Actualités de l'Urgence - APM

06/02 2024
Retour

UNE ACTIVITÉ EN HAUSSE MAIS "DÉFORMÉE" AU SEIN DU CHU DE TOURS

(Par Maxime GRAVIER)

TOURS, 6 février 2024 (APMnews) - L'activité du CHU de Tours progresse depuis la fin du Covid mais sa structure à tendance à se "déformer", avec une part de l'ambulatoire de plus en plus grande, a observé jeudi la directrice générale de l'établissement, Floriane Rivière, au cours d'un entretien avec APMnews.

L'activité en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) du CHU de Tours a grimpé de 5% en 2023 par rapport à 2022, a fait savoir Floriane Rivière, arrivée à la tête de l'hôpital le 1er septembre 2023 (cf dépêche du 29/08/2023 à 09:54).

Ce chiffre cache cependant une "déformation de la structure de l'activité" selon elle: la grande majorité de la croissance est due à l'ambulatoire.

En médecine, par exemple, l'activité de l'hôpital de jour a augmenté de 12,8%, tandis que les hospitalisations complètes n'ont connu qu'une hausse de 0,8%.

Cette tendance "est apparue depuis la crise Covid, s'est confirmée en 2023 et semble se poursuivre en 2024", a commenté la directrice générale.

"On observe aussi une évolution de la typologie de nos activités, au regard de l'évolution de la dynamique du territoire", a-t-elle fait remarquer.

Le CHU a vu de nouveaux patients arriver, notamment en pédiatrie. "Beaucoup d'établissements qui avaient des activités auparavant n'en ont plus […] comme le CHU d'Orléans, qui a fermé son service de réanimation pédiatrique", a-t-elle expliqué.

Par conséquent, l'établissement tourangeau a fait évoluer son nombre de lits et s'est réorganisé afin d'absorber ces nouveaux patients.

Le CHU a aussi été marqué en 2023 par le développement d'activités "qui sont aujourd'hui très mal financées, comme celles liées à la prévention", a ajouté Floriane Rivière.

Présentation du projet d'établissement à la rentrée

La directrice générale a par ailleurs confirmé que les travaux pour le nouvel hôpital psychiatrique (NHP) et le nouvel hôpital Trousseau (NHT) avaient commencé.

Ces deux chantiers, qui font partie du projet Horizon 2030 (anciennement nommé Horizon 2026), doivent respectivement s'achever fin 2025 et fin 2028.

Pour le NHP, "les organisations sont finalisées, mais il reste à définir les capacitaires et le nombre de personnels affectés", a-t-elle précisé. La réflexion sur le NHT n'est, elle, pas aussi avancée.

L'un des enjeux du projet médico-soignant en psychiatrie sera de "définir les filières de prise en charge et de se projeter sur un fonctionnement moderne" reposant sur l'ambulatoire, y compris, parfois, pour des soins intensifs, avec des équipes spécialisées afin "d'éviter au maximum les hospitalisations", a soutenu Floriane Rivière.

Le sort de l'hôpital de Clocheville, le site pédiatrique du CHU, a également été évoqué. Des postes ont été créés pour compenser les départs de pédiatres et l'absentéisme (cf dépêche du 28/11/2023 à 15:50). "Mais cela reste une réponse de court terme, il faut encore apporter une réponse à moyen et long termes", a-t-elle jugé, en référence aux différents discours prononcés au cours de la cérémonie des vœux de l'hôpital (cf dépêche du 26/01/2024 à 18:03).

Plus globalement, la direction finalise actuellement le projet d'établissement et le projet médico-soignant, qui doivent être présentés au moment de la rentrée scolaire, en septembre.

Redonner de l'autonomie aux services

Une réflexion sur la réorganisation des blocs opératoires est également en cours, portée par la communauté médicale du CHU.

Les équipes de chirurgie et d'anesthésie ont ainsi fait part de leur volonté de travailler de manière "plus fluide" afin de mieux répondre aux besoins de santé des patients.

Cette réflexion doit aborder la gouvernance et le fonctionnement des blocs, notamment pour mieux intégrer les flux de patients programmés et d'urgence. L'idée est aussi d'anticiper les futures organisations du NHT, a pointé la directrice générale.

Sur l'ensemble du CHU, l'organisation pourrait devenir "plus horizontale" et redonner de l'autonomie aux services "qui sont un peu écrasés par les pôles". "Tout ce travail s'appuie sur un historique de management participatif extrêmement important au CHU de Tours", a-t-elle insisté.

Un déficit de 25 M€ en 2023

Ces projets s'inscrivent dans un contexte financier compliqué pour l'établissement.

La direction anticipe un déficit d'environ 25 millions d'euros (M€) en 2023, pour un budget de 850 M€.

L'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) de l'établissement mise sur un déficit stabilisé en 2024, a souligné Floriane Rivière.

Cette situation de "difficulté majeure" s'explique par des problèmes structurels installés depuis le Covid: l'inflation, mais aussi la déconnexion du système de financement, qui repose uniquement sur les actes, et la hausse des dépenses de personnels liés au Ségur.

