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08/06 2023
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UNE MORTALITÉ PLUS IMPORTANTE EN 2022 PROBABLEMENT DUE À LA CANICULE, À LA GRIPPE ET AUX REPORTS DE SOINS (INSEE)

PARIS, 8 juin 2023 (APMnews) - La mortalité a augmenté de façon plus importante que prévu en 2022, alors même que le nombre de morts dus à l'épidémie de Covid-19 a diminué, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une étude publiée mardi.

Pour réaliser son étude, l'Insee a comparé le nombre de décès "attendus" avec le nombre réel de décès en 2022.

Les décès attendus sont calculés en fonction des tendances structurelles, mais sans prendre en compte "l''épidémie de Covid-19 ou d'autres événements inhabituels", explique l'Insee.

Ils prennent en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la "tendance à la baisse des risques de décès à chaque âge" qui pouvait être observée avant l'apparition du Covid.

Le nombre réel de décès permet alors de mesurer "à la fois les effets directs et indirects de l'épidémie de Covid-19, mais aussi les effets d'autres phénomènes inhabituels propres à l’année 2022, comme des épisodes de grippe ou de fortes chaleurs plus ou moins meurtriers que par le passé".

D'après les projections, le nombre de décès "attendus" en 2022 devait être de 621.200 décès, soit 8.000 de plus qu'en 2019.

Cette hausse attendue aurait été la conjonction de deux facteurs: +28.600 décès en raison de l'augmentation et du vieillissement de la population, et -20.600 décès dus à la tendance à la baisse des "quotients de mortalité".

Dans la réalité, il y a finalement eu 675.000 décès comptabilisés en 2022. Cela correspond ainsi à 53.800 décès de plus qu'attendu, ce que l'Insee appelle la "surmortalité".

Cette surmortalité est plus importante en 2022 qu'en 2021 (42.700 décès en plus) et 2020 (48.400).

Cela représente 8,7% de décès en plus par rapport à ce qui était attendu en 2022, contre 6,9% en 2021 et 7,8% en 2020.

Pourtant les années 2020 et 2021 avaient déjà connu une forte surmortalité "expliquée essentiellement par l'épidémie de Covid-19", explique l'Insee.

En outre, l'épidémie de Covid-19 a "très probablement" été moins meurtrière en 2022 qu'en 2021, "probablement grâce à la vaccination et à l’immunité collective".

Selon les estimations, il y a eu "38.300 décès de personnes atteintes du Covid-19 en 2022 selon Santé publique France (SPF), soit nettement moins qu’en 2021 (59.100 décès)" et en 2020 (69.200).

Des épisodes de chaleur particulièrement importants

Ce sont donc les décès dus à d’autres causes que le Covid-19 qui ont augmenté en 2022.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la surmortalité.

Tout d'abord, 2022 a compté de "manière inhabituelle" deux épisodes de grippe: une première épidémie tardive en mars et avril, puis une seconde précoce en décembre, alors même que la grippe a été quasi absente en 2021. Le pic de mortalité en décembre 2022 a touché plus particulièrement la France et les pays du nord de l’Europe.

De plus, des épisodes de canicule ont occasionné davantage de décès en 2022 (2.800 toutes causes confondues) qu'en 2021 (200 décès). Les "températures élevées une grande partie de l'été ont pu aussi entraîner des décès en dehors des périodes de canicule", continue l'Insee.

Le nombre de décès toutes causes confondues enregistré en juillet 2022 est apparu supérieur de 13% à celui de juillet 2019, avait rapporté l'Insee dans un bilan publié en septembre 2022 (cf dépêche du 07/09/2022 à 11:48).

Par ailleurs, l'épidémie de Covid-19 a pu "entraîner une hausse des décès en 2021 et en 2022 en raison d'effets indirects, comme des reports d'opérations ou la baisse des dépistages d'autres maladies en 2020".

L'Insee de donne pas d'estimations chiffrées du nombre de décès pour la grippe ni les reports de prise en charge liés à la crise Covid, "ces impacts éventuels" n'ayant "pas encore été mesurés".

"Il peut aussi y avoir une interruption ou une pause dans la tendance à la baisse de la mortalité à chaque âge, mais sans qu’il soit encore possible de l’identifier", précise-t-il.

La grippe est responsable en moyenne par épidémie de plus d'un million de consultations en médecine de ville, plus de 20.000 hospitalisations et environ 9.000 décès en France métropolitaine, selon une analyse des données 2011-2022 publiée en janvier 2023 par SPF (cf dépêche du 26/01/2023 à 11:29).

