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14/01 2025
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URGENCES, ONCOLOGIE, ENDOSCOPIE… LES PRIORITÉS DU CHU DE NÎMES "POUR MAINTENIR LA DYNAMIQUE DE PROJET"

(Par Maxime GRAVIER)

NÎMES, 14 janvier 2025 (APMnews) - Des investissements sont attendus dans plusieurs services du CHU de Nîmes afin d'améliorer la prise en charge des patients et de "maintenir la dynamique de projet", ont fait valoir mardi Frédéric Rimattei, directeur général, et le Pr Michel Prudhomme, président de la commission médicale d'établissement (PCME), dans un entretien accordé à APMnews à l'occasion des vœux.

Arrivé fin mars 2024 à la tête du CHU nîmois (cf dépêche du 27/03/2024 à 09:44), Frédéric Rimattei a découvert un établissement "en ordre de marche, avec une très forte dynamique de projet, une activité médicale soutenue et une situation financière très proche ou au-delà de l'équilibre structurel".

Des inquiétudes existaient sur la poursuite des projets annoncés, "au regard des quelques bouleversements qui sont intervenus à la fin de l'année 2023", a fait valoir le directeur général, en référence au procès et au départ de son prédécesseur, Nicolas Best (cf dépêche du 15/11/2023 à 18:23).

A la fois sur la poursuite de la dynamique, mais aussi sur le maintien d'une gouvernance médico-administrative, "M. Rimattei nous a rassurés", a souligné Michel Prudhomme.

Après avoir "pris le pouls" de l'ensemble des partenaires du CHU, le directeur général a identifié trois grandes priorités.

Il souhaite ainsi développer les coopérations, avec l'écosystème nîmois ou avec le CHU de Montpellier, mais aussi accroître l'attractivité de l'établissement. Pour Frédéric Rimattei, il s'agit de "relancer le projet managérial, qui était un peu absent du projet d'établissement […] et développer notre stratégie de responsabilité sociétale et environnementale".

Le directeur général veut aussi maintenir les projets lancés et répondre "de façon proactive" aux besoins de santé du territoire. Cela se traduit par des projets en cours en endoscopie, en oncologie, pour les centres ambulatoires de cardiologie et d'imagerie, pour les maladies chroniques, en pédiatrie ou encore en psychiatrie.

Budget multiplié par trois pour les urgences

Frédéric Rimattei a notamment remanié le projet d'extension et de rénovation des urgences.

"Le projet avait été envisagé avant mon arrivée mais j'ai souhaité l'étendre pour des raisons évidentes de visibilité sur l'accueil des soins non programmés", a-t-il expliqué. Le projet initial était "très contraint sur le plan géographique et immobilier", selon lui.

Après une réorganisation en interne du service en 2024, avec notamment l'arrivée d'un troisième infirmier d'accueil et d'orientation, le CHU veut continuer en investissant davantage dans les nouvelles urgences.

Le budget de l'opération a ainsi été multiplié par trois, à désormais 15 millions d'euros (M€), entièrement financé par l'établissement.

Cet investissement serait indispensable pour absorber le flux de patients du CHU, en hausse continue. Et ce, malgré le déploiement en 2024 du service d'accès aux soins (SAS), qui "fonctionne très bien", a défendu le directeur général.

Le SAS a enregistré 50 à 60 consultations par jour, ce qui ferait "2.000 patients en moins par mois aux urgences du CHU". Frédéric Rimattei a en outre pour ambition d'étendre le SAS à d'autres secteurs: pédiatrie, psychiatrie et gériatrie.

Afin d'éviter l'engorgement du service, 30 lits de soins post-urgence ont par ailleurs été ouverts en 2024. "Mais cela ne suffit pas d'augmenter le nombre de lits, il faut aussi être en mesure de gérer les flux", a soutenu le PCME.

L'extension de l'oncologie attendue "avant 2030"

Un autre secteur va aussi connaître une évolution importante de ses capacités de prise en charge: l'oncologie. Ce secteur "extrêmement attractif et compétent" affiche une croissance d'activité à deux chiffres depuis plusieurs années.

Pour répondre à ces besoins croissants, le CHU porte un projet d'extension de l'Institut de cancérologie du Gard (partagé avec le groupe Elsan).

L'établissement a un besoin urgent d'adapter ses capacités, puisque son hôpital de jour en cancérologie a un taux d'occupation de 300%, a alerté Michel Prudhomme. Cela "commence à être un sujet de préoccupation important", a confirmé Frédéric Rimattei.

Son agrandissement va se faire en plusieurs phases. La première a débuté dès 2024, le nombre de lits en oncologie médicale étant passé de 14 à 20.

D'ici la rentrée scolaire de 2025, quatre lits vont être ajoutés pour l'hospitalisation conventionnelle des soins critiques en onco-hématologie, pour un total de 12 lits.

A la même échéance, "on va dédoubler l'hospitalisation de jour en oncologie médicale et en hématologie", chacun occupant désormais "un étage du bâtiment de cancérologie, permettant une augmentation significative de la prise en charge en ambulatoire", a avancé le directeur général.

