Actualités de l'Urgence - APM

09/09 2019
Retour

URGENCES: AGNÈS BUZYN ANNONCE LA CRÉATION D'UN "SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS" D'ICI L'ÉTÉ 2020 POUR ORIENTER LA POPULATION

PARIS, 9 septembre 2019 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé lundi, lors de la présentation de son plan de "refondation" des urgences, la création d'un "service d'accès aux soins" (SAS) d'ici l'été 2020 pour conseiller et orienter à distance la population afin de diminuer les passages aux urgences.

"Je souhaite mettre en place dans tous les territoires un service universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français", a annoncé Agnès Buzyn lundi lors d'une conférence de presse organisée au ministère à l'occasion de la présentation d'un plan de "refondation des urgences", "c'est ce que j’ai appelé le SAS, le service d'accès aux soins, en amont des urgences".

"Ce service sera accessible par téléphone et en ligne, il permettra au patient d'accéder à toute heure et à distance à un professionnel de santé qui lui fournira un conseil, une téléconsultation ou une orientation vers une structure, qu'elle soit hospitalière ou libérale, selon son état", a poursuivi la ministre des solidarités et de la santé.

Conférence de presse d'Agnès Buzyn sur le "pacte de refondation des urgences" (photo Valérie LESPEZ)

"Ce SAS n'existe pas, il faut le créer avec les médecins libéraux, avec la régulation médicale des services hospitaliers et donc sa mise en oeuvre va faire l'objet d'une concertation entre tous les professionnels de santé pour être opérationnel à l'été prochain".

Le SAS devra être organisé de façon territoriale et "piloté de concert par les acteurs hospitaliers des Samu et libéraux fédérés en communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS)", a précisé le ministère des solidarités et de la santé dans un dossier de presse diffusé lundi en marge de la présentation du "plan de refondation des urgences" (également appelé "pacte de refondation").

"Je donne deux mois à l'ensemble des acteurs pour me donner un modèle qui réponde à ce besoin que les Français ont exprimé", a indiqué la ministre, "je demande que les professionnels de santé libéraux et hospitaliers en lien avec les services de secours, c'est-à-dire les pompiers, réfléchissent dans les deux mois qui viennent à un cahier des charges pour répondre à ce besoin".

Ces travaux seront menés dans le cadre de la mission sur les urgences confiée mi-juin au député Thomas Mesnier (LREM, Charente), urgentiste de métier, et au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), rappelle-t-on (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01), dont les conclusions définitives sont également attendues en novembre.

"Ça fait trop longtemps qu'on tergiverse, ça fait trop longtemps qu'on n'aboutit pas", a assuré Agnès Buzyn, "il y a une réflexion sur le numéro d'urgence au sens large, de secours, que ce soit police, pompiers, Samu, c'est une vraie voie d'entrée, et puis il y a une vraie demande de régulation médicale de base pour s'orienter dans le système de santé".

"Je ne préempte pas un numéro X ou Y mais je souhaite qu'on décloisonne la médecine libérale, la régulation hospitalière et les liens avec les secours", a assuré la ministre, avant d'ajouter que le SAS ne pouvait "pas être uniquement un numéro de régulation libérale": "nous avons besoin d'une interconnexion de tous ces acteurs".

"Je ne veux plus de guerre de tranchées entre les médecins libéraux, les médecins hospitaliers et les secours d’urgence, ça n'est plus possible", a-t-elle prévenu, alors que le syndicat de médecins généralistes MG France plaidait encore début septembre pour le déploiement national du numéro d'appel 116 117 pour la permanence des soins (cf dépêche du 05/09/2019 à 17:14), tandis que la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de centre hospitalier (cf dépêche du 05/09/2019 à 18:02) et Samu-Urgences de France (cf dépêche du 03/09/2019 à 18:45) militaient dans le même temps pour un numéro de santé unique.

"Nous avons en ce moment une mission sur le numéro unique de secours avec un général des pompiers et un médecin urgentiste, ils seront intégrés à la réflexion, mais nous devons aboutir et nous devons impérativement fournir aux Français ce besoin d’orientation et de conseil", a indiqué la ministre, en évoquant la mission interministérielle de modernisation des appels d'urgence engagée mi-juillet par les ministères de l'intérieur, et des solidarités et de la santé.

