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16/11 2023
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UNE EXPÉRIMENTATION DÉROGATOIRE DE TÉLÉRECOURS EN OCCITANIE POUR LES AVC SURVENANT LA NUIT

(Par Luu-Ly DO-QUANG, à la journée des référents et animateurs de filières AVC)

LILLE, 16 novembre 2023 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Occitanie prépare de manière dérogatoire un télérecours au neurologue pour assurer la permanence des soins en cas d'accident vasculaire cérébral (AVC) survenant la nuit face à une situation difficile voire critique dans les unités neurovasculaires (UNV) de la région, a-t-on appris lors de la journée nationale des référents et animateurs ARS de filières AVC, mercredi à Lille.

En Occitanie, région de 6 millions d'habitants, la situation est "catastrophique" concernant la prise en charge des AVC, a pointé le Dr Stéphane Bouly du CHU de Nîmes.

La région disposait de 17 UNV mais une a fermé à Tarbes, celle de Cahors est dans une situation difficile et quatre à Rodez, Auch, Narbonne (Aude) et Perpignan sont dans une situation critique avec au maximum trois neurologues pour les astreintes et moins de huit pour les gardes. Au total, 18,5 postes sont vacants.

Cette situation s'explique notamment par le fait que parmi les 169 internes de neurologie formés en Occitanie depuis 19 ans, seulement 19 parmi ceux qui sont en outre restés dans la région ont choisi le neurovasculaire, soit un par an.

"Les UNV étaient initialement bien achalandées. Aujourd'hui, il y a un déficit dans la permanence des soins et il a fallu réfléchir à comment améliorer le fonctionnement, à trouver un fonctionnement dérogatoire", a poursuivi le Dr Bouly.

Il s'agit, avec une communauté de neurologues volontaires, de mettre en place un télérecours en cas d'AVC lors de la permanence des soins la nuit, d'abord en semaine. Cependant, en cas de panne technique, l'astreinte opérationnelle d'un neurologue est conservée localement par sécurité et indemnisée pour ne pas réduire l'attractivité, a-t-il détaillé.

Le neurologue sera indemnisé dans le cadre du télérecours d'environ 330 €, soit 20% en moins par rapport à une véritable garde pour éviter la concurrence.

Une convention-cadre doit être passée entre les établissements participants pour chaque neurologue, a indiqué le Dr Bouly, saluant l'ARS pour avoir accepté cette proposition.

Les UNV en difficulté sont éligibles au télérecours: lorsque l'effectif est insuffisant, que ce soit attendu ou brutal, avec moins de quatre neurologues pour tenir l'astreinte. Mais les UNV éligibles doivent aussi respecter des prérequis techniques et organisationnels.

"On a beaucoup de demandes. C'est l'ARS qui décidera d'ici sous peu, début décembre. Les conventions sont en cours de signature. Pour commencer, il y aura un neurologue par centre demandeur", a précisé le Dr Bouly.

Il a insisté sur le fait qu'il s'agissait "d'une solution d'aide au repli temporaire" et que ce n'était pas une solution de recrutement. "C'est un mode dégradé de la permanence des soins."

ld/ab/APMnews

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UNE EXPÉRIMENTATION DÉROGATOIRE DE TÉLÉRECOURS EN OCCITANIE POUR LES AVC SURVENANT LA NUIT

(Par Luu-Ly DO-QUANG, à la journée des référents et animateurs de filières AVC)

LILLE, 16 novembre 2023 (APMnews) - L'agence régionale de santé (ARS) Occitanie prépare de manière dérogatoire un télérecours au neurologue pour assurer la permanence des soins en cas d'accident vasculaire cérébral (AVC) survenant la nuit face à une situation difficile voire critique dans les unités neurovasculaires (UNV) de la région, a-t-on appris lors de la journée nationale des référents et animateurs ARS de filières AVC, mercredi à Lille.

En Occitanie, région de 6 millions d'habitants, la situation est "catastrophique" concernant la prise en charge des AVC, a pointé le Dr Stéphane Bouly du CHU de Nîmes.

La région disposait de 17 UNV mais une a fermé à Tarbes, celle de Cahors est dans une situation difficile et quatre à Rodez, Auch, Narbonne (Aude) et Perpignan sont dans une situation critique avec au maximum trois neurologues pour les astreintes et moins de huit pour les gardes. Au total, 18,5 postes sont vacants.

Cette situation s'explique notamment par le fait que parmi les 169 internes de neurologie formés en Occitanie depuis 19 ans, seulement 19 parmi ceux qui sont en outre restés dans la région ont choisi le neurovasculaire, soit un par an.

"Les UNV étaient initialement bien achalandées. Aujourd'hui, il y a un déficit dans la permanence des soins et il a fallu réfléchir à comment améliorer le fonctionnement, à trouver un fonctionnement dérogatoire", a poursuivi le Dr Bouly.

Il s'agit, avec une communauté de neurologues volontaires, de mettre en place un télérecours en cas d'AVC lors de la permanence des soins la nuit, d'abord en semaine. Cependant, en cas de panne technique, l'astreinte opérationnelle d'un neurologue est conservée localement par sécurité et indemnisée pour ne pas réduire l'attractivité, a-t-il détaillé.

Le neurologue sera indemnisé dans le cadre du télérecours d'environ 330 €, soit 20% en moins par rapport à une véritable garde pour éviter la concurrence.

Une convention-cadre doit être passée entre les établissements participants pour chaque neurologue, a indiqué le Dr Bouly, saluant l'ARS pour avoir accepté cette proposition.

Les UNV en difficulté sont éligibles au télérecours: lorsque l'effectif est insuffisant, que ce soit attendu ou brutal, avec moins de quatre neurologues pour tenir l'astreinte. Mais les UNV éligibles doivent aussi respecter des prérequis techniques et organisationnels.

"On a beaucoup de demandes. C'est l'ARS qui décidera d'ici sous peu, début décembre. Les conventions sont en cours de signature. Pour commencer, il y aura un neurologue par centre demandeur", a précisé le Dr Bouly.

Il a insisté sur le fait qu'il s'agissait "d'une solution d'aide au repli temporaire" et que ce n'était pas une solution de recrutement. "C'est un mode dégradé de la permanence des soins."

ld/ab/APMnews

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