A noter qu'au printemps 2023, l'Etat avait réaffirmé son soutien au projet du NHT (cf dépêche du 02/06/2023 à 14:01).

mg/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

06/02 2024
Retour

UNE ACTIVITÉ EN HAUSSE MAIS "DÉFORMÉE" AU SEIN DU CHU DE TOURS

(Par Maxime GRAVIER)

TOURS, 6 février 2024 (APMnews) - L'activité du CHU de Tours progresse depuis la fin du Covid mais sa structure à tendance à se "déformer", avec une part de l'ambulatoire de plus en plus grande, a observé jeudi la directrice générale de l'établissement, Floriane Rivière, au cours d'un entretien avec APMnews.

L'activité en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) du CHU de Tours a grimpé de 5% en 2023 par rapport à 2022, a fait savoir Floriane Rivière, arrivée à la tête de l'hôpital le 1er septembre 2023 (cf dépêche du 29/08/2023 à 09:54).

Ce chiffre cache cependant une "déformation de la structure de l'activité" selon elle: la grande majorité de la croissance est due à l'ambulatoire.

En médecine, par exemple, l'activité de l'hôpital de jour a augmenté de 12,8%, tandis que les hospitalisations complètes n'ont connu qu'une hausse de 0,8%.

Cette tendance "est apparue depuis la crise Covid, s'est confirmée en 2023 et semble se poursuivre en 2024", a commenté la directrice générale.

"On observe aussi une évolution de la typologie de nos activités, au regard de l'évolution de la dynamique du territoire", a-t-elle fait remarquer.

Le CHU a vu de nouveaux patients arriver, notamment en pédiatrie. "Beaucoup d'établissements qui avaient des activités auparavant n'en ont plus […] comme le CHU d'Orléans, qui a fermé son service de réanimation pédiatrique", a-t-elle expliqué.

Par conséquent, l'établissement tourangeau a fait évoluer son nombre de lits et s'est réorganisé afin d'absorber ces nouveaux patients.

Le CHU a aussi été marqué en 2023 par le développement d'activités "qui sont aujourd'hui très mal financées, comme celles liées à la prévention", a ajouté Floriane Rivière.

Présentation du projet d'établissement à la rentrée

La directrice générale a par ailleurs confirmé que les travaux pour le nouvel hôpital psychiatrique (NHP) et le nouvel hôpital Trousseau (NHT) avaient commencé.

Ces deux chantiers, qui font partie du projet Horizon 2030 (anciennement nommé Horizon 2026), doivent respectivement s'achever fin 2025 et fin 2028.

Pour le NHP, "les organisations sont finalisées, mais il reste à définir les capacitaires et le nombre de personnels affectés", a-t-elle précisé. La réflexion sur le NHT n'est, elle, pas aussi avancée.

L'un des enjeux du projet médico-soignant en psychiatrie sera de "définir les filières de prise en charge et de se projeter sur un fonctionnement moderne" reposant sur l'ambulatoire, y compris, parfois, pour des soins intensifs, avec des équipes spécialisées afin "d'éviter au maximum les hospitalisations", a soutenu Floriane Rivière.

Le sort de l'hôpital de Clocheville, le site pédiatrique du CHU, a également été évoqué. Des postes ont été créés pour compenser les départs de pédiatres et l'absentéisme (cf dépêche du 28/11/2023 à 15:50). "Mais cela reste une réponse de court terme, il faut encore apporter une réponse à moyen et long termes", a-t-elle jugé, en référence aux différents discours prononcés au cours de la cérémonie des vœux de l'hôpital (cf dépêche du 26/01/2024 à 18:03).

Plus globalement, la direction finalise actuellement le projet d'établissement et le projet médico-soignant, qui doivent être présentés au moment de la rentrée scolaire, en septembre.

Redonner de l'autonomie aux services

Une réflexion sur la réorganisation des blocs opératoires est également en cours, portée par la communauté médicale du CHU.

Les équipes de chirurgie et d'anesthésie ont ainsi fait part de leur volonté de travailler de manière "plus fluide" afin de mieux répondre aux besoins de santé des patients.

Cette réflexion doit aborder la gouvernance et le fonctionnement des blocs, notamment pour mieux intégrer les flux de patients programmés et d'urgence. L'idée est aussi d'anticiper les futures organisations du NHT, a pointé la directrice générale.

Sur l'ensemble du CHU, l'organisation pourrait devenir "plus horizontale" et redonner de l'autonomie aux services "qui sont un peu écrasés par les pôles". "Tout ce travail s'appuie sur un historique de management participatif extrêmement important au CHU de Tours", a-t-elle insisté.

Un déficit de 25 M€ en 2023

Ces projets s'inscrivent dans un contexte financier compliqué pour l'établissement.

La direction anticipe un déficit d'environ 25 millions d'euros (M€) en 2023, pour un budget de 850 M€.

L'état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) de l'établissement mise sur un déficit stabilisé en 2024, a souligné Floriane Rivière.

Cette situation de "difficulté majeure" s'explique par des problèmes structurels installés depuis le Covid: l'inflation, mais aussi la déconnexion du système de financement, qui repose uniquement sur les actes, et la hausse des dépenses de personnels liés au Ségur.

A noter qu'au printemps 2023, l'Etat avait réaffirmé son soutien au projet du NHT (cf dépêche du 02/06/2023 à 14:01).

mg/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.