Dans un rapport relatif aux numéros d'urgence publié en décembre 2018, les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) avaient privilégié le scénario d'un numéro unique fusionnant les numéros 15, 17 et 18, parmi quatre scénarios de réception des appels d'urgence, rappelle-t-on (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:16).

340 M€ pour financer la mise en place du SAS

Le SAS "sera accessible de la même manière pour tous les Français, quels que soient leur lieu de résidence ou leur insertion dans le parcours de soins", a assuré le ministère des solidarités et de la santé dans le dossier de presse, en précisant que le déploiement de ce service serait financé à hauteur de 340 M€.

Le SAS devra permettre "d'obtenir un conseil médical et paramédical, de prendre rendez-vous pour une consultation avec un médecin généraliste dans les 24 heures, de procéder à une téléconsultation, d'être orienté vers un service d'urgence ou de recevoir une ambulance".

Il sera également doté "[d']un outil en ligne cartographiant les structures disponibles à proximité", les cabinets médicaux ou paramédicaux, les pharmacies de garde, les services d'urgence et fera figurer une "estimation du temps d'attente pour les soins courants".

Ce service doit permettre de soulager les urgences hospitalières, où le nombre de passages annuels a doublé en 20 ans (cf dépêche du 06/02/2019 à 09:30) pour atteindre plus de 21 millions de passages en 2017, alors que "43% des patients accueillis aux urgences pourraient être pris en charge dans un cabinet, une maison ou un centre de santé, sous réserve d’avoir pu trouver un rendez-vous le jour même ou le lendemain".

La création de ce service fait partie de 12 mesures clés du "pacte de refondation des urgences" dévoilé par la ministre des solidarités et de la santé (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), à l'issue des premiers travaux de la mission Mesnier-Carli.

gl/ab/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

09/09 2019
Retour

URGENCES: AGNÈS BUZYN ANNONCE LA CRÉATION D'UN "SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS" D'ICI L'ÉTÉ 2020 POUR ORIENTER LA POPULATION

PARIS, 9 septembre 2019 (APMnews) - La ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé lundi, lors de la présentation de son plan de "refondation" des urgences, la création d'un "service d'accès aux soins" (SAS) d'ici l'été 2020 pour conseiller et orienter à distance la population afin de diminuer les passages aux urgences.

"Je souhaite mettre en place dans tous les territoires un service universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français", a annoncé Agnès Buzyn lundi lors d'une conférence de presse organisée au ministère à l'occasion de la présentation d'un plan de "refondation des urgences", "c'est ce que j’ai appelé le SAS, le service d'accès aux soins, en amont des urgences".

"Ce service sera accessible par téléphone et en ligne, il permettra au patient d'accéder à toute heure et à distance à un professionnel de santé qui lui fournira un conseil, une téléconsultation ou une orientation vers une structure, qu'elle soit hospitalière ou libérale, selon son état", a poursuivi la ministre des solidarités et de la santé.

Conférence de presse d'Agnès Buzyn sur le "pacte de refondation des urgences" (photo Valérie LESPEZ)

"Ce SAS n'existe pas, il faut le créer avec les médecins libéraux, avec la régulation médicale des services hospitaliers et donc sa mise en oeuvre va faire l'objet d'une concertation entre tous les professionnels de santé pour être opérationnel à l'été prochain".

Le SAS devra être organisé de façon territoriale et "piloté de concert par les acteurs hospitaliers des Samu et libéraux fédérés en communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS)", a précisé le ministère des solidarités et de la santé dans un dossier de presse diffusé lundi en marge de la présentation du "plan de refondation des urgences" (également appelé "pacte de refondation").

"Je donne deux mois à l'ensemble des acteurs pour me donner un modèle qui réponde à ce besoin que les Français ont exprimé", a indiqué la ministre, "je demande que les professionnels de santé libéraux et hospitaliers en lien avec les services de secours, c'est-à-dire les pompiers, réfléchissent dans les deux mois qui viennent à un cahier des charges pour répondre à ce besoin".

