Actualités de l'Urgence - APM

11/06 2019
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URGENCES: LES CONTOURS DE LA PRIME DE SÉCURITÉ À L'ÉTUDE AU MINISTÈRE (SYNDICATS)

PARIS, 11 juin 2019 (APMnews) - Le ministère des solidarités et de la santé souhaite augmenter la prime de sécurité aux urgences et l'étendre à l'ensemble des personnels paramédicaux de ces services, a rapporté mardi la délégation de l'intersyndicale CGT, FO, SUD et CFE-CGC au sortir d'une réunion avec le cabinet de la ministre.

Cette rencontre a eu lieu dans le cadre de la journée de mobilisation et de grève du 11 juin dans les établissements sanitaires et médico-sociaux à l'appel de syndicats (cf dépêche du 04/06/2019 à 12:04). Près de 95 services d'urgence sont actuellement en grève selon le collectif Inter-urgences. Face à l'ampleur du mouvement, une feuille de route comprenant notamment des primes de sécurité et de coopération a été présentée jeudi par Agnès Buzyn (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01).

Le travail que mène le ministère des solidarités et de la santé comprend un volet juridique, afin de sécuriser la prime, et un volet financier, pour déterminer son montant, a précisé à APMnews une source proche du dossier.

Le collectif Inter-urgences demande que cette prime de sécurité (ou de risque) soit portée à 300 euros par mois. Une indemnité forfaitaire est actuellement versée aux personnels des urgences accueillant des détenus, et ne concerne donc pas tous les services, a expliqué vendredi Anne Meunier, secrétaire générale du Syncass-CFDT (cf dépêche du 07/06/2019 à 17:28). Agnès Buzyn a déclaré lundi que la prime ne suffirait pas à régler toutes les difficultés (cf dépêche du 11/06/2019 à 10:34).

"Le ministère a dans un premier temps annoncé que la prime de risque serait de 90 €, ce qui a suscité pas mal de réactions, mais il nous a assuré aujourd'hui qu'elle pourrait se rapprocher des demandes des services d'urgence, soit 300 €, sans toutefois décliner un montant précis", a déclaré mardi à APMnews Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale, à l'issue de l'entretien avec le cabinet de la ministre.

"On nous a assuré que les services du ministère sont en train de voir comment techniquement et législativement cette prime va être mise en oeuvre, de manière 'rapide' et 'urgente'", a-t-elle poursuivi. Mais ces annonces ne sont "pas concrétisées pour le moment" et dans ces conditions, le "mouvement aux urgences va continuer à défaut de mesures précises", a prévenu la responsable CGT.

Le secrétaire fédéral de FO santé, Grégory Leduc, a rapporté qu'une très "légère avancée" a été obtenue lors de la réunion avec la promesse que la prime de risque serait attribuée "à tous les secteurs des urgences".

"Il nous a été dit que la prime bénéficierait donc à l'ensemble des infirmiers et aides-soignants des urgences", a assuré Mireille Stivala.

Concernant la prime de coopération, "aucune information tangible ne nous a été fournie, si ce n'est qu'elle est en cours de définition et qu'elle concernerait également les personnels soignants", a-t-elle poursuivi.

L'absence de la ministre mécontente fortement les syndicats

D'une manière générale, l'intersyndicale a qualifié de "forte déception" la rencontre avec l'entourage de la ministre. "Il est inacceptable qu'Agnès Buzyn fasse des annonces dans la presse et ne daigne pas nous rencontrer", a déploré Grégory Leduc.

"C'est un déni de croire que parce que des primes aux urgences vont être versées, nous allons tous ranger nos drapeaux et retourner chez nous", a-t-il ajouté. "Il faut vraiment que tous les hôpitaux se mettent en mouvement pour organiser une véritable grève générale, pour une vraie augmentation générale des salaires."

En ne recevant pas en personne les syndicats, "Agnès Buzyn a montré son mépris vis-à-vis des hospitaliers. Les propositions qui ont été faites sont très en dessous des revendications", a déclaré Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD santé-sociaux à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

"Nous demandons un moratoire immédiat sur les restructurations, les fermetures de lits et d'établissements. On ne croit pas au projet de loi 'Ma santé 2022'", a-t-il continué. "Il faut une révision générale des grilles de salaires, du niveau des vies des hospitaliers [...] et le dégel en priorité du point d'indice."

L'intersyndicale promet d'organiser prochainement une nouvelle journée de mobilisation, la date n'a pas encore été fixée.

