleure attractivité des territoires", ont soulevé les rédacteurs dans la dernière partie de leur rapport.

Ils ont ainsi appelé à "mieux communiquer sur les freins et leviers à l'installation auprès des collectivités territoriales" à "créer un guichet unique d'accueil des étudiants répertoriant les conditions d'accueil des docteurs juniors par département" ou encore à "décentraliser la formation médicale des CHU en créant "des lieux de formation labellisés sur le territoire".

Renforcer l'accompagnement

Une telle réforme ne saurait fonctionner sans un encadrement "renforcé de la formation en médecine générale", concèdent enfin les rédacteurs, qui souhaitent la mise en oeuvre d'un "plan de médecine générale pluriannuel".

Pour parvenir à cet objectif, ils proposent par exemple "d'augmenter le nombre de MSU", de "veiller" à leur formation régulière "au travers de la certification périodique" ou encore "d'augmenter le montant de leur indemnisation".

En parallèle, il faudra "augmenter le nombre d'enseignants titulaires de médecine générale dans chaque unité de formation et de recherche (UFR) de médecine/santé en créant de nouveaux postes", préconisent-ils.

Le rapport mise également sur une "valorisation du statut d'assistant universitaire de médecine générale en le rendant équivalent au statut de chef de clinique des universités de médecine générale en termes de fonction d'enseignement".

Il appelle en outre à "promouvoir la carrière universitaire en médecine générale".

Rapport "Ajout d’une quatrième année au diplôme d'études spécialisées (DES) de médecine générale"

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