Actualités de l'Urgence - APM

UNE ÉPIDÉMIE DE COQUELUCHE D'AMPLEUR "INÉDITE" EN 2024, AVEC PRÈS DE 1.500 HOSPITALISATIONS ET 46 DÉCÈS
"La coqueluche évolue par cycles épidémiques tous les trois à cinq ans et le précédent cycle observé en France date de 2017-2018", rappelle l'agence sanitaire. Si le retour de la bactérie Bordetella pertussis était bien attendu après la pandémie de Covid-19, l'ampleur de l'épidémie observée en 2024, "inédite", pourrait s'expliquer par un "réservoir de sujets réceptifs plus important progressivement constitué depuis la pandémie".
C'est en juillet-août 2024 que le pic de l'épidémie a été observé, avec une baisse des indicateurs épidémiologiques à partir de septembre. Fin décembre, ils étaient de retour à des niveaux comparables à ceux du premier trimestre de l'année.
Sur l'année, le nombre de cas de coqueluche vus en consultation de médecine générale a été évalué à 162.612, soit un taux de 244 cas pour 100.000 habitants, selon une estimation reposant sur les 689 cas rapportés par le réseau Sentinelles (contre six l'année précédente). Du côté de SOS Médecins, 9.817 actes pour coqueluche ont été recensés.
A l'hôpital, 7.012 passages aux urgences tous âges confondus et 1.471 hospitalisations après passages aux urgences ont été dénombrés. Selon les données du réseau Rénacoq, ce sont 500 nourrissons de moins de 1 an qui ont été hospitalisés pour coqueluche en 2024, du jamais vu depuis 2010, y compris au moment des pics épidémiques de 2017 (157 nourrissons) et de 2012 (293 nourrissons).
SPF fait également état d'un "impact important de l'épidémie" sur la mortalité, avec un nombre de décès rapportés de 46, dont 21 nourrissons de moins de 1 an (soit 46% des cas) et 15 adultes de 80 ans et plus (33%), ce qui "confirme la gravité de la coqueluche dans ces tranches d'âge".
L'agence sanitaire note que "la vigilance est restée de mise en 2025", mais que les données provisoires collectées au cours du premier semestre n'ont pas mis en évidence de "reprise très active de la circulation de la bactérie". Néanmoins, ajoute-t-elle, une recrudescence est observée depuis le début de l'année à La Réunion (cf dépêche du 25/08/2025 à 16:49).
Hausse importante de la couverture vaccinale des femmes enceintes
Dans le contexte épidémique de 2024, "les messages sur la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche, recommandée depuis avril 2022 pour protéger les nourrissons dans les premiers mois de vie ont été renforcés", rappelle SPF.
Il a ainsi été observé une "progression sur l'année" de la couverture vaccinale (au moins une dose) chez ces dernières, qui était de 75% pour celles ayant accouché en décembre 2024 contre 52% pour celles ayant accouché en mars 2024. Le gain de couverture sur l'année était de 19 points, soit un taux de 62,3% en 2024 contre 43,4% en 2023.
La couverture vaccinale avec trois doses à 21 mois des nourrissons nés en 2023 était de 91,8%.
Une enquête menée en 2019 dans les établissements de santé documente par ailleurs une couverture vaccinale de la coqueluche de 53,5% chez les professionnels de santé. SPF rappelle que la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé une dose de rappel pour tout professionnel qui serait en contact proche avec des enfants de moins de six mois et dont le dernier vaccin daterait de plus de cinq ans (cf dépêche du 22/07/2024 à 17:14).
(SPF, bilan 2024 de la coqueluche en France)
sb/lb/APMnews
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UNE ÉPIDÉMIE DE COQUELUCHE D'AMPLEUR "INÉDITE" EN 2024, AVEC PRÈS DE 1.500 HOSPITALISATIONS ET 46 DÉCÈS
"La coqueluche évolue par cycles épidémiques tous les trois à cinq ans et le précédent cycle observé en France date de 2017-2018", rappelle l'agence sanitaire. Si le retour de la bactérie Bordetella pertussis était bien attendu après la pandémie de Covid-19, l'ampleur de l'épidémie observée en 2024, "inédite", pourrait s'expliquer par un "réservoir de sujets réceptifs plus important progressivement constitué depuis la pandémie".
C'est en juillet-août 2024 que le pic de l'épidémie a été observé, avec une baisse des indicateurs épidémiologiques à partir de septembre. Fin décembre, ils étaient de retour à des niveaux comparables à ceux du premier trimestre de l'année.
Sur l'année, le nombre de cas de coqueluche vus en consultation de médecine générale a été évalué à 162.612, soit un taux de 244 cas pour 100.000 habitants, selon une estimation reposant sur les 689 cas rapportés par le réseau Sentinelles (contre six l'année précédente). Du côté de SOS Médecins, 9.817 actes pour coqueluche ont été recensés.
A l'hôpital, 7.012 passages aux urgences tous âges confondus et 1.471 hospitalisations après passages aux urgences ont été dénombrés. Selon les données du réseau Rénacoq, ce sont 500 nourrissons de moins de 1 an qui ont été hospitalisés pour coqueluche en 2024, du jamais vu depuis 2010, y compris au moment des pics épidémiques de 2017 (157 nourrissons) et de 2012 (293 nourrissons).
SPF fait également état d'un "impact important de l'épidémie" sur la mortalité, avec un nombre de décès rapportés de 46, dont 21 nourrissons de moins de 1 an (soit 46% des cas) et 15 adultes de 80 ans et plus (33%), ce qui "confirme la gravité de la coqueluche dans ces tranches d'âge".
L'agence sanitaire note que "la vigilance est restée de mise en 2025", mais que les données provisoires collectées au cours du premier semestre n'ont pas mis en évidence de "reprise très active de la circulation de la bactérie". Néanmoins, ajoute-t-elle, une recrudescence est observée depuis le début de l'année à La Réunion (cf dépêche du 25/08/2025 à 16:49).
Hausse importante de la couverture vaccinale des femmes enceintes
Dans le contexte épidémique de 2024, "les messages sur la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche, recommandée depuis avril 2022 pour protéger les nourrissons dans les premiers mois de vie ont été renforcés", rappelle SPF.
Il a ainsi été observé une "progression sur l'année" de la couverture vaccinale (au moins une dose) chez ces dernières, qui était de 75% pour celles ayant accouché en décembre 2024 contre 52% pour celles ayant accouché en mars 2024. Le gain de couverture sur l'année était de 19 points, soit un taux de 62,3% en 2024 contre 43,4% en 2023.
La couverture vaccinale avec trois doses à 21 mois des nourrissons nés en 2023 était de 91,8%.
Une enquête menée en 2019 dans les établissements de santé documente par ailleurs une couverture vaccinale de la coqueluche de 53,5% chez les professionnels de santé. SPF rappelle que la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé une dose de rappel pour tout professionnel qui serait en contact proche avec des enfants de moins de six mois et dont le dernier vaccin daterait de plus de cinq ans (cf dépêche du 22/07/2024 à 17:14).
(SPF, bilan 2024 de la coqueluche en France)
sb/lb/APMnews