La conférence des présidents de commissions médicales d'établissement (PCME) de centre hospitalier (CH) a apporté mardi son soutien aux mouvements des urgences tandis qu'Actions praticiens hôpital (APH) et Jeunes médecins déclarent déposer un préavis de grève illimitée (cf dépêche du 11/06/2019 à 17:11).

syl-san/ab/APMnews

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URGENCES: LES CONTOURS DE LA PRIME DE SÉCURITÉ À L'ÉTUDE AU MINISTÈRE (SYNDICATS)

PARIS, 11 juin 2019 (APMnews) - Le ministère des solidarités et de la santé souhaite augmenter la prime de sécurité aux urgences et l'étendre à l'ensemble des personnels paramédicaux de ces services, a rapporté mardi la délégation de l'intersyndicale CGT, FO, SUD et CFE-CGC au sortir d'une réunion avec le cabinet de la ministre.

Cette rencontre a eu lieu dans le cadre de la journée de mobilisation et de grève du 11 juin dans les établissements sanitaires et médico-sociaux à l'appel de syndicats (cf dépêche du 04/06/2019 à 12:04). Près de 95 services d'urgence sont actuellement en grève selon le collectif Inter-urgences. Face à l'ampleur du mouvement, une feuille de route comprenant notamment des primes de sécurité et de coopération a été présentée jeudi par Agnès Buzyn (cf dépêche du 06/06/2019 à 12:01).

Le travail que mène le ministère des solidarités et de la santé comprend un volet juridique, afin de sécuriser la prime, et un volet financier, pour déterminer son montant, a précisé à APMnews une source proche du dossier.

Le collectif Inter-urgences demande que cette prime de sécurité (ou de risque) soit portée à 300 euros par mois. Une indemnité forfaitaire est actuellement versée aux personnels des urgences accueillant des détenus, et ne concerne donc pas tous les services, a expliqué vendredi Anne Meunier, secrétaire générale du Syncass-CFDT (cf dépêche du 07/06/2019 à 17:28). Agnès Buzyn a déclaré lundi que la prime ne suffirait pas à régler toutes les difficultés (cf dépêche du 11/06/2019 à 10:34).

"Le ministère a dans un premier temps annoncé que la prime de risque serait de 90 €, ce qui a suscité pas mal de réactions, mais il nous a assuré aujourd'hui qu'elle pourrait se rapprocher des demandes des services d'urgence, soit 300 €, sans toutefois décliner un montant précis", a déclaré mardi à APMnews Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale, à l'issue de l'entretien avec le cabinet de la ministre.

"On nous a assuré que les services du ministère sont en train de voir comment techniquement et législativement cette prime va être mise en oeuvre, de manière 'rapide' et 'urgente'", a-t-elle poursuivi. Mais ces annonces ne sont "pas concrétisées pour le moment" et dans ces conditions, le "mouvement aux urgences va continuer à défaut de mesures précises", a prévenu la responsable CGT.

Le secrétaire fédéral de FO santé, Grégory Leduc, a rapporté qu'une très "légère avancée" a été obtenue lors de la réunion avec la promesse que la prime de risque serait attribuée "à tous les secteurs des urgences".

"Il nous a été dit que la prime bénéficierait donc à l'ensemble des infirmiers et aides-soignants des urgences", a assuré Mireille Stivala.

Concernant la prime de coopération, "aucune information tangible ne nous a été fournie, si ce n'est qu'elle est en cours de définition et qu'elle concernerait également les personnels soignants", a-t-elle poursuivi.

L'absence de la ministre mécontente fortement les syndicats

D'une manière générale, l'intersyndicale a qualifié de "forte déception" la rencontre avec l'entourage de la ministre. "Il est inacceptable qu'Agnès Buzyn fasse des annonces dans la presse et ne daigne pas nous rencontrer", a déploré Grégory Leduc.

"C'est un déni de croire que parce que des primes aux urgences vont être versées, nous allons tous ranger nos drapeaux et retourner chez nous", a-t-il ajouté. "Il faut vraiment que tous les hôpitaux se mettent en mouvement pour organiser une véritable grève générale, pour une vraie augmentation générale des salaires."

En ne recevant pas en personne les syndicats, "Agnès Buzyn a montré son mépris vis-à-vis des hospitaliers. Les propositions qui ont été faites sont très en dessous des revendications", a déclaré Olivier Youinou, cosecrétaire général de SUD santé-sociaux à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP).

"Nous demandons un moratoire immédiat sur les restructurations, les fermetures de lits et d'établissements. On ne croit pas au projet de loi 'Ma santé 2022'", a-t-il continué. "Il faut une révision générale des grilles de salaires, du niveau des vies des hospitaliers [...] et le dégel en priorité du point d'indice."

L'intersyndicale promet d'organiser prochainement une nouvelle journée de mobilisation, la date n'a pas encore été fixée.

La conférence des présidents de commissions médicales d'établissement (PCME) de centre hospitalier (CH) a apporté mardi son soutien aux mouvements des urgences tandis qu'Actions praticiens hôpital (APH) et Jeunes médecins déclarent déposer un préavis de grève illimitée (cf dépêche du 11/06/2019 à 17:11).

syl-san/ab/APMnews

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