Actualités de l'Urgence - APM

16/01 2024
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URGENCES, CERTIFICATION, INVESTISSEMENTS...: SIX DÉFIS EN 2024 POUR LES HÔPITAUX CIVILS DE COLMAR

(Par Geoffroy LANG, à Colmar)

COLMAR, 16 janvier 2024 (APMnews) - Le directeur des Hôpitaux civils Colmar (HCC), Jean-Michel Scherrer, a énuméré les six principaux défis que devrait relever son établissement au cours de l'année à venir lors de la cérémonie de vœux organisée vendredi aux HCC.

Alors que l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est avait déclenché mi-décembre 2023 un plan blanc à l'échelle de l'ensemble des établissements alsaciens pour faire face aux tensions sur leurs urgences (cf dépêche du 15/12/2023 à 14:22), Jean-Michel Scherrer a érigé la capacité des HCC "à contenir ou à fluidifier nos passages aux urgences" comme le premier défi qui s'imposerait à l'établissement alsacien en 2024.

"Comment concilier une activité programmée avec une activité d'urgence", a-t-il pointé. "Comment y arriver et pouvoir faire [en sorte que ce qui est] programmé soit le moins possible impacté par ces flux d'urgence?"

Jean-Michel Scherrer avait remercié auparavant les personnels des Hôpitaux civils pour leur "mobilisation" et leur "solidarité sur ce moment compliqué".

"La carence en personnel soignant continue de grever gravement le quotidien de nos équipes", a tenu à rappeler de son côté le président de la commission médicale d'établissement (CME) des HCC, le Pr Antoine Mahé, lors de ces vœux.

"Je pense à nos agents et en tant que président de la CME, je voudrais solennellement exhorter mes collègues médecins à -si possible et dans la mesure où c'est faisable- ne pas trop tirer sur la corde de nos soignants", a-t-il ajouté.

Lors d'un entretien accordé à APMnews, Jean-Michel Scherrer a affiché sa volonté de pouvoir de se conformer au besoin journalier minimum en lit (BJML), tout en soulignant l'impérieuse nécessité de sanctuariser une part d'activité programmée: "Un médecin veut pouvoir s'épanouir dans sa discipline, pas que faire de l'urgence, donc pour les retenir, le levier qu'il va falloir trouver, ce sont les capacités en lits de médecine".

Une certification commune avec Guebwiller

Le deuxième défi de l'année 2024 sera la certification des HCC alors que la visite des experts de la Haute autorité en santé (HAS) est prévue en avril.

Cette certification sera conjointe pour les hôpitaux de Colmar et Guebwiller qui, en plus d'une direction commune, partagent également les mêmes équipes chirurgicales.

"On montre que l'on a su faire vivre une structure [Guebwiller]" alors que celle-ci et les HCC sont "deux établissements indépendants", a fait remarquer le directeur des deux hôpitaux. "Quand on est dans cette logique-là, si l'un trébuche, l'autre trébuche."

Les deux défis suivants identifiés par le directeur concernent cette fois des projets immobiliers, à commencer par la réorganisation des services de médecine de spécialités des HCC avec le déménagement du service de médecine interne dans les locaux précédemment occupés par les services de psychiatrie avant leur transfert vers le site du Parc.

Cette réorganisation, qui comprend le regroupement des services dermatologie, diabétologie et rhumatologie, devrait permettre aux HCC de disposer d'une capacité théorique de "80 à 90 lits possibles en médecine interne et polyvalente avec des chambres individuelles", a souligné le directeur en reconnaissant que les HCC resteraient tributaires sur ce sujet aussi de leurs "capacités en professionnels".

"On espère que, dans ce bâtiment, on [aura] cette soupape d'une dizaine ou quinzaine de lits qu'on puisse ouvrir en fonction du BJML", a exposé le directeur à APMnews. "Mais le challenge, c'est: est-ce qu'on arrivera à recruter quand il faudra rouvrir tous les lits dans cette unité?"

Après cette première opération, une seconde opération immobilière d'ampleur devrait débuter en 2024, soit le quatrième défi, avec la rénovation du bâtiment Pasteur, le bâtiment principal des HCC.

"Nous voulons détruire un bâtiment dans lequel il y a de la diabéto, de la rhumato et le centre de nutrition", a détaillé Jean-Michel Scherrer.

"Il faudra qu'on dimensionne ce bâtiment à tiroirs pour que tous les services de chirurgie puissent y aller", a-t-il développé, "on va vider progressivement par tiers la grande barre et on va les remettre".

Le cinquième défi identifié a trait à la gouvernance avec la poursuite de la passation de contrats de pôle, a rapporté le directeur en citant les contrats passés en 2023 pour la direction des ressources humaines (DRH) et la coordination des soins.

Conforter la solidarité territoriale

Enfin le sixième et dernier défi listé par le directeur consiste à "conforter toutes les solidarités de territoire": "Je tiens à ce que l'hôpital puisse aider son environnement."