Enfin, deux bunkers de radiothérapie supplémentaires doivent être mis en place en 2026.

La deuxième phase du projet autour de l'oncologie prévoit une extension du bâtiment existant, avec une livraison espérée "avant 2030". En 2020, le CHU avait annoncé une opération similaire, visant une inauguration en 2027, note-t-on. Là encore, l'opération sera entièrement autofinancée.

Le troisième gros projet immobilier en cours à Nîmes concerne l'endoscopie. Les travaux pour le nouveau bâtiment -une extension de 4.530 m² du centre ambulatoire Carémeau Sud (Cacs)- ont commencé en octobre 2024 et doivent s'étaler sur deux ans, pour un coût de 22 M€ (cf dépêche du 03/10/2024 à 17:36).

Jusqu'à 64 patients dans les couloirs des urgences

Le directeur général et le PCME ont également fait un point sur les épidémies hivernales. L'hôpital nîmois a déclenché mercredi 8 janvier le plan "hôpital en tension" mais n'a pas activé le plan blanc (cf dépêche du 09/01/2025 à 18:49), a souligné Michel Prudhomme.

Le CHU a notamment transformé des chambres simples en chambres doubles, "ce qui a permis de dégager immédiatement 30 lits supplémentaires", a-t-il détaillé. "Très peu d'opérations chirurgicales ont été repoussées", a-t-il en outre assuré.

La fréquentation des urgences a toutefois atteint des niveaux records au CHU. Dimanche 6 janvier, le service a accumulé 64 patients dans le couloir. Ce nombre est passé à 62 le lundi 7 janvier et à 31 le mardi 8.

Après une chute à 20 patients dans le couloir des urgences lundi, donnant l'espoir d'un retour prochain à la normale, ce nombre s'est finalement de nouveau inscrit en hausse mardi.

Pour le PCME, le pic de l'épidémie pourrait arriver d'ici la fin de semaine ou début de semaine prochaine.

Une activité en hausse en 2024

Les hospitalisations complètes en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) se sont accrues de 3% par rapport à 2023.

L'activité ambulatoire, médecine et chirurgie comprises, affiche une croissance de 11,5%.

Le CHU a également enregistré une augmentation des passages aux urgences (2,4%), des accouchements (7,5%), de l'activité en imagerie (2%) ou encore des interventions chirurgicales (1%).

La hausse d'activité globale de l'établissement nîmois par rapport à 2023 est de 5%.

mg/nc/APMnews

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URGENCES, ONCOLOGIE, ENDOSCOPIE… LES PRIORITÉS DU CHU DE NÎMES "POUR MAINTENIR LA DYNAMIQUE DE PROJET"

(Par Maxime GRAVIER)

NÎMES, 14 janvier 2025 (APMnews) - Des investissements sont attendus dans plusieurs services du CHU de Nîmes afin d'améliorer la prise en charge des patients et de "maintenir la dynamique de projet", ont fait valoir mardi Frédéric Rimattei, directeur général, et le Pr Michel Prudhomme, président de la commission médicale d'établissement (PCME), dans un entretien accordé à APMnews à l'occasion des vœux.

Arrivé fin mars 2024 à la tête du CHU nîmois (cf dépêche du 27/03/2024 à 09:44), Frédéric Rimattei a découvert un établissement "en ordre de marche, avec une très forte dynamique de projet, une activité médicale soutenue et une situation financière très proche ou au-delà de l'équilibre structurel".

Des inquiétudes existaient sur la poursuite des projets annoncés, "au regard des quelques bouleversements qui sont intervenus à la fin de l'année 2023", a fait valoir le directeur général, en référence au procès et au départ de son prédécesseur, Nicolas Best (cf dépêche du 15/11/2023 à 18:23).

A la fois sur la poursuite de la dynamique, mais aussi sur le maintien d'une gouvernance médico-administrative, "M. Rimattei nous a rassurés", a souligné Michel Prudhomme.

Après avoir "pris le pouls" de l'ensemble des partenaires du CHU, le directeur général a identifié trois grandes priorités.

Il souhaite ainsi développer les coopérations, avec l'écosystème nîmois ou avec le CHU de Montpellier, mais aussi accroître l'attractivité de l'établissement. Pour Frédéric Rimattei, il s'agit de "relancer le projet managérial, qui était un peu absent du projet d'établissement […] et développer notre stratégie de responsabilité sociétale et environnementale".

Le directeur général veut aussi maintenir les projets lancés et répondre "de façon proactive" aux besoins de santé du territoire. Cela se traduit par des projets en cours en endoscopie, en oncologie, pour les centres ambulatoires de cardiologie et d'imagerie, pour les maladies chroniques, en pédiatrie ou encore en psychiatrie.

Budget multiplié par trois pour les urgences

Frédéric Rimattei a notamment remanié le projet d'extension et de rénovation des urgences.

