Actualités de l'Urgence - APM

UNE PÉDIATRE DU CH DE CAMBRAI CONDAMNÉE À 18 MOIS DE PRISON AVEC SURSIS APRÈS LE DÉCÈS D'UNE PATIENTE
L'enfant de 3 ans était décédée au CH de Cambrai en mars 2016 après avoir été hospitalisée pour de violents maux de ventre provoqués par un "megacôlon toxique", après quoi une inspection avait été diligentée en décembre 2016 par l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France au sein de l'établissement, rappelle-t-on (cf dépêche du 13/12/2016 à 17:33).
La famille avait notamment saisi le tribunal administratif de Lille pour demander une expertise. Celui-ci avait mandaté Jean-Claude Mselati, chef du pôle femme-enfant-famille du CH d'Orsay (Essonne), qui avait rendu son rapport en octobre.
Il y pointait une série de dysfonctionnements, et évaluait la perte de chances de survie subie par la fillette à 80%, expliquait alors Me Donnette à APMnews.
Si l'enfant a succombé à une pathologie rare dont la non-détection ne peut pas être reprochée aux médecins, le rapport faisait état de "soins insuffisants" prodigués à l'enfant cette nuit-là, et faisait valoir qu’une prise en charge ad hoc lui aurait donné "80% de chances de s'en sortir".
Christophe Donnette évoquait alors un "retard dans la prise en charge de la fillette, sa présentation à l'interne de garde ayant été tardive", tout en ajoutant que ce dysfonctionnement était celui "ayant eu le moins de conséquences", "la jeune interne en question étant la seule à avoir posé un diagnostic de gravité, en suspectant une occlusion intestinale".
"Appelée par l'interne, la pédiatre d'astreinte a fait réaliser un cliché radio, qu'elle a interprété comme 'normal' alors que, selon le médecin-expert, le cliché permettait de laisser suspecter la gravité du cas. Cette pédiatre a ensuite appelé le radiologue d'astreinte qui a refusé de se déplacer", poursuivait-il.
Le Dr Fatiha Benchaba (la pédiatre condamnée) n'avait par ailleurs "pas utilisé le système de télétransmission des clichés radio mis en place par le CH, apparemment parce qu'elle n'était pas au courant de son existence [...] Le chirurgien d'astreinte, appelé par l'interne, a lui aussi refusé de se déplacer", avait-t-il relevé, soulignant que le rapport de l'expert mettait en exergue le fait, qu'"indépendamment de l'éventualité de la pertinence d'un geste chirurgical", "le chirurgien, en tant que médecin, aurait dû être alerté par le tableau clinique qui lui était décrit".
Christophe Donnette avait ensuite saisi le procureur de la République de Cambrai et déposé plainte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
Le cabinet de Me Donnette précise à APMnews que la famille ne souhaite pas faire appel du jugement rendu mardi, toutefois elle envisage de faire appel de l'irrecevabilité de sa constitution comme partie civile.
Il rappelle que le CH de Cambrai avait été condamné en novembre 2019 par le tribunal administratif de Lille à dédommager la famille pour un montant cumulé d'environ 50.000 €, dont 30.000 € pour la mère de la petite fille. Contacté par APMnews, le CH n'a pas souhaité commenter.
Contactée par APMnews pour savoir s'il y aurait appel, l'avocate du Dr Benchaba n'a pas donné suite.
bd/ab/APMnews
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UNE PÉDIATRE DU CH DE CAMBRAI CONDAMNÉE À 18 MOIS DE PRISON AVEC SURSIS APRÈS LE DÉCÈS D'UNE PATIENTE
L'enfant de 3 ans était décédée au CH de Cambrai en mars 2016 après avoir été hospitalisée pour de violents maux de ventre provoqués par un "megacôlon toxique", après quoi une inspection avait été diligentée en décembre 2016 par l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France au sein de l'établissement, rappelle-t-on (cf dépêche du 13/12/2016 à 17:33).
La famille avait notamment saisi le tribunal administratif de Lille pour demander une expertise. Celui-ci avait mandaté Jean-Claude Mselati, chef du pôle femme-enfant-famille du CH d'Orsay (Essonne), qui avait rendu son rapport en octobre.
Il y pointait une série de dysfonctionnements, et évaluait la perte de chances de survie subie par la fillette à 80%, expliquait alors Me Donnette à APMnews.
Si l'enfant a succombé à une pathologie rare dont la non-détection ne peut pas être reprochée aux médecins, le rapport faisait état de "soins insuffisants" prodigués à l'enfant cette nuit-là, et faisait valoir qu’une prise en charge ad hoc lui aurait donné "80% de chances de s'en sortir".
Christophe Donnette évoquait alors un "retard dans la prise en charge de la fillette, sa présentation à l'interne de garde ayant été tardive", tout en ajoutant que ce dysfonctionnement était celui "ayant eu le moins de conséquences", "la jeune interne en question étant la seule à avoir posé un diagnostic de gravité, en suspectant une occlusion intestinale".
"Appelée par l'interne, la pédiatre d'astreinte a fait réaliser un cliché radio, qu'elle a interprété comme 'normal' alors que, selon le médecin-expert, le cliché permettait de laisser suspecter la gravité du cas. Cette pédiatre a ensuite appelé le radiologue d'astreinte qui a refusé de se déplacer", poursuivait-il.
Le Dr Fatiha Benchaba (la pédiatre condamnée) n'avait par ailleurs "pas utilisé le système de télétransmission des clichés radio mis en place par le CH, apparemment parce qu'elle n'était pas au courant de son existence [...] Le chirurgien d'astreinte, appelé par l'interne, a lui aussi refusé de se déplacer", avait-t-il relevé, soulignant que le rapport de l'expert mettait en exergue le fait, qu'"indépendamment de l'éventualité de la pertinence d'un geste chirurgical", "le chirurgien, en tant que médecin, aurait dû être alerté par le tableau clinique qui lui était décrit".
Christophe Donnette avait ensuite saisi le procureur de la République de Cambrai et déposé plainte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.
Le cabinet de Me Donnette précise à APMnews que la famille ne souhaite pas faire appel du jugement rendu mardi, toutefois elle envisage de faire appel de l'irrecevabilité de sa constitution comme partie civile.
Il rappelle que le CH de Cambrai avait été condamné en novembre 2019 par le tribunal administratif de Lille à dédommager la famille pour un montant cumulé d'environ 50.000 €, dont 30.000 € pour la mère de la petite fille. Contacté par APMnews, le CH n'a pas souhaité commenter.
Contactée par APMnews pour savoir s'il y aurait appel, l'avocate du Dr Benchaba n'a pas donné suite.
bd/ab/APMnews