Le directeur n'a pas manqué de rappeler le soutien apporté par les HCC au CH de Sélestat, au sein groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Alsace, pour maintenir notamment la maternité et les urgences pédiatriques de Sélestat (cf dépêche du 26/09/2023 à 18:58), ou encore celui apporté au groupement hospitalier de la région Mulhouse Sud Alsace (GHRMSA) au cours de l'été en ortho-traumatologie.

"On peut citer la chirurgie pédiatrique qui va aussi sur le site de Mulhouse pour évidemment suivre au plus près des jeunes patients", a-t-il poursuivi, mentionnant également "la mise en place d'un scanner à Guebwiller et son fonctionnement à distance", ou encore "un énorme travail de remise à niveau" des systèmes d'information des CH de Munster et Guebwiller conduit par les équipes informatiques des HCC.

Lors de l'échange accordé à APMnews en amont de la cérémonie, Jean-Michel Scherrer a assuré qu'il n'avait pas de visibilité sur le résultat prévisionnel de son établissement pour 2023, en espérant toutefois que le déficit serait analogue aux 6 millions d'euros enregistrés en 2022: "On essaie d'être en dessous des 3% dans tous les cas, entre 5 et 7 millions d'euros de déficit."

Il a cependant souligné le dynamisme de l'activité des HCC en chirurgie, en notant toutefois une "modification structurelle" de sa nature "avec une forte augmentation des hôpitaux de jour et de la chirurgie ambulatoire", avec 46% d'activité ambulatoire à Colmar et 50,3% à Guebwiller.

Le directeur a fait remarquer que l'essentiel des difficultés de l'établissement se concentrait aujourd'hui sur la médecine: "On a encore un certain nombre de lits fermés et ça pose des difficultés évidemment en fluidité de parcours patient avec les urgences. Et les équipes médicales sont complètes, mais il manque des personnels soignants sur la médecine."

"On a encore des DMS [durées moyennes de séjour] un peu longues parce qu'on a du mal à faire sortir encore nos patients et on a encore des lits de SSR [soins de suite et de réadaptation, devenus soins médicaux de réadaptation -SMR] fermés sur le territoire", a-t-il ajouté.

Parmi les motifs d'optimisme qu'il nourrit pour l'exercice à venir, Jean-Michel Scherrer a cité l'ouverture pour la rentrée 2024 d'une école de manipulateurs radio, avec une promotion de 30 élèves, en espérant que la formation serait prochainement accessible sur Parcoursup.

gl/ab/APMnews

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(Par Geoffroy LANG, à Colmar)

COLMAR, 16 janvier 2024 (APMnews) - Le directeur des Hôpitaux civils Colmar (HCC), Jean-Michel Scherrer, a énuméré les six principaux défis que devrait relever son établissement au cours de l'année à venir lors de la cérémonie de vœux organisée vendredi aux HCC.

Alors que l'agence régionale de santé (ARS) Grand Est avait déclenché mi-décembre 2023 un plan blanc à l'échelle de l'ensemble des établissements alsaciens pour faire face aux tensions sur leurs urgences (cf dépêche du 15/12/2023 à 14:22), Jean-Michel Scherrer a érigé la capacité des HCC "à contenir ou à fluidifier nos passages aux urgences" comme le premier défi qui s'imposerait à l'établissement alsacien en 2024.

"Comment concilier une activité programmée avec une activité d'urgence", a-t-il pointé. "Comment y arriver et pouvoir faire [en sorte que ce qui est] programmé soit le moins possible impacté par ces flux d'urgence?"

Jean-Michel Scherrer avait remercié auparavant les personnels des Hôpitaux civils pour leur "mobilisation" et leur "solidarité sur ce moment compliqué".

"La carence en personnel soignant continue de grever gravement le quotidien de nos équipes", a tenu à rappeler de son côté le président de la commission médicale d'établissement (CME) des HCC, le Pr Antoine Mahé, lors de ces vœux.

"Je pense à nos agents et en tant que président de la CME, je voudrais solennellement exhorter mes collègues médecins à -si possible et dans la mesure où c'est faisable- ne pas trop tirer sur la corde de nos soignants", a-t-il ajouté.

Lors d'un entretien accordé à APMnews, Jean-Michel Scherrer a affiché sa volonté de pouvoir de se conformer au besoin journalier minimum en lit (BJML), tout en soulignant l'impérieuse nécessité de sanctuariser une part d'activité programmée: "Un médecin veut pouvoir s'épanouir dans sa discipline, pas que faire de l'urgence, donc pour les retenir, le levier qu'il va falloir trouver, ce sont les capacités en lits de médecine".

Une certification commune avec Guebwiller

Le deuxième défi de l'année 2024 sera la certification des HCC alors que la visite des experts de la Haute autorité en santé (HAS) est prévue en avril.

