Actualités de l'Urgence - APM

UNE ACTION D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE INITIÉE AUX URGENCES AMÉLIORE LE RECRUTEMENT EN ÉCOLE DE L'ASTHME
Les études ASUR-1 et -2 ont permis de standardiser la prise en charge de l'asthme aux urgences, d'améliorer la formation et les procédures. Malgré la mise à disposition de traitements efficaces, l'asthme reste mal contrôlé par environ les deux tiers des patients et près de la moitié ont recours aux urgences, a rappelé le Dr Jean-Philippe Maffre, pneumologue à Tours, lors d'une session plénière sur l'éducation thérapeutique.
Ces passages aux urgences représentent un marqueur d'un défaut de contrôle de l'asthme, lié souvent à un problème d'observance thérapeutique. Celle-ci peut être améliorée par l'éducation thérapeutique du patient (ETP) mais les structures d'ETP sont insuffisantes et les patients y sont très peu nombreux, notamment parce que les médecins ne les y envoient pas.
"On constate également aux urgences que parfois un traitement de fond est prescrit, assorti plus ou moins d'explications, qu'un rendez-vous avec un spécialiste est pris mais souvent, il n'est pas honoré, et on revoit le patient", a poursuivi le Dr Maffre. Une étude a été initiée pour déterminer s'il était possible d'amorcer une éducation thérapeutique au cours d'un séjour aux urgences pour exacerbation asthmatique.
Pour cela, un réseau a été constitué en 2011 entre les services d'accueil des urgences (SAU) du CHU, des cliniques Alliance et Pôle santé Léonard de Vinci à Tours ainsi que les CH de Chinon et d'Amboise, les médecins généralistes et les pneumologues de L'Espace du souffle, une école de l'asthme en Indre-et-Loire constituée avec les associations de malades.
L'étude, réalisée auprès des patients admis dans les SAU, a été menée en deux phases d'un an: la première, observationnelle, a porté sur 121 patients interrogés au cours des premiers soins et pris en charge de manière habituelle; dans la seconde, 121 patients ont eu, en plus, un entretien avec un membre du personnel soignant formé à l'ETP, la remise d'un livret accompagné d'explications et une orientation avec L'Espace du souffle.
Les données recueillies à l'arrivée aux urgences indiquent que 59,5% des patients déclaraient avoir un traitement de fond et 61,8% d'entre eux ne l'utilisaient pas correctement.
Les chercheurs ont réussi à recontacter respectivement 85 et 78 patients à six mois. Une amélioration de l'observance était constatée pour 50,6% et 52,4%, sans différence significative. Ils étaient respectivement 18,8% et 9,3% à être retournés aux urgences pour une nouvelle crise. "Le recours aux urgences a baissé de manière non significative mais c'est encourageant", a considéré le Dr Maffre.
Dès la première année de mise en place du réseau, le recrutement à l'école de l'asthme a augmenté de 11%. La hausse était de 14% en 2014 et elle se poursuit de manière régulière, a-t-il ajouté.
En 2015, environ 120 patients ont été pris en charge pour asthme aux SAU du département et 89 questionnaires (près de 75%) ont été retournés à l'Espace du souffle. Au final, 32 patients se sont inscrits dans des sessions d'ETP suite à leur passage aux urgences. Ils sont trois à avoir été réhospitalisés à la suite d'un épisode viral, a précisé Marie-Pierre Rinn, patiente experte au bureau de Tours de l'association Asthme & allergies.
Pour les deux intervenants, il est possible de proposer un entretien sur l'asthme aux urgences, "par un dialogue basé sur le ressenti et l'expérience du malade". Il faut mettre en perspective la maladie sous-jacente, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une maladie chronique, et "en faire déduire au patient de la nécessité de prendre un traitement préventif". Au final, cet entretien vise à "susciter chez le patient le désir d'en savoir plus sur son asthme" et à lui présenter les structures permettant de poursuivre le dialogue sans médecin, a commenté le Dr Maffre.
L'autorisation pour le réseau et la structure d'ETP a été renouvelée en février 2014 par l'agence régionale de santé (ARS) du Centre. Actuellement, de nouvelles infirmières et aides-soignantes des équipes de nuit du CHU sont formées ainsi que des internes des urgences et du personnel paramédical référent. La prise en charge initiale de la crise d'asthme est en cours de protocolisation, prévoyant la prescription de cinq séances d'ETP à la sortie des urgences.