"Le projet avait été envisagé avant mon arrivée mais j'ai souhaité l'étendre pour des raisons évidentes de visibilité sur l'accueil des soins non programmés", a-t-il expliqué. Le projet initial était "très contraint sur le plan géographique et immobilier", selon lui.

Après une réorganisation en interne du service en 2024, avec notamment l'arrivée d'un troisième infirmier d'accueil et d'orientation, le CHU veut continuer en investissant davantage dans les nouvelles urgences.

Le budget de l'opération a ainsi été multiplié par trois, à désormais 15 millions d'euros (M€), entièrement financé par l'établissement.

Cet investissement serait indispensable pour absorber le flux de patients du CHU, en hausse continue. Et ce, malgré le déploiement en 2024 du service d'accès aux soins (SAS), qui "fonctionne très bien", a défendu le directeur général.

Le SAS a enregistré 50 à 60 consultations par jour, ce qui ferait "2.000 patients en moins par mois aux urgences du CHU". Frédéric Rimattei a en outre pour ambition d'étendre le SAS à d'autres secteurs: pédiatrie, psychiatrie et gériatrie.

Afin d'éviter l'engorgement du service, 30 lits de soins post-urgence ont par ailleurs été ouverts en 2024. "Mais cela ne suffit pas d'augmenter le nombre de lits, il faut aussi être en mesure de gérer les flux", a soutenu le PCME.

L'extension de l'oncologie attendue "avant 2030"

Un autre secteur va aussi connaître une évolution importante de ses capacités de prise en charge: l'oncologie. Ce secteur "extrêmement attractif et compétent" affiche une croissance d'activité à deux chiffres depuis plusieurs années.

Pour répondre à ces besoins croissants, le CHU porte un projet d'extension de l'Institut de cancérologie du Gard (partagé avec le groupe Elsan).

L'établissement a un besoin urgent d'adapter ses capacités, puisque son hôpital de jour en cancérologie a un taux d'occupation de 300%, a alerté Michel Prudhomme. Cela "commence à être un sujet de préoccupation important", a confirmé Frédéric Rimattei.

Son agrandissement va se faire en plusieurs phases. La première a débuté dès 2024, le nombre de lits en oncologie médicale étant passé de 14 à 20.

D'ici la rentrée scolaire de 2025, quatre lits vont être ajoutés pour l'hospitalisation conventionnelle des soins critiques en onco-hématologie, pour un total de 12 lits.

A la même échéance, "on va dédoubler l'hospitalisation de jour en oncologie médicale et en hématologie", chacun occupant désormais "un étage du bâtiment de cancérologie, permettant une augmentation significative de la prise en charge en ambulatoire", a avancé le directeur général.

Enfin, deux bunkers de radiothérapie supplémentaires doivent être mis en place en 2026.

La deuxième phase du projet autour de l'oncologie prévoit une extension du bâtiment existant, avec une livraison espérée "avant 2030". En 2020, le CHU avait annoncé une opération similaire, visant une inauguration en 2027, note-t-on. Là encore, l'opération sera entièrement autofinancée.

Le troisième gros projet immobilier en cours à Nîmes concerne l'endoscopie. Les travaux pour le nouveau bâtiment -une extension de 4.530 m² du centre ambulatoire Carémeau Sud (Cacs)- ont commencé en octobre 2024 et doivent s'étaler sur deux ans, pour un coût de 22 M€ (cf dépêche du 03/10/2024 à 17:36).

Jusqu'à 64 patients dans les couloirs des urgences

Le directeur général et le PCME ont également fait un point sur les épidémies hivernales. L'hôpital nîmois a déclenché mercredi 8 janvier le plan "hôpital en tension" mais n'a pas activé le plan blanc (cf dépêche du 09/01/2025 à 18:49), a souligné Michel Prudhomme.

Le CHU a notamment transformé des chambres simples en chambres doubles, "ce qui a permis de dégager immédiatement 30 lits supplémentaires", a-t-il détaillé. "Très peu d'opérations chirurgicales ont été repoussées", a-t-il en outre assuré.

La fréquentation des urgences a toutefois atteint des niveaux records au CHU. Dimanche 6 janvier, le service a accumulé 64 patients dans le couloir. Ce nombre est passé à 62 le lundi 7 janvier et à 31 le mardi 8.

Après une chute à 20 patients dans le couloir des urgences lundi, donnant l'espoir d'un retour prochain à la normale, ce nombre s'est finalement de nouveau inscrit en hausse mardi.

Pour le PCME, le pic de l'épidémie pourrait arriver d'ici la fin de semaine ou début de semaine prochaine.

Une activité en hausse en 2024

Les hospitalisations complètes en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) se sont accrues de 3% par rapport à 2023.

L'activité ambulatoire, médecine et chirurgie comprises, affiche une croissance de 11,5%.

Le CHU a également enregistré une augmentation des passages aux urgences (2,4%), des accouchements (7,5%), de l'activité en imagerie (2%) ou encore des interventions chirurgicales (1%).

La hausse d'activité globale de l'établissement nîmois par rapport à 2023 est de 5%.

mg/nc/APMnews

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