53.800 décès de plus qu’attendus en 2022: une surmortalité plus élevée qu’en 2020 et 2021 (Insee, juin 2023)

syl/ab/APMnews

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PARIS, 8 juin 2023 (APMnews) - La mortalité a augmenté de façon plus importante que prévu en 2022, alors même que le nombre de morts dus à l'épidémie de Covid-19 a diminué, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une étude publiée mardi.

Pour réaliser son étude, l'Insee a comparé le nombre de décès "attendus" avec le nombre réel de décès en 2022.

Les décès attendus sont calculés en fonction des tendances structurelles, mais sans prendre en compte "l''épidémie de Covid-19 ou d'autres événements inhabituels", explique l'Insee.

Ils prennent en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la "tendance à la baisse des risques de décès à chaque âge" qui pouvait être observée avant l'apparition du Covid.

Le nombre réel de décès permet alors de mesurer "à la fois les effets directs et indirects de l'épidémie de Covid-19, mais aussi les effets d'autres phénomènes inhabituels propres à l’année 2022, comme des épisodes de grippe ou de fortes chaleurs plus ou moins meurtriers que par le passé".

D'après les projections, le nombre de décès "attendus" en 2022 devait être de 621.200 décès, soit 8.000 de plus qu'en 2019.

Cette hausse attendue aurait été la conjonction de deux facteurs: +28.600 décès en raison de l'augmentation et du vieillissement de la population, et -20.600 décès dus à la tendance à la baisse des "quotients de mortalité".

Dans la réalité, il y a finalement eu 675.000 décès comptabilisés en 2022. Cela correspond ainsi à 53.800 décès de plus qu'attendu, ce que l'Insee appelle la "surmortalité".

Cette surmortalité est plus importante en 2022 qu'en 2021 (42.700 décès en plus) et 2020 (48.400).

Cela représente 8,7% de décès en plus par rapport à ce qui était attendu en 2022, contre 6,9% en 2021 et 7,8% en 2020.

Pourtant les années 2020 et 2021 avaient déjà connu une forte surmortalité "expliquée essentiellement par l'épidémie de Covid-19", explique l'Insee.

En outre, l'épidémie de Covid-19 a "très probablement" été moins meurtrière en 2022 qu'en 2021, "probablement grâce à la vaccination et à l’immunité collective".

Selon les estimations, il y a eu "38.300 décès de personnes atteintes du Covid-19 en 2022 selon Santé publique France (SPF), soit nettement moins qu’en 2021 (59.100 décès)" et en 2020 (69.200).

Des épisodes de chaleur particulièrement importants

Ce sont donc les décès dus à d’autres causes que le Covid-19 qui ont augmenté en 2022.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse de la surmortalité.

Tout d'abord, 2022 a compté de "manière inhabituelle" deux épisodes de grippe: une première épidémie tardive en mars et avril, puis une seconde précoce en décembre, alors même que la grippe a été quasi absente en 2021. Le pic de mortalité en décembre 2022 a touché plus particulièrement la France et les pays du nord de l’Europe.

De plus, des épisodes de canicule ont occasionné davantage de décès en 2022 (2.800 toutes causes confondues) qu'en 2021 (200 décès). Les "températures élevées une grande partie de l'été ont pu aussi entraîner des décès en dehors des périodes de canicule", continue l'Insee.

Le nombre de décès toutes causes confondues enregistré en juillet 2022 est apparu supérieur de 13% à celui de juillet 2019, avait rapporté l'Insee dans un bilan publié en septembre 2022 (cf dépêche du 07/09/2022 à 11:48).

Par ailleurs, l'épidémie de Covid-19 a pu "entraîner une hausse des décès en 2021 et en 2022 en raison d'effets indirects, comme des reports d'opérations ou la baisse des dépistages d'autres maladies en 2020".

L'Insee de donne pas d'estimations chiffrées du nombre de décès pour la grippe ni les reports de prise en charge liés à la crise Covid, "ces impacts éventuels" n'ayant "pas encore été mesurés".

"Il peut aussi y avoir une interruption ou une pause dans la tendance à la baisse de la mortalité à chaque âge, mais sans qu’il soit encore possible de l’identifier", précise-t-il.

La grippe est responsable en moyenne par épidémie de plus d'un million de consultations en médecine de ville, plus de 20.000 hospitalisations et environ 9.000 décès en France métropolitaine, selon une analyse des données 2011-2022 publiée en janvier 2023 par SPF (cf dépêche du 26/01/2023 à 11:29).

53.800 décès de plus qu’attendus en 2022: une surmortalité plus élevée qu’en 2020 et 2021 (Insee, juin 2023)

syl/ab/APMnews

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