Ces travaux seront menés dans le cadre de la mission sur les urgences confiée mi-juin au député Thomas Mesnier (LREM, Charente), urgentiste de métier, et au Pr Pierre Carli, président du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), rappelle-t-on (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01), dont les conclusions définitives sont également attendues en novembre.

"Ça fait trop longtemps qu'on tergiverse, ça fait trop longtemps qu'on n'aboutit pas", a assuré Agnès Buzyn, "il y a une réflexion sur le numéro d'urgence au sens large, de secours, que ce soit police, pompiers, Samu, c'est une vraie voie d'entrée, et puis il y a une vraie demande de régulation médicale de base pour s'orienter dans le système de santé".

"Je ne préempte pas un numéro X ou Y mais je souhaite qu'on décloisonne la médecine libérale, la régulation hospitalière et les liens avec les secours", a assuré la ministre, avant d'ajouter que le SAS ne pouvait "pas être uniquement un numéro de régulation libérale": "nous avons besoin d'une interconnexion de tous ces acteurs".

"Je ne veux plus de guerre de tranchées entre les médecins libéraux, les médecins hospitaliers et les secours d’urgence, ça n'est plus possible", a-t-elle prévenu, alors que le syndicat de médecins généralistes MG France plaidait encore début septembre pour le déploiement national du numéro d'appel 116 117 pour la permanence des soins (cf dépêche du 05/09/2019 à 17:14), tandis que la conférence des présidents de commission médicale d'établissement (CME) de centre hospitalier (cf dépêche du 05/09/2019 à 18:02) et Samu-Urgences de France (cf dépêche du 03/09/2019 à 18:45) militaient dans le même temps pour un numéro de santé unique.

"Nous avons en ce moment une mission sur le numéro unique de secours avec un général des pompiers et un médecin urgentiste, ils seront intégrés à la réflexion, mais nous devons aboutir et nous devons impérativement fournir aux Français ce besoin d’orientation et de conseil", a indiqué la ministre, en évoquant la mission interministérielle de modernisation des appels d'urgence engagée mi-juillet par les ministères de l'intérieur, et des solidarités et de la santé.

Dans un rapport relatif aux numéros d'urgence publié en décembre 2018, les inspections générales des affaires sociales (Igas) et de l'administration (IGA) avaient privilégié le scénario d'un numéro unique fusionnant les numéros 15, 17 et 18, parmi quatre scénarios de réception des appels d'urgence, rappelle-t-on (cf dépêche du 10/12/2018 à 16:16).

340 M€ pour financer la mise en place du SAS

Le SAS "sera accessible de la même manière pour tous les Français, quels que soient leur lieu de résidence ou leur insertion dans le parcours de soins", a assuré le ministère des solidarités et de la santé dans le dossier de presse, en précisant que le déploiement de ce service serait financé à hauteur de 340 M€.

Le SAS devra permettre "d'obtenir un conseil médical et paramédical, de prendre rendez-vous pour une consultation avec un médecin généraliste dans les 24 heures, de procéder à une téléconsultation, d'être orienté vers un service d'urgence ou de recevoir une ambulance".

Il sera également doté "[d']un outil en ligne cartographiant les structures disponibles à proximité", les cabinets médicaux ou paramédicaux, les pharmacies de garde, les services d'urgence et fera figurer une "estimation du temps d'attente pour les soins courants".

Ce service doit permettre de soulager les urgences hospitalières, où le nombre de passages annuels a doublé en 20 ans (cf dépêche du 06/02/2019 à 09:30) pour atteindre plus de 21 millions de passages en 2017, alors que "43% des patients accueillis aux urgences pourraient être pris en charge dans un cabinet, une maison ou un centre de santé, sous réserve d’avoir pu trouver un rendez-vous le jour même ou le lendemain".

La création de ce service fait partie de 12 mesures clés du "pacte de refondation des urgences" dévoilé par la ministre des solidarités et de la santé (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), à l'issue des premiers travaux de la mission Mesnier-Carli.

gl/ab/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.