Une réflexion est en cours pour élargir cette action aux urgences pédiatriques et pour former les sages-femmes sur la maladie asthmatique chez la femme enceinte.
ld/ab/APM
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UNE ACTION D'ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE INITIÉE AUX URGENCES AMÉLIORE LE RECRUTEMENT EN ÉCOLE DE L'ASTHME
Les études ASUR-1 et -2 ont permis de standardiser la prise en charge de l'asthme aux urgences, d'améliorer la formation et les procédures. Malgré la mise à disposition de traitements efficaces, l'asthme reste mal contrôlé par environ les deux tiers des patients et près de la moitié ont recours aux urgences, a rappelé le Dr Jean-Philippe Maffre, pneumologue à Tours, lors d'une session plénière sur l'éducation thérapeutique.
Ces passages aux urgences représentent un marqueur d'un défaut de contrôle de l'asthme, lié souvent à un problème d'observance thérapeutique. Celle-ci peut être améliorée par l'éducation thérapeutique du patient (ETP) mais les structures d'ETP sont insuffisantes et les patients y sont très peu nombreux, notamment parce que les médecins ne les y envoient pas.
"On constate également aux urgences que parfois un traitement de fond est prescrit, assorti plus ou moins d'explications, qu'un rendez-vous avec un spécialiste est pris mais souvent, il n'est pas honoré, et on revoit le patient", a poursuivi le Dr Maffre. Une étude a été initiée pour déterminer s'il était possible d'amorcer une éducation thérapeutique au cours d'un séjour aux urgences pour exacerbation asthmatique.
Pour cela, un réseau a été constitué en 2011 entre les services d'accueil des urgences (SAU) du CHU, des cliniques Alliance et Pôle santé Léonard de Vinci à Tours ainsi que les CH de Chinon et d'Amboise, les médecins généralistes et les pneumologues de L'Espace du souffle, une école de l'asthme en Indre-et-Loire constituée avec les associations de malades.
L'étude, réalisée auprès des patients admis dans les SAU, a été menée en deux phases d'un an: la première, observationnelle, a porté sur 121 patients interrogés au cours des premiers soins et pris en charge de manière habituelle; dans la seconde, 121 patients ont eu, en plus, un entretien avec un membre du personnel soignant formé à l'ETP, la remise d'un livret accompagné d'explications et une orientation avec L'Espace du souffle.
Les données recueillies à l'arrivée aux urgences indiquent que 59,5% des patients déclaraient avoir un traitement de fond et 61,8% d'entre eux ne l'utilisaient pas correctement.
Les chercheurs ont réussi à recontacter respectivement 85 et 78 patients à six mois. Une amélioration de l'observance était constatée pour 50,6% et 52,4%, sans différence significative. Ils étaient respectivement 18,8% et 9,3% à être retournés aux urgences pour une nouvelle crise. "Le recours aux urgences a baissé de manière non significative mais c'est encourageant", a considéré le Dr Maffre.
Dès la première année de mise en place du réseau, le recrutement à l'école de l'asthme a augmenté de 11%. La hausse était de 14% en 2014 et elle se poursuit de manière régulière, a-t-il ajouté.
En 2015, environ 120 patients ont été pris en charge pour asthme aux SAU du département et 89 questionnaires (près de 75%) ont été retournés à l'Espace du souffle. Au final, 32 patients se sont inscrits dans des sessions d'ETP suite à leur passage aux urgences. Ils sont trois à avoir été réhospitalisés à la suite d'un épisode viral, a précisé Marie-Pierre Rinn, patiente experte au bureau de Tours de l'association Asthme & allergies.
Pour les deux intervenants, il est possible de proposer un entretien sur l'asthme aux urgences, "par un dialogue basé sur le ressenti et l'expérience du malade". Il faut mettre en perspective la maladie sous-jacente, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une maladie chronique, et "en faire déduire au patient de la nécessité de prendre un traitement préventif". Au final, cet entretien vise à "susciter chez le patient le désir d'en savoir plus sur son asthme" et à lui présenter les structures permettant de poursuivre le dialogue sans médecin, a commenté le Dr Maffre.
L'autorisation pour le réseau et la structure d'ETP a été renouvelée en février 2014 par l'agence régionale de santé (ARS) du Centre. Actuellement, de nouvelles infirmières et aides-soignantes des équipes de nuit du CHU sont formées ainsi que des internes des urgences et du personnel paramédical référent. La prise en charge initiale de la crise d'asthme est en cours de protocolisation, prévoyant la prescription de cinq séances d'ETP à la sortie des urgences.
Une réflexion est en cours pour élargir cette action aux urgences pédiatriques et pour former les sages-femmes sur la maladie asthmatique chez la femme enceinte.
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