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UNE SUPPLÉMENTATION EN NITRATE POURRAIT RÉDUIRE LE RISQUE DE NÉPHROPATHIE INDUITE PAR LE PRODUIT DE CONTRASTE (ESSAI RANDOMISÉ)
Le risque de néphropathie induite par le produit de contraste utilisé lors de l'angiographie est élevé chez les patients âgés ayant un syndrome coronaire aigu et/ou ceux souffrant d'insuffisance cardiaque, la maladie rénale chronique ou de diabète, a rappelé Dan Jones de la Queen Mary University of London. Cette complication a pour conséquences un allongement de la durée d'hospitalisation, un risque augmenté de traitement rénal substitutif et de nouvelle revascularisation, et une augmentation de la mortalité.
Le mécanisme n'est pas totalement compris et il y a de multiples hypothèses. Il a cité l'inflammation, des lésions microvasculaires, la vasoconstriction, la génération de radicaux libres, une embolisation et l'activation des plaquettes.
Néanmoins, "on sait qu'une perte de monoxyde d'azote [NO] est cruciale" dans l'apparition de la néphropathie induite par le produit de contraste, le NO étant "crucial pour l'homéostasie rénale"; il a également des effets anti-inflammatoires, antithrombotiques, cytoprotecteurs et vasodilatateurs. Donc, rétablir la concentration de NO constitue '"une cible thérapeutique potentielle".
Dans l'essai NITRATE-CIN, les chercheurs ont évalué la possibilité de rétablir le taux de NO. Mais ils ont choisi de le faire non avec un dérivé nitré classique tel le nitrate d'isosorbide, mais via l'administration de nitrate inorganique (NO3-). Des études ont déjà montré que le nitrite (NO2-, qui est dérivé dans l'organisme du NO3- d'origine alimentaire) pouvait avoir un effet rénoprotecteur.
Les chercheurs britanniques ont randomisé 640 patients subissant une angiographie pour un syndrome coronaire aigu sans élévation du segment ST entre une supplémentation en nitrate de potassium ou un groupe contrôle prenant du chlorure de potassium. Ce traitement débuté avant l'intervention était pris durant cinq jours.
Alors que dans le groupe contrôle, 30,5% ont développé une néphropathie induite par le produit de contraste, ce ne fut le cas que de 9,1% des patients avec le traitement par nitrate de potassium.
Ce bénéfice très significatif était observé que les patients soient diabétiques ou non et qu'ils soient ou non positifs pour la troponine. En revanche, il semblait atténué chez les patients qui prenaient déjà avant un traitement par dérivé nitré (le nombre de patients étant toutefois faible pour conclure, a estimé le chercheur).
Le traitement par nitrate a également significativement diminué le risque d'infarctus durant la procédure, avec seulement 4,1% d'infarctus contre 12,5% dans le groupe contrôle.
A trois mois, la fonction rénale des patients était préservée chez ceux qui avaient reçu le nitrate de potassium, contrairement au groupe contrôle dont le taux de créatinine moyen avait augmenté et le débit de filtration glomérulaire avait diminué.
A un an, le taux d'événements cardiaques majeurs était divisé par deux (9,1% contre 18,1%). C'était le cas aussi des événements rénaux.
Invitée à commenter ces résultats, Roxana Mehran de l'Icahn School of Medicine at Mount Sinai à New York a rappelé qu'actuellement les moyens pour diminuer le risque de néphropathie induite par le produit de contraste passent par l'hydratation avant la procédure, la minimisation de la quantité de produit de contraste utilisée et le traitement par statine, "seul traitement prophylactique qui pourrait avoir une efficacité".
Tout en saluant la qualité de l'étude, elle a suggéré que la baisse très importante du risque de néphropathie induite par le produit de contraste était presque trop belle pour être réelle et a pointé quelques limites, telles que le fait que l'étude soit monocentrique, le manque d'information sur l'hydratation et une utilisation élevée de produit de contraste.