Cette certification sera conjointe pour les hôpitaux de Colmar et Guebwiller qui, en plus d'une direction commune, partagent également les mêmes équipes chirurgicales.

"On montre que l'on a su faire vivre une structure [Guebwiller]" alors que celle-ci et les HCC sont "deux établissements indépendants", a fait remarquer le directeur des deux hôpitaux. "Quand on est dans cette logique-là, si l'un trébuche, l'autre trébuche."

Les deux défis suivants identifiés par le directeur concernent cette fois des projets immobiliers, à commencer par la réorganisation des services de médecine de spécialités des HCC avec le déménagement du service de médecine interne dans les locaux précédemment occupés par les services de psychiatrie avant leur transfert vers le site du Parc.

Cette réorganisation, qui comprend le regroupement des services dermatologie, diabétologie et rhumatologie, devrait permettre aux HCC de disposer d'une capacité théorique de "80 à 90 lits possibles en médecine interne et polyvalente avec des chambres individuelles", a souligné le directeur en reconnaissant que les HCC resteraient tributaires sur ce sujet aussi de leurs "capacités en professionnels".

"On espère que, dans ce bâtiment, on [aura] cette soupape d'une dizaine ou quinzaine de lits qu'on puisse ouvrir en fonction du BJML", a exposé le directeur à APMnews. "Mais le challenge, c'est: est-ce qu'on arrivera à recruter quand il faudra rouvrir tous les lits dans cette unité?"

Après cette première opération, une seconde opération immobilière d'ampleur devrait débuter en 2024, soit le quatrième défi, avec la rénovation du bâtiment Pasteur, le bâtiment principal des HCC.

"Nous voulons détruire un bâtiment dans lequel il y a de la diabéto, de la rhumato et le centre de nutrition", a détaillé Jean-Michel Scherrer.

"Il faudra qu'on dimensionne ce bâtiment à tiroirs pour que tous les services de chirurgie puissent y aller", a-t-il développé, "on va vider progressivement par tiers la grande barre et on va les remettre".

Le cinquième défi identifié a trait à la gouvernance avec la poursuite de la passation de contrats de pôle, a rapporté le directeur en citant les contrats passés en 2023 pour la direction des ressources humaines (DRH) et la coordination des soins.

Conforter la solidarité territoriale

Enfin le sixième et dernier défi listé par le directeur consiste à "conforter toutes les solidarités de territoire": "Je tiens à ce que l'hôpital puisse aider son environnement."

Le directeur n'a pas manqué de rappeler le soutien apporté par les HCC au CH de Sélestat, au sein groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Alsace, pour maintenir notamment la maternité et les urgences pédiatriques de Sélestat (cf dépêche du 26/09/2023 à 18:58), ou encore celui apporté au groupement hospitalier de la région Mulhouse Sud Alsace (GHRMSA) au cours de l'été en ortho-traumatologie.

"On peut citer la chirurgie pédiatrique qui va aussi sur le site de Mulhouse pour évidemment suivre au plus près des jeunes patients", a-t-il poursuivi, mentionnant également "la mise en place d'un scanner à Guebwiller et son fonctionnement à distance", ou encore "un énorme travail de remise à niveau" des systèmes d'information des CH de Munster et Guebwiller conduit par les équipes informatiques des HCC.

Lors de l'échange accordé à APMnews en amont de la cérémonie, Jean-Michel Scherrer a assuré qu'il n'avait pas de visibilité sur le résultat prévisionnel de son établissement pour 2023, en espérant toutefois que le déficit serait analogue aux 6 millions d'euros enregistrés en 2022: "On essaie d'être en dessous des 3% dans tous les cas, entre 5 et 7 millions d'euros de déficit."

Il a cependant souligné le dynamisme de l'activité des HCC en chirurgie, en notant toutefois une "modification structurelle" de sa nature "avec une forte augmentation des hôpitaux de jour et de la chirurgie ambulatoire", avec 46% d'activité ambulatoire à Colmar et 50,3% à Guebwiller.

Le directeur a fait remarquer que l'essentiel des difficultés de l'établissement se concentrait aujourd'hui sur la médecine: "On a encore un certain nombre de lits fermés et ça pose des difficultés évidemment en fluidité de parcours patient avec les urgences. Et les équipes médicales sont complètes, mais il manque des personnels soignants sur la médecine."

"On a encore des DMS [durées moyennes de séjour] un peu longues parce qu'on a du mal à faire sortir encore nos patients et on a encore des lits de SSR [soins de suite et de réadaptation, devenus soins médicaux de réadaptation -SMR] fermés sur le territoire", a-t-il ajouté.

Parmi les motifs d'optimisme qu'il nourrit pour l'exercice à venir, Jean-Michel Scherrer a cité l'ouverture pour la rentrée 2024 d'une école de manipulateurs radio, avec une promotion de 30 élèves, en espérant que la formation serait prochainement accessible sur Parcoursup.

gl/ab/APMnews

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