Il y a donc une nécessité de conduite d'essais multicentriques de grande taille, qui permettraient de confirmer les résultats et de conforter le bénéfice du nitrate inorganique comme le possible premier traitement à l'efficacité certaine en prévention de la néphropathie induite par le produit de contraste.
fb/ab/APMnews
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UNE SUPPLÉMENTATION EN NITRATE POURRAIT RÉDUIRE LE RISQUE DE NÉPHROPATHIE INDUITE PAR LE PRODUIT DE CONTRASTE (ESSAI RANDOMISÉ)
Le risque de néphropathie induite par le produit de contraste utilisé lors de l'angiographie est élevé chez les patients âgés ayant un syndrome coronaire aigu et/ou ceux souffrant d'insuffisance cardiaque, la maladie rénale chronique ou de diabète, a rappelé Dan Jones de la Queen Mary University of London. Cette complication a pour conséquences un allongement de la durée d'hospitalisation, un risque augmenté de traitement rénal substitutif et de nouvelle revascularisation, et une augmentation de la mortalité.
Le mécanisme n'est pas totalement compris et il y a de multiples hypothèses. Il a cité l'inflammation, des lésions microvasculaires, la vasoconstriction, la génération de radicaux libres, une embolisation et l'activation des plaquettes.
Néanmoins, "on sait qu'une perte de monoxyde d'azote [NO] est cruciale" dans l'apparition de la néphropathie induite par le produit de contraste, le NO étant "crucial pour l'homéostasie rénale"; il a également des effets anti-inflammatoires, antithrombotiques, cytoprotecteurs et vasodilatateurs. Donc, rétablir la concentration de NO constitue '"une cible thérapeutique potentielle".
Dans l'essai NITRATE-CIN, les chercheurs ont évalué la possibilité de rétablir le taux de NO. Mais ils ont choisi de le faire non avec un dérivé nitré classique tel le nitrate d'isosorbide, mais via l'administration de nitrate inorganique (NO3-). Des études ont déjà montré que le nitrite (NO2-, qui est dérivé dans l'organisme du NO3- d'origine alimentaire) pouvait avoir un effet rénoprotecteur.
Les chercheurs britanniques ont randomisé 640 patients subissant une angiographie pour un syndrome coronaire aigu sans élévation du segment ST entre une supplémentation en nitrate de potassium ou un groupe contrôle prenant du chlorure de potassium. Ce traitement débuté avant l'intervention était pris durant cinq jours.
Alors que dans le groupe contrôle, 30,5% ont développé une néphropathie induite par le produit de contraste, ce ne fut le cas que de 9,1% des patients avec le traitement par nitrate de potassium.
Ce bénéfice très significatif était observé que les patients soient diabétiques ou non et qu'ils soient ou non positifs pour la troponine. En revanche, il semblait atténué chez les patients qui prenaient déjà avant un traitement par dérivé nitré (le nombre de patients étant toutefois faible pour conclure, a estimé le chercheur).
Le traitement par nitrate a également significativement diminué le risque d'infarctus durant la procédure, avec seulement 4,1% d'infarctus contre 12,5% dans le groupe contrôle.
A trois mois, la fonction rénale des patients était préservée chez ceux qui avaient reçu le nitrate de potassium, contrairement au groupe contrôle dont le taux de créatinine moyen avait augmenté et le débit de filtration glomérulaire avait diminué.
A un an, le taux d'événements cardiaques majeurs était divisé par deux (9,1% contre 18,1%). C'était le cas aussi des événements rénaux.
Invitée à commenter ces résultats, Roxana Mehran de l'Icahn School of Medicine at Mount Sinai à New York a rappelé qu'actuellement les moyens pour diminuer le risque de néphropathie induite par le produit de contraste passent par l'hydratation avant la procédure, la minimisation de la quantité de produit de contraste utilisée et le traitement par statine, "seul traitement prophylactique qui pourrait avoir une efficacité".
Tout en saluant la qualité de l'étude, elle a suggéré que la baisse très importante du risque de néphropathie induite par le produit de contraste était presque trop belle pour être réelle et a pointé quelques limites, telles que le fait que l'étude soit monocentrique, le manque d'information sur l'hydratation et une utilisation élevée de produit de contraste.
Il y a donc une nécessité de conduite d'essais multicentriques de grande taille, qui permettraient de confirmer les résultats et de conforter le bénéfice du nitrate inorganique comme le possible premier traitement à l'efficacité certaine en prévention de la néphropathie induite par le produit de contraste.
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